M. PETTIGREW - ALLOCUTION À L'OCCASION DE LA RÉCEPTION DE L'« AMERICONTACT » - QUÉBEC (QUÉBEC)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION DE
LA RÉCEPTION DE L'« AMERICONTACT »
QUÉBEC (Québec)
Le 3 avril 2001
Je suis très heureux de profiter de l'occasion qui m'est offerte de discuter des défis et débouchés commerciaux
de notre hémisphère.
Il s'agit d'un événement très important. Près de 100 représentants d'entreprises provenant des Amériques
seront à Québec pour conclure des ententes avec des PME de la région. AmeriContact 2001 constitue la plus
importante réunion de gens d'affaires des Amériques tenue à Québec. Lors de cette foire d'exportation
extraordinaire, les PME de la grande région de Québec et de Chaudière-Appalaches pourront développer de
nouveaux débouchés d'exportation ou explorer de nouveaux marchés dans les Amériques, dont les États-Unis,
le Mexique, le Chili, le Brésil et l'Argentine.
En outre, 130 entreprises de la région de Québec auront le privilège de rencontrer des délégations
d'entreprises venant de tous les coins de l'hémisphère.
Importance du commerce pour le Canada
Le commerce est au coeur tant du développement économique que du développement social du Canada.
Notre succès commercial garantit davantage d'emplois, y compris pour nos jeunes, que ne le pourrait à elle
seule la demande intérieure. En fait, le commerce a généré 80 p. 100 des 2 millions d'emplois créés
depuis 1993 et il soutient maintenant un emploi sur trois au Canada. Il est la voie d'une croissance continue de
l'économie mondiale concurrentielle axée par le savoir du XXIe siècle. Le fait le plus impressionnant, à mes
yeux, est que les exportations représentent maintenant 45 p. 100 de notre PIB -- comparativement à 25 p. 100
en 1990. Cela signifie qu'en pourcentage du PIB, nous exportons approximativement quatre fois plus que les
États-Unis et trois fois plus que le Japon. En réalité, le Canada est de loin le pays du G-8 le plus tourné vers les
exportations.
C'est par l'intermédiaire de la politique commerciale et d'initiatives de promotion du commerce que les
gouvernements aident les entreprises à développer les échanges commerciaux. Nos travaux en vue de
l'instauration d'une Zone de libre-échange des Amériques [ZLEA], qui retiennent l'attention plus que d'habitude
en raison du prochain Sommet des Amériques à Québec, sont un exemple d'action sur le plan de la politique
commerciale.
Les travaux en matière de politiques sont la clé de l'accès aux marchés
Étant donné que nos succès économiques sont tellement liés au commerce, la poursuite de la prospérité du
Canada est tributaire de l'ouverture de l'économie mondiale. Si les retombées de nos négociations sont à long
terme et, par conséquent, moins apparentes, elles sont néanmoins d'une importance capitale pour le succès
du Canada sur les marchés internationaux. Lorsque nos entreprises se rendent à l'étranger, elles doivent
pouvoir compter sur des règles équitables, sur des marchés ouverts et sur un accès sûr. Les entreprises
situées dans les collectivités d'un bout à l'autre du Canada, particulièrement les PME (et leurs employés),
dépendent du commerce pour leur subsistance et leur qualité de vie. Les consommateurs et producteurs
canadiens ont ainsi un choix plus large de biens et de services moins coûteux et de meilleure qualité.
Voilà pourquoi le Canada appuie l'OMC [Organisation mondiale du commerce] avec tant de vigueur et pourquoi
nous oeuvrons de concert avec nos partenaires commerciaux du monde entier pour lancer des négociations
commerciales élargies qui répondent au besoin de l'économie mondiale moderne.
L'AGCS [Accord général sur le commerce des services], par exemple, est très important pour l'économie
canadienne. L'objectif stratégique du Canada dans les négociations sur l'AGCS consiste à mettre en place un
système international fondé sur des règles en ce qui concerne les secteurs des services en cause. Il y a au
Canada des entreprises de services de classe mondiale -- particulièrement dans les secteurs fondés sur le
savoir comme la technologie de l'information et les télécommunications, l'activité bancaire et les assurances,
les services professionnels d'experts-conseils et les services connexes de commerce électronique. En fait, ils
représentent le segment qui connaît la croissance la plus rapide de l'économie canadienne -- en 2000, pas
moins de 90 p. 100 des 319 000 nouveaux emplois au Canada provenaient du secteur des services.
Outre l'AGCS, il y a des possibilités de renforcer la dynamique commerciale dans les instances régionales et
bilatérales. C'est pour cette raison que nous avons signé des accords de libre-échange avec nos partenaires
de l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain] et avec Israël et le Chili, et c'est aussi pour cette raison
que nous négocions avec le Costa Rica et d'autres pays de l'Amérique centrale, et explorons des initiatives de
libre-échange avec la Communauté des Caraïbes et Singapour. De plus, c'est la raison pour laquelle nous
étudions, en consultation avec le secteur privé, des moyens de revitaliser nos relations commerciales et
économiques avec l'Europe et le Japon, notre deuxième partenaire commercial.
Pourquoi la ZLEA
C'est aussi la raison pour laquelle un autre objectif stratégique consiste à améliorer notre accès aux marchés
de l'Amérique latine. L'initiative de la zone de libre-échange des Amériques représente une occasion historique
d'unir notre hémisphère comme jamais auparavant. Il s'agit là d'un vote de confiance dans l'avenir de la
région -- une conviction selon laquelle les pays de l'hémisphère offrent des débouchés et constituent de bons
partenaires économiques pour le Canada.
Lors du Sommet des Amériques à Québec, la ZLEA sera un des axes clés des discussions. Le Sommet
fournira au Canada l'occasion de renforcer son engagement dans l'hémisphère, de lier la croissance
économique au développement social dans l'ensemble des Amériques et d'accroître les débouchés
commerciaux pour les Canadiens dans la région, et cela dans tous les secteurs.
Collectivement, les 34 pays de la ZLEA forment une région comptant une population de près de 800 millions
d'habitants et un PIB d'environ 17 billions de dollars. Face à un marché de cette taille, le potentiel qui s'offre
aux exportateurs est énorme. Je suis confiant qu'une fois les barrières abolies et un accès prévisible assuré,
les entreprises canadiennes connaîtront autant de succès sur ces nouveaux marchés qu'elles en connaissent
un peu partout dans le monde.
Pour la ville et la région de Québec, la tenue du Sommet des Amériques offre une fenêtre exceptionnelle sur
un marché où la croissance des exportations, au cours des 10 dernières années, a été de l'ordre de 173 p.
100. L'hémisphère a été plus performant que l'Union européenne, où les exportations ont connu une
croissance de seulement 66 p. 100 pour la même période. Il a fait encore mieux que l'Asie, qui a connu une
croissance de seulement 60,4 p. 100.
Le défi d'AmeriContact consiste à favoriser des relations commerciales internationales fructueuses qui
permettront aux entrepreneurs de la grande région de Québec et de Chaudière-Appalaches d'exporter leurs
produits et services vers des marchés étrangers importants.
Faire des affaires dans les Amériques
Vous savez sans doute que le Canada et les États-Unis sont le plus important partenaire commercial l'un de
l'autre. Nous avons vendu davantage aux États-Unis en 2000 que tout autre pays. De fait, nous avons vendu
57 p. 100 de plus aux États-Unis que le Japon et, en l'an 2000, notre commerce avec les États-Unis s'est élevé
à 2 milliards de dollars par jour, ce qui correspond au double de ce qu'il était avant que l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis ne soit élargi pour inclure le Mexique en 1994.
Depuis, nos échanges bilatéraux avec à la fois les États-Unis et le Mexique ont progressé de plus de 10 p. 100
par année. Le Mexique est maintenant notre quatrième partenaire commercial. De plus, nos succès sur les
marchés américain et mexicain se sont révélés être notre tremplin vers le monde. Les Canadiens sont
maintenant suffisamment compétitifs et assez confiants pour aller partout.
Avec cette assurance découlant des succès sur les marchés américain et mexicain, les exportateurs canadiens
se sont tournés rapidement vers les autres pays des Amériques. Le Canada exporte maintenant près de
6 milliards de dollars en biens et services chaque année vers les pays des Amériques, autres que les États-Unis et le Mexique. En 2000, les exportations canadiennes vers l'Amérique du Sud ont progressé de 13 p. 100,
tandis qu'une croissance de près de 20 p. 100 a été enregistrée vers le Chili, la Colombie, le Pérou et le
Venezuela. Nos exportations vers le Brésil -- la plus importante économie d'Amérique du Sud -- se sont
établies à plus de 1 milliard de dollars.
Le Canada continue également d'être un grand investisseur en Amérique du Sud, particulièrement dans les
secteurs des télécommunications et des ressources naturelles. Plusieurs accords bilatéraux récents en matière
d'investissement ont amélioré les débouchés commerciaux qui s'offrent aux entreprises canadiennes dans
l'ensemble de l'Amérique du Sud. De ce fait, les investissements canadiens ont été multipliés par six au cours
de la dernière décennie.
Nos entreprises dans le domaine de l'assurance-vie et de l'assurance-maladie ont identifié l'Amérique latine
comme étant un futur marché en expansion. La Banque de Nouvelle-Écosse est la septième banque au Chili et
elle exploite des succursales dans l'ensemble de l'Amérique du Sud et de l'Amérique centrale. Des entreprises
canadiennes comme SNC-Lavalin, Téléglobe, Bombardier et Enbridge sont des chefs de file mondiaux dans
leur domaine, et leurs compétences sont recherchées dans l'ensemble de la région.
Il est donc clair que tous les secteurs des entreprises canadiennes mettent à profit les possibilités qui se
présentent dans l'ensemble de l'Amérique latine. En outre, il est tout aussi clair que les entreprises du Québec
comptent parmi les plus prolifiques exportateurs vers l'Amérique latine et continuent de jouer un rôle central
dans le renforcement de ces rapports. En 2000, les exportations du Québec vers l'Amérique latine et les
Caraïbes se sont élevées à 1,1 milliard de dollars.
En dépit d'une concentration apparente sur les « exportations traditionnelles », les entreprises du Québec
voient dans cette région toutes les possibilités de commerce et d'investissement. Les entreprises du Québec
sont particulièrement bien représentées dans les secteurs des mines, des télécommunications, du transport, de
la technologie de l'information et de l'énergie.
Parmi les entreprises québécoises présentes en Amérique latine, mentionnons : Alcan Aluminium, Télésat
Canada, Bombardier, Téléglobe, Bell Canada International, Telesystem International Wireless et Canbras
Telecommunications. La société CAE Électronique est reconnue pour sa technologie de simulation d'aéronef
aux fins de formation et Bombardier, pour ses systèmes d'avions à réaction régionaux et de transport.
Conclusion
Je continuerai de déployer de grands efforts pour assurer que les marchés internationaux s'ouvrent, que les
politiques sont équitables et les règles du jeu uniformes pour tous. Ensemble, je suis convaincu que nous
pouvons créer un avenir attrayant pour les entreprises et pour les populations de l'hémisphère. Un avenir où la
société et l'économie prospéreront de concert et où le monde sera un seul grand marché et une seule grande
communauté.
En sa qualité de pays hôte du Sommet des Amériques, le Canada aura l'occasion de démontrer son ferme
engagement envers la ZLEA. J'envisage avec intérêt de continuer à travailler à la réalisation de cet objectif
louable, lequel, j'en suis persuadé, renforcera notre confiance en l'avenir.
Je vous remercie.