M. EGGLETON - ALLOCUTION À L'OCCASION DE LA RÉUNION GÉNÉRALE ANNUELLE DU CONSEIL COMMERCIAL CANADA-CHINE - SHANGHAI, CHINE
96/50 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE ART EGGLETON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION DE LA RÉUNION GÉNÉRALE ANNUELLE
DU CONSEIL COMMERCIAL CANADA-CHINE
SHANGHAI, Chine
Le 26 novembre 1996
Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui à Shanghai. Cette ville dynamique au coeur du delta du Yangtze est au premier plan de l'impressionnant mouvement de
modernisation de l'économie. Shanghai est aussi la ville dans laquelle le Canada a établi sa plus ancienne mission en Asie, lors de la première nomination d'un délégué
commercial en 1908.
Je sens une réelle affinité avec la Chine puisque, lorsque j'étais maire de Toronto, la ville était jumelée à celle de Chongqing dans la province de Sichuan et que
j'ai eu l'occasion de m'y rendre et d'apprendre à connaître l'histoire et la culture prodigieuses de cette grande nation. En Chine, la ville de Chongqing est aussi
jumelée à Shanghai.
Je suis heureux également de faire la connaissance des membres du Conseil commercial Canada-Chine qui font des efforts louables pour stimuler le commerce et
l'investissement entre nos deux pays. Vous avez obtenu des résultats impressionnants au fil des années et je suis persuadé que vous demeurerez un partenaire important
et estimé dans le cadre de l'expansion des relations commerciales sino-canadiennes, surtout à mesure qu'augmentera votre présence dans la région de Shanghai.
Je me réjouis d'avoir l'occasion de travailler en étroite collaboration avec vous à la réalisation de nos objectifs communs.
Comme vous le savez sans doute, j'arrive de Manille où j'ai assisté à une réunion du mécanisme de Coopération économique Asie-Pacifique [APEC]. L'APEC se distingue,
entre autres, par sa volonté de tenir compte des vues des gens d'affaires. Les membres travaillent de pair avec le secteur privé pour définir et éliminer les obstacles
réels au commerce dans la région.
En 1997, le Canada présidera les travaux de l'APEC et l'un de nos principaux objectifs est d'aider les petites et moyennes entreprises à se tailler une place sur ces
marchés stimulants et dynamiques.
À cette fin, nous accorderons une importance toute particulière à la libéralisation des échanges par l'examen de mesures visant par exemple à simplifier les formalités
douanières et à faire avancer les travaux sur l'harmonisation des normes régissant les produits et les services.
Les efforts des membres de l'APEC en ce sens vont concourir dans une large mesure à faciliter l'accès à leurs marchés et à les rendre plus rentables pour les
entreprises canadiennes.
L'année 1997 a été désignée pour le Canada « Année de l'Asie-Pacifique ». Au cours de cette année spéciale, nous nous proposons d'insister sur nos liens avec la région
du Pacifique et de faire fructifier la solide coopération entre le Canada et les pays de l'Asie-Pacifique. Ce sera aussi l'occasion de poursuivre les efforts dans la
foulée de la grande réussite des missions de l'Équipe Canada.
Au cours de l'année, nous travaillerons en collaboration avec des entreprises, des organismes de jeunes et des associations culturelles du Canada pour raffermir nos
liens avec les pays de la région. Un certain nombre d'activités ont été conçues précisément pour accroître le nombre de partenariats entre des entreprises et pour
aider les Canadiens, et en particulier les petites et moyennes entreprises, à en apprendre davantage sur le commerce dans la région de l'Asie-Pacifique.
Bien sûr, la Chine a un rôle essentiel à jouer dans l'avenir de la région de l'Asie-Pacifique. Certains ont prédit qu'au début du siècle prochain, l'économie de la
Chine sera la plus importante au monde, surpassant celle des États-Unis.
L'économie de la Chine progresse et le Canada est décidé à participer à cette expansion. L'expérience acquise ces dernières années a fait ressortir les possibilités
que présentent nos rapports, puisque les échanges entre nous se sont accrus, en moyenne, au taux remarquable de 22 p. 100 par année au cours des quatre dernières
années.
L'an dernier seulement, les exportations canadiennes ont enregistré une hausse prodigieuse de 50 p. 100! Je félicite les exportateurs présents ici aujourd'hui qui ont
contribué à ce résultat impressionnant.
La Chine et Hong Kong représentent ensemble le troisième partenaire commercial du Canada en importance, et nous savons que ce n'est qu'un début.
Il est important pour la Chine, en qualité de puissance économique grandissante, de participer pleinement aux échanges multilatéraux. Le Canada appuie l'accession de
la Chine à l'Organisation mondiale du commerce [OMC] dans des conditions qui avantageront à la fois le Canada et la Chine, et qui préserveront l'intégrité du système
des échanges multilatéraux.
Nous allons tous bénéficier de l'application de règles claires, cohérentes et détaillées.
Les négociations que poursuit la Chine pour adhérer à l'OMC offrent aux entreprises et aux investisseurs du Canada une excellente occasion d'obtenir un accès accru au
marché chinois. Mais il est encore plus important que cet accès soit garanti par le fait que la Chine se soit engagée à respecter des obligations dans le cadre de
l'OMC et, partant, à mettre en place un régime ouvert et transparent, comme l'ont fait le Canada et tous les autres membres de l'OMC.
Le Ministère travaille en étroite collaboration avec de nombreuses entreprises canadiennes représentées ici pour faire en sorte de bien tenir compte de vos intérêts
dans ces négociations, et cette collaboration se poursuivra.
Le Canada est décidé à resserrer ses liens économiques et commerciaux avec la Chine. Pour atteindre cet objectif, il est essentiel d'appuyer les efforts déployés par
les entreprises canadiennes pour accroître leur présence sur le marché chinois.
La mission commerciale d'Équipe Canada en Chine qu'a dirigée le premier ministre en 1994 a bien sûr été un événement déterminant de la présence canadienne accrue en
Chine. Le gouvernement s'est engagé à maintenir l'impulsion donnée par l'Équipe Canada. Seules des visites réciproques périodiques et ces réunions du Conseil
commercial Canada-Chine permettront de mieux faire connaître le Canada et d'accroître la présence canadienne en Chine, dans l'intérêt de tous les Canadiens et de tous
les Chinois.
Vers la fin de la matinée, j'aurai le privilège de me joindre au premier ministre Jean Chrétien pour assister à la cérémonie de signature d'une entente entre la
Société nationale d'énergie nucléaire de la Chine et l'Énergie atomique du Canada, pour la vente de deux réacteurs CANDU.
Il ne s'agit là que d'une seule des initiatives entreprises lors de la mission commerciale de 1994, lorsque le premier ministre Li Peng et le premier ministre Jean
Chrétien ont signé un accord de coopération nucléaire.
Un autre grand succès remporté lors de la mission a été la décision prise par la Chine de permettre à la société ManuVie d'établir une coentreprise. Le Canada n'est
que le troisième pays dont une compagnie d'assurance a été autorisée à avoir des activités en Chine et la coentreprise de ManuVie est la première coentreprise
étrangère d'assurance-vie en Chine. Je suis également heureux d'apprendre que la Banque de Montréal a obtenu une licence pour l'établissement d'une succursale à
Beijing.
Nous sommes persuadés que ces initiatives sont des exemples des nombreuses possibilités qu'ont les entreprises de services de s'établir en Chine pour le bienfait tant
de la Chine que du Canada.
Le travail d'équipe a déjà commencé à porter fruit. Plus tard au cours de la matinée, j'aurai l'honneur d'être témoin de la signature d'un certain nombre d'ententes
commerciales dont la conclusion coïncide avec ma visite.
Nous savons qu'il faut faire plus si nous voulons atteindre l'important objectif fixé par notre premier ministre et le premier ministre Li Peng, à savoir de porter à
20 milliards de dollars, d'ici l'an 2000, la valeur totale des échanges entre nos deux pays.
Par conséquent, je suis heureux d'annoncer aujourd'hui que le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international rendra public le premier Plan d'action
commercial pour la Chine et Hong Kong, lequel vise à fournir un cadre stratégique pour la conjugaison de nos efforts afin d'atteindre l'objectif des 20 milliards de
dollars en l'an 2000.
Le Plan d'action commercial pour la Chine et Hong Kong est conçu pour aider les entreprises canadiennes qui sont prêtes à exporter, en particulier les petites et
moyennes entreprises, à tirer avantage au maximum des possibilités commerciales qui s'offrent à elles en Chine et à Hong Kong.
Nous avons décidé de réunir la Chine et Hong Kong dans un même plan d'action commercial, étant donnés l'interdépendance économique de plus en plus grande entre la
Chine et Hong Kong et le rétablissement prochain de la souveraineté chinoise sur Hong Kong. Nous considérons aussi que Hong Kong pourrait être une porte d'entrée
importante vers le marché chinois.
Cela dit, le Plan tient également compte du fait que ces deux marchés sont très différents l'un de l'autre et que les possibilités qu'ils peuvent offrir et les défis
qu'ils peuvent poser sont eux aussi différents. En fait, l'apparition de marchés régionaux différents en Chine proprement dite est un autre point auquel nous nous
intéressons.
Le Plan d'action adopte une approche stratégique pour ces marchés. Il ne cherche pas à résoudre toutes les difficultés pour tout le monde, mais oriente plutôt les
efforts là où ils peuvent le plus vraisemblablement donner de bons résultats. C'est ainsi que vous nous avez demandé de procéder, et nous vous avons écoutés.
Les consultations que nous avons en ce moment avec toutes les parties intéressées nous ont aidés à définir 14 secteurs commerciaux qui offrent les possibilités les
plus prometteuses pour les entreprises canadiennes qui exportent vers la Chine et Hong Kong.
Relativement à ces 14 secteurs, nous allons offrir des niveaux de service améliorés. Pour les autres secteurs, nous allons continuer d'offrir notre soutien, selon la
demande, dans la mesure où les ressources le permettront.
Je crois que le Plan d'action a beaucoup de potentiel. Avec votre aide, nous pouvons faire en sorte qu'il fonctionne, et qu'il fonctionne efficacement.
Nous avons ici maintenant des copies du Plan d'action; en outre, vous allez facilement pouvoir, de partout au Canada, consulter ce document en entrant sur le site
Internet du Ministère.
Sachant qu'une première version n'est jamais parfaite, nous attendons vos suggestions sur la manière dont nous pourrons améliorer le Plan d'action dans l'avenir. Nous
allons le réviser et le rediffuser chaque année pour nous assurer qu'il continue de répondre aux besoins des entreprises canadiennes et de suivre l'évolution rapide
des conditions du marché.
Bien entendu, notre ministère va continuer de collaborer avec ses partenaires d'Équipe Canada à l'organisation de missions et de foires commerciales, de séminaires sur
les marchés ou sur la technologie et d'autres activités de promotion des échanges commerciaux représentatives de notre stratégie commerciale et de son orientation.
Le mois prochain, je me rendrai à Beijing, sur l'invitation de Mme Wu Yi, ministre du Commerce international et de la Coopération économique. Ce sera pour moi
l'occasion, qui me sera donnée pour la première fois depuis que je suis ministre du Commerce international, de passer en revue tous les aspects de nos relations
économiques bilatérales. Et je me réjouis d'avance à cette perspective.
Mme Wu et moi-même allons parler de la position du Canada quant à l'entrée de la Chine dans l'OMC, et je vais aussi réaffirmer le souhait du Canada de conclure avec la
Chine un accord de protection des investissements étrangers.
Une délégation de gens d'affaires m'accompagnera pendant cette visite, et je puis vous assurer de mon intention de préconiser personnellement l'accès aux marchés et la
participation à des projets dans plusieurs secteurs d'activité importants tels que les services financiers, l'agriculture, l'électricité, les transports, les
télécommunications et l'environnement. Je réaffirmerai aussi le soutien du gouvernement relativement au principe d'une plus étroite coopération entre nos secteurs
respectifs de l'énergie nucléaire.
Je crois savoir que mon collègue, M. Raymond Chan, secrétaire d'État (Asie-Pacifique), prévoit aussi effectuer, au printemps, une mission commerciale dans le centre et
l'ouest de la Chine. Certains d'entre vous l'ont accompagné dans sa première mission dans les villes côtières de Chine, en mai dernier. Ces deux missions montrent
l'une et l'autre la volonté du gouvernement d'élargir ses relations avec les nouveaux marchés régionaux de Chine et d'ouvrir des portes pour les entreprises
canadiennes.
J'ai le plaisir d'annoncer aujourd'hui que le Canada va renouveler l'accord de ligne de crédit à des conditions avantageuses qu'il a avec la Chine. Beaucoup d'entre
vous m'avez fait savoir combien cette forme de financement avait aidé les exportateurs canadiens à établir une forte présence sur le marché chinois, présence qui leur
a permis par la suite d'effectuer d'autres opérations d'exportation entièrement financées, elles, à des conditions commerciales normales.
Je vais donc renouveler la ligne de crédit pour un maximum de 75 millions de dollars. Nous allons annoncer plus de détails bientôt, après des consultations entre la
Société pour l'expansion des exportations et le ministère du Commerce extérieur et de la Coopération économique.
Nous sommes également en train de discuter de la possibilité de négocier un accord maritime entre la Chine et la Canada pour faciliter les échanges commerciaux et les
relations d'investissement entre nos deux pays. Un accord de ce genre serait le premier pour le Canada, et nous croyons qu'il pourrait apporter des avantages
appréciables aux deux pays.
Je crois qu'il est désormais clair que le Canada accorde beaucoup d'importance à ses relations avec la Chine et Hong Kong. Nous connaissons l'importance de la Chine,
et le potentiel qu'elle représente. Et nous sommes résolus à soutenir nos relations commerciales du mieux que nous pourrons, de manière à vous donner tous les moyens
de réussir.
Tous nos efforts sont orientés de manière à élargir nos relations commerciales avec la Chine. Et, bien que nous soyons enthousiasmés et optimistes quant au potentiel
de la Chine, nous ne nous faisons pas d'illusions à propos des défis.
Personne ne saurait comprendre mieux que vous la nécessité, ici, de la patience et de la compréhension. Ni mieux en connaître les avantages.
Dans notre collaboration en vue de réaliser ce potentiel, j'attends votre participation et vos conseils.
Il y a plusieurs siècles, les cartographes, pour marquer la fin des terres alors connues, dessinaient un dragon afin d'indiquer que ce qui se trouvait au-delà était
encore inexploré et pouvait présenter des dangers.
Aujourd'hui, la Chine et l'Asie sont souvent symbolisées par un dragon. Mais elles représentent des possibilités, non des dangers; un commencement, non une fin; et des
terres à explorer, non à craindre.
J'ai espoir que la Chine et le Canada vont ensemble explorer de nouveaux territoires pour la coopération et le profit mutuel, pour le partage et l'échange, pour la
croissance et le développement.
Comme toutes les grandes occasions, celle-ci comporte des risques; mais nous devons nous inspirer du mot chinois qui désigne la notion de crise; il est composé de deux
symboles : l'un signifie menace, l'autre, possibilité.
Je considère le développement de nos relations avec la Chine comme une des grandes possibilités de notre époque.
Merci.