M. MARCHI - ALLOCUTION DEVANTL'ALLIANCE DES MANUFACTURIERS ET EXPORTATEURSET LE GREATER HALIFAX PARTNERSHIP« DÉVELOPPER LES PARTENARIATSDANS LA RÉGION DE L'ATLANTIQUE » - HALIFAX (NOUVELLE-ÉCOSSE)
98/52 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL
DEVANT
L'ALLIANCE DES MANUFACTURIERS ET EXPORTATEURS
ET LE GREATER HALIFAX PARTNERSHIP
« DÉVELOPPER LES PARTENARIATS
DANS LA RÉGION DE L'ATLANTIQUE »
HALIFAX (Nouvelle-Écosse)
Le 10 septembre 1998
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère : http://www.dfait-maeci.gc.ca
Merci à l'Alliance des manufacturiers et exportateurs et au Greater Halifax
Partnership pour leur généreuse invitation à vous rencontrer aujourd'hui.
Comme vous le savez, Halifax doit son nom à lord Halifax, le premier lord du
Commerce, et c'est une ville qui a toujours compris l'utilité -- et la nécessité --
de commercer avec l'extérieur. Au siècle dernier, les marins néo-écossais du
« Bluenose » ont parcouru les océans et développé l'une des plus grandes flottes
marchandes au monde.
Un ministre du Commerce se sent donc à l'aise ici!
Cet après-midi, j'aimerais vous parler très brièvement de l'importance du commerce
pour le Canada atlantique -- surtout avec la Nouvelle-Angleterre -- et de certains
des moyens que nous prenons pour valoriser et faciliter ce commerce.
Nous nous rencontrons aujourd'hui en une période d'incertitude et de défis. La
situation en Asie et en Russie et l'instabilité des marchés boursiers ont testé
notre courage et mis notre patience à l'épreuve.
Il est certain que le passé récent a été perturbateur et même douloureux. Notre
défi n'est pas de regarder craintivement vers l'arrière, mais plutôt de regarder
avec confiance vers l'avant -- de reconnaître le bien-fondé de nos politiques et la
justesse du chemin que nous avons choisi.
Ces politiques d'engagement plutôt que d'isolement supposent la poursuite d'un
libre-échange basé sur des règles claires. Ce sont là les politiques qui ont
préparé le Canada à devenir ce que le magazine Time appelle un « grand héros de
l'exportation ». Et ce sont les politiques qui ont haussé notre niveau de vie,
réduit le chômage et créé des emplois et des débouchés pour les Canadiens et les
Canadiennes de toutes les régions du pays.
Personne ne comprend mieux les avantages du commerce que les Néo-Écossais. Votre
commerce avec le reste du monde s'est accru d'environ 3,5 p. 100 au cours des cinq
dernières années, et il ne montre aucun signe de ralentissement.
Une bonne partie de ce commerce s'est faite avec les États de la Nouvelle-Angleterre. Façonnés par une histoire et une culture communes et par une même
expérience maritime, vous avez entretenu une relation économique vitale, avant
même la Confédération.
L'an dernier, cette relation a été à l'origine d'un commerce bilatéral de près de
4 milliards de dollars. La grande majorité de ces échanges était composée
d'exportations du Canada atlantique vers la Nouvelle-Angleterre. C'est plus que le
total de nos échanges avec notre premier partenaire en Amérique du Sud, le Brésil.
Et la moitié de tout ce que les Néo-Écossais vendent aux États-Unis va à la
Nouvelle-Angleterre.
Vous avez donc une relation qui fonctionne déjà bien. Il nous faut maintenant la
rendre encore plus forte. Surtout en ces temps difficiles, il n'est que sensé de
miser sur nos atouts et de consolider notre relation avec les États de la
Nouvelle-Angleterre -- notre meilleur client, notre plus gros partenaire commercial
et notre voisin le plus proche.
L'un des développements réellement palpitants est la nature changeante de notre
commerce avec nos voisins américains. Même si le poisson, le bois d'oeuvre et
l'énergie constituent encore la plus large part des exportations de la Nouvelle-Écosse, ces exportations se diversifient toujours davantage -- dans des domaines
comme la biotechnologie, les télécommunications et la technologie de
l'information.
Nous nous sommes rappelé la force de cette tendance plus tôt cette année, lorsque
la société NovaKnowledge de Halifax a publié un rapport démontrant que la
Nouvelle-Écosse est bien placée pour jouer un rôle marquant dans l'économie
mondiale du savoir.
Le fait est que les sociétés néo-écossaises se bâtissent une réputation
d'excellence, alors même qu'elles se taillent de nouveaux marchés pour leurs
produits.
Vous connaissez déjà plusieurs cas de réussite : Brooklyn North Software, un
développeur de logiciels à la fine pointe pour Internet, a commencé ses activités
dans un sous-sol et emploie maintenant 15 personnes ici à Halifax et 3 autres à
son nouveau bureau de vente de Boston. Quatre-vingt-dix pour cent des clients de
Brooklyn North se trouvent au sud de la frontière.
Et il y a TACS Software Programming, une société spécialisée dans l'amélioration
de grandes applications financières comme le logiciel GEAC pour les gros
ordinateurs IBM. La société a son siège social à Johnstown au Cap-Breton, mais a
un autre bureau à Farmingham, au Massachusetts.
Ces sociétés, et d'autres comme elles, ont saisi les possibilités qu'offre le
libre accès au vaste marché américain. Elles ont vu les grandes tendances de la
mondialisation et trouvé un moyen de les exploiter ici même, dans la région de
l'Atlantique.
Ces sociétés nous donnent un exemple à imiter, et nous montrent un chemin à
suivre.
Nous sommes aussi favorisés par le fait que l'autre moitié de l'équation du
commerce -- une forte activité en matière d'investissement -- rattache les provinces
de l'Atlantique et les États de la Nouvelle-Angleterre. On compte 75 filiales
canadiennes en Nouvelle-Angleterre, notamment Fisheries Products International,
McCain Foods et Irving Industries, et 95 filiales de la Nouvelle-Angleterre au
Canada, entre autres Marden Wilde of Canada et la société de biotechnologie
Sepracor Canada Limited.
Je sais que plusieurs d'entre vous qui sont ici aujourd'hui exportent déjà. Et
certains ont reçu un Nova Scotia Export Achievement Award ou un Prix d'excellence
à l'exportation canadienne. Après mon allocution, je compte d'ailleurs rencontrer
personnellement plusieurs d'entre vous.
Mais à ceux qui n'ont pas encore fait le plongeon, je veux dire que l'eau est très
bonne. Le fait est que nous avons bien des atouts pour la recherche de nouveaux
marchés et de nouveaux investissements.
Tout d'abord, en ce qui concerne l'investissement, le Canada, et particulièrement
les Maritimes, est l'une des régions les plus concurrentielles du monde
industrialisé sur le plan des prix. L'an dernier, une étude de KPMG a comparé le
coût de faire des affaires dans 42 villes d'Amérique du Nord, d'Europe et des
États-Unis.
Les quatre villes du Canada atlantique qui ont été évaluées à cette occasion ont
décroché les quatre premières places au classement général. En effet, la meilleure
localisation pour l'investissement est St. John's, suivie de Halifax, de
Charlottetown et de Moncton.
Il ne faut pas non plus sous-estimer l'importance de la qualité de la vie pour les
entreprises qui veulent étendre leurs activités à l'étranger. La propreté des
rues, la sécurité des quartiers, l'ambiance amicale de nos localités sont des
atouts extraordinaires pour attirer les investissements.
Le Canada atlantique possède aussi certains des meilleurs établissements
d'enseignement au monde, des établissements qui inculquent à leurs étudiants les
connaissances dont ils ont besoin pour réussir dans un monde où règne la
concurrence. Ces esprits bien formés font partie d'une population active hautement
spécialisée qui est l'un des grands atouts du Canada pour les investisseurs
étrangers. Ce fait m'est apparu lorsque j'ai rencontré un groupe d'experts en
investissement lors d'un récent voyage à Chicago; ces experts m'ont dit que la
disponibilité, l'instruction, la formation et la loyauté des employés canadiens
étaient de loin le principal avantage que nous avons sur les États-Unis.
Alors, quand vous réunissez tous ces facteurs -- conversion à la haute technologie,
excellente formation et éducation, et qualité de vie inégalée --, vous créez un
environnement quasi idéal pour l'investissement international.
Pour ce qui est du commerce, nous avons déjà montré que les entreprises du Canada
atlantique peuvent concurrencer n'importe qui, dans le monde entier. Mais nous
savons aussi qu'il est parfois un peu intimidant d'exporter pour la première fois,
que vous avez besoin de connaissances, d'expertise et d'assistance.
Et c'est à ce niveau que les gouvernements -- au niveau provincial aussi bien que
fédéral -- s'efforcent d'aider les entreprises à lancer ou à développer leurs
activités d'exportation.
Comme vous le savez, Halifax est doté d'un Centre du commerce international et
d'autres bureaux fédéraux et provinciaux qui, sous le nom d'Équipe Commerce
Nouvelle-Écosse, fournissent aux entreprises de Nouvelle-Écosse des programmes et
des services dans le domaine de l'exportation. Donc, si vous cherchez des conseils
pour exporter ou si vous voulez savoir comment percer de nouveaux marchés, Équipe
Commerce Nouvelle-Écosse a l'organisation qu'il faut pour vous aider.
Les agents commerciaux en place en Nouvelle-Écosse ont des systèmes qui sont
reliés à ceux de nos bureaux à l'étranger. Ils peuvent faire beaucoup pour vous
ici, au Canada. Ils pourront aussi, lorsque vous serez prêt, vous mettre en
relation avec les délégués commerciaux en poste dans les capitales étrangères,
lesquels vous donneront des renseignements précis sur le marché local et vous
présenteront à d'éventuels partenaires commerciaux et financiers.
Une des priorités de notre gouvernement est d'encourager les petites et moyennes
entreprises [PME] à exporter.
L'amélioration de notre performance commerciale, durant la première moitié de la
décennie, a créé près de 40 p. 100 des nouveaux emplois au Canada. Et pourtant,
les 50 premiers exportateurs canadiens assurent près de la moitié des
exportations. Moins de 10 p. 100 des PME canadiennes profitent des débouchés
qu'offrent les marchés internationaux.
Si l'on considère que la plupart des nouveaux emplois au Canada sont créés par de
petites entreprises, il est clair que nous devons en amener un plus grand nombre à
exporter.
C'est pourquoi, durant les missions commerciales d'Équipe Canada, nous mettons
l'accent sur les PME. Lors de la mission de 1998 en Amérique latine, par exemple,
environ 80 p. 100 des participants représentaient des PME.
Pourquoi mettre ainsi l'accent sur les PME? Parce qu'elles constituent l'élément
le plus dynamique de notre économie. Parce que leur taille leur confère une grande
souplesse, que leurs produits les rendent concurrentielles, et que leur énergie
est garante de leur succès.
La même attention est accordée aux PME dans notre programme des « Nouveaux
exportateurs aux États frontaliers ». (Comme il s'agit d'un programme
gouvernemental, et que les gouvernements affectionnent les sigles, nous l'appelons
le NEEF!) Ce programme amène des PME en mission aux États-Unis, les encourageant
et les aidant à trouver des débouchés commerciaux.
L'an dernier, 49 entreprises néo-écossaises comptaient au nombre des 121 sociétés
du Canada atlantique qui ont participé à des missions NEEF dans diverses régions
des États-Unis. Vingt-cinq de ces sociétés néo-écossaises ont assisté à des
activités du NEEF à Boston.
Jusqu'à maintenant, cette année, 36 entreprises du Canada atlantique ont participé
à des missions NEEF, dont 18 à Boston.
Alors, vous n'avez pas à partir de zéro. Le Centre du commerce international est
là, le NEEF également.
En outre, le consulat du Canada à Boston, dirigé par une fonctionnaire originaire
de Halifax, Mme Mary Clancy, donne des conseils à des centaines d'entreprises
canadiennes qui sont actives ou veulent être actives sur les marchés de la
Nouvelle-Angleterre. Il fournit des services de liaison pour les grandes
expositions commerciales, comme l'International Seafood Show.
Il organise aussi des rencontres spéciales pour présenter des gens d'affaires
canadiens à des investisseurs en capital risque et à des partenaires éventuels,
réalise des études de marché, tient un site Web sur les débouchés en Nouvelle-Angleterre et forme les nouvelles entreprises pour leur apprendre à percer sur les
marchés d'exportation.
Les Néo-Écossais ont aussi la chance d'avoir un gouvernement provincial qui fait
activement la promotion du commerce international, et qui a organisé quatre
missions commerciales en Nouvelle-Angleterre au cours des six derniers mois
seulement.
L'automne dernier, le gouvernement provincial a aussi collaboré à une activité de
réseautage qui a eu beaucoup de succès : « Partnerships » a rassemblé plus de
400 entreprises et organismes du Canada atlantique et de la Nouvelle-Angleterre en
quête de partenariats, de contrats de vente et de possibilités d'investissement.
Toutes ces ressources, donc -- provinciales et fédérales -- sont à votre
disposition. Nous voulons que vos efforts d'exportation soient couronnés de
succès, et nous ferons tout en notre pouvoir pour vous y aider.
J'ai commencé par dire que les difficultés actuelles ne doivent pas nous faire
perdre de vue nos grands objectifs et que, à l'heure actuelle, il est plus
important que jamais de nous concentrer sur ce que nous faisons le mieux, en
renforçant nos liens avec nos meilleurs et plus proches clients.
Demain, je transmettrai les mêmes messages à Boston. Je rappellerai à nos amis
américains les avantages d'acheter chez les entreprises du Canada atlantique, de
s'associer avec elles ou d'y investir.
Je leur rappellerai que l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain]
fonctionne, et qu'il fonctionne bien. Et je les exhorterai à laisser les
marchandises et les personnes circuler librement d'un côté à l'autre d'une
frontière ouverte et exempte de tracasseries.
Il y a bien des années, Tip O'Neill, l'ancien orateur de la House of
Representatives et ancien député de Boston au Congrès a dit : « Toute politique
est locale. » Il en est de même du commerce. La place enviée du Canada dans
l'économie mondiale lui vient de la force de ses régions, des liens qu'elles ont
tissés et des avantages concurrentiels dont elles se sont dotées, toujours
localement.
Aujourd'hui, le Canada atlantique a une excellente occasion de faire du neuf avec
de l'ancien -- d'exploiter ses liens historiques avec la Nouvelle-Angleterre et de
bâtir un avenir dynamique pour tous nos citoyens.
Je suis bien décidé à collaborer avec vous pour que cet avenir se réalise.
Je vous remercie.