M. MARCHI - ALLOCUTION À L'OCCASION DU DÉJEUNER DU FORUM D'AFFAIRESDE LA SEMAINE DE L'APEC CONSACRÉE AUX PME - OTTAWA (ONTARIO)
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NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION DU DÉJEUNER DU FORUM D'AFFAIRES
DE LA SEMAINE DE L'APEC CONSACRÉE AUX PME
OTTAWA (Ontario)
Le 18 septembre 1997
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui parmi vous et je me réjouis de vous voir en
si grand nombre. Ces dernières années, un certain nombre d'économies de l'APEC
[mécanisme de Coopération économique Asie-Pacifique] ont réservé un accueil
chaleureux aux Canadiens qui leur ont rendu visite. Il nous fait donc plaisir de
vous recevoir à notre tour.
J'espère que votre séjour au Canada sera des plus agréables.
Hier, le ministre de l'Industrie, M. John Manley, s'est entretenu avec vous. Il
n'est jamais facile de suivre John -- ou, comme on le surnomme ici au Conseil des
ministres, Al Gore avec un caractère un peu difficile. Jetez-moi un coup d'oeil
sur cette photo parue dans le Citizen d'hier -- non, mais on ne peut pas rivaliser
avec un homme comme ça !
Je taquine John, bien entendu. Il accomplit un travail formidable comme ministre
de l'Industrie, et je suis convaincu que vous avez bien accueilli les propos qu'il
a tenus hier.
Nous sommes heureux de présider la conférence de cette semaine, qui est, je pense,
la plus importante de l'histoire de l'APEC. Comme vous le savez, 1997 est l'année
de l'Asie-Pacifique au Canada. Nous avons donc jugé bon de garder « le meilleur
pour la fin » en tenant cette importante conférence.
Un des points forts de l'APEC est son travail en association avec le secteur
privé. Aucun autre grand organisme commercial n'a l'équivalent de notre Conseil
consultatif commercial et aucun autre n'accorde non plus autant d'importance aux
consultations avec le secteur privé.
L'APEC a compris dès le départ que nul ne connaît mieux les obstacles au commerce
ou à la libre circulation des biens et services que les gens du métier eux-mêmes.
C'est vous qui devez composer avec les formalités administratives, obtenir de
l'information et du financement, faire les démarches pour vous créer une place.
C'est donc le bon sens qui commande de tenir compte de votre expérience et de
votre compétence au moment où nous cherchons à multiplier les avantages que
pourrait nous procurer une plus grande libéralisation des échanges dans la région
de l'Asie-Pacifique et ailleurs dans le monde.
Les gouvernements ont tiré de précieuses leçons de cette association, dont
l'importance de nouer des liens personnels dans les relations d'affaires. Le
télécopieur ne remplacera jamais l'entretien en tête à tête. C'est pourquoi des
rencontres comme celle d'aujourd'hui sont si importantes.
C'est pour vous l'occasion de rencontrer non seulement d'autres gens d'affaires,
mais aussi des ministres et d'autres représentants de l'État. Je sais que le
gouvernement du Canada tient à profiter de cette occasion pour échanger des idées.
Nous avons besoin de connaître les obstacles et les problèmes auxquels vous êtes
confrontés.
C'est aussi pourquoi, à chacune des activités de l'APEC au Canada cette année, le
secteur privé a eu l'occasion de fixer le programme et de rencontrer des
ministres.
L'APEC a de l'importance pour le Canada, en raison non seulement des liens étroits
qui l'unissent à la région de l'Asie-Pacifique, mais aussi des avantages que peut
offrir cette région à un pays exportateur comme le Canada. Le Canada dépend, plus
que tous les autres pays membres du G-7, des échanges commerciaux pour assurer la
croissance de son économie. Un emploi sur trois est tributaire du commerce et
40 p. 100 de notre PIB [produit intérieur brut] est généré par nos exportations.
La libéralisation des échanges commerciaux a été très fructueuse pour le Canada.
Grâce à des accords comme l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain] et à la
libéralisation des échanges commerciaux avec Israël et le Chili, les Canadiens en
sont venus à considérer le monde entier comme un marché où exercer leur activité.
Les Canadiens ont saisi les occasions que leur offraient la suppression des
obstacles et l'ouverture des marchés, transformant le Canada en « super-héros de
l'exportation », comme l'a surnommé la revue Time.
Par conséquent, notre excédent commercial a augmenté, passant de 6 milliards de
dollars à plus de 30 milliards de dollars en quatre ans seulement. La valeur de
nos échanges avec les États-Unis seulement dépasse 1 milliard de dollars par jour
!
Et si quelqu'un doute de l'existence du lien entre commerce et performance
économique, qu'il sache que le Canada s'apprête à enregistrer l'an prochain le
taux de croissance le plus élevé parmi les pays du G-7 et à présenter la meilleure
fiche pour la création d'emplois.
La vérité est que la libéralisation des échanges a ouvert de nouveaux horizons,
créé de l'emploi et stimulé la compétitivité. Elle a contribué à redéfinir la
culture des affaires. Elle a favorisé de plus grandes économies d'échelle et
amélioré la qualité des produits. Elle nous a tous incités à explorer de nouveaux
marchés étrangers, et elle a fait la preuve de ses avantages aux yeux d'autres
pays dans le monde.
Certes, l'adaptation a parfois été difficile, mais le Canada est sorti de cette
expérience plus fort, plus riche et plus confiant. Maintenant, nous savons que nos
produits et services peuvent concurrencer ce qui se fait de mieux dans le monde.
Il ne faut donc pas s'étonner que nous soyons devenus d'ardents partisans de la
libéralisation des échanges dans le monde. De fait, nous nous sommes réjouis que
les ministres de l'APEC aient pu, à Montréal, se mettre d'accord pour définir des
secteurs où l'on pourrait engager très bientôt le processus de libéralisation. Ce
n'est pas une mince tâche, et en novembre notre objectif sera de soumettre une
liste de secteurs à l'attention de nos dirigeants.
Nous devrons aussi examiner en novembre comment l'APEC pourrait soutenir
l'Organisation mondiale du commerce dans ses activités courantes. Certaines
activités, comme les négociations au chapitre des services financiers, pourraient
être soutenues davantage si l'on souhaite leur aboutissement.
Voilà une des grandes forces de l'APEC : en créant un consensus sur des questions,
ses membres peuvent porter ces questions à l'attention de la communauté
internationale. Regardez le dynamisme que nous avons réussi à créer, l'an dernier,
dans le secteur des technologies de l'information, dynamisme qui a abouti à la
conclusion d'un accord important à l'Organisation mondiale du commerce.
Toutefois, nous savons que pour tirer pleinement parti de la libéralisation des
échanges, les membres de l'APEC doivent s'efforcer constamment de créer les
conditions qui permettront à nos secteurs privés respectifs de faire ce dans quoi
ils excellent, c'est-à-dire la création d'emplois et le développement économique.
À Montréal, nous avons fait un pas important dans cette direction en mettant sur
pied une nouvelle base de données dans laquelle les PME [petites et moyennes
entreprises] peuvent trouver immédiatement les taux de droit de douane en vigueur
dans diverses économies de l'APEC.
Bien sûr, la libéralisation du commerce ne se limite pas à la question des droits
de douane. Nous devons aussi tenter d'uniformiser les normes et d'alléger les
formalités douanières. La technologie qui permet de relier des autorités
douanières et de ramener la période de dédouanement de quelques semaines à
quelques minutes existe déjà.
Ainsi, nous sauverions du temps, mais aussi de l'argent, et je suis confiant que
le plan qui sera mis en oeuvre cette année contribuera à accélérer le dédouanement
dans toute la région de l'APEC.
Au cours de la semaine, vous allez examiner quelques-uns des autres obstacles au
commerce. Notamment, l'accès à l'information et au capital demeure une pierre
d'achoppement importante, en particulier pour les PME. Permettez-moi de vous
parler quelques instants des mesures que nous prenons ici au Canada pour tenter de
résoudre ces problèmes.
Les PME nous ont signalé des lacunes en ce qui concerne le financement et
l'assurance d'opérations de moindre importance. Pour corriger la situation, la
Société pour l'expansion des exportations, qui est l'organisme de crédit officiel
du Canada, s'est unie à la Banque de Montréal pour créer la Northstar Trade
Finance, société qui a pour but d'aider les petites entreprises à exporter.
Depuis, une autre grande banque canadienne, la Banque Royale, s'est jointe à
l'équipe. Grâce à ce partenariat dynamisant, les PME peuvent maintenant obtenir du
financement aux mêmes conditions que leurs compétiteurs plus gros. Et jusqu'à ce
jour, 30 p. 100 du volume du financement accordé par Northstar sert à des PME qui
exercent des activités en Asie.
Pas plus tard qu'hier, nous avons mis en train un autre projet emballant appelé
ExportSource. Il s'agit d'un nouveau site Internet qui contient toute
l'information que peut désirer une PME sur l'exportation. Fini la navette entre
les ministères; il suffit de cliquer. Et ce site est accessible tous les jours de
la semaine, à chaque heure du jour. Nous croyons, en effet, qu'au moment de
s'adresser à l'administration publique il est préférable d'obtenir de
l'information en ligne que d'attendre en ligne pour obtenir cette information.
Avant de terminer, j'aimerais vous signaler une histoire que raconte le grand
poète irlandais, Frank O'Connor. O'Connor écrit que lorsque, encore jeune garçon,
il se promenait à la campagne avec ses amis et qu'il trouvait sur sa route une
clôture qui semblait trop haute pour être escaladée, lui et ses amis enlevaient
leur chapeau et le lançaient de l'autre côté de la clôture, puis ils allaient le
chercher.
Nous avons lancé notre chapeau par-dessus la clôture du libre-échange et
maintenant, nous devons aller le chercher.
Le chemin de la libéralisation du commerce -- dans la région de l'APEC comme
ailleurs -- est lui aussi hérissé de clôtures. Mais je suis confiant que nous
pourrons surmonter tous les obstacles et affronter toutes les difficultés si nous
travaillons à l'unisson.
En conséquence, franchissons ensemble ces clôtures, confiants que nous serons plus
forts, plus libres et plus prospères de l'autre côté.
Merci.