LE CANADA ET LA NORVÈGE VEILLERONT AU RENFORCEMENT DE LA CAPACITÉ DE RÉACTION RAPIDE POUR LES MISSIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES
Le 12 mai 2000 (13 h 55 HAE) NO 102
LE CANADA ET LA NORVÈGE VEILLERONT AU RENFORCEMENT DE LA CAPACITÉ DE
RÉACTION RAPIDE POUR LES MISSIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS
UNIES
Le ministre des Affaires étrangères, M. Lloyd Axworthy, a annoncé aujourd'hui que le Canada et la Norvège,
les deux pays fondateurs du Réseau de la sécurité humaine, se sont engagés à veiller au renforcement de la
capacité de réaction rapide du Secrétariat des Nations Unies en vue d'une planification intégrée, opportune et
efficace des opérations de maintien de la paix. Le Canada et la Norvège ont convenu de s'entretenir de façon
urgente avec les Nations Unies et d'autres pays pour atteindre leur objectif.
Cette annonce a été faite à l'issue d'une conférence de deux jours, qui s'est tenue à Lucerne, en Suisse, à
laquelle ont participé les ministres et représentants des 13 États membres du Réseau de la sécurité humaine.
« Il faut trouver une façon de combler l'absence, au sein des Nations Unies, d'une capacité permettant de
planifier et de mener efficacement des opérations de maintien de la paix », a déclaré le ministre des Affaires
étrangères de la Norvège, M. Thorbjorn Jagland.
« Les événements qui se sont produits la semaine dernière en Sierra Leone mettent en évidence la nécessité
d'un appui international à l'égard d'une capacité de réaction rapide à des situations de crise au sein du
système onusien, a déclaré M. Axworthy. Dans l'immédiat, le Canada a annoncé qu'il mettra des ressources et
du personnel à la disposition du Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, soit
deux officiers des Forces canadiennes spécialisés dans les opérations militaires ainsi que des fonds couvrant
les services de deux officiers provenant de pays en développement. »
L'objectif à moyen terme sera de satisfaire aux exigences du Secrétariat des Nations Unies en ce qui a trait à
la planification des mesures d'urgence à long terme, la capacité de surveillance et la capacité de recueillir,
d'analyser et de diffuser des renseignements ou de l'information sur le terrain. Ces mesures feront fond sur
l'étude Les opérations de paix de l'ONU : vers une capacité de réaction rapide, parrainée par le Canada et
présentée aux Nations Unies en 1995. À l'heure actuelle, 19 des 26 propositions énoncées dans cette étude
ont été mises en oeuvre, en tout ou en partie.
Au cours de la réunion tenue à Lucerne, les membres du Réseau de la sécurité humaine ont aussi annoncé
leur intention de collaborer entre eux pour explorer des moyens pratiques d'accroître la capacité de l'ONU de
réagir rapidement à des situations actuelles, comme celle de la Sierra Leone, et pour relever les défis futurs.
À l'initiative de M. Axworthy, le groupe s'est réuni d'urgence pour discuter de la crise en Sierra Leone, et a
adopté une déclaration qui exhorte notamment le représentant spécial du secrétaire général auprès de la
MINUSIL (mission de maintien
de la paix des Nations Unies en Sierra Leone) à interpréter plus vigoureusement le mandat actuel (Résolution
no 1289 du Conseil de sécurité). En outre, la déclaration adoptée permet au Conseil de sécurité d'adapter la
mandat actuel au besoin. Le Réseau a aussi demandé que tout renforcement de la MINUSIL demeure sous le
commandement et le contrôle de la mission de l'ONU.
À la réunion, les membres du Réseau ont appuyé le rapport du millénaire du secrétaire général des Nations
Unies Kofi Annan, intitulé « We the Peoples: The Role of the United Nations in the 21st Century ». Ce rapport
se veut un plan d'action pour le XXIe siècle qui appelle à faire de la mondialisation une force positive pour tous.
Ils se sont aussi engagés à assurer le suivi du travail accompli par le Canada au Conseil de sécurité des
Nations Unies sur la protection des civils touchés par les conflits armés, et à accroître l'efficacité des sanctions.
Le Canada a soulevé d'autres questions de sécurité humaine et a proposé plusieurs mesures concernant la
collaboration avec les membres du Réseau. À cet égard, le Canada a invité le groupe à participer à la
Conférence internationale sur les enfants touchés par la guerre, qui aura lieu à Winnipeg en septembre 2000,
et a distribué aux membres du Réseau, pour étude, un document intitulé « Six éléments de réflexion visant
l'action politique » en prévision de l'événement.
Le Réseau a convenu d'intensifier la collaboration entourant les préparatifs de la Conférence des Nations
Unies sur les armes légères, qui aura lieu en 2001. En collaboration avec les membres du Réseau, le Canada
a aussi entrepris de tenter de résoudre, au sein de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe
(OSCE), le problème de la prolifération des armes légères et, en particulier, de contrer les effets souvent
déstabilisateurs de leur transfert entre régions.
Lorsqu'ils se sont penchés sur l'importance de parfaire les connaissances et d'accroître la capacité de
consolider la paix de façon équitable pour les deux sexes, le Canada, la Norvège et la Suisse ont accepté de
parrainer un forum sur les rapports entre hommes et femmes pendant les périodes de transition postérieures
aux conflits, à Oslo, à l'automne 2000. Le Canada a, quant à lui, accepté d'être l'hôte d'une réunion des
membres du Réseau et d'autres parties intéressées, laquelle portera sur les liens entre la conscience sociale
des entreprises et la sécurité humaine.
Le texte de la Déclaration sur la Sierra Leone figure en annexe. On pourra se procurer la Déclaration du
président dans le site Web du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international à :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
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Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de communiquer avec :
Debora Brown
Cabinet du ministre des Affaires étrangères
(613) 995-3481
Le Service des relations avec les médias
Ministère des Affaires étrangères
(613) 995-1874
DÉCLARATION SUR LA SIERRA LEONE
DEUXIÈME RÉUNION MINISTÉRIELLE
DU RÉSEAU DE LA SÉCURITÉ HUMAINE
LUCERNE, SUISSE
Les ministres et représentants de l'Afrique du Sud, de l'Autriche, du Canada, du Chili, de la Grèce, de l'Irlande,
de la Jordanie, du Mali, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Slovénie, de la Suisse et de la Thaïlande
participant à la deuxième Réunion ministérielle du Réseau de la sécurité humaine tenue à Lucerne, en Suisse,
les 11 et 12 mai, se sont réunis d'urgence afin d'examiner l'évolution de la crise en Sierra Leone.
Ils ont condamné dans les termes les plus sévères la détention illégale, par les forces du Front révolutionnaire
uni (FRU), de membres du personnel civil et militaire de la mission de maintien de la paix des Nations Unies en
Sierra Leone (MINUSIL) et ont exigé leur libération immédiate. Les auteurs de ces actes, y compris le dirigeant
du FRU, Foday Sankoh, doivent en être tenus responsables. Les ministres et représentants ont également
déploré les violations de l'Accord de paix de Lomé et ont appelé les dirigeants de la FRU à en respecter
rigoureusement les dispositions.
Les ministres et représentants ont réaffirmé leur soutien inconditionnel aux efforts déployés par les Nations
Unies et la MINUSIL pour rétablir la paix en Sierra Leone et pour l'exécution de son mandat, qui englobe la
protection des civils menacés.
Ils ont indiqué qu'ils examineront des moyens permettant de soutenir la mission et les Nations Unies, et ont
engagé vivement les autres membres de la communauté internationale à consentir toute l'aide possible à la
mission, selon les besoins. Ils se sont félicité de la rapidité avec laquelle la Communauté économique des
États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a réagi pour ce qui est d'examiner les façons de s'attaquer au
problème et ont réclamé avec insistance une interprétation plus robuste du mandat actuel (Résolution no 1289
du Conseil de sécurité) par le représentant spécial du secrétaire général auprès de la MINUSIL et, au besoin,
l'adaptation du mandat par le Conseil de sécurité. Ils ont également exigé que les renforts qui pourraient être
affectés à la MINUSIL restent sous le commandement et le contrôle de la mission.
Les ministres et représentants ont également exprimé leur préoccupation quant au commerce illicite de
diamants, qui attise et fait durer le conflit et se sont réjoui de l'initiative concernant la tenue d'une réunion à ce
sujet en Afrique du Sud en juillet prochain.
Ils ont souligné à nouveau leur volonté de continuer d'acheminer de l'aide humanitaire ainsi que leur appui en
faveur de la mise en oeuvre de programmes de désarmement, de démobilisation et de réintégration, ainsi que
d'activités de maintien de la paix et de gestion des affaires publiques à plus long terme dès que la situation sur
le terrain le permettra.
Les ministres et représentants ont noté que la crise actuelle en Sierra Leone fait ressortir une fois de plus la
nécessité d'élaborer, au sein du système onusien, une capacité de réaction rapide. Ils entendent travailler
ensemble, de même qu'avec d'autres partenaires intéressés, et se réunir prochainement pour examiner des
façons de mobiliser une volonté politique et d'établir un processus concret afin de doter l'ONU de la capacité
dont elle a besoin pour faire face à des situations actuelles, comme celle de la Sierra Leone, et pour relever les
défis futurs.