M. MARCHI - ALLOCUTION À L'OCCASION DE LA PUBLICATION DU RAPPORT« OUVRIR DES PORTES SUR LE MONDE : PRIORITÉS DU CANADA ENMATIÈRE D'ACCÈS AUX MARCHÉS INTERNATIONAUX - 1998 » - OTTAWA (ONTARIO)
98/29 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
DEVANT LE CERCLE NATIONAL DES JOURNALISTES
À L'OCCASION DE LA PUBLICATION DU RAPPORT
« OUVRIR DES PORTES SUR LE MONDE : PRIORITÉS DU CANADA EN
MATIÈRE D'ACCÈS AUX MARCHÉS INTERNATIONAUX - 1998 »
OTTAWA (Ontario)
Le 15 avril 1998
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
Il fait bon d'être de retour au pays. Au cours des derniers mois, je suis allé à
Chicago, en Chine, au Costa Rica, au Chili, au Mexique, au Brésil, en Angleterre,
en Corée et en Argentine -- pour ne mentionner que quelques-uns des arrêts! Mes
valises ont plus d'étiquettes que Lucien Bouchard n'a de cartes de membre!
Ce matin, je veux vous entretenir quelques moments d'un nouveau rapport que
diffuse aujourd'hui mon ministère, Ouvrir des portes sur le monde : Priorités du
Canada en matière d'accès aux marchés internationaux - 1998.
Bien sur, ouvrir des portes sur le monde, c'est là l'objectif essentiel que
poursuivent les missions commerciales d'Équipe Canada. Ces missions ont ouvert des
portes sur les marchés étrangers à des centaines de petites et moyennes
entreprises qui ne s'y seraient jamais aventurées seules.
Les missions ont également ouvert la porte à des alliances créatrices entre
compagnies canadiennes, grandes et petites, qui, en unissant leurs forces, ont
découvert qu'elles pouvaient être compétitives sur les marchés mondiaux.
La formule d'Équipe Canada a aussi ouvert une nouvelle porte dans le partenariat
entre le gouvernement fédéral et les provinces. Quelqu'un a même affirmé que la
plus récente mission d'Équipe Canada avait représenté « les dix plus belles
journées de l'année » dans les relations fédérales-provinciales.
Je peux aussi vous dire que, lorsque les étrangers voient le Premier ministre du
Canada et ses homologues des provinces travailler côte à côte avec des entreprises
canadiennes, cette collaboration confère à ces dernières une crédibilité et un
prestige qu'elles auraient pu mettre des années à acquérir par elles-mêmes. Un
grand nombre d'entre elles me l'ont d'ailleurs souligné.
Les missions d'Équipe Canada ont aussi accompli autre chose : elles ont présenté
le nouveau visage du Canada au reste du monde. D'un pays à l'autre et d'une ville
à l'autre, nous avons pu afficher ce qui fait notre force dans la nouvelle
économie basée sur les connaissances. Nous avons pu présenter nos réalisations
technologiques mondialement reconnue dans des secteurs comme les
télécommunications, les mines et l'environnement.
Des nations qui, peut-être, nous considéraient jusque-là comme un pays dont
l'économie est strictement axée sur les richesses naturelles ont aujourd'hui de
nous une vue différente. Or, en changeant la perception qu'elles ont de nous, nous
les amenons également à modifier la façon dont elles commercent avec nous.
Bref, Équipe Canada a été une des initiatives les plus réussies de nos politiques
de promotion du commerce. Bien sûr, il est toujours possible d'améliorer et de
raffiner la formule que nous avons adoptée, mais il reste qu'aucun pays ne fait ce
que nous faisons, ou ne le fait aussi bien!
Pourquoi cette insistance sur la promotion du commerce? Parce qu'un emploi sur
trois au Canada dépend de notre capacité de commercer à l'extérieur de nos
frontières. Et parce que 40 p. 100 de notre produit intérieur brut (PIB) est
directement lié à nos échanges avec l'étranger. C'est là un pourcentage
considérable. De fait, le Canada dépend davantage de ses échanges commerciaux que
tout autre pays du G-7.
Or, l'accroissement des échanges et des investissements à l'étranger stimule les
emplois et la croissance au Canada. Nous estimons que, pour chaque milliard de
dollars de plus en exportations, environ 8 000 emplois sont créés au Canada.
Mais si le commerce est le sang qui nous alimente, l'accès aux marchés en
constitue les artères. Si nous devons continuer à grandir, si nous devons
continuer à fournir des emplois dans le présent et à faire croître notre économie
dans l'avenir, nous devons continuer à faire disparaître les obstacles qui
s'opposent à une libéralisation plus poussée des échanges commerciaux dans le
monde.
Certes, on déjà fait de grands pas dans cette direction ces dernières années, mais
il reste beaucoup de chemin à faire. Il est peut-être vrai que le monde est
aujourd'hui devenu un village, mais lorsqu'on se place du point de vue du
commerce, il y a encore des quartiers où nous ne pouvons entrer, des rues dans
lesquelles nous ne pouvons circuler et des magasins où nous ne pouvons vendre nos
produits.
C'est pourquoi, à titre de ministre du Commerce, j'attache tant d'importance à
l'élimination des tracasseries administratives et des entraves aux échanges. Après
tout, il est évident qu'on ne peut vendre sur un marché si on n'y a pas accès.
Et c'est justement sur ce plan que notre politique commerciale doit ouvrir la voie
à la promotion du commerce. C'est là l'objet du rapport que nous diffusons
aujourd'hui, Ouvrir des portes sur le monde.
Le rapport fait le bilan des succès que nous avons connus au chapitre de la
libéralisation l'an dernier et esquisse la tâche qui reste à accomplir.
L'an dernier, par exemple, le Canada a été l'un des 70 pays qui ont négocié au
sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) un accord sur les services
financiers qui facilitera l'accès des institutions financières canadiennes aux
marchés prioritaires d'Europe, d'Asie et d'Amérique latine.
Et en novembre dernier, à Vancouver, les 18 membres de l'APEC (le groupe de la
Coopération économique Asie-Pacifique) ont convenu de poursuivre un programme de
libéralisation volontaire dans 15 secteurs où la valeur des échanges dépasse mille
milliards de dollars.
Pour ce qui est de l'avenir, le rapport expose nos objectifs relativement à l'OMC
et à l'APEC, ainsi qu'à l'égard de partenaires clés comme les États-Unis.
Il esquisse également nos objectifs en ce qui concerne l'une des initiatives les
plus prometteuses et les plus enthousiasmantes cette année, soit le lancement des
négociations relatives à la création d'une Zone de libre-échange des Amériques
(ZLEA), processus que le Canada présidera au cours des 18 premiers mois.
Le rapport montre aussi la direction qu'emprunte notre politique commerciale et le
caractère prioritaire que nous accordons à divers marchés. Vous y constaterez que
le Canada a concentré ses efforts dans certaines des régions qui connaissent les
taux de croissance les plus rapides au monde - en Amérique latine, en Asie-Pacifique et en Europe. Nous voulons être au coeur de l'action, là où se trouvent
les débouchés les plus prometteurs.
Personne ne s'étonnera que le Canada ait été à l'avant-garde du mouvement en
faveur de la libéralisation des échanges dans le monde. Les accords de libre-échange avec Israël et le Chili, notre appui à l'OMC, l'élargissement de l'accès
aux marchés de la Chine et de l'Amérique latine grâce aux missions d'Équipe Canada
- toutes ces démarches démontrent clairement notre engagement envers la
libéralisation des échanges commerciaux à l'échelle mondiale.
Comme je l'ai déjà dit, le Canada appuie activement l'OMC car il croit que l'accès
aux marchés mondiaux dépend d'un système international d'échanges équitable et
ouvert. Pays relativement petit et tributaire du commerce, le Canada est bien
conscient de la nécessité de mettre en place des règles commerciales efficaces
pour faire en sorte que la puissance ne se substitue pas au droit lorsque
surgissent des désaccords commerciaux.
La stratégie commerciale du Canada est simple : ouvrir les portes sur de nouveaux
marchés et ensuite faire la promotion de nos entreprises sur ces nouveaux marchés.
Et les portes que nous avons ouvertes, nous les garderons ouvertes, en réglant les
problèmes avec nos partenaires commerciaux et, au besoin, en adoptant les mesures
nécessaires pour veiller à ce qu'ils respectent leurs engagements.
Nous ferons tout en notre pouvoir pour aider les entreprises canadiennes à
exporter ou à accroître leur présence sur les marchés étrangers.
Nos délégués commerciaux, dans plus de cent bureaux à travers le monde,
continueront d'aider à apparier les entreprises canadiennes et les débouchés qui
s'offrent sur ces marchés. Ici même, au Canada, mon ministère est prêt à fournir
un guichet unique pour les entreprises qui veulent se lancer sur de nouveaux
marchés.
Je suis fier de ce rapport et du progrès qu'il représente. Mais je suis encore
plus fier des Canadiens qui prennent des risques, décrochent les contrats et font
leur marque sur les marchés internationaux.
Comme nation, nous avons montré que nous sommes compétitifs au sein de l'économie
mondiale. Les Canadiens ont fait la preuve de leurs talents commerciaux à une
époque où le monde évolue progressivement vers une plus grande libéralisation des
échanges. Cela augure bien de la prospérité future du Canada.
Mais cette réussite du Canada, cette progression vers la libéralisation des
échanges n'ont rien d'automatique ou d'inévitable. L'heure est certes à la
libéralisation des échanges, mais le succès n'en est pas assuré pour autant.
Nous devons continuer d'appuyer les institutions qui cherchent à établir un régime
commercial fondé sur le respect des règles.
S'il fait toutes ces choses, s'il se montre à la hauteur de ces défis, le Canada
sera alors effectivement promis à un brillant avenir.
Merci.