M. EGGLETON - ALLOCUTION LORS DU SÉMINAIRE OFFERT PAR LE CONSEIL COMMERCIAL CANADA-CHINE SUR LES OCCASIONS D'AFFAIRESDANS LA RÉGION DU DELTA DU YANGTZE - TORONTO (ONTARIO)
96/26 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE ART EGGLETON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
LORS DU SÉMINAIRE OFFERT PAR LE CONSEIL COMMERCIAL
CANADA-CHINE SUR LES OCCASIONS D'AFFAIRES
DANS LA RÉGION DU DELTA DU YANGTZE
TORONTO (Ontario)
Le 29 mai 1996
Le delta du Yangtze représente sans l'ombre d'un doute le moteur du développement économique de la Chine. Avec ses 193 millions d'habitants, le poids de cette région
sur les décisions en matière de commerce international en Chine continuera d'augmenter.
Je suis confiant que ces séminaires contribueront à faire en sorte que les sociétés canadienne puissent saisir les possibilités qui se présentent actuellement dans le
Delta du Yangtze. Je voudrais féliciter le Conseil commercial Canada-Chine, le Conference Board du Canada et Chreod Ltd.
Je voudrais aussi dire à quel point je suis honoré par la présence de notre distingué invité, le président du Conseil chinois de promotion du commerce international,
M. Guo Dongpo.
Nous sommes heureux, M. Guo, de vous accueillir ainsi que votre délégation au Canada si peu de temps après votre visite en octobre dernier, quand vous avez accompagné
le premier ministre Li Peng aux cérémonies soulignant le 25e anniversaire de l'établissement de relations diplomatiques formelles entre nos deux pays. Nous espérons
tous que vous continuerez de nous visiter fréquemment.
M. Guo, la Chine a raison d'être fière des réalisations que 18 années de réformes ont rendu possibles. Ces réformes ont transformé votre nation et captivé la
communauté internationale. La croissance économique de la Chine a été phénoménale, quelle que soit la façon dont on la mesure.
Si nous applaudissons au progrès économique de la Chine, nous sommes aussi conscients des défis énormes que doivent relever ses dirigeants à mesure qu'avance le
processus de modernisation. C'est une tâche monumentale et immensément compliquée de transformer une économie à planification centralisée en une économie de marché.
Je crois savoir que le neuvième Plan quinquennal, qui a été décrit ce matin aux participants, vise à éliminer les obstacles et les goulots d'étranglement qui menacent
la poursuite du développement de la Chine et sa croissance économique soutenue. Nos meilleurs voeux de succès vous accompagnent dans cette entreprise.
Mais je veux aussi vous dire que le Canada a beaucoup à offrir à la Chine pour l'aider à réaliser les objectifs de son neuvième Plan. Les points forts du Canada
coïncident avec les secteurs prioritaires qui y sont identifiés, dont l'agriculture et l'agroalimentaire, les télécommunications, les transports, l'énergie et la
protection de l'environnement. Les compagnies canadiennes sont vivement intéressées à fournir à la Chine l'expérience, les investissements, les produits, les services
et la technologie dont elle a besoin.
La visite du premier ministre Li Peng au Canada l'an dernier et la mission d'Équipe Canada que notre premier ministre a dirigée en Chine en novembre 1994 ont constitué
des tournants dans notre relation bilatérale. Elles ont porté notre amitié et notre partenariat économique avec la Chine à un nouveau palier plus élevé. Et elles ont
fixé aux deux pays un objectif concret à atteindre, à savoir de hisser la valeur de leur commerce bilatéral à 20 milliards de dollars d'ici à l'an 2000.
Lorsque le défi a été lancé en 1994, la valeur de ce commerce se chiffrait à 6 milliards de dollars; en 1995, elle était passée à 8 milliards -- une augmentation de
33 p. 100. Si nous regardons les statistiques détaillées, nous constatons que les importations du Canada se sont accrues de 20 p. 100 pour atteindre la somme record de
4,6 milliards de dollars, tandis que ses exportations ont grimpé de près de 50 p. 100 jusqu'à 3,39 milliards de dollars -- un autre sommet.
Il nous reste encore un bon bout de chemin à faire en cinq ans. Mais je suis confiant que nous atteindrons notre objectif. Notre commerce continue de se diversifier
chaque année. Par exemple, les biens à valeur ajoutée représentent aujourd'hui presque 45 p. 100 des ventes canadiennes en Chine -- deux fois plus qu'en 1993. Une bonne
centaine de compagnies canadiennes se sont implantées en Chine, et le nombre de nouveaux bureaux augmente constamment.
De plus, nous ne nous bornons plus simplement à échanger des biens. Nous investissons et transférons de la technologie à des entreprises en coparticipation en Chine.
Nous établissons entre nos pays un réseau de liens d'affaires qui stimulent encore davantage le commerce et l'investissement.
Nous continuons de discuter de la conclusion d'un accord de protection de l'investissement étranger avec la Chine, et nous espérons qu'une entente finale interviendra
en ce sens dans les mois qui viennent. Les perspectives d'un accroissement des échanges commerciaux et de l'investissement entre nos deux pays continueront de
s'améliorer au fur et à mesure que les réformes en Chine permettront une participation étrangère plus grande dans les secteurs des services financiers, des
télécommunications et des ressources naturelles.
Par ailleurs, nous savons que l'investissement et les échanges commerciaux ne se multiplieront que là où ils seront profitables et où les règles sont claires,
équitables et transparentes. Une étude récente du Conference Board sur les intentions d'investissement en Chine des entreprises canadiennes révèle que les
investisseurs canadiens doivent y surmonter encore un bon nombre d'obstacles, dont les tracasseries bureaucratiques, un système juridique inadéquat et des contrôles
des changes.
Voilà pourquoi le Canada, la Chine et le système commercial multilatéral bénéficieront tous de l'adoption par la Chine d'un régime de commerce et d'investissement plus
ouvert, fondé sur des règles, et transparent. C'est aussi pourquoi le Canada appuie l'admission rapide de la Chine à l'Organisation mondiale du commerce et il
continuera de travailler en étroite collaboration avec ce pays pour concrétiser l'engagement de l'APEC [mécanisme de Coopération économique Asie-Pacifique] d'instaurer
le libre-échange dans la région d'ici à 2020. Les réductions tarifaires pratiquées par la Chine depuis le début d'avril sont un pas très positif dans cette direction.
Nous faisons donc des progrès. Et je puis vous assurer que le gouvernement du Canada est toujours résolu à renforcer notre partenariat économique avec la Chine et à
appuyer vos efforts pour favoriser une plus grande présence canadienne dans le delta du Yangtze et dans d'autres régions chinoises en rapide croissance.
Nos stratégies commerciales doivent refléter de plus en plus l'apparition de marchés régionaux et sous-régionaux en Chine. C'est seulement en constatant eux-mêmes les
priorités de ces marchés régionaux que les Canadiens pourront participer davantage au développement de la Chine.
L'ambassade du Canada à Beijing, le consulat général à Shanghai et le consulat à Guangzhou ont comme mission prioritaire de recueillir des renseignements sur les
développements rapides qui surviennent dans les marchés chinois.
Je suis également heureux d'annoncer l'affectation d'un délégué commercial additionnel à Beijing à compter de cet été. Cette mesure aidera les entreprises canadiennes
à aller chercher des projets financés par la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement dans les marchés régionaux de la Chine.
En outre, nos visites de haut niveau cibleront davantage les régions et les sous-régions de la Chine. M. Raymond Chan, notre secrétaire d'État pour l'Asie-Pacifique,
vient tout juste de revenir au pays après avoir dirigé la première mission commerciale fédérale consacrée aux nouveaux marchés régionaux de la Chine. Beijing et
Shanghai ont évidemment fait partie de son itinéraire, mais avec sa délégation de 40 gens d'affaires, il s'est aussi rendu dans les villes de Dalian, de Jinan, de
Fuzhou et de Shenzhen afin d'obtenir des dirigeants politiques et d'affaires locaux un point de vue régional.
Ma collègue Anne McLellan, ministre des Ressources naturelles, vient également de compléter une visite qui l'a amenée à Harbin dans le nord-est de la Chine. Comme je
prépare ma propre visite en Chine dans les prochains moins, j'ai hâte de savoir quelles ont été les expériences et les perceptions qu'elle a tirées de cette visite.
Je suis certain que les séminaires d'aujourd'hui serviront d'introduction utile à la réunion générale annuelle du Conseil commercial Canada-Chine, qui aura lieu à
Shanghai cette année.
Je vous remercie.