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<html> <head> <meta name="Generator" content="Corel WordPerfect 8"> <meta name="DATE" content="0/0/0"> <meta name="Author" content="Unknown"> <title>M. KILGOUR - ALLOCUTION - POUR UNE POLITIQUE &Eacute;TRANG&Egrave;RE &Agrave; L'&Eacute;GARD DE L'AFRIQUE FOND&Eacute;E SUR DES CONSID&Eacute;RATIONS &Eacute;THIQUES</title> </head> <body text="#000000" link="#0000ff" vlink="#551a8b" alink="#ff0000" bgcolor="#c0c0c0"> <p><font face="Arial Gras" size="+1"></font><font face="Arial Gras" size="+1"><u>SOUS R&Eacute;SERVE DE MODIFICATIONS</u></font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">NOTES POUR UNE ALLOCUTION</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">DE</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">L'HONORABLE DAVID KILGOUR,</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">SECR&Eacute;TAIRE D'&Eacute;TAT (AM&Eacute;RIQUE LATINE ET AFRIQUE)</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1"><em>POUR UNE POLITIQUE &Eacute;TRANG&Egrave;RE &Agrave; L'&Eacute;GARD DE L'AFRIQUE </em></font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1"><em>FOND&Eacute;E SUR DES CONSID&Eacute;RATIONS &Eacute;THIQUES</em></font></p> <p><font face="Arial Gras" size="+1">OTTAWA (Ontario)</font></p> <p><font face="Arial Gras" size="+1">Le 14 d&eacute;cembre 1999</font></p> <p><font face="Arial">Notre pays entre dans le XXI<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cle et est d&eacute;crit, selon l'indice du d&eacute;veloppement humain des Nations&nbsp;Unies, comme l'un des pays o&ugrave; il fait le mieux vivre au monde. Il a beaucoup &agrave; offrir tant aux pays d&eacute;velopp&eacute;s qu'aux pays en voie de d&eacute;veloppement, que ce soit comme principal fournisseur de technologies de l'information ou de biens manufactur&eacute;s ou comme diffuseur de savoir-faire pour l'exploitation des ressources naturelles. Non seulement notre pays enregistre maintenant de bons r&eacute;sultats &eacute;conomiques, mais il est aussi consid&eacute;r&eacute; comme un mod&egrave;le de tol&eacute;rance et de dynamisme quant &agrave; sa soci&eacute;t&eacute; civile.</font></p> <p><font face="Arial">Pourtant, nous devons aspirer &agrave; mieux encore pour le prochain si&egrave;cle, ne jamais oublier les disparit&eacute;s qui existent dans notre monde. Le Canada est dans une situation favorable pour prendre l'initiative de r&eacute;duire l'&eacute;cart entre le Nord et le Sud. Cet &eacute;cart semble s'&eacute;largir &agrave; l'heure actuelle au lieu de s'amenuiser, du fait notamment que les pays n'ont pas tous le m&ecirc;me acc&egrave;s &agrave; la nouvelle &eacute;conomie du savoir et aux technologies de pointe. La mondialisation doit par essence profiter &agrave; l'ensemble de l'humanit&eacute;, faute de quoi elle risque d'accro&icirc;tre l'in&eacute;galit&eacute; d&eacute;j&agrave; r&eacute;voltante qui a si bien caract&eacute;ris&eacute;e l'&eacute;conomie du si&egrave;cle qui se termine. Il est r&eacute;v&eacute;lateur que l'actif combin&eacute; des trois plus grands milliardaires au monde soit sup&eacute;rieur au PIB global des pays en d&eacute;veloppement les moins avanc&eacute;s, avec leurs 600&nbsp;millions d'habitants. Lorsqu'on constate que 3 milliards d'individus dans le monde vivent avec moins de 2&nbsp;dollars par jour, on en d&eacute;duit qu'il y a encore beaucoup de progr&egrave;s &agrave; faire.</font></p> <p><font face="Arial">L'Afrique, berceau de l'humanit&eacute;, lutte continuellement contre la guerre et la pauvret&eacute;. Personne d'entre nous ne peut d&eacute;cliner la responsabilit&eacute; de la souffrance et de la violence qui ont assailli ce continent au cours de ce si&egrave;cle. Je n'insisterai pas ici sur les cicatrices et l'h&eacute;ritage du colonialisme occidental. Le maintien au pouvoir de r&eacute;gimes dictatoriaux durant la Guerre froide, tant par l'Est que par l'Ouest, a peu contribu&eacute; &agrave; inculquer les valeurs de libert&eacute; et de d&eacute;mocratie que nous &eacute;pousons. En tant que «&nbsp;terrain d'essai&nbsp;» des superpuissances dans leur confrontation perp&eacute;tuelle, le continent africain a &eacute;t&eacute; d&eacute;stabilis&eacute; par l'entr&eacute;e massive de mat&eacute;riel militaire sur son territoire. Cecil Rhodes et d'autres ont envahi le continent dans l'espoir de faire fortune avec le diamant, l'or, le cuivre et le p&eacute;trole, et ils se pr&eacute;occupaient bien peu du d&eacute;veloppement local ou des normes de travail.</font></p> <p><font face="Arial">Les Africains eux-m&ecirc;mes reconnaissent qu'ils ont une part de responsabilit&eacute; dans les &eacute;v&eacute;nements survenus au cours de ce si&egrave;cle. Des leaders qui &eacute;taient consid&eacute;r&eacute;s comme l'espoir du continent ont dilapid&eacute; les ressources nationales et plac&eacute; au rang des pays les plus pauvres du monde des pays qui avait une capacit&eacute; d'enrichissement et d'innovation. La corruption s&eacute;vit toujours dans certaines parties du continent, mais, gr&acirc;ce &agrave; des efforts soutenus localement, des mesures de responsabilisation sont mises en train progressivement.</font></p> <p><font face="Arial">L'Afrique compte parmi les r&eacute;gions qui souffrent le plus de la mondialisation. Depuis l'accession &agrave; l'ind&eacute;pendance, les leaders africains ont lutt&eacute; contre la marginalisation de leur peuple dans l'ar&egrave;ne &eacute;conomique mondiale et les hautes sph&egrave;res de la politique internationale. Toutefois, le r&ecirc;ve d'hommes d'&Eacute;tat comme Kwame Nkrumah, du Ghana, et Julius Nyerere, de Tanzanie, reste &agrave; r&eacute;aliser.</font></p> <p><font face="Arial">Une nouvelle g&eacute;n&eacute;ration de leaders, notamment Olesegun Obasanjo, du Nig&eacute;ria, et Thabo Mbeki, d'Afrique du Sud, d&eacute;finissent une nouvelle vision pour l'Afrique, celle de la renaissance. Les 53 &Eacute;tats africains chercheront &agrave; cr&eacute;er de nouvelles alliances significatives avec des pays comme le Canada dans le but d'appuyer cette renaissance. L'Afrique ne devrait donc plus &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e par le reste du monde comme un probl&egrave;me &agrave; r&eacute;soudre, mais comme une multitude de voix &agrave; &eacute;couter.</font></p> <p><font face="Arial">La r&eacute;cente visite du premier ministre Chr&eacute;tien en Afrique est la preuve de notre engagement &agrave; resserrer les liens avec les pays africains. Cette visite a renforc&eacute; les relations au niveau politique, relations qui m&eacute;ritent d'&ecirc;tre entretenues. Il est essentiel que nous d&eacute;veloppions un nouveau partenariat avec l'Afrique. La politique &eacute;trang&egrave;re du Canada doit accorder une plus grande importance aux relations avec l'Afrique, mais ce ne sera pas facile. Un trop grand nombre de Canadiens se demandent pourquoi leur pays devrait s'int&eacute;resser &agrave; l'Afrique alors qu'il y a selon eux suffisamment de probl&egrave;mes &agrave; r&eacute;soudre ici!</font></p> <p><font face="Arial">Pour beaucoup, le Canada conna&icirc;t une p&eacute;riode de prosp&eacute;rit&eacute;. Nous vivons pr&eacute;sentement l'une des plus longues p&eacute;riodes de croissance continue de l'histoire&nbsp;: huit ann&eacute;es de croissance ininterrompue et, maintenant, un exc&eacute;dent budg&eacute;taire. N'avons-nous pas la responsabilit&eacute; de promouvoir la paix, le d&eacute;veloppement et la s&eacute;curit&eacute; humaine sur le continent africain? Nous ne pouvons rester indiff&eacute;rents lorsque des millions de civils subissent des conflits arm&eacute;s et vivent dans des conditions sordides. La r&eacute;ussite de l'Afrique cr&eacute;era un monde plus s&ucirc;r et plus respectueux de l'environnement, r&eacute;duira les budgets de l'aide ext&eacute;rieure et ouvrira des march&eacute;s lucratifs.</font></p> <p><font face="Arial">L'Afrique va devenir un march&eacute; important pour le Canada. Les investissements canadiens en Afrique ont tripl&eacute; au cours des 10 derni&egrave;res ann&eacute;es et le commerce bilat&eacute;ral s'&eacute;l&egrave;ve actuellement &agrave; plus de 2&nbsp;milliards de dollars. Tandis que le gros de l'investissement &eacute;tranger direct est dirig&eacute; actuellement vers l'Asie et l'Am&eacute;rique latine, l'Afrique supplantera &eacute;ventuellement ces deux continents, car elle sera devenue la r&eacute;gion &agrave; plus forte croissance au monde. L'Angola, l'Ouganda et le Botswana comptent d&eacute;j&agrave; parmi les 10 pays qui connaissent le plus fort taux de croissance &eacute;conomique au monde. Au moment o&ugrave; il a obtenu son ind&eacute;pendance, le Botswana figurait parmi les pays les plus pauvres de la plan&egrave;te. Or, depuis 1965, il conna&icirc;t la plus forte croissance &eacute;conomique de toute le communaut&eacute; internationale, avec un taux de croissance annuelle du PIB de 13&nbsp;p.&nbsp;100. Le Mozambique et le Ghana ont eux aussi enregistr&eacute; des taux de croissance enviables ces derni&egrave;res ann&eacute;es.</font></p> <p><font face="Arial">L'Afrique offre des d&eacute;bouch&eacute;s consid&eacute;rables aux commer&ccedil;ants et aux investisseurs canadiens. Les d&eacute;bouch&eacute;s sont immenses dans le seul secteur des t&eacute;l&eacute;communications; le continent compte 750&nbsp;millions d'habitants, mais seulement 14&nbsp;millions d'entre eux ont un t&eacute;l&eacute;phone &agrave; la maison. Les march&eacute;s ne manquent pas non plus pour les produits d'enseignement canadiens, et le Canada devrait justement saisir l'occasion avant que d'autres n'&eacute;tablissent leur domination. Les entreprises sp&eacute;cialis&eacute;es dans Internet et les compagnies de t&eacute;l&eacute;phonie cellulaire pr&eacute;voyantes ont pris conscience du potentiel des march&eacute;s d'Afrique et jouissent actuellement d'un &eacute;norme succ&egrave;s. On voit plus de personnes munies d'un t&eacute;l&eacute;phone cellulaire dans les rues de Johannesburg que dans celles de Milan, Paris ou Toronto.</font></p> <p><font face="Arial">L'exploitation des ressources naturelles demeurera une branche importante du commerce avec l'Afrique. En effet, l'exploitation des r&eacute;serves p&eacute;troli&egrave;res sur le continent ne fait que d&eacute;buter. L'Afrique domine le secteur mondial du diamant et on y trouve environ 54&nbsp;p.&nbsp;100 des r&eacute;serves d'or mondiales. Les pays d'Afrique devront compter non seulement sur la production de produits primaires, mais &eacute;galement sur leur capacit&eacute; de diversifier leurs exportations et d'assurer la croissance du secteur manufacturier par les exportations, s'ils veulent conna&icirc;tre une croissance soutenue &agrave; long terme. Par ailleurs, il faut garantir aux pays africains l'acc&egrave;s aux march&eacute;s des pays d&eacute;velopp&eacute;s et &eacute;liminer les barri&egrave;res commerciales qui s'appliquent aux produits d'Afrique. Les &Eacute;tats-Unis ont pris des mesures dans ce sens en promulguant le <em>Africa Trade Bill</em>. La suppression de droits de douane et de contingents donne aux pays africains un meilleur acc&egrave;s au march&eacute; am&eacute;ricain du v&ecirc;tement.</font></p> <p><font face="Arial">Est-il normal que les &eacute;changes commerciaux entre le Canada et l'Afrique pour une ann&eacute;e &eacute;quivalent aux &eacute;changes entre le Canada et les &Eacute;tats-Unis pour un peu plus de deux jours? Si le Canada doit d&eacute;velopper de nouveaux march&eacute;s, c'est &agrave; l'ext&eacute;rieur du continent nord-am&eacute;ricain qu'il doit le faire. &Agrave; l'heure actuelle, le Canada ne compte que quatre d&eacute;l&eacute;gu&eacute;s commerciaux en Afrique, c'est-&agrave;-dire pour 47 pays, et il a affect&eacute; seulement 13 sp&eacute;cialistes politiques &agrave; ce continent.</font></p> <p><font face="Arial">Le Canada doit faire la promotion de ses capacit&eacute;s dans le domaine de la communication du savoir &agrave; l'&eacute;chelle mondiale et, de fa&ccedil;on plus urgente, en Afrique. Nos &eacute;tablissements d'enseignement ont la r&eacute;putation de figurer parmi les meilleurs au monde. L'Ontario compte &agrave; lui seul 19 &eacute;tablissements universitaires de haut calibre sur son territoire. L'Universit&eacute; de l'Alberta a reconnu qu'il &eacute;tait souhaitable de commercialiser ses services &agrave; l'&eacute;tranger, et elle est en train de recruter quelque 1&nbsp;000&nbsp;&eacute;tudiants &eacute;trangers. Nous avons une industrie de haute technologie florissante ici m&ecirc;me &agrave; Ottawa, et les initiatives priv&eacute;es dans le domaine du t&eacute;l&eacute;apprentissage se font de plus en plus nombreuses. Nous ne pouvons rester indiff&eacute;rents aux critiques de la presse &agrave; l'&eacute;gard du Canada, selon lesquelles notre pays perd du terrain dans le domaine de la formation &agrave; l'&eacute;tranger -- nous devons saisir l'occasion qui s'offre &agrave; nous.</font></p> <p><font face="Arial">Les besoins en &eacute;ducation sont on ne peut plus criants sur un continent o&ugrave; les manuels scolaires datent de 20&nbsp;ans -- lorsqu'il y en a. On ne trouve qu'un petit nombre d'ordinateurs dans les biblioth&egrave;ques des universit&eacute;s r&eacute;gionales. L'Afrique est le seul continent o&ugrave; il y a une d&eacute;gradation des normes g&eacute;n&eacute;rales en &eacute;ducation. Les Africains eux-m&ecirc;mes r&eacute;clament &agrave; grands cris des services d'&eacute;ducation. Lorsque seulement 0,1&nbsp;p.&nbsp;100 de la population de l'Afrique subsaharienne a acc&egrave;s &agrave; Internet, il est urgent de combler l'&eacute;cart pour les besoins du d&eacute;veloppement mondial. Comment un &eacute;tudiant universitaire en Ouganda, qui est priv&eacute; d'Internet, peut-il rivaliser avec un &eacute;tudiant en Grande-Bretagne qui utilise quotidiennement un ordinateur portatif?</font></p> <p><font face="Arial">Nous pouvons contribuer &agrave; r&eacute;duire cet &eacute;cart. Au Canada, toutes les &eacute;coles sont maintenant branch&eacute;es &agrave; Internet. Les ONG [organisations non gouvernementales] canadiennes tentent maintenant d'y brancher les &eacute;coles d'Afrique, tandis que le secteur priv&eacute; fournit gracieusement des ordinateurs. Je veux encourager d'autres initiatives de ce genre, et c'est pourquoi je dirigerai une mission en Afrique du Sud en mars&nbsp;2000 pour parler d'&eacute;ducation. Durant une semaine, des &eacute;ducateurs de premier plan, des dirigeants d'entreprises et des sp&eacute;cialistes de la formation en ressources humaines tenteront d'&eacute;tablir des liens de partenariat avec leurs homologues sud-africains. Leur objectif est d'&eacute;tablir une strat&eacute;gie &agrave; long terme pour la cr&eacute;ation de capacit&eacute;s en &eacute;ducation. Des missions semblables seront organis&eacute;es pour l'Afrique orientale et l'Afrique occidentale -- le Canada ne doit pas manquer &agrave; ses engagements.</font></p> <p><font face="Arial">De la m&ecirc;me mani&egrave;re, le Canada doit faire plus d'efforts pour juguler la pand&eacute;mie du sida qui balaie l'Afrique, faisant des millions de morts sur son passage. C'est en Afrique que vivent 70&nbsp;p.&nbsp;100 de toutes les personnes infect&eacute;es par le VIH dans le monde. Le sida fait plus de victimes que les guerres parmi les Africains et cause en moyenne 5&nbsp;500 d&eacute;c&egrave;s par jour. On estime &agrave; 30&nbsp;millions le nombre d'Africains qui mourront du sida dans les 5 prochaines ann&eacute;es. Les dirigeants africains ont fini par reconna&icirc;tre que le sida repr&eacute;sente une crise nationale dans beaucoup de pays. Il menace le d&eacute;veloppement &eacute;conomique et social de tout le continent. L'ACDI [Agence canadienne de d&eacute;veloppement international] r&eacute;agit &agrave; cette crise en injectant un montant additionnel de 50&nbsp;millions de dollars dans des projets visant &agrave; combattre le sida dans chaque r&eacute;gion de l'Afrique.</font></p> <p><font face="Arial">Il est primordial d'ouvrir des centres d'&eacute;ducation et de traitement pour le sida, mais il est &eacute;galement urgent d'engager de nouvelles recherches qui porteront sur des m&eacute;thodes de pr&eacute;vention et de traitement. Par ailleurs, il faut absolument que les Africains victimes de cette maladie puissent se procurer &agrave; un co&ucirc;t plus abordable l'AZT --&nbsp;ce m&eacute;dicament utilis&eacute; pour lutter contre le sida et qui r&eacute;ussit &agrave; emp&ecirc;cher la transmission d'une m&egrave;re &agrave; son enfant. Pourquoi l'industrie pharmaceutique canadienne ne travaillerait-elle pas en collaboration avec les pays africains et l'Organisation mondiale de la sant&eacute; pour trouver des moyens de r&eacute;duire le prix de ces m&eacute;dicaments? Ou mieux encore, pourquoi ne pas offrir gratuitement des lots de m&eacute;dicaments aux r&eacute;gions les plus gravement touch&eacute;es?</font></p> <p><font face="Arial">Le virus du sida prend de l'ampleur au moment o&ugrave; les gouvernements des pays africains sont tr&egrave;s limit&eacute;s dans leur capacit&eacute; de d&eacute;penser au titre des soins de sant&eacute; et du d&eacute;veloppement en g&eacute;n&eacute;ral. Cette incapacit&eacute; est largement imputable &agrave; la dette d&eacute;mesur&eacute;e que doivent supporter les pays africains. Pour s'acquitter correctement du service de la dette, ces pays doivent verser plus de 60&nbsp;p.&nbsp;100 du produit de leurs exportations aux subventionneurs et aux pr&ecirc;teurs commerciaux &eacute;trangers. Le Ghana est un des pays qui offrent le plus de potentiel &eacute;conomique sur le continent; or, il est incapable de faire les investissements n&eacute;cessaires dans la sant&eacute;, l'&eacute;ducation et l'infrastructure tant et aussi longtemps qu'il consacrera une part aussi &eacute;lev&eacute; de ses recettes d'exportation au service de la dette. M&ecirc;me les cr&eacute;anciers reconnaissent maintenant que le fardeau de la dette est insoutenable.</font></p> <p><font face="Arial">Les responsables du programme de r&eacute;duction de la dette des pays pauvres fortement endett&eacute;s ont identifi&eacute; 29 pays pour lesquels ils proposent un all&eacute;gement de la dette; 24&nbsp;d'entre eux sont des pays africains. Seulement quatre pays ont profit&eacute; jusqu'&agrave; maintenant de ce programme. Il faudrait que l'all&eacute;gement de la dette soit plus g&eacute;n&eacute;reux, qu'il s'applique &agrave; un plus grand nombre de pays et qu'il se fasse plus rapidement. Ainsi, les pays vis&eacute;s auraient plus d'argent &agrave; consacrer &agrave; des mesures de r&eacute;duction de la pauvret&eacute;, &agrave; la sant&eacute; et &agrave; l'&eacute;ducation. Le Canada a radi&eacute; une cr&eacute;ance de 39&nbsp;millions de dollars au total pour le S&eacute;n&eacute;gal, le B&eacute;nin, le Mali, le Mozambique et le Burkina Faso. C'est un d&eacute;but, mais ne devrait-on pas aller plus loin, compte tenu de ce que certains pays africains sont aux prises avec des dettes de l'ordre de 20&nbsp;milliards de dollars? Le Nig&eacute;ria, par exemple, croule sous une dette ext&eacute;rieure de 32&nbsp;milliards de dollars, ce qui est sup&eacute;rieur &agrave; son PIB.</font></p> <p><font face="Arial">D'aucuns pr&eacute;tendent que le Canada ne devrait pas se sentir oblig&eacute; d'all&eacute;ger la dette des pays africains, &eacute;tant donn&eacute; que leurs dirigeants d&eacute;tournent des sommes faramineuses au profit du secteur militaire ou &agrave; leur profit personnel. Pour r&eacute;soudre ce probl&egrave;me, il faudra peut-&ecirc;tre int&eacute;grer plus explicitement les facteurs de pauvret&eacute; et de d&eacute;veloppement dans les programmes de r&eacute;duction de la dette sans pour autant surcharger ces programmes de conditions. Nous devons aussi nous rappeler que pendant la Guerre froide, les pr&ecirc;ts consentis aux pays africains servaient &agrave; financer des d&eacute;penses militaires imposantes. Les gouvernements de ces pays &eacute;taient parfois forc&eacute;s d'accepter des pr&ecirc;ts de tous genres dont ils n'avaient pas besoin ou qu'ils ne pouvaient utiliser de mani&egrave;re productive. Plus souvent qu'autrement, ces gouvernements n'&eacute;taient pas tenus de rendre compte des d&eacute;penses qui avaient &eacute;t&eacute; engag&eacute;es par suite de ces pr&ecirc;ts.</font></p> <p><font face="Arial">Le produit des emprunts ext&eacute;rieurs et les achats d'armes alimentent les conflits qui continuent d'embraser le continent. Trop souvent des entreprises occidentales entretiennent des conflits dans des pays africains d&eacute;chir&eacute;s par la guerre en soutenant des r&eacute;gimes dictatoriaux avec des sources de revenus substantiels. Honte &agrave; nous tous de la communaut&eacute; internationale qui, devant les conflits en Afrique, n'avons pas r&eacute;agi aussi vigoureusement que pour les conflits en Europe --&nbsp;notamment au Kosovo&nbsp;-- ou en Asie -- au Timor-Oriental par exemple.</font></p> <p><font face="Arial">Le g&eacute;nocide au Rwanda illustrera pour notre g&eacute;n&eacute;ration les cons&eacute;quences de l'inaction devant un assassinat collectif. L'&eacute;poque o&ugrave; l'on pouvait pr&eacute;tendre ne pas savoir ce qui se passait en Afrique ou ne pas conna&icirc;tre les solutions de paix pour ce continent est r&eacute;volue depuis longtemps. Plus de la moiti&eacute; de tous les d&eacute;c&egrave;s caus&eacute;s par les guerres sont survenus en Afrique, et ce continent est aux prises avec plus de 8 millions de r&eacute;fugi&eacute;s.</font></p> <p><font face="Arial">De tous les pays membres des Nations&nbsp;Unies, le Canada est celui qui jouit d'une grande r&eacute;putation pour sa contribution au maintien de la paix internationale et au r&egrave;glement des conflits et pour ses talents de m&eacute;diateur. C'est &agrave; un premier ministre canadien, Lester&nbsp;B.&nbsp;Pearson, que l'on doit la notion de maintien de la paix&nbsp;: ce n'est donc pas un hasard si le Canada est le pays qui participe le plus souvent aux op&eacute;rations de maintien de la paix.</font></p> <p><font face="Arial">Quand &eacute;clate un conflit en Afrique, les pays africains ne devraient pas avoir &agrave; se demander s'ils pourront compter sur l'aide du Canada. Nous avons manifest&eacute; derni&egrave;rement notre intention de travailler pour la paix sur ce continent en participant, comme seul pays non africain, &agrave; la force de maintien de la paix d&eacute;ploy&eacute;e en R&eacute;publique centrafricaine. Par ailleurs, nous &eacute;tions pr&ecirc;ts &agrave; diriger une mission de maintien de la paix au Za&iuml;re avant le coup d'&eacute;tat de Kabila.</font></p> <p><font face="Arial">Maintenant que le conflit en R&eacute;publique d&eacute;mocratique du Congo menace de se transformer en un conflit r&eacute;gional capable de d&eacute;vaster de larges pans du continent, pouvons-nous ne rien faire? Si le Protocole de Lusaka est s&eacute;rieusement menac&eacute; d'&eacute;chec -- certains diront m&ecirc;me qu'il est d&eacute;j&agrave; sans valeur&nbsp;--, nous nous devons d'intervenir. Nous n'avons peut-&ecirc;tre pas des ressources consid&eacute;rables &agrave; consacrer aux efforts de paix, mais cela n'est pas une raison pour rester indiff&eacute;rents. Ainsi, l'une des premi&egrave;res mesures que nous allons prendre l'an prochain sera d'envoyer une mission d'enqu&ecirc;te dans la r&eacute;gion des Grands Lacs afin d'&eacute;valuer les possibilit&eacute;s d'un accord de paix au Congo et de d&eacute;terminer quel r&ocirc;le pourrait jouer le Canada dans l'instauration de la paix dans le plus grand pays d'Afrique. Cette fois, le Canada doit adopter une strat&eacute;gie proactive, non pas r&eacute;pressive -- c'est un des enseignements qu'il faut tirer de l'histoire r&eacute;cente.</font></p> <p><font face="Arial">L'ambassadeur du Canada aupr&egrave;s des Nations&nbsp;Unies, M.&nbsp;Robert Fowler, m&eacute;rite des f&eacute;licitations pour le travail qu'il a accompli en Angola, notamment en ce qui a trait &agrave; la mise en application du r&eacute;gime de sanctions de l'ONU. On attendait depuis longtemps un geste de la communaut&eacute; internationale pour emp&ecirc;cher les factions impliqu&eacute;es dans le conflit angolais d'utiliser &agrave; leurs fins le produit de la vente des diamants. Le drame de l'Angola est que ce pays, qui compte parmi les 15 plus pauvres au monde, est en m&ecirc;me temps une importante source de diamants de premi&egrave;re qualit&eacute;; en outre, il produira 2,5&nbsp;millions de barils de p&eacute;trole par jour en l'an&nbsp;2015. C'est plus que la production quotidienne du Kowe&iuml;t. Avec de telles perspectives d'avenir, il est terrible de penser que 200 personnes meurent chaque jour en Angola, ce qui fait du conflit angolais la guerre la plus meurtri&egrave;re au monde.</font></p> <p><font face="Arial">Sur le plan &eacute;conomique, il faut pousser plus loin l'analyse pour comprendre ce qui sous-tend et entretient les nombreux conflits en Afrique. Nous voyons les chefs de guerre courtiser la paix tout en renfor&ccedil;ant leur arsenal dans le seul but de garder le contr&ocirc;le des lucratifs gisements diamantif&egrave;res et p&eacute;trolif&egrave;res de m&ecirc;me que des champs aurif&egrave;res. On pense ici &agrave; des pays comme le Lib&eacute;ria, la Sierra Leone, le Soudan, le Congo et l'Angola. Les multinationales &eacute;trang&egrave;res contribuent &agrave; perp&eacute;tuer un grand nombre de ces conflits en engageant des mercenaires pour prot&eacute;ger leurs concessions et en renfor&ccedil;ant ou en renversant des r&eacute;gimes politiques. Si nous souhaitons travailler &agrave; l'&eacute;tablissement de la paix sur le continent africain, nous devrons nous attaquer &agrave; la source m&ecirc;me du conflit et nous concerter pour former des civils et des officiers de l'arm&eacute;e en Afrique qui travailleront &agrave; l'&eacute;tablissement de cette paix.</font></p> <p><font face="Arial">En tentant de r&eacute;soudre les probl&egrave;mes avec lesquels l'Afrique sera aux prises dans le prochain si&egrave;cle, nous devons nous rappeler par ailleurs les aspects positifs de l'&eacute;volution de ce continent et les progr&egrave;s accomplis. Il y a moins de 50 ans s'amor&ccedil;ait le mouvement d'ind&eacute;pendance et d'&eacute;mancipation des pays africains; c'est peu comparativement aux si&egrave;cles durant lesquels se sont d&eacute;velopp&eacute;s les syst&egrave;mes politiques des pays d'Europe et d'Asie. Depuis la p&eacute;riode de d&eacute;colonisation, on n'a jamais vu autant de nouveaux partis politiques qu'au cours de ces 10 derni&egrave;res ann&eacute;es. La d&eacute;mocratie a pris racine au Botswana, au Mali, au Mozambique, en Tanzanie, en Afrique du Sud et &agrave; Maurice, pour ne nommer que ceux-l&agrave;. Ces pays sont des exemples &agrave; suivre au point de vue de la libert&eacute; politique. Dans leur qu&ecirc;te de la d&eacute;mocratie, des pays comme l'Afrique du Sud ont surmont&eacute; des obstacles qui semblaient de prime abord infranchissables et ils ont r&eacute;ussi &agrave; le faire sans effusion de sang, contrairement &agrave; ce qui caract&eacute;rise de nombreuses transformations politiques. Si l'Afrique du Sud a r&eacute;ussi &agrave; passer d'un r&eacute;gime d'oppression pratiquant l'apartheid &agrave; un r&eacute;gime politique aussi ouvert que le r&eacute;gime actuel, caract&eacute;ris&eacute; par la libert&eacute; des m&eacute;dias, une constitution des plus progressistes au monde et un appel &agrave; la r&eacute;conciliation, il n'y a pas de raison de croire que ce sc&eacute;nario ne puisse pas se r&eacute;p&eacute;ter dans d'autres pays africains. Des &eacute;lections auront lieu en l'an 2000 en &Eacute;gypte, en C&ocirc;te d'Ivoire, au Ghana, au S&eacute;n&eacute;gal et en Tanzanie. Le Canada pourrait aider les futurs parlements de ces pays par des programmes d'orientation, des &eacute;changes parlementaires et des programmes de saine gestion publique. La mise en oeuvre de ces initiatives ax&eacute;es sur l'avenir sera laiss&eacute;e aux bons soins de notre soci&eacute;t&eacute; civile.</font></p> <p><font face="Arial">Permettez-moi une derni&egrave;re r&eacute;flexion &agrave; la veille de ce nouveau si&egrave;cle. Si, au nom de l'amiti&eacute; qui le lie aux pays en d&eacute;veloppement et en particulier &agrave; l'Afrique, le Canada doit mettre en oeuvre dans l'ann&eacute;e qui vient une politique &eacute;trang&egrave;re fond&eacute;e sur des consid&eacute;rations &eacute;thiques, il devra tenter de corriger le d&eacute;s&eacute;quilibre de pouvoir qui existe aux Nations&nbsp;Unies. En effet, au sein de cet organisme international, le pouvoir r&eacute;el est concentr&eacute; entre les mains d'un petit nombre de pays qui furent les vainqueurs de la Deuxi&egrave;me Guerre mondiale et qui exercent encore aujourd'hui une influence pr&eacute;dominante sur les affaires internationales.</font></p> <p><font face="Arial">Les r&eacute;alit&eacute;s de la politique internationale ont chang&eacute;. La grande majorit&eacute; des 186 pays qui forment aujourd'hui l'assembl&eacute;e des Nations Unies n'&eacute;taient pas des &Eacute;tats souverains au moment de la cr&eacute;ation de l'organisme. Si l'organe charg&eacute; d'examiner les questions de paix et de s&eacute;curit&eacute; internationales doit r&eacute;soudre sa crise de l&eacute;gitimit&eacute;, il devra laisser une plus grande place aux pays en voie de d&eacute;veloppement dans le processus d&eacute;cisionnel du Conseil de s&eacute;curit&eacute;. Puisqu'il si&eacute;gera au Conseil dans l'ann&eacute;e qui vient, le Canada est dans une position favorable pour piloter un programme de r&eacute;forme des Nations&nbsp;Unies.</font></p> <p><font face="Arial">Faisons en sorte que le prochain si&egrave;cle soit porteur d'avenir non seulement pour les Canadiens, mais aussi pour les peuples africains. Travaillons de concert les uns avec les autres dans l'espoir d'&eacute;radiquer la pauvret&eacute;, le sida, la guerre et l'endettement. Faisons de l'&eacute;ducation et du commerce les th&egrave;mes cl&eacute;s de notre plan d'action pour le prochain si&egrave;cle. Et &agrave; ceux qui mettent en doute nos intentions nous r&eacute;pliquons que «&nbsp;l'humanit&eacute;, apr&egrave;s tout, est indivisible&nbsp;».</font></p> <p><font face="Arial">Je vous remercie.</font></p> </body> </html>

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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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