M. CHAN - ALLOCUTION DEVANT LE CONSEIL DU COMMERCE MALAISIE-CANADA - VANCOUVER (COLOMBIE-BRITANNIQUE)
96/5 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE RAYMOND CHAN,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (ASIE-PACIFIQUE),
DEVANT
LE CONSEIL DU COMMERCE MALAISIE-CANADA
VANCOUVER (Colombie-Britannique)
Le vendredi 16 février 1996
Je vous remercie de m'avoir invité à vous livrer mes réflexions sur la récente
mission de l'Équipe Canada dans la région Asie-Pacifique, et plus spécifiquement
en Malaisie. Comme le premier ministre, les sept premiers ministres provinciaux,
le ministre du Commerce international et moi-même ainsi que les quelque
600 dirigeants d'entreprise qui ont participé à la mission peuvent sans doute
l'attester, la mission de l'Équipe Canada 96 en Inde, au Pakistan, en Indonésie et
en Malaisie a montré encore une fois ce que nous pouvions accomplir comme
Canadiens lorsque nous unissons nos efforts.
La plupart des participants à la mission ont clairement reconnu que notre succès
en tant que nation dépendra de plus en plus de notre capacité à obtenir un
meilleur accès aux marchés asiatiques et à mettre en place des initiatives qui
donneront le plus grand avantage concurrentiel possible aux exportateurs
canadiens. Un nombre toujours plus grand d'entreprises canadiennes en viennent à
comprendre qu'elles doivent elles-mêmes se préparer à tirer profit des occasions
d'affaires qui se présentent. Pour cette raison, notre gouvernement a dit
clairement que l'objectif de l'Équipe Canada est de créer des emplois, de soutenir
la croissance au pays et de bâtir de nouveaux partenariats économiques. C'est
pourquoi je me plais à dire que l'Équipe Canada est plus qu'une activité
comportant un début et une fin; c'est un travail en cours.
L'Asie offre une multitude de partenaires potentiels aux entreprises canadiennes,
et l'Équipe Canada leur livre le message suivant : nous sommes ici pour y rester.
Ces jours-ci, presque tous les Asiatiques que je rencontre me disent qu'ils n'ont
jamais vu un autre pays livrer un message aussi ferme et aussi concerté. Ils
comprennent que nos dirigeants d'entreprise et nos leaders politiques ne viennent
pas en Asie pour trouver des solutions faciles, mais plutôt pour bâtir le cadre
d'un partenariat durable. Nos partenaires asiatiques apprécient notre engagement
et le voient avec autant d'enthousiasme que nous. La couverture médiatique et le
soutien politique sans précédent qui ont marqué notre visite dans chaque pays ont
remarquablement bien reflété l'enthousiasme que nous avons suscité.
Lorsque j'ai visité pour la première fois la Malaisie il y a deux ans à titre de
secrétaire d'État (Asie-Pacifique), j'y ai rencontré plusieurs ministres qui m'ont
souhaité la bienvenue dans leur pays, mais en me mentionnant que le Canada ne
semblait pas engagé à développer ses liens avec l'Asie. Je leur ai dit que les
choses changeaient rapidement au Canada et que ma nomination à ce nouveau
portefeuille témoignait de l'engagement de notre premier ministre envers la
région. J'ai expliqué à mes interlocuteurs que le Canada est actif dans leur pays
depuis les années 50, lorsqu'il s'est associé au Plan Colombo pour appuyer le
développement de la Malaisie. Mais aussi que notre présence y a vraiment été trop
discrète, et que nous n'avons pas eu l'audace d'y faire connaître nos activités.
C'est peut-être la façon de faire des Canadiens, mais une façon de faire qu'il est
grand temps de changer. Nous devons faire savoir publiquement et clairement que
nous sommes actifs en Malaisie et que nous y sommes pour longtemps.
Je leur ai ensuite parlé de l'excellence du Canada dans un grand nombre de
domaines dans lesquels la Malaisie a des besoins manifestes. À ce moment-là,
Bombardier soumissionnait d'ailleurs un projet de transport léger et rapide [TLR]
de 300 millions de dollars à Kuala Lumpur. Je leur ai parlé en détail de la
compétence de Bombardier et de son engagement envers le projet. Notre haut-commissaire en Malaisie, M. John Bell, m'a écrit quelques semaines plus tard pour
me dire à quel point les Malaysiens étaient heureux que le Canada devienne plus
entreprenant dans la région. D'autres ministres canadiens et des dirigeants
provinciaux ont aussi parlé favorablement de Bombardier, et nous avons tous été
heureux lorsque Bombardier a obtenu le projet. Le mois dernier, à Kuala Lumpur, le
premier ministre, les premiers ministres provinciaux et moi-même avons visité les
sites TLR que Bombardier est en train d'aménager. J'ai aussi été honoré de me
joindre à M. Guy St-Pierre de SNC pour la coulée du premier bloc de béton du
système de voies TLR. Le projet n'accuse pas de retard, et les Malaysiens ont pris
grand soin de mentionner à quel point ils sont impressionnés par la compétence
canadienne. Ce type d'engagement et d'expertise nous a sans doute aidés à signer
un aussi grand nombre d'ententes commerciales pendant la mission de l'Équipe
Canada.
En Malaisie, notre longue tradition de pays donneur d'aide, notre étroite
coopération sur les questions de gestion forestière et l'étroite affinité
personnelle de nos premiers ministres ont énormément contribué au succès de notre
visite. Le premier ministre Mahathir a accueilli très chaleureusement tous les
membres de notre mission. Son enthousiasme personnel devant l'avenir des relations
Canada-Malaisie s'est avéré contagieux. Des ententes totalisant près de 450
millions de dollars ont été conclues, ce qui illustre les multiples dimensions
nouvelles de notre relation. Il y a quelques années à peine, notre relation avec
la Malaisie en était une de donneur-bénéficiaire. Mais comme tant d'autres
économies asiatiques naissantes, la Malaisie est maintenant un partenaire
important dans bien des domaines. Sa forte croissance économique, son industrie
diversifiée, son régime favorable à l'investissement et son infrastructure
efficace et moderne en font une excellente destination pour le commerce et
l'investissement canadiens.
Pendant toute notre visite en Malaisie, il était tout à fait évident que le Canada
y est bien vu. Nos relations bilatérales étroites sont le fondement essentiel
d'une relation commerciale productive. Et cette relation devrait se développer
puisqu'il y a correspondance directe entre les besoins de la Malaisie et les
capacités du Canada. Les contributions du Canada au développement de l'immense
infrastructure de la Malaisie, comme la ligne TLR à Kuala Lumpur, en sont des
exemples probants. Les tours jumelles de 88 étages au centre-ville de Kuala
Lumpur, que l'Équipe Canada a visitées, en sont un autre exemple. La passerelle
qui relie les deux tours à mi-hauteur a été testée au Canada. Le premier ministre
Chrétien l'a baptisée « Canada Connection ». Le premier ministre Mahathir a trouvé
l'idée bonne, et a dit que l'une des deux tours symbolisait le Canada et l'autre,
la Malaisie.
Pendant toute la durée de notre séjour en Malaisie, j'ai rencontré des gens
d'affaires canadiens vivement intéressés par la possibilité de faire de Kuala
Lumpur le siège de leurs opérations en Asie. L'une de ces sociétés est London Life
International. J'ai d'ailleurs eu le plaisir de couper -- avec les ministres du
Commerce du Canada et de la Malaisie -- le ruban marquant l'ouverture de son
nouveau bureau. London Life est la quatrième société canadienne à avoir choisi
Kuala Lumpur comme site de son siège en Asie. Les trois autres sont Nova Gas
International, Bovar Environment et Ellis Don Construction. La raison en est,
comme l'a si éloquemment dit M. John Bruk, le président de London Life
International, que Kuala Lumpur est « une ville vibrante et fonctionnelle ayant
une qualité de vie et une communauté multiculturelle semblables à celles du
Canada ». C'est là tout un compliment.
Vancouver se positionne parfaitement pour devenir notre porte d'accès à la
Malaisie, ce qui devrait lui rapporter d'énormes avantages. L'établissement d'une
liaison aérienne directe entre Kuala Lumpur et Vancouver -- exploitée par Malaysia
Airlines selon un accord de partage des codes de vol avec les Lignes aériennes
Canadien International -- stimulera le commerce et accroîtra le tourisme dans les
deux directions. Il est à espérer qu'il incitera aussi un plus grand nombre de
Malaysiens à venir étudier au Canada.
L'accroissement du nombre des Malaysiens qui viennent faire des études au Canada
est l'une de nos priorités. Nos universités et nos collèges techniques sont
excellents et de calibre international. Ils sont aussi très concurrentiels au
niveau des coûts. Mais il nous faut convaincre un plus grand nombre d'étudiants,
d'entreprises et de maisons d'enseignement de la Malaisie de se tourner vers le
Canada. Les retombées de tels contacts ne peuvent être mesurées. En fait, lors de
notre récente visite, une société canadienne a signé une entente commerciale
lucrative avec le gouvernement indonésien pour la raison particulière que le
ministre responsable du projet avait fait ses études en Nouvelle-Écosse. Nous
commençons à voir ces types de liens humains rapporter des dividendes commerciaux
toujours plus importants.
La récente mission de l'Équipe Canada a été à tous points de vue un énorme succès.
Mais comme je l'ai déjà dit, notre effort Équipe Canada est un travail en cours.
Et un travail qui a déjà énormément progressé. Examinons seulement les chiffres.
Un an après notre visite en Chine, nos ventes à ce pays se sont accrues de 53
p. 100. Mais l'Équipe Canada n'est pas seulement le premier ministre, les premiers
ministres provinciaux et quelques ministres fédéraux qui partent en campagne de
prospection avec des centaines de dirigeants d'entreprises. Elle est une
philosophie qui a commencé à imprégner l'ensemble de notre effort commercial. Nous
travaillons tous ensemble que ce soit l'homme d'affaires de Vancouver qui
collabore avec notre ambassade aux Philippines, le premier ministre Harcourt qui
se rend dans une province du nord du Pakistan pour y faire connaître BC Hydro, ou
moi-même qui tente de faire progresser des dossiers commerciaux en Corée. C'est çà
l'approche Équipe Canada. Et c'est une approche qui réussit. Depuis un an, nous
avons accru de 190 p. 100 notre commerce avec le Pakistan, de 85 p. 100 notre
commerce avec la Malaisie et de 89 p. 100 notre commerce avec Hong Kong. Nos
efforts pour amener des touristes au Canada portent aussi fruit. Le nombre des
touristes coréens, à lui seul, s'est accru de plus de 100 p. 100!
Nous avons encore beaucoup à faire. Le moment est venu de tirer profit des
alliances que nous avons forgées -- et d'en forger de nouvelles -- pour exploiter
les possibilités que nous offre la région Asie-Pacifique de générer la croissance
et les emplois dont nous avons besoin. Nous devons continuer à faire notre marque
dans la région Asie-Pacifique. Et Vancouver est parfaitement positionnée pour nous
montrer la voie. C'est pourquoi j'ai été si heureux d'annoncer en novembre
dernier, au nom de notre gouvernement, que Vancouver sera le site du Sommet de
l'APEC [mécanisme de Coopération économique Asie-Pacifique] en 1997. Le Sommet
sera la pièce maîtresse de ce qui, nous l'espérons, sera une année complète de
célébration de notre appartenance à la région Asie-Pacifique. Il nous fera mieux
connaître à nos amis de la région et nous permettra de mieux sensibiliser les
Canadiens -- de toutes les régions du pays -- à l'importance que revêt la région
Asie-Pacifique dans nos vies.
Nous voyons effectivement l'année 1997 comme l'Année de l'Asie-Pacifique au
Canada. Nos préparatifs commencent tout juste à prendre forme, mais nous
envisageons déjà une année marquée non seulement par un certain nombre de
rencontres liées à l'APEC, mais aussi par des activités commerciales, des
expositions culturelles et des initiatives éducatives. Au début de l'année, le
Canada accueillera le Forum des parlementaires de l'Asie et du Pacifique; et
certains d'entre vous savent peut-être aussi que Vancouver accueillera le Congrès
mondial des entrepreneurs chinois en août 1997. Cet événement, à lui seul,
permettra aux Canadiens de rencontrer des partenaires potentiels, dont certains
parmi les plus dynamiques -- et les plus riches -- du monde.
Le premier ministre m'a demandé de superviser ces efforts, et j'ai déjà commencé à
les planifier. Soyez assurés que notre région y jouera un rôle de premier plan.
En terminant, je dois dire que je suis extrêmement enthousiasmé par les
possibilités que nous offrent la Malaisie et l'ensemble de l'Asie, et par notre
capacité de les exploiter. La récente mission de l'Équipe Canada a de nouveau
montré ce que nous pouvons accomplir lorsque nous unissons nos efforts. Lorsque
tous ses membres patinent ensemble, comme au hockey, l'Équipe Canada est vraiment
imbattable.
Merci.