LES ÉPOUSES DES CHEFS D'ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT DES AMÉRIQUES APPROUVENT SIX PROJETS RELATIFS À LA SANTÉ DES FEMMES ET DES ENFANTS
Le 1er octobre 1999 (15 h 30 HAE) Nº 216
LES ÉPOUSES DES CHEFS D'ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT DES AMÉRIQUES
APPROUVENT SIX PROJETS RELATIFS
À LA SANTÉ DES FEMMES ET DES ENFANTS
Les participantes à la Neuvième Conférence des épouses des chefs d'État et de gouvernement des Amériques ont clos
aujourd'hui leur sommet de deux jours en approuvant six projets qui visent à garantir la santé à long terme des femmes et
des enfants des Amériques.
« Au cours des deux derniers jours, nous en avons beaucoup appris les unes des autres sur la situation actuelle des femmes
et des enfants de notre hémisphère, a déclaré Mme Aline Chrétien, présidente de cette conférence. Les projets adoptés
aujourd'hui sont essentiels si l'on souhaite promouvoir la santé à long terme des femmes et voir grandir en toute sécurité une
nouvelle génération d'enfants en bonne santé. »
Les projets visent, entre autres, à garantir le droit de tout enfant à un certificat de naissance et à prévenir la transmission du
VIH et du sida de la mère à l'enfant. Tous ces projets insistent sur le rôle de l'éducation du public afin d'atteindre leurs
objectifs.
« Il s'avère crucial de sensibiliser davantage le public non seulement pour qu'il comprenne mieux les problèmes qui
touchent les femmes et les enfants, mais aussi parce que cela fait partie des solutions, a expliqué Mme Huguette Labelle,
modératrice de la conférence et présidente de l'Agence canadienne de développement international (ACDI). Chacun de ces
projets considère essentiel d'informer les enfants, les parents, les dispensateurs de soins et la collectivité en ce qui concerne
des programmes relatifs à la santé des femmes et au développement de l'enfant. »
La conférence annuelle a réuni 31 des femmes les plus influentes des Amériques autour de deux thèmes, soit « La santé des
femmes » et « Un bon départ : Investir dans la santé des enfants de 0 à 6 ans ». Elle a aussi attiré 103 organisations non
gouvernementales du Canada et du reste de l'hémisphère, qui ont tenu en parallèle une conférence et un salon de deux jours.
Les participantes à la Conférence seront tenues informées du déroulement des projets approuvés à l'occasion de la
prochaine Conférence des épouses des chefs d'État et de gouvernement des Amériques, qui aura lieu à Haïti en 2000. Un
document d'information présentant les six projets est annexé au présent communiqué.
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La Déclaration des épouses des chefs d'État et de gouvernement des Amériques se trouve en annexe.
Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de communiquer avec :
Denys Tessier
Bureau du Sommet de l'hémisphère
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
(613) 944-1690
Le Service des relations avec les médias
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
(613) 995-1874
Ce document se trouve également dans le site Web du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international :
http://www.dfait-maeci.gc.ca et dans le site Web du Bureau du Sommet de l'hémisphère : http://www.americascanada.org
Document d'information
PROJETS APPROUVÉS PAR LES ÉPOUSES DES CHEFS D'ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT
DES AMÉRIQUES
Le projet baptisé Enregistrement des enfants à travers les Amériques est, en fait, une campagne qui vise à faire inscrire tous
les enfants d'Amérique latine et des Antilles sur les registres d'état civil d'ici à 2005. Tous les ans, plus de 1 million
d'enfants nés en Amérique latine ou dans les Antilles n'y sont pas inscrits.
Ce projet du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) organisera, de concert avec les bureaux d'état civil, de
vastes campagnes d'information ciblées sur les enfants des minorités ethniques, des régions rurales et des groupes à faible
revenu. Il vise à fournir un certificat de naissance à tous les enfants, ce document étant nécessaire pour qu'ils puissent être
vaccinés, soignés dans des centres de santé et scolarisés.
Ce projet a pour but d'informer les populations de l'obligation d'enregistrer les naissances, de veiller à ce que
l'enregistrement soit gratuit et transparent, d'éliminer des formalités administratives dans les bureaux d'état civil afin de
faciliter l'enregistrement des naissances, et d'informer les parents du fait que non seulement leurs enfants doivent avoir un
nom et un prénom officiels, mais que c'est aussi leur droit.
Le projet intitulé Survie, croissance et développement des jeunes enfants en Amérique latine et dans les Antilles est une
initiative de l'UNICEF qui vise à promouvoir l'idée selon laquelle la meilleure façon de s'assurer que les enfants
développent pleinement leur potentiel à l'école consiste à leur apporter des soins avant leur entrée dans le système scolaire
officiel.
Cette campagne d'éducation du public visera à faire connaître les avantages à long terme de l'éducation des jeunes enfants,
autrement dit, entre la naissance et six ans, car cette éducation est essentielle pour inculquer aux enfants les compétences et
les valeurs dont ils ont besoin pour développer au mieux leur potentiel.
Ce projet, qui s'appuiera sur une collaboration avec le personnel des jardins d'enfants, les parents, les dispensateurs de soins
et la collectivité, soulignera toute l'importance de l'élaboration de politiques, de stratégies et de programmes relatifs à
l'éducation des jeunes enfants. Il s'efforcera également de faire connaître aux jeunes enfants leurs droits aux termes de la
Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant.
Le projet appelé Gestion intégrée des maladies infantiles est un projet en cours de l'Organisation panaméricaine de la santé
(OPS) qui a pour objectif de réduire les taux de mortalité élevés attribuables à des maladies qui peuvent être évitées chez les
enfants de moins de cinq ans.
Chaque année, plus de 250 000 enfants des Amériques âgés de moins de cinq ans meurent de maladies que l'on pourrait
prévenir. Ce projet vise à réduire le nombre de ces décès en éduquant les parents, les collectivités et les dispensateurs de
soins de santé au sujet de la promotion de la santé et de la nutrition, ainsi qu'en leur expliquant l'importance de la
vaccination.
Le projet DESAPER, ou projet de développement de la santé périnatale, est un programme en cours de l'OPS destiné à
améliorer la santé périnatale, maternelle et infantile dans quatre pays des Amériques.
Ce programme de grande envergure, qui a été lancé en 1989, est actuellement mené en Bolivie, au Honduras, au Nicaragua
et au Pérou. Son réseau de services comprend 85 centres de santé, 8 grands hôpitaux et 8 centres de référence régionaux. Il
dessert une population de 500 000 personnes dans une région qui couvre plus de 30 000 km2.
Cette dernière étape du projet comportera l'élaboration d'un plan d'action visant à ce que les gouvernements participants
tiennent compte, dans leurs politiques nationales en matière de santé, de l'expérience acquise dans le cadre du projet
DESAPER.
Le projet intitulé Prévention de la violence familiale par l'éducation des enfants est un projet de l'Institut interaméricain de
l'enfant, institution spécialisée de l'Organisation des États américains (OEA). Il se concentre sur la prévention de la violence
familiale par l'éducation des familles, dans les écoles et par l'intermédiaire des médias.
Ce projet a été conçu comme outil éducatif et moyen de transmettre aux enfants des valeurs et des principes de non-violence. Lorsque des enfants sont témoins ou victimes de violence familiale, leurs résultats scolaires en souffrent, et leur
développement à long terme est perturbé.
Ce projet permettra de mettre sur pied des campagnes de sensibilisation du public en coopération avec des médias locaux. Il
participera en outre à la planification, à l'élaboration et à la promotion de politiques et de lois nationales relatives aux
femmes, aux enfants et à la famille, et cherchera à faire inscrire la non-violence parmi les matières au programme des écoles
primaires et secondaires.
Le projet intitulé Prévention du sida chez les mères et les enfants est un projet du Programme commun des Nations Unies
sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) qui vise à mobiliser le soutien politique et public afin de réduire la transmission du VIH et
du sida.
Cette campagne de sensibilisation et de prévention du sida se concentrera sur la transmission de la maladie de la mère à
l'enfant. Plus de 1,7 million de personnes vivent avec le VIH ou le sida en Amérique latine et dans les Antilles; 390 000
d'entre elles sont des femmes et près de 30 000, des enfants. La transmission de la mère à l'enfant est la première source
d'infection par le VIH chez les enfants de moins de 15 ans.
Ce projet satisfera au besoin croissant de sensibilisation des populations aux notions fondamentales en ce qui concerne la
transmission du VIH et sa prévention, notamment chez les jeunes; la transmission de la mère à l'enfant; la possibilité de
donner naissance à un enfant sain grâce à une série de mesures préventives, des services de counselling et des tests
volontaires; ainsi que les questions relatives à la stigmatisation, à la peur et aux droits de la personne.
DÉCLARATION
DE LA NEUVIÈME CONFÉRENCE
DES ÉPOUSES DES CHEFS D'ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT
DES AMÉRIQUES
Ottawa, Canada1er octobre 1999
DÉCLARATION D'OTTAWA
Nous, les épouses des chefs d'État et de gouvernement des Amériques et déléguées gouvernementales, réunies à Ottawa,
Canada, du 29 septembre au 1er octobre 1999 à l'occasion de notre Neuvième Conférence, « Femmes des Amériques :
agentes de changement », réaffirmons notre volonté et détermination à contribuer au bien-être des peuples de nos pays et
souscrivons à la Déclaration qui suit :
1. Nous estimons que les Conférences des épouses des chefs d'État et de gouvernement des Amériques constituent une
occasion sans égale de favoriser les échanges d'idées, de promouvoir la coopération à l'échelle de tout l'hémisphère
occidental et d'harmoniser les efforts de nos pays respectifs dans la lutte contre la pauvreté et la réalisation du plein
exercice des droits et de l'égalité des chances pour toutes et tous.
2. À l'aube du nouveau millénaire, tous les pays de l'hémisphère doivent affronter les mêmes défis et partagent les mêmes
objectifs sociaux. Nous réaffirmons notre détermination à poursuivre ces objectifs vigoureusement et de façon intégrée,
avec la participation de tous les secteurs de la société et dans le but de les faire bénéficier des résultats.
3. Nous avons la conviction que nous devons concentrer nos efforts sur les besoins des membres de la société qui sont les
plus vulnérables et qui continuent de buter sur des obstacles qui sont le résultat de la discrimination et l'injustice.
4. Sur la base du consensus qui existe à l'échelle de la planète et de l'hémisphère au sujet des buts du développement social,
nous reconnaissons les progrès accomplis et la nécessité de les consolider. Nous réaffirmons notre volonté commune d'aller
de l'avant, en accordant la priorité aux groupes les plus démunis et aux problèmes et services sociaux qui réclament une
attention plus approfondie.
5. Nous reconnaissons la nécessité de promouvoir la participation de la société civile, tout particulièrement des femmes, en
ce qui concerne les mesures propres à accroître le développement politique, social, économique et culturel de nos pays.
6. Nous réitérons les engagements pris dans le cadre des Déclarations adoptées dans le passé par les épouses des chefs
d'État et de gouvernement des Amériques et reconnaissons leur validité actuelle.
7. Nous réaffirmons notre engagement à poursuivre nos efforts en vue de réaliser un climat d'équité et de donner aux
femmes, en particulier à celles qui vivent en milieu rural, les moyens de devenir plus autonomes. Nous reconnaissons les
progrès notables qui ont été accomplis en vue d'établir des plans régionaux et nationaux en faveur des femmes rurales, et
nous appuyons la proposition de créer un fonds de coopération destiné à mettre ces plans en application.
8. Nous continuons de consacrer nos énergies à la promotion d'une meilleure santé au moyen de mesures préventives, par la
réduction de la violence et par un accès plus équitable aux soins de santé. Nous saluons les réalisations des pays qui ont
réussi à éliminer la rougeole et d'autres maladies évitables sur leur territoire et encourageons les autres à poursuivre leurs
efforts en vue de réaliser notre objectif commun, c'est-à-dire, l'éradication totale de la rougeole à travers les Amériques
d'ici l'an 2000.
9. Nous réitérons notre appui à la promotion du bien-être des femmes et des enfants. Nous reconnaissons qu'il reste
plusieurs problèmes fondamentaux à résoudre, y compris ceux qui sont liés à la santé génésique [Le Guatemala déclare
que, d'après sa législation, l'expression « santé génésique », doit s'entendre au sens de « santé intégrale »], à la prévention
de la violence, à l'accès équitable à des soins de santé appropriés et au développement de la jeune enfance. C'est pourquoi
les thèmes de notre Conférence de cette année sont « Un bon départ : Investir dans les enfants de 0 à 6 ans » et « La santé
des femmes ».
10. Nous affirmons notre ferme intention de continuer à sensibiliser et mobiliser l'opinion publique dans nos sociétés en
faveur d'initiatives locales efficaces destinées à prévenir la propagation du VIH et du SIDA, notamment parmi les femmes,
les enfants et les jeunes adolescent(e)s.
11. Nous défendons le droit inaliénable, immuable et universellement reconnu des enfants à recevoir l'amour, la protection
et la compréhension de leurs parents et à se développer sur les plans spirituel et social, quelles que soient les circonstances
culturelles et politiques.
12. Nous nous engageons fermement à appuyer les programmes destinés à améliorer l'accessibilité et la qualité des services
de soins périnatals par des mesures de sensibilisation de la population, par la formation des prestataires de soins de santé,
par le renforcement de la participation communautaire et par des mesures propres à mobiliser l'opinion publique et à
l'impliquer davantage dans ces domaines.
13. Nous sommes conscientes que chaque enfant a droit à un nom et à une nationalité en se faisant enregistrer dès sa
naissance. C'est pourquoi nous appuyons fermement le renforcement de systèmes qui assurent l'enregistrement des enfants
obligatoires et qui soient complets, accessibles et exacts.
14. Nous appuyons tous les efforts en vue de réduire la mortalité et la morbidité attribuables à des maladies évitables et à
des déficiences nutritives chez les enfants âgés de moins de cinq ans.
15. Nous reconnaissons et affirmons la nécessité de garantir le droit des enfants à l'éducation et à des services éducatifs de
haute qualité. C'est pourquoi nous appuyons l'élaboration de programmes complets de formation professionnelle des
éducateurs de la jeune enfance et le renforcement des réseaux de coordination et d'information reliant les institutions
éducatives.
16. Nous reconnaissons la nécessité d'éduquer les enfants dans une culture axée sur la paix afin de prévenir la violence et
de leur permettre de grandir et de s'épanouir en apprenant des valeurs et des principes propres à favoriser la constitution
d'un environnement sûr et sans danger.
17. Nous reconnaissons le rôle inappréciable joué par les organisations non gouvernementales nationales et régionales et
par les organismes de coopération internationale qui appuient l'application des initiatives proposées dans la présente
Déclaration et nous leur exprimons notre gratitude.
18. Nous tenons à exprimer notre appréciation à l'épouse du Premier ministre du Canada, Madame Aline Chrétien, ainsi
qu'au peuple canadien et au Gouvernement du Canada, pour leur aimable hospitalité durant notre séjour.
19. Nous acceptons l'offre de l'épouse du Président de Haïti, Madame Géri Benoît-Preval, d'accueillir dans son pays la
Dixième Conférence des épouses des chefs d'État et de gouvernement des Amériques.
Cette Déclaration est signée dans les quatre langues d'origine, soit l'anglais, le français, l'espagnol, et le portugais, à
Ottawa, le 1er octobre 1999.