M. MARCHI DÉPOSE LA RÉPONSE DU GOUVERNEMENTAU RAPPORT DU COMITÉ PARLEMENTAIRE SUR L'AMI
Le 23 avril 1998 Nº 97
M. MARCHI DÉPOSE LA RÉPONSE DU GOUVERNEMENT
AU RAPPORT DU COMITÉ PARLEMENTAIRE SUR L'AMI
Le ministre du Commerce international, M. Sergio Marchi, a déposé aujourd'hui la
réponse du gouvernement au rapport d'un Sous-comité de la Chambre des communes
sur les négociations devant mener à l'Accord multilatéral sur l'investissement
(AMI).
« La réponse du gouvernement aux recommandations du Comité confirme notre
détermination à adopter une approche qui tienne compte des intérêts et des
préoccupations exprimés par la population canadienne, a déclaré M. Marchi. De
fait, le consensus qui ressort du rapport du Comité cadre bien avec la position
du gouvernement tout au long des négociations sur l'AMI. »
À la demande du ministre, le Sous-comité du commerce, des différends commerciaux
et des investissements internationaux du Comité permanent des affaires étrangères
et du commerce international, représentant tous les partis, a tenu des audiences
publiques sur l'AMI en novembre et a remis ses recommandations dans un rapport en
décembre 1997. Le gouvernement a répondu de façon favorable aux
17 recommandations contenues dans le rapport, qui apportent un conseil utile au
gouvernement et à ses négociateurs.
Au cours des audiences, le Sous-comité a reçu plus de 50 témoins canadiens et
plus de 150 mémoires écrits représentant différentes perspectives et une vaste
gamme de préoccupations. Un certain nombre d'experts et de porte-parole
d'associations nationales ont également présenté leurs points de vue sur l'accord
actuellement en cours de négociation.
Dans sa réponse, le gouvernement réitère son engagement à consulter de manière
régulière le Parlement, les provinces et les Canadiens. Le Canada ne signera un
accord que si celui-ci comporte des réserves inattaquables et protège pleinement
sa liberté d'action, aux niveaux provincial et fédéral, dans les domaines de la
culture canadienne, de l'environnement, des normes de travail, de la santé, de
l'éducation, des services sociaux et des programmes destinés aux Autochtones et
aux minorités.
« Au cours de ce processus parlementaire, j'ai posé des questions, j'ai écouté et
je suis tombé d'accord, a conclu le ministre Marchi. Pour ces négociations, nous
n'avons pas de calendrier, seulement les enjeux du Canada. Et nous ne serons
partie à cet accord que si nos exigences sont respectées. »
Les négociations de l'AMI ont lieu à Paris sous les auspices de l'Organisation de
coopération et de développement économiques (OCDE), dont le but est de promouvoir
la coopération parmi les 29 pays les plus industrialisés du monde, y compris le
Canada. L'Accord tente de négocier un cadre multilatéral de règles régissant
l'investissement.
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Un document d'information figure en annexe.
Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de
communiquer avec :
Leslie Swartman
Cabinet du ministre du Commerce international
(613) 992-7332
ou avec le :
Service des relations avec les médias
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
(613) 995-1874
Ce document et la réponse du gouvernement au rapport du Sous-comité se trouvent
également au site Internet du Ministère : http://www.dfait-maeci.gc.ca
Document d'information
POINTS SAILLANTS DE LA RÉPONSE DU GOUVERNEMENT
AU SOUS-COMITÉ DU COMMERCE, DES DIFFÉRENDS
COMMERCIAUX ET DES INVESTISSEMENTS INTERNATIONAUX
DU COMITÉ PERMANENT DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET
DU COMMERCE INTERNATIONAL
Dans la réponse du gouvernement au rapport du Sous-comité, le ministre Marchi, au
nom du gouvernement du Canada, s'est dit satisfait des recommandations du
rapport. Celles-ci confirment l'approche qu'a prise le Canada depuis le début des
négociations, et le gouvernement les accepte toutes. Plus précisément, le
gouvernement souligne les recommandations suivantes :
Recommandation 1 - Que le Canada continue de participer aux négociations.
Le gouvernement du Canada est satisfait de cette recommandation et ajoute que «
la participation du Canada aux négociations ne l'engage à signer aucun accord qui
pourrait en résulter. Le gouvernement ne signera que si l'accord protège
pleinement notre liberté d'action, aux niveaux fédéral et provinciaux, dans les
domaines de la culture canadienne, de l'environnement, des normes de travail, de
la santé, de l'éducation, des services sociaux et des programmes destinés aux
Autochtones et aux minorités. En d'autres termes, le gouvernement n'acceptera un
accord que s'il cadre avec nos valeurs nationales et notre approche à l'égard des
questions clés. »
Recommandation 2 - Que le gouvernement consulte et informe les Canadiens.
En novembre 1997, le Sous-comité du commerce, des différends commerciaux et des
investissements internationaux a tenu des audiences publiques sur l'AMI, à la
demande du ministre du Commerce international. Les Canadiens ont été invités à
venir faire connaître leur avis au Sous-comité et à lui présenter des mémoires.
En fait, la priorité du gouvernement a été d'informer le public canadien. Les
députés et les porte-parole de l'opposition ont été amplement informés et
plusieurs points de presse ont été tenus. Les représentants du gouvernement ont
eu de nombreuses consultations avec les provinces, les organisations non
gouvernementales et le secteur privé. De plus, le gouvernement met à la
disposition du public la liste des organisations consultées à ce jour, ainsi que
des renseignements de base sur les négociations sur l'AMI et les objectifs du
Canada, par l'entremise du site Web du ministère des Affaires étrangères et du
Commerce international (http://www.dfait-maeci.gc.ca).
Recommandation 3 - Que les provinces participent pleinement et que le Parlement
puisse procéder à un examen plus poussé du texte de l'Accord avant sa signature.
Depuis le début des négociations en 1995, le gouvernement a fait participer les
provinces par des consultations fréquentes et régulières. Il les a tenues au
courant après chaque séance de négociations, leur a remis des copies de tous les
rapports et leur a donné accès à tous les documents pertinents. Au cours des
trois dernières années, les fonctionnaires fédéraux et provinciaux chargés du
commerce ont tenu de nombreuses réunions pour discuter des dossiers relatifs aux
négociations. Les objectifs et les enjeux du Canada ont pu être discutés à fond
lors de la réunion fédérale-provinciale des ministres du Commerce du 19 février
1998.
Le gouvernement accepte de consulter davantage le Comité parlementaire sur les
négociations en vue d'un éventuel accord. Par ailleurs, il continuera de rendre
publiques les nouvelles versions de la codification des textes de travail
préliminaire de l'AMI au fur et à mesure qu'elles seront disponibles.
Recommandation 12 - Que le texte de l'Accord comporte des références fermes aux
normes fondamentales de travail.
Le Canada reconnaît en l'Organisation internationale du travail (OIT) la tribune
propre à promouvoir le droit international du travail. Toutefois, à l'instar
d'autres pays prenant part aux négociations sur l'AMI, il approuve sans réserve
l'inclusion dans l'Accord de références aux principes sous-jacents aux normes de
base de l'OIT et l'association des principes directeurs à l'intention des
entreprises multinationales de l'Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE).
Les principes fondamentaux de non-discrimination sur lesquels se fonde l'AMI ne
limiteront pas la capacité des gouvernements de maintenir ou même de promouvoir
des normes de travail. Le gouvernement est déterminé à faire en sorte que l'AMI
ne menace pas par mégarde les normes de travail, tant au Canada que dans le reste
du monde.
Recommandation 13 - Que le Canada obtienne l'introduction de normes
environnementales efficaces.
Le gouvernement s'est engagé à favoriser la protection de l'environnement et le
développement durable. Le Canada n'acceptera pas de souscrire à des obligations
qui empiéteraient sur le droit des gouvernements de promulguer des règles ou de
prendre des mesures adéquates en vue de protéger l'environnement ou de promouvoir
le développement durable.
Le Canada travaille actuellement avec d'autres pays afin qu'il soit clairement
stipulé dans l'Accord que les pays signataires pourront conserver, prendre ou
appliquer des mesures environnementales d'application générale.
Recommandation 14 - Que le Canada obtienne que la culture fasse l'objet d'un
exemption adéquate et efficace.
Le Canada conservera son droit d'adopter ou de maintenir des politiques, des
programmes et des mesures qui promeuvent et protègent la culture et les
industries culturelles canadiennes. Cette démarche est manifeste dans l'ALENA,
l'Accord de libre-échange Canada-États-Unis (ALE), l'Accord de libre-échange
Canada-Chili, l'Accord général sur le commerce des services (GATS) et les accords
sur la protection de l'investissement étranger conclus par le Canada.
Recommandation 16 - Que le Canada obtienne une réserve non consolidée aux
chapitres de la santé, de l'éducation et des services sociaux.
Le gouvernement a fait connaître sa détermination à conserver son entière liberté
d'action, aux paliers fédéral et provinciaux, sans statu quo ni démantèlement,
dans les domaines de la santé, de l'éducation, des services sociaux et des
programmes visant les Autochtones et les minorités. Ces domaines revêtent une
importance cruciale pour les Canadiens et le gouvernement est convaincu qu'ils
exigent une solution exclusivement canadienne pour ce qui est des politiques
gouvernementales.
Le 23 avril 1998