M. EGGLETON - ALLOCUTION DEVANTL'ASSOCIATION DES GENS D'AFFAIRES CANADA-SINGAPOUR - SINGAPOUR
96/58 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE ART EGGLETON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
DEVANT
L'ASSOCIATION DES GENS D'AFFAIRES CANADA-SINGAPOUR
SINGAPOUR
Le 12 décembre 1996
Ce document est également disponible au site Internet du Ministère : http://www.dfait-maeci.gc.ca
Je suis enchanté de me trouver avec vous aujourd'hui à Singapour. C'est un réel plaisir de rencontrer les membres de l'Association des gens d'affaires Canada-Singapour, qui encouragent si efficacement le commerce et l'investissement entre nos deux pays. Vos réalisations des 12 dernières années sont impressionnantes, et j'ai
confiance que vous continuerez à jouer un rôle important dans le développement des relations entre Singapour et le Canada.
Merci donc pour votre travail. Il est bien apprécié.
Je viens tout juste de visiter Shanghai, Tokyo et Santiago, au Chili. Et, cette semaine, je me trouve évidemment à Singapour pour la réunion de l'OMC [Organisation
mondiale du commerce]. Ensuite, je repartirai pour la Chine. Tous ces voyages me sensibilisent aux défis posés à ceux d'entre vous qui travaillent dans un pays autre
que le leur et qui s'efforcent en même temps d'élargir les relations commerciales. L'un de ces problèmes, par exemple, est de vous donner de la visibilité et de
convaincre vos hôtes d'accorder plus d'attention à votre pays d'origine.
Aujourd'hui, j'espère donner plus de visibilité au Canada dans ce pays parce que je crois vraiment que Singapour recèle un potentiel remarquable, qui ne demande qu'à
être exploité.
Et y a-t-il un meilleur temps et un meilleur lieu qu'ici même cette semaine, alors que le monde a les yeux tournés vers Singapour et la réunion de l'OMC, pour discuter
de ce potentiel et pour renforcer les partenariats entre nos deux pays?
Parce qu'en vérité, nous avons beaucoup à nous offrir l'un l'autre. Nos deux pays sont semblables à bien des égards. Nous partageons les mêmes vues sur le commerce et
l'investissement. Et nous sommes, de part et d'autre, vivement conscients de l'importance de la libéralisation du commerce et d'un système de réglementation pour
orienter le commerce.
Nous accordons tous deux une grande importance à l'éducation et à la formation de nos gens pour leur permettre de soutenir la concurrence dans le monde de demain.
Nombreux sont les dirigeants d'entreprise de Singapour qui ont fait des études au Canada, et nombreux sont les jeunes entrepreneurs canadiens qui acquièrent une
expérience précieuse en travaillant à Singapour.
Nous reconnaissons tous deux l'importance des petites et moyennes entreprises ainsi que de l'innovation et du dynamisme qu'elles génèrent dans nos économies
respectives.
De plus, Singapour et le Canada sont des nations extraverties qui manoeuvrent avec aisance sur la scène internationale et qui souhaitent vivement se tailler une part
des marchés étrangers.
Si nous avons tant en commun, pourquoi ne faisons-nous pas plus en commun? Pourquoi ne voyons-nous pas plus de partenariats entre nos deux pays? Pourquoi ne nous
reconnaissons-nous pas comme des alliés naturels dans la poursuite d'une cause commune?
Une partie du problème, je pense, est que nous ne comprenons pas clairement ou que nous ne connaissons pas suffisamment nos points forts respectifs.
Les Canadiens voient Singapour comme un marché de seulement 2,9 millions de personnes et se demandent pourquoi s'en préoccuper. Pourquoi ne pas explorer plutôt les
marchés plus vastes de la Malaisie, ou de la Thaïlande ou de l'Indonésie?
Mais la question est évidemment mal posée car Singapour est bien plus qu'un marché de 2,9 millions de personnes. C'est un point d'accès à un marché bien plus vaste de
2,9 milliards qui englobe les économies de l'ASEAN [Association des nations de l'Asie du Sud-Est], la Chine et l'Inde. C'est un grand centre commercial et
manufacturier. C'est une grande place financière et l'une des chevilles ouvrières de l'économie de la région.
Singapour a le deuxième plus grand port et port à conteneurs au monde. Elle est le deuxième plus grand centre bancaire off-shore au monde et a la troisième plus grande
raffinerie de pétrole au monde.
Singapour s'enorgueillit aussi d'un secteur manufacturier prospère qui compte pour environ la moitié de la production mondiale de lecteurs de disque. Elle est aussi un
grand producteur de matériel de télécommunication, de composants électroniques, de périphériques et de logiciels pour ordinateurs, de produits pharmaceutiques et de
matériel médical.
Et Singapour est un investisseur important sur les marchés asiatiques -- elle est le cinquième plus gros investisseur en Chine et en Indonésie.
J'invite donc les gens d'affaires canadiens : à réexaminer la situation de Singapour; à envisager sérieusement des coentreprises avec des partenaires commerciaux
astucieux, prospères et bien connectés; à se joindre à des entreprises singapouriennes pour explorer les débouchés qui s'offrent sur des marchés tiers comme la Chine;
et, à ne pas ignorer la croissance explosive que connaît cette région.
Mais nous devons aussi pour notre part faire valoir aux Singapouriens les avantages qu'offre le Canada en tant que lieu pour mener des affaires.
Je sais que certains se demanderont pourquoi s'intéresser au Canada alors que les États-Unis ne sont pas plus éloignés. À ceux là, je dis simplement : « Examinez les
possibilités qu'offre le Canada! Examinez les ressources que nous avons à offrir. Examinez l'accès que nous pouvons offrir et les portes que nous pouvons ouvrir.
Examinez la technologie que nous pouvons fournir. »
Ici même à Singapour, vous êtes entourés de technologie canadienne -- et vous ne le savez probablement même pas! Saviez-vous que le système de passeports lisibles à la
machine utilisé à Changi a été conçu par AIT Advanced Technology -- une société canadienne?
Ou que le système de téléphonie cellulaire pour le réseau de communications personnelles est un produit de Northern Telecom? Ou que la production cinématographique et
vidéo du Discovery Centre est une réalisation de Lunny Communications Group?
Des sociétés canadiennes ont fabriqué les simulateurs de vol qui entraînent les pilotes de Singapour de même que les systèmes de treuil qui activent les ponts roulants
du Port de Singapour.
Et je pourrais mentionner une douzaine d'autres exemples. Je veux simplement faire valoir que la technologie canadienne a déjà fait ses preuves à Singapour, et que nos
produits sont de plus en plus reconnus.
Mais le Canada peut aussi fournir quelque chose d'autre à Singapour. Je parle ici d'accès. Avec une rive baignant dans l'Atlantique et l'autre dans le Pacifique, le
Canada peut servir de pont entre l'Europe et l'Asie.
Nous sommes aussi une porte d'accès à la zone de l'Accord de libre-échange nord-américain [ALENA]. Nos sociétés connaissent le marché américain mieux que quiconque. En
réalité, le Canada et les États-Unis mènent le commerce transfrontière le plus important au monde avec des échanges totalisant chaque jour plus de 1 milliard de
dollars.
Et nous avons une longue expérience du commerce avec l'Amérique latine -- non seulement avec le Mexique, notre partenaire de l'ALENA, mais aussi avec l'ensemble de
l'Amérique latine. Nous venons d'ailleurs tout juste de signer un accord de libre-échange avec le Chili.
En tant que nation du Pacifique, nous ne sommes certainement pas des étrangers en Asie. Le Japon est notre deuxième partenaire commercial en importance, la Chine et
Hong Kong occupant ensemble la troisième position.
Nous avons activement participé à la croissance de la Chine. Je reviens tout juste de Shanghai et de Suzoh, une ville qui est jumelée à Vancouver. Lors de cette
visite, j'ai assisté à la signature de 11 nouvelles ententes entre des sociétés chinoises et canadiennes -- ententes évaluées à près de 100 millions de dollars --, et
nous venons également de signer une entente avec la Chine pour l'aménagement de deux réacteurs nucléaires.
Et en quittant Singapour, je me rendrai à Beijing pour conclure d'autres affaires.
Le Canada peut aussi fournir nombre des produits sophistiqués que Singapour recherche. Nos aéronefs, notre matériel de télécommunication, nos services d'ingénierie,
notre expertise environnementale, nos systèmes informatiques et nos logiciels sont de toute première qualité.
Le Canada a la chance d'avoir d'abondantes ressources minérales, agricoles, énergétiques et forestières. Et il renferme le quart des ressources mondiales en eaux
douces.
Mais, comme dans le cas de Singapour, notre plus grande ressource est notre population. Comme Singapour, nous avons une société fortement scolarisée, multiraciale et
multilingue. Et nous avons des liens solides et durables avec tous les grands marchés du monde.
Le Canada a aussi le plus haut taux par habitant d'ordinateurs personnels au monde. Il n'est donc pas étonnant que nous soyons rapidement en train de devenir l'un des
leaders mondiaux en haute technologie. La région d'Ottawa compte maintenant à elle seule plus de 1 000 sociétés de services informatiques.
En bref, le Canada a beaucoup à offrir à Singapour. Notre tâche est de transmettre ce message. Nous devons faire du Canada le premier endroit auquel les Singapouriens
pensent lorsqu'ils se cherchent des partenaires ou de nouveaux lieux d'investissement.
Nous devons montrer concrètement comment les Canadiens et les Singapouriens peuvent avoir une collaboration mutuellement avantageuse. Par exemple :
comment les sociétés canadiennes de services informatiques peuvent donner à Singapour un avantage marqué aux plans du commerce électronique et de l'inforoute;
comment l'expertise canadienne en ingénierie peut donner stabilité et sécurité aux investissements singapouriens dans l'infrastructure;
comment la technologie canadienne peut offrir des possibilités d'investissements sur des marchés tiers, et plus particulièrement en Chine.
Et nous devons démontrer l'énorme potentiel de création d'emplois -- dans les deux pays -- que peuvent générer des partenariats efficaces entre nos deux pays.
La géographie n'a pas fait de nous des voisins, mais l'histoire a fait de nous des amis. Maintenant, le commerce doit faire de nous des partenaires.
Nous devons bâtir sur la relation que vous avez édifiée avec d'autres, et nous devons travailler dur non seulement pour développer une notoriété, mais aussi pour la
maintenir.
Ceci dit, comment entendons-nous renforcer notre relation avec Singapour? Permettez-moi seulement de mentionner un certain nombre de domaines dans lesquels nous
entendons agir.
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Premièrement, nous visons à former, d'ici un an, au moins 20 alliances entre firmes canadiennes et singapouriennes.
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Deuxièmement, nous sommes déterminés à identifier, d'ici décembre 1997, au moins 10 projets à exécuter sur des marchés tiers.
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Troisièmement, nous nous efforcerons d'améliorer les liens commerciaux entre nos deux pays en mettant plus particulièrement l'accent sur l'informatique et les
télécommunications, sur les transports, sur l'agro-alimentaire, sur la construction et sur l'environnement.
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Quatrièmement, nous explorerons activement les possibilités de missions conjointes en Chine, au Viet-Nam et en Inde.
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Cinquièmement, nous continuerons à développer les échanges d'étudiants de sorte que de jeunes entrepreneurs de chaque pays puissent se familiariser avec la
culture et le marché de l'autre pays.
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Sixièmement, et finalement, nous tenterons d'obtenir une représentation singapourienne à Ottawa pour maintenir le Canada sur le « radar » de Singapour et pour
améliorer l'échange de renseignements entre nos deux pays.
En 1997, nous comptons sur la participation du premier ministre Goh à la Réunion des dirigeants de l'APEC [mécanisme de Coopération économique Asie-Pacifique], qui se
tiendra au Canada. Et nous l'encourageons à amener avec lui une importante délégation de gens d'affaires pour que les dirigeants d'entreprise de Singapour puissent
voir d'eux-mêmes les possibilités et les avantages que le Canada peut leur offrir.
Les visites officielles sont certes importantes, et le soutien gouvernemental est certes essentiel. Mais, en dernière analyse, le succès de notre entreprise ne sera
pas tant déterminé par les gouvernements que par l'énergie de gens d'affaires comme vous, par les relations que vous établissez et par les produits et services que
vous offrez.
Merci.