M. PETTIGREW - ALLOCUTION DEVANT LE CONSEIL COMMERCIAL CANADA-CHINE - TORONTO (ONTARIO)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
DEVANT LE CONSEIL COMMERCIAL CANADA-CHINE
TORONTO (Ontario)
Le 10 décembre 2001
Je suis honoré que le Conseil commercial Canada-Chine (CCCC) m'ait demandé de prendre la parole devant
un groupe de Canadiens et de Chinois aussi distingués, en particulier le jour de l'accession officielle de la
Chine à l'Organisation mondiale du commerce.
Permettez-moi d'abord de vous dire que le Canada accueille chaleureusement l'entrée de la Chine dans le
système commercial international. L'accession de la Chine -- après presque quinze années de négociations --
prouve que tout vient à point à qui sait attendre. Les Canadiens seront heureux de renforcer leurs relations
actuelles avec nos partenaires et amis en Chine et d'en établir de nouvelles.
J'aimerais prendre un moment pour adresser de cordiales salutations à certains de nos estimés invités qui sont
parmi nous aujourd'hui. De la province de Liaoning, nous sommes heureux d'accueillir M. Wen Shizhen,
secrétaire de parti, ainsi que sa délégation commerciale. J'espère que vous avez aimé votre séjour à Toronto
et que vous avez eu l'occasion de visiter d'autres villes, témoignage de la diversité qu'offre le Canada.
Je tiens également à souhaiter la bienvenue à M. Ma Yue, vice-président du Conseil chinois de promotion du
commerce international. Votre organisation, en tant qu'homologue chinois du Conseil commercial Canada-Chine, a joué un rôle primordial dans l'établissement de ponts entre nos pays. Nous sommes heureux que
vous soyez ici aujourd'hui pour partager avec nous votre expérience et votre savoir-faire.
Le Conseil commercial Canada-Chine (CCCC)
Depuis sa constitution en 1978, le CCCC s'emploie à faciliter et à promouvoir les échanges commerciaux et les
mouvements d'investissements entre le Canada et la République populaire de Chine. Le ministère des Affaires
étrangères et du Commerce international (MAECI) considère le CCCC comme l'un de ses partenaires et
collaborateurs les plus importants. Le Conseil a joué un rôle déterminant en aidant la Chine à devenir le 4e
partenaire commercial du Canada.
Au fil du temps, sous la direction de votre président, M. André Desmarais, la portée du CCCC s'est étendue à
de nouveaux marchés et à de nouvelles villes en Chine. Je suis sûr que M. Desmarais va continuer de trouver
de nouvelles initiatives innovatrices pour accroître la présence du Canada en Chine. Je peux vous assurer que
le MAECI continuera d'appuyer le CCCC, en utilisant parfois ses propres méthodes créatives. Plus tôt cette
année, nous avons appris que vous cherchiez un président, et nous vous avons envoyé notre ambassadeur en
Chine, M. Howard Balloch.
Importance de Doha pour le système commercial international
Comme vous le savez, le 14 novembre, le Canada et les 141 autres membres de l'Organisation mondiale du
commerce (OMC) ont convenu de lancer un nouveau cycle de négociations commerciales internationales. Plus
tôt aujourd'hui, mon sous-ministre vous a donné un aperçu de la Conférence ministérielle de l'OMC qui s'est
tenue au Qatar, je ne parlerai donc pas en détail des éléments qui ont été négociés. Toutefois, je veux prendre
quelques instants pour souligner les résultats de la réunion historique de Doha qui, selon moi, sont cruciaux.
Dans leur Déclaration, les ministres de l'OMC ont abordé les préoccupations et les objectifs clés de tous les
membres. Ce consensus constitue une grande réussite et un triomphe en ce qui concerne la globalité, la
transparence et la coopération. Il est évident que nous avons retenu des leçons passées.
Je suis à la fois heureux et fier d'annoncer que les objectifs principaux du Canada à Doha ont été atteints et
que le programme des négociations qui se dérouleront au cours des trois prochaines années sera avantageux
pour les Canadiens et notre économie. Je suis particulièrement heureux des progrès substantiels qui ont été
accomplis au chapitre du développement, un des principaux objectifs du Canada. En fait, nous avons tellement
bien réussi à faire valoir ce point, que le nouveau cycle a été appelé le « Programme de développement de
Doha ». Cette démonstration d'unité illustre le désir de tous les membres de prendre en considération les
intérêts des pays en développement et d'agir en conséquence.
Toutefois, même si Doha a été une grande réussite, nous devons reconnaître qu'il ne s'agit là que d'un
commencement. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir au cours des trois prochaines années. Je tiens
à vous assurer que, à mesure que nous progresserons, le Canada restera transparent et ouvert, tant au pays
qu'auprès de ses partenaires de l'OMC.
L'accession de la Chine à l'OMC est importante à plusieurs niveaux
Il va sans dire que l'accession de la Chine à l'OMC revêt une importance à plusieurs niveaux. Aujourd'hui,
l'OMC vient d'ajouter au nombre de ses membres la 7e économie au monde, dont le PIB s'est chiffré à 1,5
billion de dollars en 2000. Aujourd'hui, le 9e exportateur mondial, représentant 3,5 p. 100 du total des
exportations mondiales de marchandises en 1999, a adhéré au système commercial international. Aujourd'hui,
1,3 milliard de personnes -- un cinquième de la population de la terre -- sont devenues membres du système
commercial mondial fondé sur des règles.
L'OMC est une institution mondiale importante. Elle aide à établir des règles pour les échanges commerciaux
internationaux et à régler les différends qui surviennent entre ses membres. Cependant, sans la Chine,
économie importante et dynamique, l'OMC était incomplète. Grâce à l'accession de la Chine à l'OMC, le
système commercial est désormais plus sensé. Toutefois, bon nombre de personnes pourraient encore
demander : « Qu'est-ce que cela signifie pour les Canadiens? »
Accession de la Chine à l'OMC -- Incidences pour le Canada
De façon générale, l'accession de la Chine à l'OMC confirme la position capitale qu'occupe ce pays dans les
échanges commerciaux du Canada et dans l'ensemble du commerce international. Aujourd'hui, la Chine
accepte officiellement les droits et les obligations internationalement négociés de l'OMC en matière
d'administration du commerce international, y compris les principes fondamentaux touchant le traitement
national et le traitement de la nation la plus favorisée, le règlement des différends commerciaux et la
libéralisation continue du commerce international.
Pour ce qui est de l'accès des biens et des services au marché, les répercussions sont importantes,
particulièrement dans le secteur des services. En ce qui concerne les biens, l'accession d'aujourd'hui signifie
des réductions tarifaires immédiates -- et permanentes -- dans le domaine des produits industriels et
agricoles. Avec l'accession, les droits de douane sur les biens industriels diminueront progressivement, de
sorte que, d'ici 2010, ils seront d'environ la moitié de leur montant de 1999.
De même, la moyenne simple des droits de douane sur les importations de produits agricoles et
agroalimentaires en Chine accusera une baisse importante d'ici 2005. Pour ce qui est des produits provenant
de plusieurs autres secteurs, les droits de douane seront complètement éliminés.
De façon traditionnelle, le secteur chinois des services a été fortement réglementé et protégé, et la participation
étrangère y a, par conséquent, été minime. L'accession de la Chine à l'OMC annonce donc des changements
remarquables dans ce domaine. Tous les principaux secteurs de services seront ouverts à l'investissement
étranger avec, dans bien des cas, une propriété étrangère majoritaire autorisée d'ici deux à trois ans et, dans
certains cas, des filiales entièrement sous contrôle étranger d'ici deux à cinq ans.
Les restrictions géographiques qui existent actuellement dans divers secteurs clés, tels les
télécommunications, le système bancaire, l'assurance et la distribution seront progressivement éliminées sur
une période de cinq à six ans. Par ailleurs, les procédures réglementaires seront améliorées de la manière
suivante : les procédures et les conditions en matière de licences d'importation seront publiées; les organismes
de réglementation pertinents seront séparés des fournisseurs de services dont ils réglementent les activités; et
les fournisseurs de services étrangers pourront former des partenariats avec l'entité chinoise de leur choix.
En outre, la Chine a pris plusieurs engagements horizontaux, c'est-à-dire des engagements qui s'appliqueront
à tous les secteurs de services, dont certains touchent l'utilisation des terres, l'entrée temporaire de
gestionnaires, de spécialistes et de préposés à la vente étrangers, et la définition des entreprises sous contrôle
étranger. Ces engagements sont clairs et explicites et ont considérablement contribué à accroître la
transparence, principe qui revêt une si grande importance pour les intérêts commerciaux du Canada.
Le document sur les services contient aussi une clause visant à protéger les conditions déjà en place pour les
fournisseurs de services étrangers en Chine -- dans une coentreprise, par exemple. Cette clause stipule que
ces conditions ne deviendront pas plus restrictives si elles sont meilleures que celles à l'égard desquelles la
Chine s'est engagée aux termes de l'accession. Il est entendu, cependant, que les fournisseurs de services
étrangers qui entrent sur le marché après aujourd'hui seront régis par les engagements énoncés dans le
document de la Chine sur les services.
Dans le secteur des télécommunications, on prévoit de semblables répercussions positives dans l'avenir. Pour
les services de communication vocale, les services de données informatiques et les services de télécopie
nationaux et internationaux : dans les trois années suivant l'accession, des coentreprises à investissement
étranger ayant jusqu'à 25 p. 100 de participation étrangère seront autorisées à fournir des services dans les
villes de Beijing, de Shanghaï et de Guangzhou, et entre ces villes.
Dans les cinq années suivant l'accession, la participation étrangère pourra atteindre 35 p. 100, et 14 villes de
plus seront ouvertes aux sociétés à investissement étranger. Dans les six années qui suivent l'accession, les
restrictions géographiques seront levées, et une participation étrangère allant jusqu'à 49 p. 100 sera autorisée.
Pour ce qui est de nos services de données informatiques et de nos services de communication vocale
mobiles, à partir d'aujourd'hui, les coentreprises à investissement étranger ayant une participation étrangère
allant jusqu'à 25 p. 100 sont autorisées à fournir des services à Beijing, à Shanghaï et à Guangzhou, et entre
ces villes. D'ici un an, une participation étrangère pouvant atteindre 35 p. 100 sera permise et, là encore, 14
villes de plus seront ouvertes aux sociétés à investissement étranger. Dans les trois années consécutives à
l'accession, une participation étrangère allant jusqu'à 49 p. 100 sera autorisée et, d'ici cinq ans, les restrictions
géographiques seront levées.
De la même façon, le programme des changements pour les services de radiomessagerie et les services à
valeur ajoutée ne sont que des variations sur ces thèmes.
Outre la diminution des droits de douane sur les produits agricoles et agroalimentaires que j'ai mentionnée plus
tôt, d'autres modifications importantes seront apportées au système de contingentement actuel de la Chine.
Pour se conformer aux exigences de l'OMC, l'actuel système de contingentement des importations de la Chine
sera remplacé par un système de contingents tarifaires. Ce système a pour objectif de veiller à ce que les
exportateurs étrangers aient accès à une part minimale et prévisible du marché que détient un importateur pour
les marchandises. En vertu d'un système de contingents tarifaires, les importations en provenance de
n'importe quel pays exportateur, jusqu'à concurrence d'un niveau de contingent fixé, profitent d'un taux de
droits de douane relativement bas. Des droits de douane plus élevés sont perçus sur toute importation au-dessus de cette quantité.
La Chine éliminera les contingents qui s'appliquent actuellement à l'orge, aux fèves de soya, au colza (canola),
ainsi qu'à l'huile d'arachide, de tournesol, de maïs et de coton, et n'assujettira ces produits qu'à des droits de
douane. Les contingents qui restent seront remplacés par des contingents tarifaires sur les produits agricoles
comme le blé, le maïs, le riz, l'huile de soya, l'huile de palme, l'huile de colza (canola), le sucre, la laine et le
coton.
Un autre changement concernera les « entités commerciales d'État » qui exercent un monopole sur
l'importation d'un certain nombre de produits en Chine. Celles-ci verront leurs privilèges réduits ou éliminés à
compter d'aujourd'hui. La Chine s'est engagée à laisser les forces du marché déterminer les prix des produits
et des services dans chaque secteur, et les pratiques de prix à plusieurs niveaux pour ces produits et services
seront éliminées.
Enfin, j'aimerais dire quelques mots des répercussions que cela aura pour les distributeurs-grossistes
canadiens. D'ici un an, les fournisseurs de services étrangers pourront établir des coentreprises pour la
distribution en gros, à quelques exceptions près, de tous les produits importés ou locaux.
La propriété majoritaire étrangère sera autorisée dans deux ans, et la propriété étrangère complète, un an plus
tard. Les entreprises où il y a des investissements étrangers peuvent maintenant distribuer les produits qu'elles
ont fabriqués en Chine.
J'aimerais vous dresser un tableau complet des changements dans les autres secteurs, mais nous serions ici
jusqu'à votre prochaine assemblée générale annuelle. Pour obtenir toute l'information voulue sur vos secteurs
d'intérêt, je vous invite plutôt à communiquer avec la Direction de mon ministère qui est chargée de la Chine et
de la Mongolie.
En outre, mon ministère collaborera sous peu avec plusieurs organisations, comme le CCCC, dans le but
d'organiser une série de campagnes d'information pancanadiennes, dans le cadre desquelles des agents de
nos cinq missions en Chine agiront comme conférenciers experts. Nous diffuserons aussi de l'information dans
les médias, en plus des articles que nous planifions publier dans notre magazine CanadExport.
Plan d'action pour l'expansion du commerce avec la Chine et Hong Kong
Cet hiver, nous lancerons le Plan d'action 2002 pour l'expansion du commerce avec la Chine et Hong Kong.
Stratégie exhaustive pour la réussite des entreprises canadiennes dans cette région clé, ce document sera un
excellent outil pour connaître les possibilités mais aussi les difficultés du marché chinois. Il exposera dans les
grandes lignes les services offerts par notre très solide équipe de délégués commerciaux dans les cinq
missions que nous avons dans la région (et à Ottawa). Vous y trouverez aussi une évaluation rapide de nos
possibilités sur ce marché, vues par notre équipe commerciale en Chine.
Il y aura une nouvelle section qui démystifiera les répercussions de l'accession de la Chine à l'OMC. Abordant
plusieurs secteurs, le Plan d'action constituera un excellent guide pour les exportateurs en ce qui concerne les
changements prévus dans les cinq années suivant l'accession. Je ne crois pas qu'il soit nécessaire de vous
dire que l'intérêt pour la Chine continuera de croître, et que le commerce entre nos pays ne fera que
s'accentuer dans les années à venir.
Les prévisions de croissance de l'économie chinoise au cours des cinq prochaines années et les mesures de
libéralisation que la Chine est maintenant tenue d'appliquer du fait de son appartenance à l'OMC nous rendent
très optimistes quant à nos chances d'élargir notre part de marché là-bas.
Certains experts prédisent que le commerce mondial chinois affichera une croissance de plus de 40 p. 100 au
cours des cinq prochaines années. Nous nous attendons à ce que les importations mondiales de la Chine
s'élèvent à plus de 150 milliards de dollars. Je crois que les intérêts commerciaux dans cette salle ont la
capacité concurrentielle voulue pour élargir notre part du marché chinois, et je suis certain que les stratégies
que vous adoptez auront justement cet effet-là. Le Service des délégués commerciaux fera tout en son pouvoir
pour vous aider à façonner ces stratégies et pour assurer votre succès sur le nouveau marché chinois.
L'accession de la Chine à l'OMC a rendu ce jour historique, à l'échelle internationale. Ici, au pays, un autre
événement d'importance à la fois économique et sociale retient cependant l'attention des Canadiens.
Faits saillants du budget 2001
Plus tôt aujourd'hui, mon collègue Paul Martin, le ministre des Finances du Canada, a déposé un nouveau
budget. En tant que gens d'affaires et contribuables, vous attachez une très grande importance à la façon dont
les finances du pays sont gérées. Aussi, avant de partir, je prendrai quelques minutes pour vous expliquer,
dans les grandes lignes, ce que ce budget signifie pour les gens d'affaires et les Canadiens en général.
Le budget d'aujourd'hui visait essentiellement à affronter l'incertitude intérieure et à traverser cette période de
faiblesse mondiale. Je crois que, comme d'habitude, M. Martin a fait de l'excellent travail en veillant à ce que
nous puissions atteindre nos principaux objectifs économiques et sociaux dans les limites d'un cadre financier
responsable. De façon particulière, je pense que le budget répond avec efficacité aux besoins les plus
pressants des Canadiens qui s'occupent de commerce transfrontalier, activité essentielle à notre santé
économique.
Comme la plupart d'entre vous le savent, les économistes ont réduit leurs projections de la croissance des
États-Unis des 3,5 p. 100 qu'ils avaient prévus il y a un an à 1,1 p. 100 seulement aujourd'hui, par suite de la
récession qui sévit actuellement dans le pays. Il y a quand même de bonnes nouvelles à cet égard : cette
faiblesse ne devrait pas durer, la reprise étant attendue pour le milieu de l'année prochaine.
Au Canada, même si notre économie est plus forte, nous avons connu une contraction au 3e trimestre, et la
plupart des analystes s'attendent à ce que cette faiblesse continue à se manifester au trimestre actuel. Les
experts s'attendent à ce que l'économie canadienne affiche une hausse de seulement 1,3 p. 100 cette année,
en baisse par rapport aux 4,4 p. 100 de l'année dernière. Pour 2002, les analyses prédisent une croissance de
1,1 p. 100, mais avec un second semestre plus fort que le premier, marqué par une reprise des exportations et
de la confiance, tandis que les consommateurs et les entreprises réagissent aux baisses très sensibles des
taux d'intérêt et des impôts.
Le budget d'aujourd'hui donne au Canada les moyens de continuer à croître et à prospérer. Tout en se fondant
sur notre plan à long terme, il tient compte des préoccupations à court terme des Canadiens de trois
importantes façons :
• D'abord, il comprend des mesures opportunes de relance de l'économie à un moment d'incertitude mondiale
et positionne les Canadiens de façon à ce qu'ils puissent tirer parti au maximum de la reprise attendue l'année
prochaine.
• Ensuite, il favorise le renforcement de la sécurité personnelle et économique en assurant la sécurité des
Canadiens, en fermant les portes aux terroristes et en gardant nos frontières ouvertes et efficaces. Les gens
d'affaires seront particulièrement heureux de connaître les détails des mesures prises dans le budget pour
reconnaître l'importance vitale d'une frontière canado-américaine ouverte pour notre sécurité économique.
• Enfin, le budget 2001 garantit la santé financière du pays en maintenant l'équilibre budgétaire pour cette
année et les deux prochaines années.
La caractéristique la plus remarquable du budget est un programme de 7,7 milliards de dollars visant à
renforcer la sécurité personnelle et économique des Canadiens. Ce chiffre comprend 6,5 milliards de dollars
destinés à augmenter notre capacité d'assurer la sécurité aérienne et militaire et 1,2 milliard de dollars pour les
initiatives de sécurité à la frontière.
Le montant de 6,5 milliards de dollars comprend des fonds pour la sécurité dans le transport aérien (2,2
milliards de dollars), les services de renseignement et de police (1,6 milliard de dollars), la planification
d'urgence (1,6 milliard de dollars) et un contrôle plus efficace des immigrants et des réfugiés (1 milliard de
dollars).
Les commerçants seront heureux d'apprendre que le gouvernement du Canada va également recourir aux
technologies de pointe pour créer la frontière la plus moderne possible, afin d'accélérer la circulation légitime et
d'arrêter ceux qui voudraient nuire à nos pays. Nous veillerons à ce que notre frontière reste un point d'accès
pour le commerce, et non pour le terrorisme.
Sur le montant de 1,2 milliard de dollars réservé à la sécurité de la frontière, 646 millions de dollars permettront
d'accélérer la mise en œuvre des programmes de prédédouanement des voyageurs réguliers, de mettre en
service du matériel de détection perfectionné et d'établir de nouvelles unités conjointes chargées de
coordonner les efforts des services de renseignement et d'exécution de la loi à la frontière canado-américaine.
Afin de renforcer encore plus l'efficacité de la frontière pour le commerce, le budget 2001 établit en outre un
nouveau programme de 600 millions de dollars pour améliorer l'infrastructure, c'est-à-dire les routes, les
centres de traitement des véhicules commerciaux et la technologie, à l'appui des postes frontaliers les plus
importants. Cela se fera en collaboration avec des partenaires des secteurs public et privé, des deux côtés de
la frontière.
Le plus réjouissant pour vous, j'en suis sûr, c'est que grâce à la gestion prudente des huit dernières années,
ces grandes initiatives peuvent être réalisées tout en maintenant l'équilibre budgétaire et en conservant le
programme de réduction des impôts de 100 milliards de dollars sur cinq ans, que nous avions annoncé dans le
dernier budget.
De plus, pour aider les petites sociétés à faire face aux problèmes immédiats de trésorerie, le gouvernement
du Canada leur permettra de reporter de six mois le versement des acomptes provisionnels de janvier, février
et mars 2002.
Autre point digne de mention : notre programme d'infrastructure de 2 milliards de dollars, annoncé dans le
budget 2000, se poursuivra comme prévu. Cela permettra d'injecter des millions de dollars dans de grands
projets de travaux publics au cours des quelques prochains mois. Toutefois, comme l'investissement dans
l'infrastructure stimulera la création d'emplois et la confiance à court terme et rendra l'économie plus productive
et plus compétitive à long terme, le ministre Paul Martin a également annoncé dans le budget d'aujourd'hui la
création de la Fondation de l'infrastructure stratégique, ainsi qu'un engagement fédéral complémentaire
minimum de 2 milliards de dollars pour financer de grands projets stratégiques.
Ce sont là, à mon avis, les mesures qui revêtent le plus d'intérêt pour les gens d'affaires. Je veux cependant
vous donner un bref aperçu du reste des mesures annoncées.
Nous poursuivrons la mise en œuvre de notre plan à long terme destiné à édifier un meilleur avenir en
continuant à investir de façon stratégique dans la santé et le bien-être des Canadiens. Les 23,4 milliards de
dollars promis à l'appui de la santé et du développement des jeunes enfants seront versés comme prévu, et
des fonds supplémentaires seront affectés au soutien des travaux des Instituts de recherche en santé et
d'information sur la santé.
Comme le gouvernement est déterminé à donner aux Canadiens les moyens d'accroître leurs compétences et
comme la recherche d'aujourd'hui est la source des nouveaux emplois de demain, le budget comprend plus de
1,1 milliard de dollars sur trois ans pour appuyer l'acquisition de compétences, l'apprentissage et la recherche.
Le budget 2001 prévoit également des fonds supplémentaires pour les enfants autochtones, pour l'aide
internationale (p. ex. 500 millions de dollars pour le développement durable en Afrique), pour le logement et
pour encourager l'utilisation d'énergies renouvelables et la réalisation de projets d'amélioration du rendement
énergétique.
Comme je l'ai déjà mentionné, le budget prévoit un déficit nul (ou mieux) pour 2001-2002 et pour chacun des
deux exercices suivants. Bien que la perspective économique mondiale demeure incertaine, le budget
demeurera équilibré, même sur la base des prévisions les plus pessimistes du secteur privé, pour chacune des
années du plan budgétaire. Entre-temps, notre ratio de la dette au PIB devrait continuer à baisser. D'ici 2002-2003, il sera probablement tombé en deçà de 50 p. 100, c'est-à-dire à son plus bas niveau depuis 17 ans.
Les circonstances imprévues que constituent à la fois le ralentissement économique mondial et les attaques
terroristes du 11 septembre ont engendré des pressions exceptionnelles. Par conséquent, le gouvernement
utilisera la réserve de « prudence économique » et une partie de la réserve pour éventualités dans chacune
des années du plan budgétaire. Nous reconstituerons la réserve normale pour les éventualités et la prudence
économique aussitôt qu'il nous sera possible de le faire.
Profitant des périodes de croissance, le gouvernement a remboursé une partie appréciable de la dette
nationale : 35,8 milliards de dollars dans les quatre dernières années. Compte tenu de la faiblesse économique
actuelle, il n'y aura pas de remboursement de la dette cette année. Tout excédent qui restera en fin d'exercice
ira plutôt à la Fondation de l'infrastructure stratégique et au Fonds pour l'Afrique.
Grâce à ce budget, le gouvernement assure la préservation de la sécurité personnelle et économique des
Canadiens. En même temps, le budget signale clairement aux investisseurs que le Canada est absolument
déterminé à veiller à la sécurité de notre commerce avec nos voisins du sud.
Conclusion
Pour conclure, je dirai que la journée d'aujourd'hui a été marquante pour le Canada, la Chine et le monde dans
son ensemble. Nous recommençons à neuf, au pays avec un nouveau budget, et sur le plan international, avec
un nouveau membre à l'OMC; dans les deux cas, cela se traduira par encore plus de chances de réussite pour
les Canadiens, ici et à l'étranger. J'ai hâte de voir ces réussites, qu'elles se produisent ici en Ontario ou dans la
province chinoise de Liaoning. Je vous souhaite bonne chance, ou comme disent les Chinois, « Shung yee
shing lung !», c'est-à-dire « que votre entreprise soit prospère ».
Je vous remercie.