M. MARCHI - ALLOCUTION À L'OCCASION DU SÉMINAIRE ET SALON DE PROMOTION COMMERCIALE « UNE OCCASION À SAISIR EN 1998 :GRANDIR LOCALEMENT, PENSER MONDIALEMENT » - TORONTO (ONTARIO)
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NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION DU SÉMINAIRE ET SALON
DE PROMOTION COMMERCIALE
« UNE OCCASION À SAISIR EN 1998 :
GRANDIR LOCALEMENT, PENSER MONDIALEMENT »
TORONTO (Ontario)
Le 21 octobre 1998
(20 h 30 H.A.E.)
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
Merci à la Canadian Italian Business Professional Association pour avoir organisé cette merveilleuse
activité. Dans la plus pure tradition italienne, cette rencontre est le fruit d'une coalition, à laquelle ont
participé six organisations :
la Black Business and Professional Association;
le Canadian Asian Business Information Network;
la Canadian Netherlands Business and Professional Association;
l'Indo-Canadian Chamber of Commerce;
la Japanese Business and Professional Association;
et l'Ukrainian Professional and Business Association.
Je suis honoré d'avoir été invité à être des vôtres. Je suis aussi ravi de me retrouver à la tribune en
compagnie d'Al Palladini. Si nous avons été invités, tous les deux, c'est pour ajouter au contenu italien des
festivités de ce soir!
Le thème que vous avez choisi - « Grandir localement, penser mondialement » - résume parfaitement le
lien entre les échanges internationaux et la prospérité à l'échelle locale.
Ce soir, je voudrais vous livrer quatre réflexions sur l'importance des associations commerciales et de leur
rôle dans la promotion de nos échanges avec les pays étrangers.
Premièrement, nous devons tous « localiser » le commerce international.
Au niveau international, nous avons particulièrement bien réussi à assurer l'accès des entreprises
canadiennes aux marchés étrangers. Grâce à des ententes comme l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain], à nos accords de libre-échange avec le Chili et Israël, à notre association avec l'APEC
[Coopération économique Asie-Pacifique], à notre adhésion à l'Organisation mondiale du commerce et à
nos efforts pour créer une zone de libre-échange à l'échelle des Amériques, nous avons ouvert des portes
et aboli des obstacles au commerce.
Mais nous avons moins bien réussi à « localiser » le commerce, c'est-à-dire à prouver à nos concitoyens les
bienfaits de nos échanges avec l'étranger.
Chacune des associations représentées ici peut jouer un rôle vital en informant, sensibilisant et impliquant
les membres de la communauté dans ses activités. Vous pouvez aider à leur expliquer l'importance et la
pertinence du commerce dans leur vie quotidienne.
Derrière les gros chiffres du commerce international, en effet, il y a des hommes et des femmes qui
produisent les biens, offrent les services et prennent les risques qui mènent à la création d'emplois pour
eux-mêmes et pour d'autres.
Nous devons rappeler aux Canadiens et aux Canadiennes que leur prospérité dépend de plus en plus
tributaire de nos succès sur les marchés mondiaux.
S'il est vrai que la libéralisation des échanges a fait d'immenses progrès partout dans le monde depuis
quelques années, rien ne garantit que ces progrès vont se poursuivre automatiquement.
Il faut bien admettre, par exemple, que les bienfaits engendrés par la libéralisation des échanges
n'atteignent pas tous les paliers de la société. Nombreux sont ceux qui croient que, loin d'être la grande
vague du futur qui leur apporterait bien de bonnes choses, le libre-échange est plutôt un raz de marée
contre lequel ils sont sans défense.
Pour plusieurs, la mondialisation est à craindre plutôt qu'un phénomène qu'il faut accueillir à bras ouverts.
Donc, la libéralisation des échanges est peut-être une idée qui arrive à point, mais son succès n'est pas
assuré pour autant. Si nous voulons continuer d'en récolter les bienfaits - et si nous voulons étendre ces
bienfaits à l'ensemble de la société -, alors nous devons en vanter les vertus plus efficacement.
Ce qui m'amène à mon deuxième argument : nous avons besoin d'établir un nouveau partenariat entre le
secteur privé et le secteur public.
À mesure que diminue le rôle des gouvernements, ceux-ci ne peuvent plus faire autant qu'ils le
souhaiteraient. C'est pourquoi nous devons nous en remettre davantage à des associations comme celles
qui sont représentées ici pour faire la promotion de la libéralisation des échanges et trouver de nouveaux
débouchés. Nous avons besoin de vos compétences, de vos connaissances et de votre expérience.
Vos membres sont sur le terrain. Ils ont les réseaux, ils connaissent la culture, ils parlent la langue du
milieu. Et ils peuvent mettre à profit les relations personnelles étroites que vous avez entretenues au fil des
ans.
Ces contacts personnels ont une importance cruciale pour qui veut transiger à l'étranger. Le fax-à-fax ne
remplacera jamais le face-à-face et, en développant des partenariats et des rapports personnels, vos
associations rendent un service inestimable.
Dans vos rapports avec d'autres, ailleurs sur la planète, vous pouvez aussi nous aider à détruire deux
mythes tenaces au sujet du Canada.
Le premier de ces mythes est celui selon lequel le Canada est une économie strictement axée sur les
richesses naturelles. Vous pouvez rappeler à vos interlocuteurs que la part des exportations canadiennes
attribuable aux produits de base est passée d'environ 60 p. 100 en 1980 à tout juste 35 p. 100 en 1997.
Cela représente à peine 12 p. 100 de notre PIB!
Vous pouvez aussi leur dire que, lorsqu'ils pensent au Canada d'aujourd'hui, c'est à la haute technologie
qu'ils devraient penser. Le Canada est une économie basée sur la matière grise, alimentée par la
technologie de l'information et les télécommunications et fortifiée par la troisième industrie aérospatiale en
importance dans le monde.
Le deuxième mythe que vous pouvez aider à dissiper, c'est que notre marché est trop petit pour qu'il vaille
la peine qu'on s'y intéresse. Vous pouvez leur rappeler que, grâce à l'ALENA et à sa situation en bordure
du Pacifique, le Canada n'est pas un marché de 30 millions d'habitants mais plutôt la porte d'entrée sur un
marché de centaines de millions de consommateurs et qu'il vaut effectivement la peine de jeter un coup
d'oeil de notre côté.
Donc, nous devons localiser le commerce, nous devons établir un partenariat plus étroit entre le secteur
public et le secteur privé. Et, troisièmement, nous devons davantage mettre à contribution les talents
multiculturels et multilingues de nos citoyens.
Je sais que certains considèrent parfois le multiculturalisme comme un élément de dissension. Comme fils
d'immigrants, je ne ai jamais perçu le multiculturalisme de cette façon. Et à titre de ministre du Commerce
international, je peux vous dire que notre société multiculturelle nous donne un avantage compétitif énorme
dans l'économie mondialisée d'aujourd'hui.
Les Canadiens ont des liens avec toutes les régions du globe, et il y a bien peu de pays qui ne peuvent
trouver au Canada un certain reflet d'eux-mêmes.
Cela nous donne un avantage important sur nos concurrents. Les gens ont tendance à commercer avec des
pays avec lesquels ils se sentent confortables, dans des langues qu'ils parlent et dans un cadre culturel
qu'ils comprennent.
La plupart des pays n'ont tout simplement pas cette longueur d'avance. Si nous oublions souvent à quel
point le multiculturalisme est un atout pour nous, il ne faudrait jamais le sous-estimer pour autant.
Quatrièmement et en dernier lieu, nous devons amener plus de petites et moyennes entreprises [PME] à
participer aux échanges mondiaux.
Nos PME comptent parmi les entreprises les plus dynamiques et les plus imaginatives au pays, et elles sont
l'épine dorsale de notre économie. La grande majorité des emplois au Canada sont créés par ces
entreprises de moindre taille. Et ce sont justement ces entreprises que représentent les sept associations
présentes ici ce soir.
Mais, direz-vous, je pensais que le Canada était une nation commerçante. C'est vrai, mais nous ne sommes
toujours pas une nation de commerçants. J'entends par là que la majeure partie de nos exportations sont
vendues par un nombre relativement petit de compagnies. De fait, 50 grandes sociétés génèrent environ la
moitié de nos exportations.
Et environ seulement 10 p. 100 des PME vendent à l'étranger. Mes amis, cela n'est tout simplement pas
suffisant.
Si nous voulons continuer d'offrir aux Canadiens les perspectives d'avenir qu'ils attendent et qu'ils
méritent, nous devons tout simplement convaincre un plus grand nombre de PME qu'elles doivent exporter
leurs produits et élargir leurs horizons.
J'ai été très encouragé de voir que plus de 75 p. 100 des participants à la mission commerciale d'Équipe
Canada en janvier dernier représentaient des PME, soit une augmentation d'environ un tiers par rapport à la
participation aux missions antérieures.
Ces entreprises ont reconnu qu'il n'y avait pas de débouchés que pour les « grands », que la capacité
d'innover et de s'adapter rapidement qui caractérise tant de PME est un atout très prisé sur les marchés
internationaux.
Elles en sont aussi venues à comprendre que les grandes sociétés, tant ici qu'à l'étranger, cherchent
souvent à former des alliances avec des firmes plus petites afin de tirer parti de leurs talents d'entreprise
ou de leurs compétences spécialisées.
Elles ont reconnu qu'il y avait des marchés sur lesquels elles pouvaient s'implanter, des services qu'elles
pouvaient fournir et des besoins qu'elles pouvaient satisfaire, et qu'elles n'avaient pas besoin d'une vaste
structure organisationnelle pour réaliser ces objectifs.
Pour encourager les PME à exporter davantage, nous avons mis en place divers programmes et tout un
éventail de services conçus pour répondre à leurs besoins particuliers. Permettez-moi d'en mentionner
certains.
Nous avons créé une immense banque de données, appelée WIN Exports, qui aide à apparier les produits et
services que les Canadiens ont à vendre et ceux que recherchent d'autres ailleurs dans le monde. Si vous
inscrivez votre entreprise dans WIN Exports, nos délégués commerciaux partout dans le monde seront à
l'affût de clients susceptibles de vous intéresser.
Nous avons aussi réuni tous nos services de promotion au sein d'Équipe Canada inc, un guichet unique qui
met à profit les objectifs, les méthodes et les réussites des missions commerciales d'Équipe Canada.
Et puisque nous en sommes à parler d'Équipe Canada inc, permettez-moi de vous dire combien je suis
heureux qu'Équipe Canada ait parrainé la manifestation d'aujourd'hui. C'est là un exemple parfait de la
collaboration et du soutien d'organes clés du gouvernement fédéral, qui aident le Canada à se transformer
en un pays d'exportation si prospère. Je voudrais tout particulièrement remercier de leur appui la Société
pour l'expansion des exportations, la Corporation commerciale canadienne et la Direction des services aux
exportations des PME du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.
L'une des manifestations d'Équipe Canada inc est ExportSource - un nouveau site Web qui renferme tous
les renseignements imaginables que pourraient rechercher les PME au sujet de l'exportation. Plus besoin
d'aller d'un ministère à l'autre - un seul clic, sept jours par semaine, 24 heures sur 24.
J'ai mentionné nos délégués commerciaux il y a un moment. Si vous n'avez pas déjà recours à leurs
services, je vous encourage à le faire. Ils constituent une ressource inestimable et ils peuvent vous
épargner beaucoup de temps et de difficultés.
Enfin, nous avons créé une unité spéciale au ministère des Affaires étrangères et du Commerce
international, consacrée exclusivement aux besoins des petites et moyennes entreprises en matière
d'exportation.
Ce ne sont là que quelques-uns des nombreux programmes et services offerts aux entreprises moins
grandes. En somme, nous voulons contribuer à votre succès et nous ferons tout en notre pouvoir pour que
vous puissiez obtenir l'aide et le soutien dont vous avez besoin pour exporter votre produit ou votre service
à l'étranger.
Je n'ai sans doute pas besoin de rappeler à cet auditoire que le Canada est une terre d'immigrants venus
de tous les coins du monde.
Pour certains, l'expérience de l'immigrant est quelque chose dont on entend parler dans un manuel scolaire
ou au cinéma. Mais pour beaucoup d'entre nous, cette expérience est relatée dans nos albums familiaux et
fait partie de notre vécu.
Nos parents ou grands-parents sont arrivés ici avec guère plus que ce qu'ils pouvaient emporter avec eux.
Et vous et moi sommes de fiers héritiers de ce patrimoine. Nous nous rencontrons ici dans un climat de
prospérité relative parce que bon nombre d'entre eux ont lutté pour se sortir de la pauvreté.
Et à l'aube d'un nouveau millénaire, pouvons-nous faire moins pour nos enfants et pour nos petits-enfants?
Nous qui avons commencé la vie avec tant d'atouts en main, pouvons-nous faire moins que ceux qui ont
commencé avec si peu?
Bien sûr que non. Et c'est pourquoi nous devons aller au-delà de nos frontières et ouvrir de nouveaux
marchés dans le monde. C'est pourquoi nous devons saisir les occasions de libéraliser davantage les
échanges commerciaux.
Aujourd'hui, on fait de nouveau appel à nous pour bâtir l'avenir, pour regarder au-delà des océans et pour
saisir les occasions qui s'offrent à nous dans des contrées lointaines. On fait de nouveau appel à nous pour
poursuivre l'édification de la nation entreprise par nos ancêtres.
J'ai hâte de collaborer avec vous tous à l'édification de cet avenir.
Merci.