2004/30 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE JIM PETERSON
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL
DEVANT LA
SAN ANTONIO FREE TRADE ALLIANCE
SAN ANTONIO, Texas
Le 16 juillet 2004
Permettez-moi d'abord de vous dire à quel point mes collègues canadiens et
moi-même nous réjouissons d'être ici aujourd'hui avec vous dans la belle ville
historique de San Antonio.
Nous remercions la San Antonio Free Trade Alliance de son accueil chaleureux
et sommes heureux que le maire Ed Garza soit à nos côtés pour célébrer le
dixième anniversaire de l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain].
Nous nous trouvons ici pour célébrer la réussite exceptionnelle de l'ALENA, mais
nous pourrions bientôt voir de réaliser un autre accord commercial, offrant la
possibilité d'amener une transformation encore plus profonde, soit le Cycle de
Doha pour le développement de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
D'ici la fin du mois, les 147 membres de l'OMC auront à décider s'ils peuvent
s'unir - s'ils peuvent combler les écarts qui les séparent - ou s'ils resteront
chacun de son côté, privant le monde d'une occasion historique de réduire les
subventions agricoles, d'éliminer les entraves aux échanges de biens et
services, et d'ouvrir les marchés mondiaux aux pays en développement.
En ce moment où nous nous trouvons à la croisée des chemins, je tiens à
rendre un hommage particulier à Robert Zoellick, représentant au Commerce
des États-Unis, qui a résolument mis la question des subventions agricoles sur
la table. Son leadership inspiré et visionnaire l'a amené aux quatre coins du
monde, de sorte que, lorsque nous arriverons à un accord, ce sera beaucoup
grâce à lui.
Ses efforts, tout comme ceux du Commissaire au commerce de l'Union
européenne, Pascal Lamy, ne seront pas oubliés. Monsieur Lamy a aussi
montré sa détermination personnelle et son grand attachement à faire
progresser ces pourparlers d'une importance majeure.
Malgré notre désir d'abattre les obstacles qui se posent à la libre circulation des
biens, des personnes et des capitaux, certains voient dans la libéralisation des
échanges et de l'investissement une menace à leur façon de faire les choses
plutôt que ce qu'elle est en réalité, c'est-à-dire une occasion d'accroître la
prospérité de tous les participants. Nous devrions appuyer la saine concurrence,
et non nous tapir derrière un mur de mesures protectionnistes.
À tous ceux qui disent que l'ALENA devrait être abandonné, je réponds : « Vous
avez tort. Et nous sommes ici aujourd'hui pour prouver que vous vous trompez. »
La célébration du dixième anniversaire de l'entrée en vigueur de l'ALENA
témoigne de notre engagement ferme envers la lettre et l'esprit de l'accord. Elle
montre que nous pouvons travailler ensemble pour améliorer ce traité, pour
l'adapter aux circonstances actuelles et pour le faire fonctionner encore mieux
pour notre profit à tous, Mexicains, Américains et Canadiens.
Mais nous avons aussi discuté aujourd'hui de certains dossiers qui requièrent
notre attention collective, notamment ceux du bois d'œuvre résineux et des
dispositions de l'ALENA relatives au règlement des différends.
Comme l'a souligné le premier ministre Paul Martin la semaine dernière dans
l'Idaho, les trois partenaires de l'ALENA doivent s'engager fermement à assurer
l'application effective du mécanisme de règlement des différends de l'ALENA. Il
en va de leur intérêt. Il est de notre devoir de veiller à ce que les décisions des
groupes spéciaux soient respectées et mises en œuvre comme il se doit. Le
Canada a mis cette question à l'ordre du jour car il croit en l'intégrité du
processus de l'ALENA.
Nous avons également discuté de la réouverture de la frontière américaine au
bétail canadien, qui s'impose de toute urgence. L'industrie nord-américaine étant
fortement intégrée, la gestion du commerce du bétail entre nos pays ne devrait
reposer que sur de solides assises scientifiques.
Bien sûr, certains dossiers comme le différend sur le bois d'œuvre résineux et
l'ESB [encéphalopathie spongiforme bovine] ont fait couler beaucoup d'encre,
mais il faut souligner que plus de 95 p. 100 des échanges du Canada avec les
États-Unis sont exempts de tout différend. Nos échanges avec les États-Unis et
le Mexique continuent à former la plus extraordinaire relation commerciale de
l'histoire.
Le Canada est le premier client de 37 États américains. La valeur des
exportations américaines au Canada est comparable à celle de leurs expéditions
vers l'ensemble de l'Union européenne, un marché dix fois plus grand que le
nôtre.
Principale source d'énergie des États-Unis, le Canada est à l'origine de
88 p. 100 du gaz naturel que vous achetez à l'étranger et de la totalité de vos
importations d'électricité. Nous vous vendons plus de pétrole que l'Arabie
saoudite.
Nos économies sont également liées par les investissements. Quarante pour
cent de nos échanges se font entre des entreprises apparentées. La firme
canadienne Magna a des usines de production de pièces d'automobiles au
Mexique; Bombardier a des usines au Vermont et dans l'État de New York;
Hewlett Packard possède des installations très importantes à Toronto.
Dans l'ensemble, les investissements directs canadiens aux États-Unis
dépassent les 117 milliards de dollars et fournissent des emplois à plus de
562 000 Américains.
L'an dernier, les échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis ont
atteint 377 milliards de dollars américains, ce qui revient à dire que, chaque jour,
la valeur des biens et services qui traversent la frontière se chiffre à plus d'un
milliard de dollars.
Pour ce qui concerne le Texas seulement, la valeur de nos échanges de
marchandises l'an dernier s'est établie à 16,8 milliards de dollars américains,
ayant plus que doublé depuis l'entrée en vigueur de l'ALENA. Nous sommes
votre deuxième partenaire commercial en importance, tout de suite après le
Mexique.
C'est donc avec fierté que je peux dire ici aujourd'hui, comme nous le pouvons
tous, que l'ALENA fonctionne. Forts de cette expérience, nous pouvons dire à
tous les champions du protectionnisme dans nos pays : « Vous ne pouvez vous
soustraire à la concurrence sans causer un grave préjudice à votre propre
compétitivité et à votre niveau de vie. »
En se fondant sur l'expérience qu'ils ont connue dans le cadre de l'ALENA, le
Mexique et le Canada peuvent affirmer : « Il ne fait aucun doute que les petites
économies peuvent bénéficier de la libéralisation des échanges et des
investissements tout en renforçant leur souveraineté et leurs valeurs
nationales. »
En conclusion, le Canada continuera de travailler avec ses deux grands
partenaires, le Mexique et les États-Unis, pour améliorer l'ALENA encore
davantage. L'accord est une œuvre en devenir, et ne cessera jamais de l'être.
Par ailleurs, M. Canales, secrétaire à l'Économie du Mexique, et moi-même
continuerons d'œuvrer de concert avec l'ambassadeur Zoellick afin de mener à
bien le Cycle de Doha. Après tout, nous savons pertinemment que le commerce
et l'investissement peuvent véritablement contribuer à la prospérité nationale.
Je vous remercie.