LE CANADA ACCUEILLE AVEC SATISFACTION L'ACCORD DU COMMONWEALTH SUR LA SITUATION DU ZIMBABWE
Le 7 septembre 2001 (19 h 50 HAE) Nº 128
LE CANADA ACCUEILLE AVEC SATISFACTION L'ACCORD DU COMMONWEALTH SUR
LA SITUATION DU ZIMBABWE
M. John Manley, ministre des Affaires étrangères et M. David Kilgour, secrétaire d'État (Amérique latine et Afrique) ont
accueilli avec satisfaction aujourd'hui les engagements pris récemment par le gouvernement du Zimbabwe et les
gouvernements participants du Commonwealth afin de régler des questions qui étaient depuis longtemps source de
préoccupation. M. Kilgour a dirigé la délégation du Canada à la première réunion du Comité des ministres des Affaires
étrangères du Commonwealth sur le Zimbabwe, tenue hier à Abuja, au Nigéria.
« Je suis encouragé par la décision qu'a prise le gouvernement du Zimbabwe de prendre des mesures fermes contre la
violence et l'intimidation, et de respecter les principes démocratiques de la Déclaration de Harare et du Programme d'action
de Millbrook, a déclaré M. Manley. J'engage toutes les parties concernées à poursuivre ce dialogue et les démarches auprès
du Zimbabwe pour faire en sorte que ce document devienne réalité. Qui plus est, le Canada appuierait sans réserve le
déploiement d'observateurs électoraux du Commonwealth au Zimbabwe au cours de la période préélectorale et pendant les
élections présidentielles de 2002. »
Aux termes de l'accord, le gouvernement du Zimbabwe a promis que les terres agricoles ne seraient plus occupées et
accepté que ce dossier ne soit pas dissocié d'autres questions d'intérêt pour le Commonwealth telles que la primauté du
droit, le respect des droits de la personne, la démocratie et l'économie.
M. Kilgour a en outre déclaré ce qui suit : « La réunion d'Abuja, organisée par le gouvernement du Nigéria, a été une
importante occasion de faire progresser le dialogue avec le Zimbabwe, a déclaré M. Kilgour. La réunion s'est tenue dans ce
qui est reconnu comme le climat de franchise et d'honnêteté qui caractérise le Commonwealth. C'est grâce à ce climat que
le gouvernement du Zimbabwe et ses partenaires ont pu parvenir à un accord sur le dossier des terres et parler ouvertement
de la situation politique, économique et sociale dans le pays. »
Le 3 septembre, le ministre Manley a assisté à une réunion du Groupe d'action ministériel du Commonwealth au cours de
laquelle la situation du Zimbabwe a fait l'objet de discussions. M. Kilgour a assisté à la réunion aux côtés de ministres
représentant l'Australie, le Kenya, la Jamaïque, le Nigéria, l'Afrique du Sud, le Royaume-Uni et le Zimbabwe.
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On trouvera ci-joint les conclusions de la réunion.
Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de communiquer avec :
Jennifer Sloan
Directrice des communications
Bureau du ministre des Affaires étrangères
(613) 995-1851
Jacqueline O'Neill
Bureau du secrétaire d'État (Amérique latine et Afrique)
(613) 944-2162
Service des relations avec les médias
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
(613) 995-1874
CONCLUSIONS DE LA RÉUNION DU COMITÉ DES MINISTRES DES AFFAIRES
ÉTRANGÈRES DU COMMONWEALTH CHARGÉ DU ZIMBABWE TENUE À ABUJA
(NIGÉRIA) LE JEUDI 6 SEPTEMBRE 2001
1. Le Comité des ministres des Affaires étrangères du Commonwealth chargé du Zimbabwe s'est réuni à Abuja le 6
septembre 2001, à l'invitation de Son Excellence Olusegun Obasanjo, président de la République fédérale du Nigéria. Le
Comité était composé des ministres du Canada, de la Jamaïque, du Kenya, de l'Afrique du Sud, du Zimbabwe et du
Royaume-Uni, ainsi que du haut- commissaire de l'Australie auprès du Royaume-Uni (il représentait le ministre australien
des Affaires étrangères) et du Secrétaire général du Commonwealth. Le ministre nigérian des Affaires étrangères Sule
Lamido a agi comme président.
2. Les membres du Comité ont reconnu qu'à la vue des injustices du passé, il s'avérait nécessaire de rectifier la distribution
et les titres des terres tels qu'ils existaient, et ce, de façon transparente et équitable. Ils ont également convenu de ce qui
suit :
a) La terre est au cœur de la crise au Zimbabwe, et on ne peut la dissocier des autres aspects qui préoccupent le
Commonwealth, comme la primauté du droit, le respect des droits de la personne, la démocratie et l'économie. La solution
du problème passe donc obligatoirement par un programme de réforme agraire;
b) Tout programme de réforme agraire devra être mis en œuvre de façon juste, équitable et durable dans l'intérêt même du
peuple du Zimbabwe et dans le respect des lois et de la constitution du pays;
c) La crise a des incidences sur la politique et sur le principe de la primauté du droit au Zimbabwe, incidences auxquelles il
faudra s'attaquer globalement et simultanément. La situation au Zimbabwe met en péril la stabilité socio-économique de
l'ensemble de la sous-région et du continent entier;
d) Il faut éviter qu'il y ait, au sein du Commonwealth, dissension au sujet de la situation au Zimbabwe, en particulier à la
Réunion des chefs de gouvernement du Commonwealth qui se tiendra sous peu à Brisbane, en Australie;
e) La mise en œuvre ordonnée de la réforme agraire ne sera utile et durable que si elle se fait dans le strict respect des droits
de la personne, de la primauté du droit, de la transparence et des principes démocratiques. Il est donc essentiel que le
processus ait l'appui du gouvernement du Zimbabwe.
VOIE À SUIVRE
3. Le Comité reconnaît la nécessité d'adopter des mesures propres à renforcer la confiance afin de garantir l'application des
conclusions de la réunion. À cet égard, les membres ont accueilli avec satisfaction les assurances données par la délégation
du Zimbabwe, à savoir :
i) Souscription à la Déclaration de Harare et au Programme d'action de Millbrook relatif à cette déclaration;
ii) Pas d'autres occupations de terres agricoles;
iii) Accélération de la radiation des fermes ne répondant pas aux critères qui figurent sur la liste;
iv) Pour ce qui est des fermes non désignées, déplacement des occupants vers des terres acquises légalement;
v) Accélération des pourparlers avec le PNUD, le but étant de parvenir à une entente le plus rapidement possible;
vi) Engagement à l'égard du rétablissement de la primauté du droit dans le cadre du programme de réforme agraire;
vii) Engagement à l'égard de la liberté d'expression, comme le garantit la constitution du Zimbabwe, et prise de mesures
fermes contre la violence et l'intimidation;
viii) Invitation faite aux membres du Comité par le ministre des Affaires étrangères de se rendre au Zimbabwe.
4. Dans le contexte général de la Déclaration, les participants ont convenu que les partenaires internationaux du Zimbabwe
devraient suivre la voie suivante :
a) entamer un dialogue fécond avec le PNUD et le gouvernement du Zimbabwe dans la poursuite d'un programme de
réforme agraire qui soit efficace et durable, sur la base des propositions du PNUD de décembre 2000;
b) répondre favorablement à toute demande du gouvernement du Zimbabwe à l'appui du processus électoral;
c) continuer de contribuer aux programmes de réduction de la pauvreté dans l'intérêt de la population du Zimbabwe;
et que certains partenaires présents (Australie, Canada et Royaume-Uni) s'emploieraient activement à atteindre ces
objectifs.
5. Les participants se sont en outre réjouis de ce que le Royaume-Uni ait réitéré son engagement de verser une importante
contribution financière à un tel programme de réforme agraire et qu'il ait entrepris d'inciter d'autres bailleurs de fonds
internationaux à lui emboîter le pas.
APPRÉCIATION
6. Les participants ont exprimé leur profonde gratitude et leur appréciation au président Olusegun Obasanjo pour les efforts
soutenus qu'il a déployés afin d'apporter une solution durable au problème. Ils ont en outre manifesté leur gratitude au
président du Comité, le ministre des Affaires étrangères Sule Lamido, pour avoir dirigé les travaux avec brio. En dernier
lieu, ils ont aussi exprimé leur gratitude au gouvernement et au peuple du Nigéria pour leur hospitalité et le climat favorable
dans lequel s'est déroulée la réunion. L'esprit de camaraderie, la souplesse, l'honnêteté et la franchise qui ont caractérisé les
travaux du Comité étaient dignes de la plus pure tradition du Commonwealth.
7. Enfin, les participants ont décidé d'informer le président Obasanjo qu'ils étaient disposés à tenir d'autres consultations,
s'il le souhaitait.