M. CHAN - ALLOCUTION DEVANTLE FORUM DES GENS D'AFFAIRES CANADIENS - SHANGHAI, CHINE
96/21 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE RAYMOND CHAN,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (ASIE-PACIFIQUE),
DEVANT
LE FORUM DES GENS D'AFFAIRES CANADIENS
SHANGHAI, Chine
Le 14 mai 1996
Je vous remercie de votre aimable mot d'introduction.
Mesdames et Messieurs,
J'aimerais remercier le Forum des gens d'affaires canadiens de m'avoir offert l'occasion de prendre la parole devant vous aujourd'hui. Il est réconfortant de voir,
chaque fois que je viens ici, la force et la vitalité sans cesse grandissantes du Forum à Shanghai.
J'aimerais également remercier la section de Shanghai de la Chambre de commerce de Hong Kong de coparrainer cet événement. Étant moi-même Hong-Kongais d'origine, je
suis heureux de voir autant de gens d'affaires de Hong Kong présents à Shanghai. Le Canada considère Hong Kong comme un pont entre l'Est et l'Ouest. Je suis satisfait
des discussions que j'ai eues à Beijing la semaine dernière avec MM. Lu Ping, directeur du Bureau des affaires avec Hong Kong et Macao, et Qian Qichen, ministre des
Affaires étrangères, qui m'ont tous deux assuré qu'ils avaient l'intention de voir Hong Kong assumer ce rôle au-delà de l'année charnière 1997. Je leur ai exposé les
préoccupations du Canada sur un certain nombre de questions concernant Hong Kong, telles que la continuité de la règle de droit, le passeport SAR [zone administrative
spéciale] et le droit de résidence. Je leur ai dit à tous deux que j'étais heureux d'entendre leur assurance verbale quant aux progrès en la matière, mais que
j'aimerais voir les choses mises au clair par écrit. Soyez assurés, le Canada ne se lassera pas d'exercer des pressions auprès des Chinois pour garantir la vitalité de
Hong Kong.
Nous sommes ici aujourd'hui parce que nous sommes tous intéressés à élargir le commerce et l'investissement entre le Canada et la Chine. Si l'on en juge d'après notre
récente performance commerciale, nous avons bien des raisons de nous réjouir. Nos exportations vers la Chine continuent de croître à un rythme sans précédent. Elles
ont augmenté de près de 50 p. 100 l'an dernier seulement, atteignant le niveau record de 3,39 milliards de dollars. Cette croissance est comparable ou supérieure à
celle de nos exportations dans d'autres parties du monde.
Nous avons aussi enregistré d'importants gains dans des secteurs traditionnels et en plein essor. La Chine est maintenant le plus grand acheteur de blé canadien. Nos
exportations de biens à valeur ajoutée ont doublé au cours des deux dernières années, atteignant presque 50 p. 100 de nos exportations à destination de la Chine.
Le défi que nous devons maintenant relever consiste à maintenir cette avance et à la consolider si nous voulons que notre commerce bilatéral atteigne les 20 milliards
de dollars d'ici l'an 2000. C'est l'objectif qu'a fixé notre premier ministre,
M. Chrétien, lors de la mission de l'Équipe Canada.
Soyez assurés de l'appui résolu du gouvernement du Canada. Nous reconnaissons qu'il est de notre devoir, au gouvernement, de renforcer les liens bilatéraux pour vous
permettre de faire des affaires dans un contexte plus sûr et plus positif. Ma visite et celle effectuée l'an dernier au Canada par plusieurs hauts dirigeants chinois
s'inscrivent dans cette optique.
En même temps, nous voulons multiplier les moyens d'aider les sociétés canadiennes à prospérer sur le marché chinois, notamment en leur offrant des possibilités de
financement, par l'intermédiaire de la Société pour l'expansion des exportations.
Par ailleurs, la coopération au développement avec la Chine demeure l'un de nos engagements. Nous avons ainsi renforcé nos liens bilatéraux et encouragé le
développement durable en Chine. Cela a aussi contribué à encourager un nombre croissant de partenariats entre des entreprises chinoises et canadiennes. Grâce au
Programme de coopération industrielle de l'Agence canadienne de développement international [ACDI], nous continuerons d'appuyer des projets axés sur le transfert de
technologie ou de compétences et sur des études de viabilité commerciale en vue de conclure des accords de coopération à long terme.
D'autres activités financées par l'ACDI, tels la formation des juges et les liens en matière d'éducation, aident aussi à promouvoir les objectifs canadiens à propos
des principes de bon gouvernement et de la règle de droit. Mes collègues et moi-même n'avons jamais cru que nos liens internationaux ne sont qu'une question
d'équilibre entre le commerce et les droits de la personne. Les contacts systématiques et de grande portée, y compris les contacts commerciaux, aboutissent à des
appels à l'ouverture et à la liberté.
Le commerce réduit l'isolationnisme. Il étend aussi le champ d'application du droit international et génère la croissance économique requise pour soutenir les
changements et les progrès sociaux. Une société qui dépend peu du commerce et des investissements internationaux est moins susceptible de se montrer réceptive aux
idées et aux valeurs que ne l'est une société dont le marché est ouvert aux biens, aux services et aux personnes.
Vous conviendrez, j'en suis sûr, que les possibilités de coopération entre le Canada et la Chine sont illimitées. Le Neuvième plan quinquennal de la Chine met l'accent
sur des secteurs clés dans lesquels le Canada a un avantage compétitif -- en particulier l'agriculture, les transports et les télécommunications. Nous avons en fait
beaucoup à offrir -- en termes de biens, de services et de technologie -- pour permettre à ces secteurs-là, et à d'autres secteurs clés, d'accroître leur efficacité.
Les réformes continues améliorent aussi les perspectives d'accroissement du commerce et des investissements entre nos deux pays. Par exemple, le taux du tarif général
a été ramené de
35 p. 100 à 23 p. 100. Les décisions de poursuivre les réformes dans les secteurs des services financiers, des télécommunications et de l'environnement sont aussi des
signes prometteurs.
Mis à part ces possibilités, notre succès éventuel sur le marché chinois dépend en partie de notre approche. Plus que jamais, les stratégies commerciales doivent tenir
compte du fait que la Chine représente bien plus qu'un marché de 1,2 milliard de consommateurs.
En effet, ce pays, comme les États-Unis et l'Europe, est une mosaïque de marchés. Bien que le gouvernement central continue d'élaborer des politiques axées sur le
développement économique national et surveille de près les projets clés importants pour le pays, beaucoup d'affaires se traitent au niveau régional, toujours, il est
vrai, sous le regard attentif du Comité de planification de l'État.
Il existe au moins six grandes économies régionales que l'on peut facilement comparer à d'autres économies asiatiques de moyenne envergure. Chacune de ces régions
représente une population de plus de 100 millions d'habitants et un produit intérieur brut de plus de 20 milliards de dollars américains.
C'est justement l'une des principales motivations de ma visite en Chine. Des représentants de plus de 40 sociétés m'accompagnent dans cette mission. Au cours de la
semaine dernière, nous nous sommes rendus à Beijing, Dalian, Jinan et Shanghai, et nous visiteront également Fuzhou et Shenzhen, villes clés des économies régionales à
croissance rapide de la Chine d'aujourd'hui.
Nous sommes venus à Shanghai parce qu'il s'agit là de l'économie régionale la plus dynamique d'Asie. Située à l'embouchure du Yangtzeu et connue sous le non de « tête
du dragon », Shanghai offre et continuera d'offrir d'importants débouchés aux entreprises canadiennes.
Le Canada est présent depuis longtemps à Shanghai. De fait, plus tard dans la journée, j'inaugurerai à notre consulat général une plaque commémorative portant les noms
des délégués commerciaux canadiens qui ont été actifs ici depuis 1908. Il y a de quoi être fier à l'idée d'avoir travaillé ici pendant la plus grande partie du XXe
siècle.
Les investissements des sociétés comme Power Corp., Nortel et Sun-Rype témoignent eux aussi de l'engagement à long terme des entreprises canadiennes à Shanghai. Et
votre présence ici aujourd'hui montre que vous partagez cet engagement. Vous êtes associés à une dynamique exaltante qui fera peut-être en sorte que Shanghai deviendra
ce que certains aiment à contester, à savoir le premier centre financier et commercial de la Chine.
Je partage votre enthousiasme. En même temps, il suffit d'examiner rapidement certaines des autres régions que je visiterai pour voir qu'elles méritent, elles aussi,
une attention particulière.
Dalian est l'une des 14 « villes côtières ouvertes » de la Chine et sa zone de développement économique et technologique est la plus vaste de la Chine. Son économie a
enregistré une croissance de 17 p. 100 en 1994, ce qui en fait la plus grande économie du Nord-Est de la Chine. Les importants projets de développement en cours,
visant à moderniser l'infrastructure de Dalian, lui valent, de la part des urbanistes municipaux, le qualificatif de « Hong Kong du Nord ». L'implantation d'une
nouvelle ville de deux millions d'habitants, la construction d'un nouveau port et un programme d'expansion aéroportuaire sont autant d'occasions séduisantes pour les
entreprises canadiennes et leurs partenaires chinois.
Forte d'une économie en expansion sur tous les fronts, Shandong offre un grand potentiel de resserrement des liens commerciaux avec le Canada. La croissance économique
entraîne une augmentation rapide des besoins de Shandong en matière de développement de divers secteurs, soit les infrastructures, l'énergie, l'agriculture et les
télécommunications. Les Canadiens sont présents à Shandong depuis le milieu des années 1980, mais il est temps de consolider ces liens et de nous affirmer davantage
sur le marché de Shandong.
Fuzhou est une autre « ville côtière ouverte » située dans l'une des régions qui enregistrent la croissance la plus rapide et le développement économique le plus
prononcé. En effet, la croissance économique du Fujian était de 14,5 p. 100, en moyenne, au cours de la dernière décennie. Des possibilités attrayantes s'offrent aux
sociétés canadiennes en matière de production d'énergie, de foresterie, de transports, de construction, d'environnement, de transformation des aliments et de
télécommunications. Une route qui reliera Fuzhou à Xiamen, l'une des cinq zones économiques spéciales, est en cours de construction.
Au cours des deux prochaines décennies, Shenzhen prévoit investir environ 160 milliards de dollars américains dans le développement de ses infrastructures. Cet
investissement portera essentiellement sur les chemins de fer, les aéroports et les centrales thermiques. En vue de renforcer sa production de matières de base,
Guangdong prévoit également de grands projets de construction d'usines d'éthylène et d'aciéries.
Vous conviendrez que ce sont là, pour les Canadiens, des occasions sans précédent de s'investir davantage dans ces marchés régionaux. Pendant cette mission, nous
espérons mieux cerner leurs priorités. C'est le seul moyen, pour nous, de participer à fond au développement de la Chine. Nous avons pu établir des partenariats qui
serviront de base pour accroître la coopération entre les gens d'affaires canadiens et leurs partenaires chinois.
Cette mission permettra aussi de recueillir des éléments utiles pour les séminaires commerciaux d'une journée qui se tiendront à la fin du mois, sur le thème de la
région du delta du Yangtseu. Ils seront organisés à Vancouver, Toronto, Ottawa et Montréal par le Conseil commercial Canada-Chine.
Je me réjouis à l'idée d'exposer les résultats de cette mission commerciale lors du séminaire auquel j'assisterai à Ottawa. Je suis certain que ces séminaires seront
un excellent prélude à l'assemblée générale annuelle et à la conférence d'orientation du Conseil commercial qui se tiendront à Shanghai au mois de novembre.
Je suis convaincu que vous, les entrepreneurs du marché de Shanghai, verrez à ce que les sociétés canadiennes réalisent notre plein potentiel en Chine. Je vous
souhaite un franc succès dans vos entreprises. Merci encore au Forum des gens d'affaires canadiens et à la section de Shanghai de la Chambre de commerce de Hong Kong
de m'avoir offert l'occasion de prendre la parole devant vous aujourd'hui.
Je vous remercie.