M. KILGOUR - ALLOCUTION DEVANT L'ASSOCIATION CANADIENNE POUR LES NATIONS UNIES AU CANADA, SECTION DE CALGARY : « LE CANADA ET LES NATIONS UNIES » - CALGARY (ALBERTA)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE DAVID KILGOUR,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (AMÉRIQUE LATINE ET AFRIQUE),
DEVANT L'ASSOCIATION CANADIENNE POUR LES NATIONS UNIES
AU CANADA, SECTION DE CALGARY
« LE CANADA ET LES NATIONS UNIES »
CALGARY (Alberta)
Le 20 octobre 2001
Je vous remercie de m'avoir invité à célébrer avec vous aujourd'hui.
Les Nations Unies se retrouvent probablement dans l'ADN de la plupart des Canadiens.
Notre participation à cet organisme a façonné une bonne partie de notre histoire.
M. Lester Pearson, ancien premier ministre et lauréat d'un prix Nobel, a joué un rôle crucial dans la
création des forces de maintien de la paix des Nations Unies. Nous avons en outre pris part à presque
toutes les missions de maintien de la paix des Nations Unies.
Par l'intermédiaire des Nations Unies, la police canadienne a, par ailleurs, assumé un rôle
prépondérant dans la stabilisation de certains pays comme la Bosnie et Haïti, en assurant la formation
de la police locale.
Le Canada a toujours donné l'exemple en soutenant le désarmement nucléaire, chimique et biologique.
Nous avons réussi à sauver des millions de vies en immunisant les enfants, en fournissant de l'eau
potable, en éradiquant la variole et en réduisant ou en éliminant les autres menaces en matière de
santé, telle la polio.
Et, conformément à l'optique du Canadien John Humphrey, l'un des principaux rédacteurs de la
Déclaration universelle des droits de l'homme, le Canada a promu les droits des peuples dans le
monde entier et encouragé les gouvernements à les protéger.
Ces actions, ces personnes, ce leadership n'ont pas seulement modelé la manière dont les autres nous
voient, mais aussi la manière dont nous nous voyons nous-mêmes.
Au moment de féliciter le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, et le groupe
d'organisations des Nations Unies pour le prix Nobel de la paix qui leur a été décerné à si juste titre, les
Canadiens se sont également senti fiers du rôle qu'ils ont joué dans l'accomplissement des nobles
objectifs des Nations Unies.
L'état du monde
Le 11 septembre a projeté notre monde dans une nouvelle crise. Dans de nombreux endroits, les forces
du chaos et de la terreur ont attisé les dissensions entre peuples, répandant davantage l'ignorance et la
haine.
Alors, vers qui les Canadiens se sont-ils tournés pour favoriser un dialogue pacifique entre les pays?
Qui sera là pour promouvoir la paix et la sécurité pour tous les peuples?
Qui défendra le respect de la primauté du droit et des droits de la personne?
Qui mettra en évidence les besoins humanitaires et prendra de vigoureuses mesures pour aider à y
répondre?
Les Canadiens ont confiance dans les Nations Unies.
Lorsqu'il a exprimé ses félicitations aux Nations Unies et au Secrétaire général Kofi Annan à l'occasion
de la remise du prix Nobel de la paix 2001, le premier ministre Jean Chrétien a déclaré :
À l'heure où le monde fait face à l'une de ses plus grandes batailles, nous ne pouvons qu'être
réconfortés de savoir que les Nations Unies, leur personnel et leur chef ont été honorés en tant
qu'ambassadeurs de la paix. Nous aurons plus que jamais besoin de leur dévouement, de leur
compétence et de leur humanité pour nous guider et nous inspirer.
Ces dernières années, le pendule international penchait plutôt vers une indépendance et un
isolationnisme accrus; le 11 septembre nous a renvoyés dans l'autre direction.
Le multilatéralisme, l'interdépendance et la véritable collaboration ne sont pas des luxes -- ce sont des
nécessités. Nous sommes maintenant plus conscients que jamais de l'avenir commun que nous
partageons avec tous les membres de la communauté internationale.
Et maintenant?
Ce n'est pas le moment de nous laisser intimider. Le Canada, en tant que nation indépendante et
membre de la famille des Nations Unies, doit relever de durs défis.
Nous devons travailler à empêcher d'autres activités terroristes en continuant de jouer un rôle actif au
sein de la coalition internationale contre le terrorisme. Ce n'est pas seulement l'aide militaire qui nous
permettra d'y parvenir, mais aussi le gel des avoirs des terroristes, le partage des renseignements et la
poursuite de la collaboration internationale pour traduire les terroristes en justice et s'attaquer aux
racines profondes de leur haine.
Nous devons équilibrer les répercussions humanitaires immédiates et la responsabilité de demander
justice et d'éviter la propagation de la terreur. Jusqu'à maintenant, c'est ce que nous avons fait. Depuis
le 11 septembre, le Canada a fourni la somme de 16 millions de dollars en aide d'urgence à
l'Afghanistan. Ces fonds contribuent à offrir une aide alimentaire, un abri et des soins de santé de base
aux réfugiés afghans et aux personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays.
Nous ne devons pas oublier le peuple afghan dans les mois et les années qui viennent. Nous avons
étroitement collaboré avec les Nations Unies pendant qu'elles se penchaient sur la planification et
l'élaboration de scénarios visant la reconstruction à long terme, et nous maintiendrons notre soutien à
cet égard.
Mais un point qui est tout aussi important : nous devons nous rappeler nos priorités.
Nous devons continuer d'oeuvrer à la préparation de « L'année de l'Afrique ». L'an prochain, les
réunions du G8 -- qui, comme vous le savez, auront lieu tout près d'ici -- doivent porter et porteront sur
l'Afrique. Nous devons également oeuvrer à la réduction de la pauvreté endémique et des écrasantes
inégalités dans la répartition des richesses à l'échelle internationale. Nous devons mettre fin aux
ravages mortels du sida dans tout le continent. Nous devons créer une culture de prévention des
conflits. Nous devons, enfin, aider les Africains à s'aider eux-mêmes.
Voilà quelles étaient les priorités du Canada et des Nations Unies avant le 11 septembre, et ce sont
encore nos priorités aujourd'hui. Cependant, les politiciens et les diplomates ne pourront réaliser ces
projets seuls. Des organisations telles que l'Association canadienne pour les Nations Unies auront un
rôle très important à jouer. Nous avons besoin du soutien de Canadiens comme vous : des Canadiens
qui aiment leur pays, qui éprouvent de la compassion et du respect pour les peuples du monde entier,
et qui désirent agir. Nous aurons aussi besoin de bénévoles.
M. Steve Mason, directeur exécutif de l'Association canadienne pour les Nations Unies a bien décrit la
situation. Il a expliqué qu'« un point commun de la récente couverture médiatique est de considérer les
Nations Unies comme une entité indépendante. Or, ce n'est pas le cas. Pour le meilleur ou pour le pire,
les Nations Unies sont l'ensemble des éléments qui les composent ».
En tant que Canadiens, que bénévoles et qu'activistes, nous faisons tous partie de la famille des
Nations Unies.
Au nom du gouvernement du Canada, je désire vous remercier pour vos contributions et je me joins à
vous pour célébrer à la fois la Journée des Nations Unies et l'Année internationale des volontaires.
Je vous remercie.