LE GOUVERNEMENT ANNONCE LE DÉPÔT DE LA LOISUR LA CORRUPTION D'AGENTS PUBLICS ÉTRANGERS
Le 1er décembre 1998 (18 h HNE) Nº 277
LE GOUVERNEMENT ANNONCE LE DÉPÔT DE LA LOI
SUR LA CORRUPTION D'AGENTS PUBLICS ÉTRANGERS
Le ministre des Affaires étrangères, M. Lloyd Axworthy, la ministre de la Justice et procureure générale du
Canada, Mme Anne McLellan, et le ministre du Commerce international, M. Sergio Marchi, ont annoncé
aujourd'hui le dépôt au Sénat, par le leader adjoint du gouvernement au Sénat, Mme Sharon Carstairs, d'une loi
criminalisant la corruption d'agents publics étrangers.
Ce projet de loi instaurera une nouvelle loi du Parlement, la Loi sur la corruption d'agents publics étrangers, qui
créera le nouveau délit de corruption d'agents publics étrangers dans les opérations commerciales. En
déposant cette loi, le Canada reste fidèle à son engagement en faveur de la Convention contre la corruption
d'agents publics étrangers dans les transactions commerciales internationales, de l'Organisation de coopération
et de développement économiques (OCDE).
« La corruption mine le principe de bonne gouvernance, menace la stabilité des institutions démocratiques et
sape les fondements moraux de la société, a déclaré M. Axworthy. Le Canada a toujours appuyé avec vigueur
les efforts internationaux contre la corruption et cherche à être l'un des premiers pays en mesure de ratifier
cette convention. »
« Le Canada est reconnu, dans le monde entier, comme l'un des plus fervents partisans d'un comportement
responsable et honorable sur la scène internationale, a déclaré la ministre McLellan. Ce projet de loi est
conforme à la tradition canadienne de soutenir le respect de la justice et de la primauté de la loi, et permet de
s'assurer que nous avons les outils dont nous avons besoin à cette fin. »
« Le Canada tente activement d'encourager le commerce basé sur des règles qui, l'histoire l'a prouvé, nous est
profitable, a déclaré M. Marchi. Le fait de réduire la corruption rendra les règles du jeu plus équitables pour les
entreprises canadiennes qui font du commerce international. »
Ces réformes du droit terminées, le Canada sera prêt à ratifier la Convention de l'OCDE. Les négociations au
sujet de cette dernière ont pris fin
le 21 novembre 1997, et le Canada a signé la Convention le 17 décembre 1997.
L'OCDE, qui compte 29 membres, dont le Canada, les États-Unis, la plupart des pays européens, le Japon et la
Corée du Sud, est la principale tribune politique économique des pays démocratiques industrialisés les plus
avancés dans le monde. Les pays membres élaborent des approches compatibles sur un vaste éventail de
questions économiques, sociales et commerciales, y compris la croissance économique, l'emploi, la stabilité
fiscale et le développement du commerce mondial.
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Un document d'information figure en annexe.
Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de communiquer avec :
Debora Brown
Cabinet du ministre des Affaires
étrangères
(613) 995-1851
Leslie Swartman
Cabinet du ministre du Commerce
international
(613) 992-7332
Service des relations avec les médias
Ministère des Affaires étrangères et du
Commerce international
(613) 995-1874
Pierre Gratton
Cabinet de la Ministre de la Justice et
procureure générale du Canada
(613) 992-4621
Doug Breithaupt
Section de la politique en matière de
droit pénal
Ministère de la Justice Canada
(613) 957-4743
Ce document se trouve également au site Internet du ministère des Affaires étrangères et du Commerce
international: http://www.dfait-maeci.gc.ca
et au site Internet du ministère de la Justice Canada: http://canada.justice.gc.ca
Document d'information
POINTS SAILLANTS DE LA LOI SUR LA CORRUPTION D'AGENTS PUBLICS ÉTRANGERS
Le projet de loi présenté aujourd'hui propose de créer une nouvelle loi appelée la Loi sur la corruption d'agents
publics étrangers.
La loi proposée cherche à mettre en oeuvre, de par la loi, les obligations que le Canada a contractées en
signant la Convention sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions
commerciales internationales. La Convention a été négociée à l'Organisation de coopération et de
développement économiques (OCDE) l'année dernière. Le Canada a signé la Convention le 17 décembre
1997.
Nouvelle loi du Parlement
La nouvelle loi rehaussera au Canada le profil de la Convention de l'OCDE et de l'engagement du
gouvernement du Canada à lutter contre la corruption internationale au niveau international. Elle est assez
souple pour évoluer à l'avenir si le Canada souhaite signer et ratifier d'autres conventions internationales
pénales contre la corruption.
La corruption d'agents publics étrangers : nouvelle infraction
La Convention de l'OCDE sur la lutte contre la corruption d'agents publics étrangers dans les transactions
commerciales internationales demande aux pays membres de criminaliser la corruption d'agents publics
étrangers. Cette disposition figure à l'article 3 du projet de loi et constitue l'élément principal de celui-ci.
Cette disposition interdit à quiconque la corruption d'un agent public étranger dans les opérations
commerciales. Une telle infraction serait punissable sur déclaration de culpabilité et passible d'une peine
maximale de cinq ans d'emprisonnement. Cette infraction entrerait dans la catégorie des infractions pouvant
donner lieu à une extradition.
Le projet de loi décrit les « paiements d'exception » qui seraient exemptés de la portée de l'infraction. Ne
constituerait pas une infraction l'avantage si celui-ci est légal dans le pays de l'agent public étranger ou permis
par une organisation publique internationale. Les frais raisonnables engagés de bonne foi et liés directement à
la promotion, à la démonstration ou à l'explication des produits et services ou à l'exécution d'un contrat avec un
État étranger pourraient également servir de défense.
Produits de la criminalité
Le projet de loi propose la création de deux nouvelles infractions criminelles :
la possession de biens ou de produits obtenus ou provenant de la corruption d'agents publics étrangers ou du
recyclage de ces biens ou de ces produits;
le recyclage de biens ou de produits obtenus ou provenant de la corruption d'agents publics étrangers.
Le projet de loi englobe les dispositions du Code criminel visant les produits de la criminalité s'appliquant aux
procédures engagées à l'égard des nouvelles infractions.
Autres dispositions
Le projet de loi vise également :
à ajouter la nouvelle infraction que constitue la corruption des agents publics étrangers à la liste figurant au
paragraphe 67.5 de la Loi de l'impôt sur le revenu visant à refuser les déductions fiscales des pots-de-vin
versés à des agents publics étrangers à l'encontre de l'article 3 du projet de loi.
à augmenter la liste des infractions liées à la corruption définies comme des « infractions de criminalité
organisée » dans le Code criminel en ajoutant les articles 3, 4 et 5 de la nouvelle loi et en ajoutant les articles
suivants du Code criminel :
- article 123, actes de corruption dans les affaires municipales;
- article 124, achat ou vente d'une charge;
- article 125, influencer ou négocier une nomination ou en faire commerce.
Ce changement donnerait du poids à l'arsenal d'outils juridiques que le Canada aurait à sa disposition pour
lutter contre la corruption.
à augmenter la liste d'infractions liées à la corruption comprises à l'article 183 du Code criminel en y ajoutant
les articles 3, 4 et 5 du projet de loi. Grâce au recours légal de la surveillance téléphonique et électronique, il
sera plus facile pour les corps policiers de recueillir des preuves dans ces affaires.
Ministère de la Justice
1er décembre 1998