M. PETTIGREW - ALLOCUTION : LE CANADA DANS LES AMÉRIQUES AU DÉJEUNER DE LA CHAMBRE DE COMMERCE CANADA-CHILI - MONTRÉAL (QUÉBEC)
2001/5 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
« LE CANADA DANS LES AMÉRIQUES »
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
AU DÉJEUNER DE
LA CHAMBRE DE COMMERCE CANADA-CHILI
MONTRÉAL (Québec)
Le 5 mars 2001
(12 h 30 HNE)
Je tiens à remercier la section québécoise de l'Alliance des manufacturiers et des exportateurs du Canada, qui
a gracieusement offert d'organiser cette manifestation.
Aujourd'hui, je voudrais m'entretenir avec vous des bonnes relations que le Canada et le Chili ont nouées et de
l'orientation probable qu'elles prendront à l'avenir.
L'Accord de libre-échange Canada-Chili
Comme la plupart d'entre vous le savez sans doute, l'Accord de libre-échange Canada-Chili [ALECC] est
devenu la pierre angulaire d'une des relations bilatérales les plus fructueuses des Amériques. En 1996, lorsque
nous avons signé l'accord, la plupart des Canadiens ne voyait dans le Chili qu'un marché inconnu, très lointain.
Depuis l'entrée en vigueur de l'ALECC, et surtout depuis le succès de la mission d'Équipe Canada en 1998,
des entreprises canadiennes ont consacré le temps et l'énergie qu'il fallait pour investir dans ce « joyau
caché » qu'est le Chili et ont remporté de grands succès.
Les rapports étroits qui se sont établis entre les deux pays leur sont mutuellement avantageux. Ils démontrent
abondamment le bien-fondé de la politique commerciale du Canada vis-à-vis les nouveaux marchés, de même
que les bienfaits du libre-échange en général à l'heure où le Canada s'engage de plus en plus profondément
dans les négociations devant aboutir à la création de la Zone de libre-échange des Amériques et dans d'autres
pourparlers bilatéraux avec divers pays du continent.
Des relations commerciales bilatérales fructueuses
Les statistiques commerciales des deux pays confirment que le Chili est nettement devenu un marché
dynamique en pleine croissance pour le Canada :
• selon les statistiques d'importation des deux pays, les échanges bilatéraux ont atteint 1,25 milliard de dollars
en 2000, soit une augmentation de 28 % par rapport à 1999;
• les exportations canadiennes vers le Chili atteignent un nouveau sommet de 696 millions et ont connu une
hausse de 24 % l'an dernier;
• le Canada est un des rares pays (et le seul du G-7) à enregistrer des chiffres records au chapitre des
exportations vers le Chili dans le sillage de la récession de 1999, qui a entraîné une baisse générale des
importations dans ce pays;
• le Canada continue d'accroître sa part du marché chilien, aux dépens de concurrents comme les États-Unis,
l'Union européenne et le Japon;
• nos exportations vers le Chili se comparent avantageusement avec celles qui vont vers les autres pays des
Amériques -- elles sont aujourd'hui près du double de nos ventes à l'Argentine (qui compte deux fois plus
d'habitants) et équivalent à 43 % de nos expéditions vers le Brésil (dont la population est 10 fois supérieure à
celle du Chili);
• les exportations canadiennes vers le Chili sont aussi plus diversifiées que vers tout autre pays d'Amérique
latine, recouvrant 403 secteurs au niveau 04 du SH;
• certains secteurs enregistrent des taux de croissance énormes, grâce aux avantages tarifaires prévus dans
l'ALECC;
• le commerce est aussi vigoureux en sens inverse : non seulement les exportations chiliennes vers le Canada
se sont-elles accrues de 31 % en 2000, mais elles affichent régulièrement les taux de croissance les plus
élevés enregistrés par les exportateurs chiliens;
• le Canada est devenu le deuxième investisseur au Chili, le montant des capitaux autorisés qui y sont investis
atteignant plus de 13 milliards de dollars; le Chili est devenu la destination la plus importante en Amérique
latine des investissements directs du Canada à l'étranger; pour ce qui est de la somme totale des
investissements canadiens à l'étranger, il se situe au quatrième rang.
Or, ce sont là précisément les résultats que nous attendions du libre-échange; le fait qu'ils soient fortement
positifs, tant au total qu'en termes de croissance relative, montre à quel point l'ALECC est avantageux pour les
deux parties.
Ce que cela signifie pour les entreprises canadiennes
Malgré cela, il reste un vaste potentiel pour les entreprises canadiennes au Chili. Il ne faut pas nous
désintéresser de ce marché, sinon nous risquons d'être supplantés par nos concurrents.
Le Canada est le seul pays du G-7 à avoir signé un accord de libre-échange avec le Chili, ce qui donne à nos
entreprises un avantage considérable. En 2001, près de 90 % de nos échanges bilatéraux s'effectuent en
franchise de droits, tandis qu'un petit nombre de produits font l'objet de baisses graduelles des tarifs. L'accord
avec le Chili a par ailleurs une portée générale, comme l'Accord de libre-échange nord-américain [ALENA],
recouvrant à la fois les marchandises, les services, les investissements et le règlement des différends.
Le Canada est aussi le seul pays industrialisé qui ait signé un accord fiscal avec le Chili, ce qui constitue
également un avantage énorme aux dires des entreprises et fournisseurs de services canadiens qui se sont
implantés au Chili. En fait, notre avantage concurrentiel y est si important à l'heure actuelle que les États-Unis
ont fait du Chili le prochain pays d'Amérique latine avec lequel ils veulent conclure un accord de libre-échange.
Ce faisant, ils mettent en évidence les succès remportés par les entreprises canadiennes sur le marché chilien.
On voit donc que les compagnies canadiennes jouissent en ce moment d'une situation très favorable pour
s'établir sur ce marché, un des plus faciles à exploiter en Amérique latine.
Toutefois, comme dans toute relation commerciale en évolution, nous avons encore des divergences de vues
avec le Chili, que nous nous employons à régler.
Dans le dossier de l'amiante, une industrie très importante au Québec, le Canada a été déçu d'apprendre la
décision du gouvernement chilien de bannir, pour des raisons de santé, toute utilisation des produits de
l'amiante dans les secteurs de la construction et du transport. Le gouvernement du Canada, par l'entremise du
sénateur Setlakwe, l'Institut de l'amiante, notre ambassadeur à Santiago et le ministre Brassard du
gouvernement du Québec, a travaillé très fort auprès des autorités chiliennes pour atténuer la portée de ce
décret.
Nous allons poursuivre nos efforts au cours des mois qui viennent en vue de modifier la portée du décret en
faveur des exportateurs du Québec.
Le gouvernement du Canada est prêt à aider les exportateurs
Je tiens par ailleurs à vous assurer que le gouvernement du Canada est déterminé à vous soutenir dans vos
efforts pour développer vos marchés d'exportation.
L'identité canadienne, caractérisée par le respect de la diversité et la poursuite d'objectifs communs, confère
un très grand avantage sur la scène mondiale, et cet avantage est d'autant plus grand en cette ère de
mondialisation.
Ce n'est pas un hasard si, partout où je vais, je constate que les Canadiens ont la réputation d'être efficaces,
dynamiques, aimables et loyaux en affaires.
Le Service des délégués commerciaux
Pour vous aider, nous avons actuellement plus de 500 agents commerciaux répartis dans plus de 130 bureaux
à l'étranger. Leur rôle est de mettre des acheteurs étrangers en rapport avec des fournisseurs canadiens et
vice-versa. Les acheteurs étrangers peuvent s'adresser à nos délégués commerciaux, qui trouveront les
fournisseurs canadiens de produits, de services ou de technologies voulus.
Les exportateurs canadiens peuvent s'adresser à l'un de nos bureaux afin d'obtenir une aide gratuite pour
l'expansion de leur entreprise sur les marchés étrangers. Tous nos bureaux offrent aux entreprises
canadiennes des services qui ont pour but de les aider à développer leur capacité d'exportation et à identifier
des contacts clés à l'étranger -- par exemple des acheteurs et des distributeurs -- et de leur donner les conseils
et les renseignements commerciaux dont elles ont besoin pour prospérer à l'étranger.
Quand vous irez explorer de nouveaux marchés à l'étranger, vous vous rendrez compte que vous n'êtes pas
seul dans cette entreprise : le gouvernement du Canada est prêt à vous aider. En effet, Équipe Canada inc,
notre réseau de services commerciaux formé de ministères et d'organismes fédéraux, a précisément pour but
d'offrir aux PME comme la vôtre un point d'accès unique et efficace aux programmes du ministère.
Notre mission première : le développement du commerce
En tant que ministre du Commerce international, je considère que ma mission première consiste à favoriser
l'expansion des échanges commerciaux. De nombreux exportateurs canadiens collaborent à cette mission et
s'efforcent en ce moment même de trouver de nouveaux débouchés à l'étranger. La majorité d'entre eux ont
beaucoup de succès.
Bien sûr, vous vous demandez peut-être quel rôle l'État peut jouer vis-à-vis l'expansion du commerce
international? À mon avis, le gouvernement peut jouer un rôle très important sur deux plans, soit la formulation
et l'application de la politique commerciale, et la promotion du commerce. Or, les fonctionnaires de mon
ministère et moi-même nous employons activement à la réalisation de ces deux fonctions.
Innovation, produits et services de pointe, stratégies commerciales dynamiques soutenues par les services de
promotion du commerce du ministère : ces éléments jouent un rôle critique vis à vis les succès commerciaux
remportés par le Canada sur les marchés internationaux et vis à vis la vigueur de l'économie canadienne en
général. Toutefois, ces éléments ne suffisent pas à expliquer ces succès, surtout si l'on tient compte du
dynamisme et de la concurrence féroce qui caractérisent les marchés d'aujourd'hui.
Ces facteurs de succès doivent en effet être soutenus par un régime commercial qui permet aux entreprises
canadiennes de tirer parti des possibilités que leur offre l'économie mondiale du XXIe siècle grâce à des règles
qui privilégient à la fois un traitement équitable, l'efficacité économique et la prévisibilité. C'est pourquoi le
Canada s'attache depuis de nombreuses années à définir des règles pour renforcer le système commercial
international.
L'ALENA marque à cet égard un pas important, car il sert encore aujourd'hui de modèle pour d'autres ententes
similaires à travers le monde et pour beaucoup de pays qui amorcent des négociations axées sur le
libre-échange.
À l'Organisation mondiale du commerce, le Canada s'efforce d'élargir le champ des négociations commerciales
multilatérales afin de pouvoir affermir l'accès aux marchés dans des secteurs clés et continuer de définir des
règles s'appliquant aux problèmes suscités par la nouvelle économie.
Nos rapports commerciaux avec les États-Unis -- qui atteignent plus de 1,9 milliard de dollars par jour en
échanges bilatéraux -- et notre attachement au système commercial multilatéral sont les fondements
traditionnels de la politique commerciale du Canada. Mais en cette ère de mondialisation, pleine de défis et
d'exigences, nous ne pouvons en rester aux traditions et aux réussites du passé. C'est pourquoi nous
cherchons de plus en plus à construire les marchés de l'avenir, c'est-à-dire à mettre en place aujourd'hui les
bases de nos succès commerciaux de demain.
La ZLEA sera un des principaux points d'intérêt du sommet de Québec
Dans le cadre de cette stratégie, le Canada accueillera le mois prochain à Québec le troisième Sommet des
Amériques, au cours duquel les négociations en vue de la création de la Zone de libre-échange des Amériques
[ZLEA] occuperont une place importante. Ensemble, les 34 pays de la ZLEA forment une région qui comprend
800 millions d'habitants et qui a un PIB de 12 billions de dollars américains. Les Canadiens méritent d'avoir
accès à ce marché et celui-ci, en retour, mérite l'accès aux produits et aux services canadiens. C'est pourquoi
nous attribuons tant d'importance à la négociation d'un accord commercial pour les Amériques.
Par ailleurs, comme certains d'entre vous le savent sans doute déjà, le Canada a récemment amorcé des
négociations commerciales avec le Costa Rica, avec quatre autres pays d'Amérique centrale, soit le Salvador,
le Guatemala, le Honduras et le Nicaragua, et, plus récemment, avec les pays des Antilles britanniques. Toutes
ces initiatives viennent appuyer la dynamique de la ZLEA et, de façon plus générale, aident à instaurer la
confiance dans un système commercial international fondé sur des règles, qui profitera à tous les pays, quel
que soit leur poids économique ou leur niveau de développement. Voilà, en gros, le premier volet du rôle de
l'État dans le développement des échanges commerciaux.
Promotion du commerce
La promotion du commerce forme l'autre volet de l'équation. Le bilan sur ce plan est tout aussi impressionnant
que sur celui de la politique commerciale. Les entreprises canadiennes se lancent sur les marchés étrangers
plus rapidement que jamais. Depuis sept ans, les missions d'Équipe Canada dirigées par le Premier ministre
ont permis à plus de 1 800 entreprises de trouver de nouveaux marchés étrangers et de conclure des contrats
d'une valeur globale de plus de 24,4 milliards de dollars.
Au cours des dix derniers mois, j'ai dirigé des missions commerciales en Australie, en Russie, en Europe
centrale, en Espagne, en Algérie et au Maroc. Ces missions ont été très utiles pour les entreprises et pour les
particuliers qui voulaient explorer et pénétrer de nouveaux marchés. Et ce n'est là qu'un début, je puis vous
l'assurer.
Trois grandes raisons d'investir au Canada
Comme la plupart d'entre vous le savez, le Canada, avec son économie vigoureuse et ses possibilités
attrayantes, se situe à l'avant-garde de la mondialisation. Cela en fait un lieu idéal pour investir. En
conséquence -- et là je m'adresse tout particulièrement aux représentants des entreprises étrangères qui
veulent accroître leurs activités sur le marché nord-américain --, permettez-moi de vous donner trois
excellentes raisons pour investir au Canada : coûts peu élevés, qualité et compétence, accès aux marchés.
Coûts peu élevés
Le Canada est l'endroit en Amérique du Nord où il coûte le moins cher de transformer des aliments; cela est
vrai pour les coûts de démarrage aussi bien que pour les coûts d'exploitation. Les coûts de main-d'oeuvre et
les charges sociales sont, en moyenne, 30 % moins élevés au Canada qu'aux États-Unis. Les coûts
d'exploitation sont 6 % moins élevés au Canada.
En outre, les frais de transport et de distribution sont 13 % moins élevés au Canada qu'aux États-Unis, et, en
fait ils sont les plus bas de tous les pays du G-7. De façon générale, en ouvrant une usine de transformation
d'aliments de 110 employés au Canada, vous pourriez économiser annuellement jusqu'à 1,5 million de dollars
américains en frais de main-d'oeuvre et en charges sociales, et 200 000 dollars américains en frais de
transport, comparativement aux États-Unis.
Les coûts d'acquisition de terrains et les coûts de construction industrielle sont 13 % moins élevés au Canada
qu'aux États-Unis, et l'énergie électrique est près de 25 % moins chère au Canada.
Qualité et compétence
Chaque année, le Canada est reconnu comme le pays offrant la meilleure qualité de vie à ses citoyens, selon
une enquête réalisée par les Nations Unies. De fait, le Canada occupe cette position enviable pour la septième
année consécutive!
En outre, la main-d'oeuvre canadienne est celle qui a le niveau d'instruction le plus élevé dans le monde
industrialisé. Près de la moitié des Canadiens âgés de 25 à 64 ans ont un diplôme d'études postsecondaires,
comparativement à un tiers chez les Américains, et le marché du travail accueille chaque année 10 000
nouveaux diplômés.
La population active du Canada augmente de 2,5 % par année depuis 1996, ce qui amène 350 000 nouveaux
candidats sur le marché du travail chaque année. Entre-temps, les États-Unis connaissent un resserrement
marqué de l'offre de main-d'oeuvre.
Accès aux marchés
Troisièmement, le Canada s'impose comme un choix idéal pour les usines de production en raison d'une
infrastructure de transport de premier ordre, de la facilité avec laquelle les biens et les personnes peuvent
passer la frontière américaine et de la proximité des grands marchés d'Amérique du Nord.
Des dirigeants d'entreprises nord-américaines estimaient récemment que les réseaux canadiens -- qu'il
s'agisse du transport routier, ferroviaire, maritime ou aérien -- étaient mieux adaptés aux besoins des
entreprises que ceux des États-Unis. Plus de six millions de camions traversent la frontière canado-américaine
chaque année à quelque 150 points frontaliers. Depuis la signature de l'accord « Ciels ouverts » en 1995, le
nombre de vols réguliers quotidiens s'est accru de 72 %.
Il est donc facile d'approvisionner les réseaux de distribution alimentaire des États-Unis à partir du Canada,
grâce notamment aux distances comparables qui séparent la plupart des grandes villes et aux vastes réseaux
peu coûteux de télécommunications et de communications informatiques.
Pour terminer, je vous rappelle que nous avons des délégués commerciaux partout dans le monde qui sont à
votre service. Je vous invite à vous rendre au kiosque du Gouvernement du Canada, situé à l'entrée du salon,
pour mieux connaître les produits et services de notre ministère.
Si vous êtes un acheteur étranger qui recherche un produit particulier, je vous invite à communiquer avec
l'agent commercial en poste à l'ambassade ou au consulat du Canada dans votre pays, qui vous aidera à
trouver le fournisseur ayant le produit qu'il vous faut.
Si vous êtes un exportateur canadien, vous pouvez vous adresser à ces mêmes agents, qui ont pour mission
d'aider les novices aussi bien que les exportateurs expérimentés, à mieux connaître les marchés étrangers et à
y trouver de nouveaux débouchés.
Je souhaite que les visiteurs venus de l'étranger découvrent la grande qualité et la grande variété des produits
alimentaires qu'offre le Canada. Et je rappelle également aux entreprises agro-alimentaires étrangères qui
envisagent d'accroître leurs activités sur le marché nord-américain les avantages que leur offre le Canada --
coûts peu élevés, qualité et compétence, accès aux marchés.
Merci.