M. EGGLETON - ALLOCUTION À L'OCCASION DU FORUM D'AFFAIRES TRANSATLANTIQUE CANADA-UNION EUROPÉENNE - TORONTO (ONTARIO)
96/48 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE ART EGGLETON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION
DU FORUM D'AFFAIRES TRANSATLANTIQUE
CANADA-UNION EUROPÉENNE
TORONTO (Ontario)
Le 5 novembre 1996
Je suis très heureux d'être ici pour participer au lancement du Forum d'affaires transatlantique Canada-Union européenne [UE].
Je tiens à remercier le Conference Board du Canada et la délégation de la Commission européenne au Canada de parrainer cet événement important.
L'heure n'est pas aux longs discours, mais j'imagine que j'aurai au moins droit à une ovation debout.
Lorsque j'ai entendu parler de ce forum qui, en l'espace de dix jours, se rendra dans quatre villes, ça me semblait avoir davantage l'allure d'une tournée d'un groupe
rock!
J'espère que vous arriverez à maintenir le forum dans le droit chemin une fois que vous l'aurez mis en route!
Je crois que c'est une excellente initiative, et j'attends avec intérêt les résultats de vos ateliers.
J'admire particulièrement la formule pragmatique que vous avez choisie pour ces ateliers. Le forum ne constitue pas une approche théorique mais bien concrète des
problèmes qui existent et qu'il faut résoudre. Nos relations avec l'Union européenne sont suffisamment mûres pour bénéficier d'une évaluation franche de ce genre.
Le Canada, pour sa part, est déterminé à renforcer les liens qui l'unissent à l'Union européenne. Et, s'il est vrai que nous avons diversifié nos relations
commerciales avec des tierces parties, cela ne diminue en rien notre engagement envers la relation transatlantique, qui a si bien servi les deux parties par le passé
et dont le potentiel reste énorme.
Les liens entre l'Europe et le Canada sont à la fois séculaires et profonds. Il y a 500 ans, les premiers Européens foulaient ce qui est maintenant le sol canadien, et
le commerce entre nos deux régions débutait peu après.
Depuis, les Européens ont aidé à coloniser notre territoire, à fonder notre pays, à enrichir notre culture et à bâtir notre économie. L'immigration européenne au
Canada a tissé entre les deux régions des liens familiaux, culturels et linguistiques uniques au monde.
Il n'existe nulle part dans le monde deux régions qui aient autant d'affinités.
Ce sont là des choses difficiles à oublier ou à mettre de côté.
Ancrés dans le passé, nos liens nous unissent aussi dans un projet d'avenir commun, un avenir fait de marchés ouverts et d'échanges commerciaux plus libres.
Évidemment, lorsqu'il s'agit d'accroître les échanges commerciaux, le Canada n'a pas vraiment le choix : avec une population relativement petite, il se doit de trouver
des marchés étrangers. C'est un défi auquel les Canadiens s'attaquent avec ténacité et qu'ils relèvent avec succès.
Les exportations ont progressé à un rythme sans précédent; elles représentent aujourd'hui près de 37 p. 100 de notre PIB [produit intérieur brut], par rapport à
seulement 24 p. 100 il y a à peine cinq ans.
Actuellement, un emploi sur trois au Canada dépend des exportations. Un sur trois!
L'an dernier, le Canada a eu un excédent commercial de 28 milliards de dollars, surpassant l'ancien record d'environ 20 milliards établi en 1984.
Fait à signaler, une bonne partie de cette croissance intervient dans les secteurs à valeur ajoutée. Ce qui signifie que nous ne nous bornons pas simplement à exporter
des matières premières pour que d'autres les raffinent et nous les revendent plus cher. Cela augure bien des perspectives économiques à long terme des Canadiens.
Donc, nos échanges commerciaux augmentent, nos exportations se diversifient et nos débouchés se multiplient. Les Canadiens ont montré qu'ils peuvent se mesurer avec
succès au reste du monde.
Mais pour continuer dans cette voie vers la prospérité, il nous faut constamment relever nos objectifs et nos attentes et percer sur de nouveaux marchés.
Lorsque les sociétés canadiennes songent à exporter, la plupart regardent d'abord du côté du marché américain, qui est à la fois le marché d'exportation le plus près
du Canada et son débouché le plus important. C'est tout à fait naturel vu la proximité des États-Unis et notre connaissance de ce marché.
Mais aucune entreprise et aucun pays ne peuvent se permettre de mettre tous leurs oeufs dans le même panier. Il nous faut dépasser les frontières de l'Amérique du Nord
et nous lancer à l'assaut des vastes marchés inexploités du monde. Et aucun marché n'a plus de potentiel de croissance que l'Union européenne. Pour les entreprises
canadiennes, les possibilités sont particulièrement grandes puisqu'elles possèdent bon nombre des connaissances spécialisées en R-D [recherche et développement] que
veulent les entreprises et les organismes de recherche européens.
Donc, les besoins créent une occasion qu'il nous faut exploiter maintenant. L'histoire nous enseigne qu'une telle conjoncture est plutôt exceptionnelle et qu'elle ne
durera pas très longtemps. L'heure est à l'action et non aux tergiversations.
L'Europe, « le vieux continent », a fait peau neuve. Les 15 États de l'Union européenne représentent le plus grand marché au monde, comptant pour environ 37 p. 100 du
commerce international. Et c'est le plus important importateur de marchandises au monde.
Avec l'élimination des entraves intérieures à la libre circulation des biens, des services, des capitaux et des personnes, l'UE est une superpuissance économique -- son
PIB dépasse maintenant celui des États-Unis.
Nous avons affaire à une zone commerciale composée de pays développés où l'on retrouve une main-d'oeuvre qualifiée et un marché de plus de 370 millions de
consommateurs. Les économies qui la composent sont en croissance, l'inflation se maintient aux environs de 3 p. 100 et le PIB affiche une progression constante. De
fait, l'UE est devenue l'un des marchés les plus compétitifs au monde, un marché qui exerce une influence importante sur les flux mondiaux du commerce et de
l'investissement.
Ce sont là des conditions qui devraient enthousiasmer tout exportateur et inciter les entreprises qui n'exportent pas actuellement à s'y mettre -- et vite!
Juste pour vous donner une idée de la taille de ce marché, une province (la Westphalie) dans un pays (l'Allemagne) a un PIB plus grand que ceux de la Corée du Sud, de
Taiwan, de Singapour et de Hong Kong réunis.
Il est aussi important de rappeler aux entrepreneurs canadiens qu'il devient de plus en plus facile de faire des affaires en Europe. En décembre dernier, une entente
est intervenue sur un certain nombre de questions commerciales, notamment dans le secteur agricole.
Et au sommet d'Halifax en 1995, nous avons signé un accord sur la science et la technologie en vertu duquel des entreprises canadiennes peuvent participer, en
collaboration avec des sociétés européennes, à des projets de recherche et de développement financés par l'UE.
De plus, nous travaillons ferme à un accord qui permettrait la reconnaissance mutuelle de normes dans un large éventail de secteurs. Une telle entente signifiera que
les fabricants passeront encore moins de temps à vendre leurs produits sur le marché européen et qu'ils dépenseront encore moins d'argent pour ce faire.
Donc, de vieux obstacles tombent et nous assistons à l'ouverture d'un immense marché, riche et profitable.
Bien sûr, il y a des points de friction -- et je compte bien que ce forum nous fournira des suggestions concrètes sur la meilleure façon de les traiter -- mais il reste
que pour l'essentiel, nos échanges commerciaux avec l'Union européenne se font sans problème.
Les relations entre le Canada et l'UE sont plus solides et plus diversifiées que jamais, et des structures économiques et politiques ont été mises en place pour les
orienter et les renforcer.
Mais si les gouvernements peuvent créer les mécanismes du commerce et de l'investissement, au bout du compte ce sont les entrepreneurs eux-mêmes -- ceux qui prennent
les décisions et les risques et qui réalisent les profits -- qui les font fonctionner.
Vous pouvez être assurés que le gouvernement du Canada fera tout en son pouvoir pour forger de nouvelles alliances et ouvrir de nouveaux marchés. Mais, d'une façon
très réelle, tout commence avec vous.
L'un des objectifs que s'est donné ce forum est « d'ouvrir de nouvelles avenues pour faire des affaires transatlantiques, que ce soit directement ou de concert avec
d'autres partenaires ».
Mes voeux de succès et tout mon soutien vous accompagnent dans cette entreprise.
Merci.