M. CHAN - ALLOCUTION DEVANTLA CHAMBRE DE COMMERCE DE VANCOUVER - VANCOUVER (COLOMBIE-BRITANNIQUE)
96/4 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE RAYMOND CHAN,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (ASIE-PACIFIQUE),
DEVANT
LA CHAMBRE DE COMMERCE DE VANCOUVER
VANCOUVER (Colombie-Britannique)
Le 8 février 1996
Je vous remercie de m'avoir invité à vous livrer mes réflexions sur la récente
mission Équipe Canada dans la région Asie-Pacifique. Je suis heureux que vous ayez
aussi invité le premier ministre Harcourt qui a joué un rôle central dans le
succès des missions. L'un des plus grands succès de ces missions Équipe Canada est
peut-être qu'elles ont permis à des politiciens fédéraux et provinciaux, comme le
premier ministre Harcourt et moi-même, de travailler ensemble pour améliorer le
bien-être des Britanno-Colombiens et des Canadiens! Comme le premier ministre et
les quelque 600 dirigeants d'entreprise qui ont participé à la mission peuvent
sans doute l'attester, la mission Équipe Canada 96 en Inde, au Pakistan, en
Indonésie et en Malaisie a montré encore une fois ce que nous pouvons accomplir
comme Canadiens lorsque nous unissons nos efforts.
La plupart des participants à la mission ont clairement reconnu que notre succès
en tant que nation dépendra de plus en plus de notre capacité à obtenir un
meilleur accès aux marchés asiatiques et à mettre en place des initiatives qui
donneront le plus grand avantage concurrentiel possible aux exportateurs
canadiens. Un nombre toujours plus grand d'entreprises canadiennes en viennent à
comprendre qu'elles doivent elles-mêmes se préparer à tirer profit des occasions
d'affaires qui se présentent. Pour cette raison, notre gouvernement a dit
clairement que l'objectif de l'Équipe Canada est de créer des emplois, de soutenir
la croissance au pays et de bâtir de nouveaux partenariats économiques. C'est
pourquoi je me plais à dire que l'Équipe Canada est plus qu'une activité
comportant un début et une fin; c'est un travail en cours.
L'Asie offre une multitude de partenaires potentiels aux entreprises canadiennes,
et l'Équipe Canada leur livre le message suivant : nous sommes ici pour y rester.
Ces jours-ci, tous les Asiatiques que je rencontre me disent qu'ils n'ont jamais
vu un autre pays livrer un message aussi ferme et aussi concerté. Ils comprennent
que nos dirigeants d'entreprise et nos leaders politiques ne viennent pas en Asie
pour trouver des solutions simples, mais plutôt pour bâtir le cadre d'un
partenariat durable. Nos partenaires asiatiques apprécient notre engagement et le
voient avec autant d'enthousiasme que nous. La couverture médiatique et le soutien
politique sans précédent qui ont marqué notre visite dans chaque pays ont
remarquablement bien reflété l'enthousiasme que nous avons suscité.
La première escale, l'Inde, a vraiment donné le ton aux rencontres que nous avons
eues avec des leaders dynamiques des secteurs privés et publics des quatre pays
visités. Environ 2 000 personnes se sont rassemblées pour lancer la visite, et les
dirigeants d'entreprises indiennes à qui j'ai parlé étaient incroyablement excités
de rencontrer des gens d'affaires canadiens de leur secteur d'activité. Pour ma
part, la partie peut-être la plus stimulante de ces missions a été de voir des
salles pleines de gens d'affaires se rencontrer et établir des contacts. Nous
avons certes signé pour quelque 3,4 milliards de dollars de contrats en Inde, mais
il sera encore plus intéressant de surveiller les ententes qui résulteront des
nouveaux contacts établis pendant cette mission.
Comme nous l'avons vu pendant toute la tournée, nos domaines d'expertise cadrent
parfaitement avec ceux que les Indiens tentent d'établir : ce sont, entre autres,
l'énergie, les télécommunications, le transport, l'environnement, les services
financiers et l'agroalimentaire. Richberry Farms de Richmond a par exemple signé
une importante entente de coentreprise dans l'agroalimentaire.
Le gouvernement indien n'a manqué aucune occasion de confirmer clairement son
engagement envers le renouvellement économique du pays. Il est véritablement
déterminé à faire passer son pays à l'ère moderne, planétaire, par un audacieux
programme de restructuration et de réforme. Ces réformes ont ouvert plusieurs
secteurs au commerce et à l'investissement étrangers; c'est par exemple le cas de
l'énergie électrique et des télécommunications. La déréglementation a permis une
meilleure participation du secteur privé, alors que la réduction des droits de
douane et des droits à l'importation a encouragé la venue de sociétés étrangères.
Ces changements ont produit un net mûrissement du partenariat avec le Canada.
Notre premier ministre, les premiers ministres provinciaux et moi-même avons
engagé les représentants indiens sur un certain nombre de fronts, traitant de
dossiers qui sont pour nos deux pays source de préoccupations et travaillant
ensemble pour tirer parti de notre relation rajeunie. Cette relation profitera
sûrement aux gens d'affaires canadiens. En effet, des perspectives très
intéressantes se dessinent pour les échanges entre le Canada et l'Inde. Avant de
quitter l'Inde, le premier ministre a lancé un défi aux deux pays, les invitant à
quadrupler leurs échanges au cours des cinq prochaines années. Je suis convaincu
que nous y arriverons!
Lorsque j'ai visité le Pakistan en mars dernier j'ai été frappé par la
détermination du pays, qui connaît sa plus longue période de gouvernement
démocratique. Le Pakistan relève le défi du développement durable et ses besoins
considérables sont une source potentielle d'échanges et de coopération avec le
Canada. De récents changements apportés à la politique ont permis de libéraliser
l'investissement privé et étranger dans les secteurs de la production d'énergie
thermique, du gaz et du pétrole, des mines et des télécommunications. Par
ailleurs, plusieurs grandes sociétés d'État sont en voie de privatisation. Les
réformes ont ravivé l'enthousiasme du secteur privé au Pakistan et ont multiplié
les débouchés des fournisseurs canadiens de biens, de services et de technologies
dans ces secteurs. La signature d'accords économiques d'une valeur supérieure à 2
milliards de dollars, dont près de la moitié était sous forme de contrats
commerciaux fermes, témoigne du potentiel qu'offre le Pakistan. Les marchés
conclus touchent des secteurs comme l'énergie -- où BC Hydro sera encore une fois
présente -- et la technologie des satellites, le transport en commun,
l'agroalimentaire et les technologies de l'information, domaine où World Tel, de
Vancouver, a signé un important contrat. L'université de la Colombie-Britannique y
a ajouté un projet en médecine respiratoire.
Tous ces marchés démontrent que nos relations commerciales en Asie ne se limitent
plus à une série de ventes ponctuelles avec des clients éloignés. Bon nombre des
affaires conclues comportaient des engagements pluriannuels, par exemple des
marchés à long terme de construction, exploitation et transfert d'installations,
des marchés de services techniques à long terme, des transferts de technologie et
des composantes de formation. Un grand nombre de marchés impliquaient une
participation au capital sous forme de coentreprises. En fait, l'investissement a
joué un rôle dans la plupart des marchés conclus. Cette facette des affaires est
de plus en plus sophistiquée, et les liens exigent des engagements plus importants
entre l'acheteur et le vendeur, ainsi que la circulation équilibrée d'avantages
dans les deux sens, au-delà des frontières.
Ce partenariat à long terme était évident en Indonésie, notre plus gros marché
d'exportation et la principale destination de nos investissements en Asie du Sud-Est. Plus de 2,7 milliards de dollars en nouveaux accords ont été parafés et, avec
les nouveaux investissements dans les secteurs minier et gazier, nous aurons le
potentiel voulu pour établir une relation économique globale de près de 9
milliards de dollars. Le gouvernement de l'Indonésie a récemment entrepris de
nombreuses réformes afin de multiplier les investissements étrangers directs et
d'appuyer une croissance et un développement économiques soutenus. Il est
désormais possible de former des coentreprises dans le secteur des services
publics, à savoir les transports aérien et ferroviaire et les télécommunications,
qui offrent des débouchés commerciaux considérables aux fournisseurs et
investisseurs canadiens.
Il est ressorti très clairement de la mission que les relations commerciales sont
en général plus fructueuses lorsqu'elles ont en toile de fond une relation plus
vaste englobant tous les aspects de l'expérience humaine et toutes les dimensions
de notre relation bilatérale. Il est souvent tentant de s'arrêter au concret -- le
contrat en main -- et d'oublier la complexité des liens du Canada avec les pays que
nous avons visités. Ces liens se sont tissés pendant les périodes de guerre et de
paix, par la coopération au développement et par toutes sortes de contacts entre
particuliers. Ils remontent à des temps passés, au Plan Colombo dans le cas de
certains pays et à plus loin encore, pour d'autres. Fait plus important, ces liens
sont les piliers sur lesquels reposent les progrès actuels et dont dépendent les
réalisations futures.
En Malaisie par exemple, nos longs antécédents de donateurs d'aide, notre étroite
coopération au dossier de l'aménagement des forêts et la forte affinité
personnelle entre nos premiers ministres ont joué un rôle énorme dans la réussite
de notre visite. Le premier ministre Mahathir a accueilli notre mission avec
beaucoup de chaleur, et son enthousiasme face à l'avenir des relations canado-malaisiennes s'est communiqué à tous. Des ententes atteignant près de 450 millions
de dollars ont été conclues, attestant de la multiplicité des nouvelles dimensions
de notre relation. Voilà quelques années à peine, les rapports entre la Malaisie
et le Canada étaient des rapports de receveur à donateur. Cependant, comme tant
d'autres économies émergentes d'Asie, la Malaisie est aujourd'hui un partenaire
d'importance dans de nombreux domaines. Plus particulièrement, sa forte croissance
économique, la diversité de ses industries, son environnement économique propice à
l'investissement, son infrastructure efficace et moderne, tous ces facteurs se
conjuguent pour faire de la Malaisie un excellent pays où commercer et investir.
Quel que soit l'angle sous lequel on l'évalue, la récente mission de l'Équipe
Canada s'est révélée un succès énorme. Mais, comme je l'ai déjà dit, nos efforts
ne s'arrêtent pas là. Nous avons franchi un chemin considérable. Prenons les
chiffres. Un an après le voyage de l'Équipe Canada en Chine, nos ventes à ce pays
sont en hausse de 53 p. 100. Mais le rôle de l'Équipe Canada ne se résume pas au
premier ministre du Canada, aux premiers ministres provinciaux et à quelques
ministres fédéraux conduisant des centaines de dirigeants d'entreprise pour ouvrir
la voie. C'est une philosophie qui a commencé à imprégner l'ensemble de notre
politique commerciale. Qu'il s'agisse d'un homme d'affaires de Vancouver
travaillant avec notre ambassade aux Philippines, ou du premier ministre Harcourt
se rendant dans une province du nord du Pakistan pour promouvoir BC Hydro, ou
encore votre interlocuteur pilotant des dossiers commerciaux en Corée, nous
travaillons tous ensemble. C'est le principe de l'Équipe Canada. Et les résultats
sont probants. L'an dernier, nos échanges ont augmenté de 190 p. 100 avec le
Pakistan, de 85 p. 100 avec la Malaisie et de 89 p. 100 avec Hong Kong. Nos
efforts en vue d'attirer des touristes au Canada ont du succès : par exemple, le
nombre de touristes en provenance de la Corée a augmenté de plus de 100 p. 100!
Nous avons encore beaucoup à faire. Nos concurrents ne comptent sûrement pas
reculer maintenant en espérant que tout sera pour le mieux, et ce n'est
certainement pas la stratégie que nous pouvons nous permettre. Le moment est venu
de faire fond sur les alliances que nous avons forgées -- et d'en forger de
nouvelles -- afin de mettre à profit le potentiel de la région Asie-Pacifique pour
produire la croissance et les emplois dont nous avons besoin. Nous devons
continuer à faire notre marque dans cette région. Et Vancouver est
particulièrement bien placée pour ouvrir la voie. C'est la raison pour laquelle
j'ai été si heureux d'annoncer en novembre dernier, au nom de notre gouvernement,
que Vancouver serait l'hôte du sommet de l'APEC [forum de Coopération économique
Asie-Pacifique] en 1997. Ce sommet sera, nous le souhaitons, la consécration d'une
année de célébration de notre identité de nation de l'Asie-Pacifique. Il nous
donnera l'occasion de montrer nos couleurs à nos amis de cette région et de
sensibiliser les Canadiens, d'un océan à l'autre, au rôle de l'Asie-Pacifique dans
nos vies.
De fait, l'année 1997 sera l'année de l'Asie-Pacifique au Canada. Nous commençons
seulement à dresser nos plans, mais nul doute que cette année sera ponctuée de
nombreuses réunions liées à l'APEC, mais aussi d'événements commerciaux,
d'expositions culturelles et d'initiatives dans le domaine de l'éducation. Au
début de l'année, le Canada accueillera le Forum des parlementaires de l'Asie-Pacifique, et certains d'entre vous savent peut-être déjà que le congrès mondial
des entrepreneurs chinois aura lieu à Vancouver en août 1997. Ce sera là une bonne
occasion pour les Canadiens d'entrer en relation avec d'éventuels partenaires qui
comptent parmi les plus riches et les plus dynamiques de la planète.
Le premier ministre m'a demandé de surveiller ces activités, et la planification
est en cours. Soyez assurés que notre région sera au coeur de ces événements.
En terminant, je dois dire que les possibilités offertes par le marché asiatique
et notre capacité d'en profiter m'enthousiasment. En effet, la récente mission de
l'Équipe Canada a encore une fois prouvé que la collaboration est la clé du
succès. Si nous faisons preuve d'esprit d'équipe, notre victoire est assurée.
Merci.