M. PETTIGREW - ALLOCUTION POUR UNE COMPARUTION DEVANT LE COMITÉ PERMANENT DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DU COMMERCE INTERNATIONAL DE LA CHAMBRE DES COMMUNES - BUDGET PRINCIPAL DES DÉPENSES 2001-2002 - OTTAWA (ONTARIO)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
POUR UNE COMPARUTION DEVANT
LE COMITÉ PERMANENT
DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET DU COMMERCE INTERNATIONAL
DE LA CHAMBRE DES COMMUNES
BUDGET PRINCIPAL DES DÉPENSES 2001-2002
OTTAWA (Ontario)
Le 2 mai 2001
Merci, Monsieur le président, membres du Comité. C'est un plaisir pour moi que de me joindre à vous
aujourd'hui.
J'aimerais souligner à quel point j'apprécie l'excellent travail du Comité. Ces dernières années, vous avez joué
un rôle crucial non seulement dans les consultations auprès des Canadiens au sujet de questions importantes,
mais aussi dans l'analyse d'enjeux stratégiques fondamentaux et la soumission de recommandations au
gouvernement. Vos rapports sur l'OMC [Organisation mondiale du commerce], la ZLEA [Zone de libre-échange
des Amériques] et même l'AMI [Accord multilatéral sur l'investissement ] ont été très précieux et ont aidé le
gouvernement à définir ses positions. Je désire vous remercier pour votre labeur constant et votre contribution
au processus.
Dans cette allocution, j'aimerais présenter un aperçu du travail qu'effectue mon Ministère pour accroître les
échanges commerciaux du Canada dans le monde entier. Je voudrais également dire un mot du récent
Sommet des Amériques, qui a eu lieu à Québec, et de l'année en cours, exposant ainsi nos priorités.
Toutefois, j'aimerais d'abord montrer au Comité à quel point le Canada se tire bien d'affaires dans cet important
domaine.
Le deuxième rapport annuel sur le commerce international, que nous venons de publier hier, décrit une année,
et même une décennie, de succès remarquables du Canada sur le plan du commerce. Permettez-moi de citer
les éléments suivants :
• notre économie a atteint le billion de dollars;
• nous avons enregistré le plus haut taux de croissance en 12 ans;
• nous avons enregistré la neuvième année consécutive d'une croissance record;
• nous avons connu la plus longue période de croissance ininterrompue en plus de 30 ans;
• nous avons connu notre meilleur bilan en matière d'emploi en près de 25 ans;
• le Canada a vu son endettement étranger net, exprimé en pourcentage du PIB, tomber à son niveau le plus
bas -- 23,5 p. 100 -- en 50 ans.
Nos exportations représentent maintenant près de 45 p. 100 -- près de la moitié -- de notre produit intérieur
brut. En outre, le commerce n'a pas seulement donné l'élan à cette croissance économique phénoménale, il a
également donné au gouvernement le moyen d'entreprendre son programme pluriannuel de réinvestissement
dans l'éducation et l'innovation, dans notre système universel de soins de santé et dans notre jeunesse.
Le MAECI est là pour aider les Canadiens
Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international [MAECI] a entre autres pour mandat de
faire la promotion des biens et des services canadiens à l'étranger et la promotion du Canada comme endroit
où investir et où transférer de nouvelles technologies. La promotion du commerce peut prendre diverses
formes : elle peut être à grand déploiement, comme les missions d'Équipe Canada ou les autres missions
dirigées par un ministre du Commerce; elle peut également s'effectuer d'une façon plus discrète, mais avec
toute la même attention, par le biais du travail qu'effectuent les centaines de délégués commerciaux dans le
monde entier.
Le Service des délégués commerciaux [SDC] compte 530 agents commerciaux dans plus de 130 ambassades
et consulats un peu partout dans le monde; ils sont là pour aider les Canadiens à profiter des débouchés
commerciaux qui se présentent sur les marchés étrangers.
En 2000, le Ministère a réalisé un sondage auprès de quelque 2 000 clients du Service des délégués
commerciaux (principalement des PME) afin de mesurer leur niveau de satisfaction et de voir si les services
offerts répondaient aux besoins des entreprises et de nos partenaires. La grande majorité des clients
interrogés, soit 78 p. 100, se sont dits pleinement ou assez satisfaits du SDC, et près de la moitié d'entre eux
ont déclaré que les services reçus avaient dépassé leurs attentes.
De plus, le gouvernement du Canada offre de nombreux autres services aux exportateurs par l'intermédiaire de
la Société pour l'expansion des exportations et la Corporation commerciale canadienne. Ces deux sociétés
d'État aident les entreprises canadiennes, en particulier les PME, à réussir sur les marchés internationaux.
Être à l'affût des défis qui nous attendent
Cela étant dit, si notre bilan en matière de commerce donne amplement matière à célébration, nous devons
demeurer conscients des défis qui nous attendent. Le ralentissement de l'économie américaine continuera
sans aucun doute d'avoir des conséquences sur nos exportations durant l'année en cours. Ce sera également
le cas du différend commercial ayant trait au bois d'oeuvre résineux, que nous nous employons
vigoureusement à résoudre.
Parallèlement, en raison des préoccupations des pays en développement et des divergences de vues entre
l'Union européenne et les États-Unis, il semble régner en ce moment une certaine incertitude quant à la
réalisation de progrès importants dans le domaine de la libéralisation des échanges commerciaux mondiaux,
quoique je perçoive une atmosphère plus positive récemment. À n'en pas douter, les résultats du Sommet de
Québec ont clairement démontré que les dirigeants de cet hémisphère sont à la hauteur du défi d'une
ouverture plus poussée des marchés.
Buenos Aires : une percée historique
Avant de continuer, permettez-moi de vous parler d'une réalisation historique que le Canada a réussi à
accomplir à l'occasion de la réunion ministérielle sur le commerce de la ZLEA, qui a eu lieu le mois dernier à
Buenos Aires. À la demande du Canada, les ministres du Commerce de tout l'hémisphère ont appuyé à
l'unanimité la publication de l'ébauche des textes des négociations. Comme vous vous en souvenez sans
doute, Monsieur le président, lors de mes comparutions précédentes devant ce Comité, j'ai expliqué les raisons
pour lesquelles j'estime qu'il était important de rendre ce texte public.
Le monde a changé, et de plus en plus de Canadiens ordinaires sont intéressés à contribuer aux discussions
sur le commerce. La publication des textes ne pourra qu'accroître le niveau déjà élevé de confiance qu'ont les
Canadiens dans le processus de négociations commerciales.
Ce que nous avons réussi à accomplir à Buenos Aires n'avait jamais été fait auparavant -- au cours d'aucun
processus de négociations commerciales, nulle part dans le monde. Et si nous tirons profit de cet avantage
pour contribuer, de façon constructive, aux discussions publiques sur la ZLEA, cela sera la preuve de notre
maturité.
La ZLEA délimite un nouveau territoire, et nous tous, en tant que Canadiens, pouvons être fiers du rôle de chef
de file qu'a joué le Canada à cet égard. Il est important de rappeler que le Canada a été le premier à lancer sa
campagne en vue d'accroître la transparence, et cela un peu avant la réunion des ministres de la ZLEA qui a
eu lieu en novembre 1999 à Toronto, À ce moment-là, le Canada insistait pour que soit renouvelé le mandat du
Comité sur la société civile de la ZLEA; l'issue avait été relativement faible, voire minime. Toutefois, grâce à la
persuasion, nous avons réussi à convaincre 22 ministres à engager un dialogue direct avec les membres de la
société civile, et il en est résulté un engagement renouvelé pour maintenir en place le Comité sur la société
civile.
Depuis ce temps, le gouvernement du Canada a toujours cru que nous pouvons accomplir encore davantage.
Nous sommes convaincus que le commerce apporte des bénéfices tant à l'économie qu'à la société et nous
n'avons rien à cacher. C'est ainsi qu'a commencé notre croisade pour une plus grande transparence. Forts du
succès que nous avons remporté à Buenos Aires, nous sommes maintenant prêts à mener notre campagne à
l'OMC.
Le Sommet de Québec : un succès retentissant
Dans l'ensemble, bien sûr, le Sommet des Amériques a été un succès retentissant pour ce qui est de favoriser
les droits démocratiques et la libéralisation du commerce, de combler le fossé du numérique et de réaliser le
potentiel humain.
En signant la Déclaration de Québec, les 34 dirigeants se sont clairement engagés envers la démocratie en en
faisant la condition essentielle de participation au processus des Sommets.
Les dirigeants ont décidé, afin de garantir une répartition équitable des retombées et de la prospérité découlant
de la croissance économique, de poursuivre les discussions sur l'intégration économique des Amériques ainsi
que les négociations en vue de créer la Zone de libre-échange des Amériques -- la plus grande zone de libre-échange au monde -- d'ici la fin de 2005.
Les dirigeants ont également approuvé une série de mesures dont le but est de promouvoir la participation de
tous les citoyens à la vie sociale, économique et politique de leur pays afin de réaliser pleinement leur potentiel
humain.
En outre, ils sont parvenus à un accord sur une Déclaration sur la connectivité, qui exprime nettement leur
engagement à combler le fossé du numérique. Le Sommet de Québec a aussi fourni à la société civile une
occasion sans précédent de présenter son point de vue.
Néanmoins, parallèlement à ces réalisations, les protestations qui ont eu lieu à Québec nous rappellent que
nous sommes toujours confrontés à un important défi, celui qui consiste à démontrer les avantages du
commerce à tous les citoyens, au moyen de la recherche, de l'analyse, de l'engagement et de la discussion.
J'aimerais ajouter, en ce qui concerne cette question, que je suis loin d'être découragé. Nous avons parcouru
un long chemin depuis Seattle du point de vue de la discussion de questions dites « souples », de la
publication de documents ou de l'attribution d'un rôle actif à la société civile. Par conséquent, je sais que nous
pouvons rallier ceux qui demeurent sceptiques.
Les priorités du Canada en matière d'accès aux marchés : Ouverture sur le monde
Je devrais souligner, Monsieur le président, que l'accomplissement de progrès par rapport à la ZLEA ne
constitue qu'une de nos priorités pour 2001. Récemment, notre gouvernement a présenté en détails ses
priorités en matière d'accès aux marchés pour l'année qui vient dans le rapport intitulé Ouverture sur le monde.
Je suis particulièrement heureux de mentionner que nous avons atteint un certain nombre des objectifs que
nous nous étions fixés cette année : nous avons conclu un accord de libre-échange avec le Costa Rica. Nous
avons réussi à faire lever l'interdiction américaine touchant les pommes de terre de l'Île-du-Prince-Édouard. De
plus, nous avons convaincu l'Union européenne de permettre la vente du vin de glace en Europe.
Les préparatifs en vue de la conférence du Qatar
Comme vous le savez, le Canada se prépare à la quatrième conférence ministérielle de l'OMC, qui se tiendra à
Doha, au Qatar, en novembre prochain.
À cette réunion, les membres de l'OMC pourraient s'entendre pour lancer des négociations commerciales
mondiales élargies -- mais pour que cela arrive, il reste beaucoup de travail à faire. Le Canada travaille
actuellement avec d'autres pays développés pour résoudre les divergences qui existent et accroître la
confiance parmi les pays en développement en vue du lancement de nouvelles négociations à Doha, des
négociations qui répondront aux besoins et aux aspirations de tous les membres de l'OMC.
Fait tout aussi important, pour surmonter certaines des préoccupations du public, le Canada dirige la démarche
qui vise à rehausser la transparence de l'OMC et à faciliter le dialogue avec le public.
Une plus grande transparence de la part de l'OMC est nécessaire si l'on veut maintenir le soutien du public à
l'égard de la libéralisation du commerce et de la formulation de règlements. Les membres de l'OMC doivent
faire plus d'efforts pour écouter le public, s'attaquer aux préoccupations légitimes, corriger les erreurs de
perception et susciter la confiance envers l'Organisation et ses processus.
Par ailleurs, nous faisons progresser activement les intérêts canadiens dans les négociations actuelles sur
l'agriculture et les services. Notre but est de procurer aux Canadiens de meilleurs débouchés sur les marchés
du monde.
Le Canada - Une nation axée sur le libre-échange
Le Canada est une nation commerçante par excellence. Les sondages l'ont toujours démontré. En fait, l'appui
à la participation du Canada au commerce international s'est accru, pour atteindre 85 p. 100.
Les Canadiens reconnaissent que le commerce revêt une importance cruciale pour notre santé économique : il
nous procure des revenus plus élevés, une productivité accrue et la compétitivité internationale, ainsi que plus
de choix et de possibilités.
Et il fait beaucoup plus encore. Puisqu'il engendre la prospérité, le commerce favorise la dignité humaine et
renforce les sociétés, chez nous et à l'étranger. Il ouvre de nouveaux débouchés et donne accès à de
meilleures technologies et à de nouvelles idées.
L'histoire illustre bien que le commerce fournit les ressources qui permettent aux gouvernements de protéger
l'environnement, de renforcer le filet de sécurité sociale et de promouvoir nos valeurs fondamentales, comme la
primauté du droit, la tolérance et la compassion.
Nous continuerons de promouvoir et de rechercher les débouchés commerciaux pour le bien de tous. En
même temps, nous demeurerons conscients des préoccupations légitimes soulevées au cours de notre
processus de consultations, dans la presse ou même dans la rue.
En dépit des aspérités et des virages de la route, le commerce a fait du monde un meilleur endroit pour la
plupart des gens. Et je considère que le commerce a un rôle central à jouer dans l'édification des fondements
d'un avenir meilleur pour chacun de nous.
Je vous remercie. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.