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Le Canada dans le monde : Politique internationale du Canada
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Entrevue vidéo
Roel von Meijenfeldt

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Roel von Meijenfeldt explique les origines de l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite, et examine la démocratie en tant que processus politique et les moyens nécessaires à sa promotion et à son instauration.


Roel von Meijenfeldt est directeur exécutif du nouvel Institut pour la démocratie multipartite (IDM) à La Haye, aux Pays-Bas. En 1988, dans le cadre de ses fonctions de secrétaire général du Comité permanent des ONG à Bruxelles, il gèrait un des programmes de l’UE à l’appui de l’éradication de l’apartheid et de la transition vers la démocratie en Afrique du Sud et en Nam i bie. En mars 1996, il est nommé directeur de programme à l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale à Stockholm. Il participe alors à l’élaboration d’un cadre novateur pour le développement démocratique dans le but d’orienter l’aide internationale et de faire avancer la démocratie, ainsi qu’à la production d’évaluations nationales pour plusieurs pays dans le monde. 
  
 

Filmé le 10 janvier 2007

 Une approche canadienne pour promouvoir la démocratie


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Note: Les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.


1 de 2 - La démocratie en tant que processus politique
- Durée : 3:43

(Voir ci-bas pour plus de vidéo)

 


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Transcription:

 

Je m’appelle Roel von Meijenfeldt. Je suis le directeur exécutif de l’Institut néerlandais pour la démocratie multipartite. Cette institution regroupe les sept partis politiques des Pays-Bas qui ont uni leurs forces pour appuyer les partis politiques, la démocratie et l’instauration de systèmes démocratiques multiformes dans les jeunes démocraties. L’idée d’une telle institution est issue de notre appui à la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. Dès l’avènement de la démocratie dans ce pays et dès les premières élections générales de1994, les partis politiques néerlandais précités et les partis politiques sud-africains ont discuté entre eux de la nécessité de prolonger l’appui à la nouvelle démocratie, d’aider les partis politiques à y prendre pied et de poursuivre ainsi la solidarité.

 

C’est ce que nous avons fait, avec grand succès, pendant toutes les années 1990. Nous en avons discuté avec les partis politiques, et je me rappelle que c’est Nelson Mandela qui a dit : « Tout cela est très bien. Nous apprécions votre aide, mais il y a beaucoup de pays plus pauvres que l’Afrique du Sud qui ont davantage besoin de cette aide que nous. » Cette remarque a été le coup d’envoi pour la création de l’Institut. Pour aider des partis politiques dans plusieurs pays, nous devions nous doter d’une organisation plus structurée. Notre aide s’étend maintenant à 52 partis politiques dans 15 pays sur quatre continents. La demande pour notre aide augmente de jour en jour et provient également de régions telles que l’Afghanistan et les pays du Moyen-Orient. Il semble donc que les retombées de notre action soient très importantes.

 

L’instauration de la démocratie est un processus politique qui doit aussi être axé sur la société politique. Il ne suffit pas d’organiser des élections ou de fournir des fonds à la société civile pour promouvoir la démocratie. Il faut aussi veiller à ce que les systèmes politiques soient dotés de freins et de contrepoids sous forme de parlements efficaces. Cela dit, la démocratie a aussi besoin de partis politiques. Ils en sont les piliers, car ce sont eux qui élisent les chefs, qui mettent en place les programmes électoraux, qui traduisent en politiques concrètes les demandes et les préoccupations de la société. C’est d’ailleurs pourquoi il faut des partis politiques stables. Or, comme vous le savez sans doute, les partis politiques ne fonctionnent généralement pas très bien. Les gens leur font peu confiance. Vous vous devez donc, si vous les critiquez, de travailler avec eux afin qu’ils s’améliorent. C’est exactement ce que fait l’Institut pour la démocratie multipartite.

 

Si notre travail est reconnu et remarqué, c’est que la démocratie, comme vous le savez aussi probablement, ne peut être exportée. C’est pourquoi il est très important d’inviter les partis politiques et les politiciens des jeunes démocraties à se réunir, à cesser leurs disputes et à commencer à dégager des points communs et les défis auxquels tous doivent faire face. Il est aussi important de mettre sur pied conjointement des programmes qui pourront être appuyés par des partenaires extérieurs, comme le Canada ou les partis politiques des Pays Bas. Il y a encore de la place. La demande est forte et, vu l’excellente réputation du Canada, je me réjouirais de la participation de la société politique canadienne.

 


2 de 2 - Promotion de la démocratie
- Durée : 3:03

 


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Transcription:

 

L’important est de ne pas essayer d’exporter nos idéologies et nos systèmes, mais de servir de modérateur et de partager nos expériences lorsqu’on nous le demande. Nous devons faire volte-face et accorder notre confiance aux élites politiques des pays en processus de démocratisation. Ce sont elles qui doivent prendre les rênes des processus de réforme afin d’assurer la stabilité, d’attirer les investissements et d’aider à concrétiser les Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à la pauvreté. Tous ces buts ne peuvent être atteints que si la démocratie est solidement instaurée dans ces pays.

 

Je ne crois pas que les gouvernements devraient s’impliquer. Pour promouvoir le développement des partis politiques, je crois qu’il est logique de s’adresser à des pairs ou à des gens dans la même situation : ils ont de l’expérience. Le fait que des gouvernements apportent  leur soutien aux partis politiques pourrait être perçu comme de l’ingérence. Il est donc vraiment préférable de laisser ce rôle aux partis politiques. N’agissez pas non plus à titre individuel, car les partis politiques – le mien y compris – ont tendance à rechercher leurs propres intérêts. Il est très important d’agir conjointement pour signifier que notre objectif n’est pas de montrer aux autres comment implanter leur démocratie, mais uniquement de partager notre expérience. L’approche conjointe agit aussi comme un frein, nous empêchant de pousser les autres à prendre des décisions qui ne leur conviennent pas véritablement. Il est très important que nos partenaires mettent en place leurs propres institutions et leurs propres pratiques et qu’ils soient encouragés à le faire.

 

En coopération internationale, on a parfois tendance à tout ramener à des questions techniques. Mais en bout de ligne, il s’agit de choisir la direction à prendre ainsi que la façon d’organiser les processus décisionnels politiques, la participation des politiciens et, plus particulièrement, la responsabilité du gouvernement envers le peuple. Je crois que ceci est l’assise de toute société politique et que nous ne devrions avoir aucune crainte. Ma motivation est la conviction que la démocratie est une valeur universelle et qu’elle est à la base de la prospérité et de la paix, au Canada comme aux Pays-Bas ou dans l’Union européenne. La démocratie est pour nous une valeur commune, mais la façon que nous organisons nos processus politiques est différente dans chaque pays. Et c’est là l’intérêt. Il n’y a pas de modèle unique pour la démocratie : chaque pays doit créer ses propres structures. C’est l’approche que nous privilégions, car nous croyons que la démocratie pourra ainsi devenir viable pour d’autres pays.

 

(Les vidéolecteurs sont disponibles ici : QuickTime l Windows Media)