M. EGGLETON - ALLOCUTION À L'OCCASION D'UN DÉJEUNERAU TERME D'UNE TABLE RONDE SUR LE COMMERCE ET L'INVESTISSEMENT CANADIENSDANS LA RÉGION ASIE-PACIFIQUE« RELEVER LE DÉFI » - TOKYO, JAPON
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NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE ART EGGLETON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION D'UN DÉJEUNER
AU TERME D'UNE TABLE RONDE SUR
LE COMMERCE ET L'INVESTISSEMENT CANADIENS
DANS LA RÉGION ASIE-PACIFIQUE
« Relever le défi »
TOKYO, Japon
Le 24 avril 1996
C'est avec plaisir que je m'adresse à vous aujourd'hui, alors que tire à sa fin ma première visite au Japon en qualité de ministre du Commerce international. Au cours
des six derniers jours, j'ai rencontré à Kobe les ministres du Commerce du Japon, des États-Unis et de l'Union européenne pour discuter de l'avenir du système mondial
de commerce. J'ai terminé une série de réunions fort productives avec des gens d'affaires et des ministres japonais, réunions qui ont fait ressortir l'importance que
le Canada accorde à ses relations avec le Japon; et j'ai passé la journée d'aujourd'hui à discuter de la stratégie du Canada dans la région Asie-Pacifique avec un
groupe de distingués gens d'affaires et délégués commerciaux principaux.
Pendant ces six jours, j'ai été frappé par un thème qui revenait régulièrement, à savoir que l'Asie-Pacifique est une région d'une importance énorme et toujours
grandissante pour le Canada, et que la clé de son ouverture réside dans la création de partenariats avec des pays comme le Japon.
Nous sommes réunis ici parce que nous estimons les uns et les autres que le Canada ne pourra prendre part à la croissance et au dynamisme de la région Asie-Pacifique
que si nous adoptons une approche proactive, concertée et ciblée. Nos exportations vers la région ont enregistré des augmentations sans précédent, progressant de 33 p.
100 l'an dernier seulement pour atteindre près de 26,5 milliards de dollars. Rien que pour le Japon, nos exportations sont passées de 9 milliards à 12 milliards de
dollars; pour l'Inde, elles ont augmenté de 64 p. 100 pour atteindre 434 millions de dollars, et pour le Pakistan, elles ont excédé la barre de 100 p. 100 pour se
chiffrer à 125 millions de dollars. Voilà qui est éloquent.
Nous avons aussi commencé à diversifier nos exportations pour exploiter des secteurs à plus grande valeur ajoutée. Le Canada reste un exportateur important de colza
canola et de blé, de pâte à papier et de bois d'oeuvre, de charbon et d'aluminium. Mais il devient rapidement un exportateur non moins important de matériel de
télécommunication, de logiciels, d'avions à réaction de luxe et d'hélicoptères. Pour ne citer qu'un exemple, le Canada est actuellement le plus grand fournisseur de
maisons préfabriquées au Japon.
Le moment est venu d'évaluer ces réalisations et nos priorités pour le prochain siècle, et une conclusion nous apparaît clairement : notre tâche n'est pas terminée.
Nous avons réussi à mettre en place l'infrastructure d'une plus grande activité canadienne en Asie. En même temps, nous voyons s'ouvrir à nous des possibilités encore
plus riches, et notre capacité de réaliser notre potentiel en Asie-Pacifique dépendra fondamentalement de notre capacité d'élaborer une stratégie cohérente,
d'exploiter les possibilités existantes et de nous organiser pour réussir à l'avenir.
Une des composantes importantes de notre stratégie visant l'Asie-Pacifique a été l'organisation des missions de l'Équipe Canada en Chine en 1994, et en Asie du Sud et
du Sud-Est en janvier 1996. Les deux missions ont dépassé de beaucoup toutes nos attentes. Elles ont non seulement généré d'importants contrats -- pour plus de
17 milliards de dollars -- mais aidé également à affirmer la présence du Canada en Asie.
Nous avons dit aux chefs d'entreprises et aux décideurs asiatiques que le Canada est, et va demeurer, un acteur et un allié sur cet important marché. Nous avons
manifesté notre intention de constituer des partenariats à long terme qui seront profitables aux Canadiens et à leurs partenaires asiatiques.
L'APEC [forum de Coopération économique Asie-Pacifique] -- dont le Canada est un des membres fondateurs -- constitue aussi un volet important de notre stratégie pour la
région. Comme vous le savez, le Canada assumera bientôt la présidence de l'APEC. Ayant accueilli le forum en 1995, nos amis japonais comprennent bien que ce rôle
confère d'énormes responsabilités, qu'il pose de grands défis et, surtout, qu'il ouvre d'immenses possibilités.
La réunion de l'APEC à Vancouver en 1997 conférera au Canada une publicité sans précédent -- en montrant à nos partenaires asiatiques que le Canada est une excellente
destination pour les investisseurs, les étudiants et les voyageurs. Ils pourront constater par eux-mêmes l'expertise du Canada dans les secteurs de l'énergie, des
transports, de l'environnement, des télécommunications et de la technologie de l'information. Il faudra que le Canada préside avec succès durant un an le processus de
l'APEC, aux yeux de tous les Canadiens et de nos partenaires de l'APEC.
Avec la réunion de l'APEC comme catalyseur, nous avons l'intention de faire de 1997 l'Année de l'Asie-Pacifique au Canada.
Nous chercherons au cours de cette année à mettre en contact les entreprises canadiennes, particulièrement les PME, avec les nombreux décideurs et chefs d'entreprises
qui se rendront au Canada. L'Année de l'Asie-Pacifique au Canada comportera aussi un important volet culturel qui contribuera à améliorer notre capacité à interagir
avec l'Asie. Nous devons accroître et renforcer le bassin de Canadiens prêts à aborder l'Asie.
Mais si nous avions l'intention de profiter de 1997 pour jeter des ponts sur le Pacifique, ceux-ci doivent s'appuyer essentiellement sur notre relation avec le Japon
et les autres pays clés de la région. Que le Japon soit devenu le pivot économique de toute la région Asie-Pacifique va de soi.
Depuis des années, l'investissement japonais et l'aide officielle au développement accordée par le Japon stimulent, dans une mesure considérable, la croissance en
Asie. Le Japon n'est pas seulement une importante source de financement pour les projets dans la région; les entreprises japonaises ont acquis une vaste expérience du
développement commercial et créé des réseaux de contacts sur les marchés de l'Asie.
L'Asie-Pacifique aura besoin de plus de 1 billion de dollars américains à consacrer à ses infrastructures pour soutenir son expansion d'ici 10 ans. Introduisons dans
cette équation le fait que le Canada possède une grande expertise dans des secteurs comme les télécommunications et la technologie de l'information, les transports,
l'environnement, la mise en valeur de l'énergie et le perfectionnement des ressources humaines.
La conclusion s'impose d'elle-même : en mettant en commun leurs ressources et leur expertise, le Canada et le Japon peuvent maximiser les résultats de leur coopération
sur les marchés en développement. Les contrats conclus récemment pour la fourniture d'équipement électrogène en Thaïlande et en Indonésie, et de machines et
d'équipement technique en Chine et en Sibérie, montrent qu'il s'agit d'une approche constructive, qui profite à tous les intéressés.
Dans le passé, nous étions portés à voir les entreprises japonaises comme des concurrentes ou des rivales sur les marchés étrangers; peut-être le temps est-il venu
pour nous de les voir comme des partenaires potentielles -- tout spécialement lorsque la coopération peut aider à débrouiller certaines complexités du marché asiatique
et encourager plus d'entreprises canadiennes à s'y engager.
La réunion d'aujourd'hui se veut une initiative visant à faire franchir une nouvelle étape à notre intérêt mutuel.
L'expansion de la coopération canado-japonaise dans les pays tiers sera un des principaux points à l'ordre du jour de la réunion du Conseil des gens d'affaires Canada-Japon qui aura lieu en mai et qui nous fournira une autre occasion de mieux définir les moyens de faciliter les alliances entre compagnies canadiennes et japonaises
pour accéder aux marchés tiers. La coopération constitue la base de nos liens qui sont solides et de plus en plus nombreux; elle peut aussi être la base d'une approche
canado-japonaise commune à l'égard de toute la région Asie-Pacifique.
On peut dire, je pense, que le forum de ce matin nous a permis de définir, d'une manière constructive, nos priorités. Je compte collaborer avec vous au cours des mois
qui viennent pour développer et compléter les idées qui ont été exprimées aujourd'hui. À nos amis japonais, je dis sans équivoque que le Canada est prêt à être un
partenaire sérieux, au Japon et en Asie. Mais la bonne volonté des gouvernements ne suffit pas. Nous pouvons certes faire beaucoup pour ouvrir des possibilités aux
entreprises, mais c'est à vous, les entrepreneurs, qu'il revient de réaliser votre plein potentiel. C'est vous aussi qui apporterez l'énergie nécessaire pour traduire
ces possibilités en résultats concrets. Attelons-nous dès maintenant à cette tâche.
Merci.