DES MINISTRES SE RÉJOUISSENT DE LA DÉCISION DU GROUPE SPÉCIAL DE L'ALENA
Le 2 décembre 1996 Nº 229
DES MINISTRES SE RÉJOUISSENT DE LA DÉCISION
DU GROUPE SPÉCIAL DE L'ALENA
Le ministre du Commerce international, M. Art Eggleton, et le ministre de
l'Agriculture et de l'Agroalimentaire, M. Ralph Goodale, se sont réjouis
aujourd'hui de la décision unanime prise par un groupe spécial international qui a
confirmé le droit du Canada d'imposer sur certains produits agricoles en
provenance des États-Unis des tarifs autorisés par l'Organisation mondiale du
commerce (OMC).
Le groupe spécial créé en vertu de l'Accord de libre-échange nord-américain
(ALENA) a jugé que les droits canadiens sont tout à fait conformes aux
dispositions de l'Accord de libre-échange nord-américain.
Les États-Unis ont contesté le droit conféré au Canada par l'ALENA de frapper de
tarifs convenus dans les accords de l'OMC les importations de produits du lait, de
la volaille, des oeufs, de la margarine et de l'orge en provenance des États-Unis.
Le Canada a soutenu que sa décision n'est nullement incompatible avec les
obligations que lui imposent l'ALENA et l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
« Le gouvernement se réjouit grandement de ce jugement décisif et unanime des cinq
membres du groupe spécial, a déclaré M. Eggleton. Ce cas souligne bien le mérite
du mécanisme du groupe spécial pour régler les différends selon leur bien-fondé. »
« La décision du groupe spécial est une bonne nouvelle pour le Canada et pour
l'ensemble de son secteur agricole, a dit M. Goodale. L'étroite collaboration
entre le gouvernement fédéral, les provinces et les groupements de l'industrie
agricole a été l'élément central du succès de l'effort du Canada. »
Comme le prescrit l'Accord sur l'OMC, le Canada a converti en équivalents
tarifaires les restrictions quantitatives à l'importation qu'il imposait
auparavant aux produits comme le lait, la volaille et les oeufs.
Dans la décision rendue, le groupe spécial confirme que des dispositions de
l'Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis autorisent le Canada à
imposer des restrictions quantitatives à l'importation de certains produits
américains. Il a aussi conclu que le Canada était obligé, aux termes de l'Accord
sur l'OMC, de mettre fin aux restrictions quantitatives visant les importations et
qu'il avait le droit de les transformer en équivalents tarifaires en vertu de
l'Accord sur l'OMC et de l'ALENA.
Les États-Unis ont enclenché le mécanisme du groupe spécial en en demandant
officiellement la création le 17 juillet 1995.
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Document d'information
La position du Canada
Comme le prescrit l'Accord sur l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui est
entré en vigueur le 1er janvier 1995, le Canada a converti en équivalents
tarifaires toutes les restrictions quantitatives grevant les produits agricoles
importés, même ceux des secteurs laitiers et avicoles dont l'offre est
réglementée. Ce processus, appelé tarification, négocié à l'échelle multilatérale,
a aussi été adopté par les États-Unis et appliqué à leurs importations de produits
canadiens comme le sucre, les produits renfermant du sucre, les produits laitiers
et le beurre d'arachide.
La tarification, comme le Canada la pratique, n'a pas limité l'accès des produits
américains au marché canadien. Les équivalents tarifaires ne touchent que les
importations qui dépassent des volumes fixés. Dans le cas des produits assujettis
à la tarification par le Canada, ce volume est égal ou supérieur aux contingents
antérieurs.
L'histoire des négociations entre le Canada et les États-Unis est claire et se
traduit dans les dispositions des accords. L'Accord de libre-échange entre le
Canada et les États-Unis (ALE) comporte une entente qui élargit l'accès des
produits américains aux marchés de certains produits assujettis à la gestion de
l'offre au Canada tout en laissant à ce dernier le droit d'appliquer des mesures à
la frontière visant à étayer la gestion de l'offre. Cette entente a été incorporée
à l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) sans aucune autre modification
de l'accès au marché. Par la suite, les deux parties sont convenues à l'OMC de
convertir les contingents d'importations agricoles en équivalents tarifaires qui
s'appliqueraient aux exportations de chacune d'elles.
L'Organisation mondiale du commerce et la tarification
L'Accord de l'Organisation mondiale du commerce sur l'agriculture, qui est entré
en vigueur le 1er janvier 1995, porte que tous les membres, le Canada et les États-Unis compris, doivent convertir en tarifs leurs restrictions quantitatives non
tarifaires à l'importation, comme le contingentement et les exigences
discrétionnaires concernant les licences. Ce processus, appelé « tarification »,
devait avoir un effet équivalent aux restrictions qui ont été remplacées.
Respectant ses engagements devant l'OMC, le Canada a transformé en tarifs les
contingents qu'il appliquait aux importations de produits du lait, de la volaille
et des oeufs dont l'offre est réglementée. De plus, le Canada a transformé en
équivalents tarifaires les licences exigées pour l'importation de l'orge et de ses
produits de même que l'interdiction qui frappe l'importation de la margarine. Il
était évident que ces équivalents tarifaires couvriraient toutes les importations
de ces produits, y compris ceux des États-Unis.
De leur côté, les États-Unis ont transformé en équivalents tarifaires leurs
restrictions visant les produits laitiers, le sucre et les produits renfermant du
sucre, les arachides, le beurre et la pâte d'arachide, et le coton. Ils ont
appliqué les équivalents tarifaires fixés pour ces produits aux importations du
Canada.
Pour chaque produit assujetti à la tarification, les membres de l'OMC devaient
autoriser l'accès, à des taux de droits plus faibles, de tous les volumes
d'importation ne dépassant pas des valeurs fixées. Seules les quantités excédant
ces valeurs seraient grevées de droits supérieurs. Ces volumes inférieurs
constituent l'accès contingenté, alors que les quantités excédentaires forment
l'accès hors contingent. Ce régime d'importation est celui du contingent tarifaire
(CT).
Aux termes de l'Accord de l'OMC sur l'agriculture, les membres diminueront les
droits sur les produits agricoles de 36 p. 100 en six ans, tout en procédant à une
réduction minimale de 15 p. 100 pour chaque poste tarifaire. Les produits
agricoles américains importés au Canada en quantités ne dépassant pas le
contingent tarifaire sont grevés de faibles droits allant de 0 à 6 p. 100, droits
qui seront éliminés d'ici à 1998, conformément à l'ALE et à l'ALENA.
Les équivalents tarifaires frappant les produits hors contingent tarifaire
varient de 25 à 350 p. 100, et s'appliquent aux produits de toute provenance, les
États-Unis compris.
Le régime de gestion de l'offre
Le régime de gestion de l'offre appliqué par le Canada réglemente la production
nationale de produits laitiers, de poulet, de dindon, d'oeufs et d'oeufs
d'incubation de poulet de chair en l'harmonisant avec la demande intérieure.
L'efficacité du régime est tributaire des contrôles des importations.
Le régime est avantageux pour les secteurs couverts en ce qu'il tient d'abord
compte des besoins du marché intérieur, empêche les excédents en équilibrant les
productions avec les demandes du marché intérieur anticipées, assure des gains de
productivité progressifs, une spécialisation grandissante de la production et de
la transformation et une stabilité relative des recettes à la production. Le
régime assure aussi au consommateur un approvisionnement stable et garanti en
produits de qualité.
Les secteurs dont l'offre est réglementée représentent les principaux segments de
l'économie rurale du Canada, générant environ 25 p. 100 (6,4 milliards de dollars)
du total des recettes agricoles en espèces. En 1995, le nombre de producteurs
assujettis à la gestion de l'offre se lisait comme suit : poulet : 2 797; dindon :
568; oeufs : 1 387; oeufs d'incubation du poulet de chair : 319. Environ
24 700 fermes laitières ont déclaré des ventes en 1995-1996.
Les échanges de produits du lait, de la volaille et des oeufs entre le Canada et
les États-Unis
Les échanges de produits du lait, de la volaille et des oeufs entre le Canada et
les États-Unis ont atteint une valeur marchande de 444,6 millions de dollars en
1995. Les États-Unis dégageaient un excédent commercial de 265,2 millions de
dollars dans le commerce bilatéral de ces produits, et les exportations des États-Unis représentaient 80 p. 100 de la valeur des échanges bilatéraux.
En 1995, les États-Unis ont exporté vers le Canada des produits laitiers d'une
valeur de 56 millions de dollars, soit une hausse de 141 p. 100 par rapport aux
exportations correspondantes en 1988.
En 1995, les États-Unis ont exporté vers le Canada des produits avicoles et des
ovoproduits d'une valeur de 298,5 millions, marquant une progression de 120 p. 100
par rapport à 1988.
Le Canada, de son côté, a exporté vers les États-Unis, en 1995, 38 millions de
dollars de produits laitiers et 51 millions de produits avicoles et d'ovoproduits,
soit respectivement 57 et 63 p. 100 de plus qu'en 1988.