Le 5 août 2005 (23 h 45 HAE)
Nº 142
DÉCLARATION CONJOINTE DU CANADA ET DES ÉTATS-UNIS
CONCERNANT LE PROJET DE DÉTOURNEMENT DES EAUX
DU LAC DEVILS
Aujourd'hui, le gouvernement du Canada et le gouvernement des États-Unis
d’Amérique ont émis la déclaration ci-jointe relativement au projet de détournement des
eaux du lac Devils.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE CONJOINT SUR LA LUTTE CONTRE LES
INONDATIONS À DEVILS LAKE ET LA PROTECTION DU MILIEU PAR
LES ÉTATS-UNIS ET LE CANADA, LE DAKOTA DU NORD, LE
MINNESOTA ET LE MANITOBA
Le Canada et les États-Unis ont annoncé aujourd’hui d’importants progrès dans la lutte
contre les inondations à Devils Lake jumelée à la protection des ressources aquatiques
du bassin de la rivière Rouge. Conformément à la coopération rendue possible par le
Traité des eaux limitrophes entre le Canada et les États-Unis, l’approche convenue par
les parties visées est le fruit de vastes consultations échelonnées sur plusieurs mois
entre le Dakota du Nord, le Minnesota et le Manitoba, et d’une collaboration
transfrontalière.
La démarche proposée prévoit l’installation d’un système de protection
environnementale à plusieurs niveaux à la décharge du lac Devils ainsi que la
surveillance conjointe de l’ensemble du bassin de la rivière Rouge.
Depuis 1993, la superficie du lac Devils a augmenté rapidement, passant de 70 milles
carrés à plus de 200 milles carrés, inondant collectivités, écoles et fermes. Afin de
contrôler le niveau d’eau, le Dakota du Nord parachèvera sous peu la construction d’un
canal de décharge qui déversera de l’eau du lac Devils dans la rivière Sheyenne.
En réponse aux préoccupations exprimées par le Canada, le Manitoba et le Minnesota
sur l’impact négatif que pourrait avoir le projet sur la qualité de l’eau et sur
l’environnement en général, des experts gouvernementaux ont mené de vastes
consultations et ont travaillé en étroite collaboration au cours des derniers mois :
• à évaluer les mesures de protection de la qualité de l’eau et les seuils permis liés
au projet;
• à échanger et à examiner des études scientifiques antérieures portant sur la
présence possible d’espèces aquatiques nuisibles, comme des végétaux et des
poissons envahissants de même que des parasites;
• à confier à vingt biologistes américains et canadiens la réalisation d’une bio-évaluation rapide du lac afin de rehausser notre compréhension des organismes
présents dans le lac;
• à élaborer des stratégies communes visant à protéger la grande région du bassin
de la rivière Rouge contre d’éventuelles espèces aquatiques nuisibles
susceptibles de représenter un risque important pour le bassin.
Se fondant sur cet examen et sur les mesures définies ci-dessous, les participants ont
davantage la conviction que le canal de décharge ne posera pas de risque
déraisonnable pour les autres parties du bassin.
Pour contrer le risque que des espèces aquatiques nuisibles pénètrent dans le bassin
par le lac Devils ou d’autres parties du bassin récepteur, les participants ont convenu
d’adopter le système de protection à plusieurs niveaux, qui comporte à la fois des
mesures d’atténuation et un mécanisme de surveillance conjoint, notamment :
• L’installation, par le Dakota du Nord, d’un filtre intermédiaire de roches et de
gravier avant d’ouvrir la décharge, de manière à empêcher des espèces
macroscopiques nuisibles de sortir du lac Devils.
• La conception et la construction, par les États-Unis en coopération avec le
Canada, d’un système de filtration et de désinfection des plus perfectionnés à la
décharge du lac Devils, en tenant compte des résultats des mécanismes de
surveillance continue et de l’évaluation des risques.
• Les participants travailleront, de concert avec le Conseil international de la rivière
Rouge rattaché à la Commission mixte internationale, à élaborer et à mettre en
œuvre une stratégie de partage du risque pour la grande région du bassin de la
rivière Rouge, laquelle stratégie comprendra un système de détection précoce et
de surveillance axé sur la qualité de l’eau et les espèces aquatiques nuisibles
dans l’ensemble du bassin.
• L’adoption, par les participants, de mesures immédiates visant à empêcher la
propagation de toute espèce aquatique nuisible qui menace le bassin, advenant
l’identification de telles espèces.
• L’achèvement, d’ici le 31 août 2005, par la province du Manitoba, de travaux
visant à atténuer les répercussions de la digue de Pembina à la hauteur de la
frontière.
• En réponse aux préoccupations exprimées par le Canada, le Manitoba et le
Minnesota concernant la construction d'une décharge du fleuve Missouri vers
Devils Lake pour aider à stabiliser le niveau du lac, le Dakota du Nord affirme
qu'il n'a pas élaboré un tel plan et qu'il n'a pas l'intention de construire une telle
décharge; en outre, le gouvernement fédéral américain affirme qu'une loi
fédérale interdit d'avancer des fonds pour construire une telle décharge.
Selon le ministre des Affaires étrangères, M. Pierre Pettigrew, « cet accord réaffirme la
coopération que prévoit le Traité des eaux limitrophes et s’attaque aux problèmes qui
nous préoccupent en matière d’environnement. Je suis particulièrement satisfait que
nous soyons en mesure de collaborer étroitement avec le gouvernement du Manitoba
en vue de régler les préoccupations des Manitobains. »
L’ambassadeur des États-Unis, M. David Wilkins, a également exprimé son appui à
cette coopération. « Il s’agit d’un triomphe pour la diplomatie. C’est un exemple
extraordinaire de la manière dont nos deux pays peuvent travailler de concert pour le
bien de notre environnement commun et des ressources que nous partageons. »
« Le système à plusieurs niveaux offre un degré de protection essentiel, a déclaré le
ministre de l’Environnement, M. Stéphane Dion. Cette démarche vient également
réaffirmer notre besoin de travailler ensemble à défendre nos intérêts communs en
matière d’environnement. »
Selon le gouverneur du Dakota du Nord, M. John Hoeven, « cette approche représente
une réalisation positive importante pour l’ensemble des parties. Le canal de décharge
contribuera grandement à soulager les milliers de résidents du Dakota du Nord qui ont
souffert des débordements périodiques du lac Devils. »
« Nous sommes heureux de constater, a déclaré le premier ministre du Manitoba,
M. Gary Doer, que nos deux pays ont pu adopter une approche commune et prendre
des mesures d'atténuation pour protéger les ressources du Manitoba ».
« L’avantage de cette approche, c’est que nous allons travailler de concert à la gestion
de l’ensemble du bassin de la rivière Rouge, a déclaré le gouverneur du Minnesota,
M. Tim Pawlenty. Ce niveau de protection accru de nos ressources aquatiques sert nos
intérêts à tous. »
Selon M. Reg Alcock, ministre fédéral responsable du Manitoba, « cet accord démontre
qu’il est possible d’en arriver à un consensus lorsqu’il y a collaboration entre tous les
paliers de gouvernement, tant aux États-Unis qu’au Canada. Nous protégeons les
zones d’aménagement manitobaines tout en aidant nos voisins du Dakota du Nord à
régler leurs problèmes d’inondations. »
Pendant que les parties parachèvent l’analyse des résultats des tests biologiques
rapides, on met en place un certain nombre de mesures provisoires, y compris une
grille maillée et un filtre de roches et de gravillons. Ces mesures, jumelées avec les
tests biologiques rapides, offrent de meilleures garanties que les précautions
nécessaires ont été prises. Les parties comptent finaliser l’accord avant la fin de la
phase des tests.
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