Sautez tous les menus (clé d'accès : 2) Sautez le premier menu (clé d'accès : 1)
Affaires étrangères et Commerce international Canada
Affaires étrangères et Commerce international Canada
English
Accueil
Contactez-nous
Aide
Recherche
canada.gc.ca
Canada International

Affaires étrangères et Commerce international Canada

Services aux voyageurs canadiens

Services aux entreprises

Le Canada dans le monde

À propos du Ministère

COMMUNIQUÉS


2007  - 2006  - 2005  - 2004  - 2003  - 2002  - 2001  - 2000  - 1999  - 1998  - 1997  - 1996

<html> <head> <meta name="Generator" content="Corel WordPerfect 8"> <title>LE CANADA AU CONSEIL DE S&Eacute;CURIT&Eacute; DES NATIONS UNIES :RAPPORT DE LA PREMI&Egrave;RE ANN&Eacute;E</title> </head> <body text="#000000" link="#0000ff" vlink="#551a8b" alink="#ff0000" bgcolor="#c0c0c0"> <p><font face="Arial" size="+1"></font><font face="Arial" size="+1"><strong>Le 27 janvier 2000 <em>(12 h HNE)</em> N<sup>o</sup> 13</strong></font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial" size="+1"><strong>LE CANADA AU CONSEIL DE S&Eacute;CURIT&Eacute; DES NATIONS UNIES&nbsp;:</strong></font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial" size="+1"><strong>RAPPORT DE LA PREMI&Egrave;RE ANN&Eacute;E</strong></font></p> <p><font face="Arial">Le ministre des Affaires &eacute;trang&egrave;res, M. Lloyd Axworthy, a publi&eacute; aujourd'hui un rapport passant en revue le r&ocirc;le et les r&eacute;alisations du Canada au cours de sa premi&egrave;re ann&eacute;e en tant que membre du Conseil de s&eacute;curit&eacute; des Nations Unies. Le rapport donne &eacute;galement un aper&ccedil;u des priorit&eacute;s du Canada pour la deuxi&egrave;me ann&eacute;e de son mandat. Le Canada a travaill&eacute; &agrave; la d&eacute;finition du concept de la s&eacute;curit&eacute; humaine et &agrave; la r&eacute;&eacute;valuation de l'efficacit&eacute; et du leadership du Conseil de s&eacute;curit&eacute;, et a oeuvr&eacute; &agrave; rendre le Conseil de s&eacute;curit&eacute; plus ouvert, plus transparent et plus souple, reprenant ainsi les principaux objectifs qu'il avait pr&eacute;sent&eacute;s avec sa candidature pour occuper un si&egrave;ge au Conseil. </font></p> <p><font face="Arial">«&nbsp;Le Canada est un membre tr&egrave;s actif du Conseil de s&eacute;curit&eacute;. Nous continuons d'exercer des pressions pour que ce dernier &eacute;largisse son concept de la s&eacute;curit&eacute; afin d'y inclure la pr&eacute;vention des conflits, la consolidation de la paix, le respect des droits de la personne et les questions humanitaires, a d&eacute;clar&eacute; M.&nbsp;Axworthy. Nous poursuivrons nos efforts au cours de la seconde partie de notre mandat pour soutenir le rythme que nous avons su lui insuffler au cours de la derni&egrave;re ann&eacute;e.&nbsp;»</font></p> <p><font face="Arial">Au nombre des r&eacute;alisations qui refl&egrave;tent les objectifs du Canada au Conseil de s&eacute;curit&eacute;, mentionnons : </font></p> <p><font face="Arial">• le lancement d'une importante initiative en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute; humaine sur la protection des civils touch&eacute;s par les conflits arm&eacute;s pendant la pr&eacute;sidence canadienne du Conseil de s&eacute;curit&eacute; en f&eacute;vrier 1999.</font></p> <p><font face="Arial">• la pr&eacute;sidence d'un groupe de travail du Conseil de s&eacute;curit&eacute; ayant le mandat de d&eacute;terminer d&eacute;finitivement les recommandations principales du rapport pr&eacute;liminaire au Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral sur la protection des civils touch&eacute;s par les conflits arm&eacute;s.</font></p> <p><font face="Arial">• la proposition d'une initiative qui a permis de d&eacute;bloquer l'impasse du Conseil de s&eacute;curit&eacute; sur l'Iraq et qui a pr&eacute;par&eacute; le terrain &agrave; l'adoption, en d&eacute;cembre 1999, d'une nouvelle r&eacute;solution concernant ce pays.</font></p> <p><font face="Arial">• la pr&eacute;sidence active du comit&eacute; du Conseil de s&eacute;curit&eacute; charg&eacute; d'appliquer des sanctions contre le mouvement rebelle de l'UNITA en Angola.</font></p> <p><font face="Arial">• l'obtention, en d&eacute;cembre 1999, que le Conseil de s&eacute;curit&eacute; souscrive &agrave; un certain nombre de propositions du Canada visant &agrave; rendre ses travaux plus transparents et &agrave; y faire participer plus de pays, y compris la tenue d'un plus grand nombre de s&eacute;ances libres qui favoriseront l'interaction avec les non-membres et d'autres int&eacute;ress&eacute;s pouvant apporter une contribution aux d&eacute;lib&eacute;rations.</font></p> <p><font face="Arial">«&nbsp;Le concept de s&eacute;curit&eacute; humaine constituera l'axe central pour le reste du mandat du Canada au Conseil de s&eacute;curit&eacute; des Nations Unies, a ajout&eacute; M.&nbsp;Axworthy. Le plan d'action pour cette ann&eacute;e comprend&nbsp;: consolider l'initiative de protection des civils et &eacute;largir la participation &agrave; cette initiative aux membres qui ne si&egrave;gent pas au Conseil, promouvoir l'imposition, par le Conseil, de sanctions plus humaines et plus efficaces, faire progresser le d&eacute;bat sur l'intervention humanitaire et continuer &agrave; mettre l'accent sur la transparence par le biais de l'&eacute;largissement du d&eacute;bat sur les m&eacute;thodes de travail du Conseil de s&eacute;curit&eacute; &agrave; tous les &Eacute;tats membres des Nations Unies.&nbsp;»</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial">- 30 -</font></p> <p><font face="Arial">Un document d'information figure en annexe.</font></p> <p><font face="Arial">Pour de plus amples renseignements, les repr&eacute;sentants des m&eacute;dias sont pri&eacute;s de communiquer avec&nbsp;:</font></p> <p><font face="Arial"></font><font face="Arial">Debora Brown</font></p> <p><font face="Arial">Cabinet du ministre des Affaires &eacute;trang&egrave;res</font></p> <p><font face="Arial">(613) 995-1851</font></p> <p><font face="Arial">Le Service des relations avec les m&eacute;dias</font></p> <p><font face="Arial">Minist&egrave;re des Affaires &eacute;trang&egrave;res et du Commerce international</font></p> <p><font face="Arial">(613) 995-1874</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">Document d'information</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">LE CANADA AU CONSEIL DE S&Eacute;CURIT&Eacute;</font><font face="Arial"></font></p> <p><font face="Arial">« La souverainet&eacute; de l'&Eacute;tat demeure un principe fondamental et un des principaux piliers de la paix et de la s&eacute;curit&eacute;. Cependant, elle n'a rien d'absolu et ne peut servir &agrave; occulter les violations les plus graves des droits de la personne et des libert&eacute;s fondamentales. »</font></p> <p><font face="Arial"><em>(Lloyd Axworthy, ministre des Affaires &eacute;trang&egrave;res, Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale des Nations Unies, 23 septembre 1999)</em></font></p> <p><font face="Arial"><strong>Introduction</strong></font></p> <p><font face="Arial">Ces derni&egrave;res ann&eacute;es, nous avons assist&eacute; &agrave; la reconnaissance croissante de la valeur de la s&eacute;curit&eacute; humaine. La s&eacute;curit&eacute;, autrefois le domaine sacr&eacute; de l'&Eacute;tat, acquiert aujourd'hui une dimension plus large et englobe les personnes, les peuples et leurs pr&eacute;occupations. On admet de plus en plus que la s&eacute;curit&eacute; humaine et la souverainet&eacute; nationale sont les deux faces d'une m&ecirc;me m&eacute;daille. Elles se renforcent mutuellement et sont compl&eacute;mentaires.</font></p> <p><font face="Arial">L'ann&eacute;e derni&egrave;re a vu la multiplication des actions engag&eacute;es au nom de la s&eacute;curit&eacute; humaine de par le monde. Au Kosovo, les pays de l'OTAN ont d&eacute;clench&eacute; une action militaire sans pr&eacute;c&eacute;dent pour mettre un terme aux violations &agrave; grande &eacute;chelle des droits de la personne et aux crimes de guerre commis dans le cadre d'une campagne orchestr&eacute;e de nettoyage ethnique dirig&eacute;e contre des civils innocents par leur propre gouvernement. Au Timor-Oriental, une force internationale a &eacute;t&eacute; d&eacute;p&ecirc;ch&eacute;e pour contrer des hors-la-loi qui attaquaient des civils sans d&eacute;fense afin d'annuler les r&eacute;sultats d'une &eacute;lection libre et juste.</font></p> <p><font face="Arial">De nouvelles voix se font entendre pour exiger l'application du droit humanitaire international, le respect des droits de la personne et des r&eacute;fugi&eacute;s. La valeur des multiples efforts d&eacute;ploy&eacute;s par le Canada ces derni&egrave;res ann&eacute;es pour mettre la s&eacute;curit&eacute; humaine sur un pied d'&eacute;galit&eacute; avec la souverainet&eacute; nationale est largement reconnue. </font></p> <p><font face="Arial">La t&acirc;che ne fut pas mince. Le Canada a travaill&eacute; sans rel&acirc;che dans plusieurs tribunes pour aboutir &agrave; ces r&eacute;sultats. L'ann&eacute;e derni&egrave;re, le G-8, l'OTAN, l'ANASE et, bien s&ucirc;r, l'ONU ont tous constitu&eacute; des forums d&eacute;cisifs pour promouvoir ce programme. Durant sa premi&egrave;re ann&eacute;e au Conseil de s&eacute;curit&eacute;, le Canada a saisi toutes les occasions de r&eacute;p&eacute;ter, pour citer le ministre Axworthy, que «&nbsp;les menaces &agrave; la s&eacute;curit&eacute; humaine -- les risques auxquels les personnes, les collectivit&eacute;s et les peuples font face quotidiennement -- d&eacute;passent les risques pos&eacute;s &agrave; la s&eacute;curit&eacute; par les conflits transnationaux.&nbsp;» Le document suivant retrace quelques-unes des grandes initiatives lanc&eacute;es par le Canada au sein du Conseil et aborde les questions et les &eacute;v&eacute;nements les plus pressants qui ont monopolis&eacute; le temps et l'&eacute;nergie du Conseil durant l'ann&eacute;e &eacute;coul&eacute;e.</font></p> <p><font face="Arial"><strong>LE CANADA AU CONSEIL DE S&Eacute;CURIT&Eacute; : RAPPORT SUR LA PREMI&Egrave;RE ANN&Eacute;E</strong></font></p> <p><font face="Arial"><strong>I. Le programme du Canada</strong></font></p> <p><font face="Arial"><strong><em></em></strong></font><font face="Arial"><strong><em>La s&eacute;curit&eacute; humaine</em></strong></font><font face="Arial"></font></p> <p><font face="Arial">Le Canada est entr&eacute; au Conseil de s&eacute;curit&eacute; avec la conviction que les principes humanitaires et les droits de la personne devaient peser plus lourdement dans le choix du moment d'agir. Des violations flagrantes des droits de la personne sont souvent les signes avant-coureurs de menaces graves pour la paix internationale. Les interpr&eacute;tations de la Charte des Nations Unies doivent tenir davantage compte de la nature changeante des conflits et des nouveaux d&eacute;fis que cela pose, non seulement pour la paix et la s&eacute;curit&eacute; internationales, mais &eacute;galement pour les valeurs fondamentales. Les conflits sont de plus en plus nationaux et leurs victimes sont principalement des civils, tr&egrave;s souvent des cibles d&eacute;lib&eacute;r&eacute;es, et non collat&eacute;rales. En l'absence d'un amendement de la Charte dont l'adoption semble pratiquement impossible compte tenu du droit de veto, les principes de la souverainet&eacute; nationale et de la s&eacute;curit&eacute; humaine doivent &ecirc;tre rapproch&eacute;s dans la pratique. Cela n&eacute;cessite une d&eacute;cision politique, et non juridique ou constitutionnelle, du Conseil sur la mani&egrave;re d'y r&eacute;pondre. </font></p> <p><font face="Arial">Le si&egrave;ge du Canada au Conseil de s&eacute;curit&eacute; constitue un moyen puissant de faire avancer ce programme. Toutefois, ce n'est pas le seul moyen &agrave; notre disposition pour promouvoir nos objectifs, ni m&ecirc;me toujours le meilleur, compte tenu des r&eacute;alit&eacute;s politiques actuelles. Cela dit, l'utilisation judicieuse de cette pr&eacute;sence au sein du Conseil nous a permis de faire beaucoup sur le plan de la s&eacute;curit&eacute; humaine en 1999. </font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>La protection des civils dans les conflits arm&eacute;s</em></strong></font><font face="Arial"><em></em></font></p> <p><font face="Arial">Le rapport du Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral sur la protection des civils dans les conflits arm&eacute;s figure en haut de la liste de nos priorit&eacute;s. Pendant notre pr&eacute;sidence du Conseil, en f&eacute;vrier 1999 et &agrave; l'occasion d'une d&eacute;claration du pr&eacute;sident prononc&eacute;e par le ministre Axworthy, nous avons demand&eacute; au Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral de r&eacute;diger un rapport sur les effets d&eacute;vastateurs des conflits arm&eacute;s sur les civils et de dresser une liste de recommandations propres &agrave; mieux assurer leur protection. Le ministre a indiqu&eacute; que les civils n'&eacute;taient plus des victimes innocentes de la guerre, mais souvent des cibles. Il a &eacute;voqu&eacute; les d&eacute;fis que cette terrible r&eacute;alit&eacute; impose &agrave; la communaut&eacute; internationale et a demand&eacute; au Conseil de mieux s'y pr&eacute;parer et aux Nations Unies dans leur ensemble d'y faire face.</font></p> <p><font face="Arial">Ces initiatives ont conduit au rapport du Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral sur la protection des civils dans les conflits arm&eacute;s qui, avec ses 40&nbsp;recommandations, a &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent&eacute; au Conseil en septembre 1999. Le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral a d&eacute;peint un tableau sombre et pr&eacute;occupant. Il a montr&eacute; comment les conflits d&eacute;truisent des vies personnelles, des familles et des soci&eacute;t&eacute;s enti&egrave;res, contraignant souvent des personnes « &agrave; quitter leur foyer, &agrave; rejoindre des fronti&egrave;res ouvertes au compte-goutte, &agrave; se cacher, &agrave; se s&eacute;parer de leur famille, &agrave; servir de bouclier humain, &agrave; &ecirc;tre d&eacute;poss&eacute;d&eacute;es de leur identit&eacute; et massacr&eacute;es sans piti&eacute; ». Ses recommandations portent sur des mesures importantes que le Conseil et la communaut&eacute; internationale doivent prendre pour renforcer la protection juridique et physique des civils. Les principales recommandations visent &agrave; : renforcer la capacit&eacute; des Nations Unies &agrave; r&eacute;agir rapidement lorsqu'une crise &eacute;clate, ce qui implique le d&eacute;ploiement sans d&eacute;lai d'unit&eacute;s et de quartiers g&eacute;n&eacute;raux de mission; imposer des embargos sur les armes; recourir plus syst&eacute;matiquement &agrave; des sanctions cibl&eacute;es &agrave; l'encontre des bellig&eacute;rants; affirmer le droit des civils d'acc&eacute;der sans entrave &agrave; l'aide humanitaire; autoriser les missions &agrave; interdire les m&eacute;dias qui s&egrave;ment la haine; et, en cas de violations continues et caract&eacute;ris&eacute;es, envisager d'adoption de mesures coercitives.</font></p> <p><font face="Arial">Pour que l'&eacute;lan cr&eacute;&eacute; par le rapport ne retombe pas, le Canada pr&eacute;side aujourd'hui un groupe de travail informel du Conseil de s&eacute;curit&eacute; destin&eacute; &agrave; r&eacute;affirmer ses principales recommandations une fois de retour &agrave; la pr&eacute;sidence en avril. Le Canada mettra &eacute;galement en place un groupe des « amis des civils dans les conflits arm&eacute;s » qui inclura des gouvernements partageant une optique commune, des d&eacute;partements des Nations Unies et d'autres organes du syst&egrave;me onusien, ainsi que des membres de la soci&eacute;t&eacute; civile et de la communaut&eacute; des ONG. Le Canada s'efforcera de garantir la mise en oeuvre horizontale des recommandations dans les situations concr&egrave;tes, par exemple les d&eacute;cisions sur les mandats de maintien de la paix (ex. Sierra Leone) et les r&eacute;gimes de sanctions. </font></p> <p><font face="Arial">Nous travaillons &eacute;galement avec l'Acad&eacute;mie mondiale pour la paix &agrave; la r&eacute;daction d'un rapport d'&eacute;valuation politique et humanitaire sur les sanctions. Les sanctions sont un outil essentiel cit&eacute; dans le rapport du Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral pour prot&eacute;ger les civils dans les conflits arm&eacute;s. Cette &eacute;valuation proposera des options concr&egrave;tes pour rendre les sanctions plus humaines et plus efficaces. Ce rapport et ses recommandations seront disponibles en mars et pr&eacute;sent&eacute;s au Conseil lors de la pr&eacute;sidence du Canada en avril. Le Canada donnera suite &agrave; ce rapport au sein du Comit&eacute; de maintien de la paix de l'Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale des Nations Unies.</font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>Des sanctions plus efficaces et plus humaines</em></strong></font><font face="Arial"></font></p> <p><font face="Arial">Dans la lign&eacute;e du rapport r&eacute;dig&eacute; avec l'Acad&eacute;mie mondiale pour la paix, le Canada pense qu'il faut revoir la strat&eacute;gie actuelle de sanctions. Si elles ne sont pas appliqu&eacute;es judicieusement, elles p&eacute;nalisent souvent les civils. Des sanctions globales se traduisent souvent par des co&ucirc;ts humanitaires &eacute;lev&eacute;s, l'&eacute;croulement des flux commerciaux, l'&eacute;mergence d'un march&eacute; noir et la n&eacute;cessit&eacute; d'une aide humanitaire suppl&eacute;mentaire. Elles peuvent &eacute;galement avoir une incidence n&eacute;gative sur les infrastructures sociales et d&eacute;boucher sur un degr&eacute; accru de d&eacute;pendance et de sympathie, &agrave; la fois nationale et internationale, pour le r&eacute;gime. </font></p> <p><font face="Arial">Le Conseil a parfois recouru aux sanctions comme alternative &agrave; la force pour laquelle la volont&eacute; faisait d&eacute;faut; toutefois, les r&eacute;sultats ont &eacute;t&eacute; mitig&eacute;s. Leurs effets aveugles et les risques de p&eacute;naliser des civils innocents plaident en faveur de sanctions plus «&nbsp;intelligentes&nbsp;» et mieux cibl&eacute;es, alli&eacute;es &agrave; de meilleures possibilit&eacute;s d'application. Il peut s'agir de geler les actifs des membres du r&eacute;gime et de ceux qui les soutiennent; suspendre les cr&eacute;dits et les subventions au gouvernement; refuser ou limiter l'acc&egrave;s aux march&eacute;s financiers &eacute;trangers; imposer l'embargo sur les produits de luxe; interdire les vols a&eacute;riens; imposer un isolement sur le plan diplomatique et refuser le droit de voyager aux membres du r&eacute;gime et &agrave; leurs familles.</font></p> <p><font face="Arial">En tant que pr&eacute;sident du Comit&eacute; des sanctions concernant l'Angola, le Canada a &eacute;tudi&eacute; les moyens de renforcer les sanctions &agrave; l'encontre de l'UNITA, notamment en freinant le commerce illicite d'armes et de diamants, et a constitu&eacute; un groupe d'experts charg&eacute; de soumettre &agrave; l'attention du Conseil des mesures pratiques suppl&eacute;mentaires; leur acceptation sera un test de la volont&eacute; du Conseil de rendre les sanctions efficaces en Afrique. La combinaison de ces initiatives fait du Canada un chef de file de la r&eacute;forme des sanctions et donne une orientation au reste de son mandat au sein du Conseil. </font></p> <p><font face="Arial"><strong><em></em></strong></font><font face="Arial"><strong><em>Une plus grande transparence</em></strong></font><font face="Arial"><em></em></font></p> <p><font face="Arial">Le Canada estime que dans des dossiers tels que celui des sanctions, le Conseil de s&eacute;curit&eacute; doit faire preuve de plus de transparence. Les d&eacute;lib&eacute;rations et la prise de d&eacute;cisions restent domin&eacute;es par des « consultations informelles » priv&eacute;es limit&eacute;es aux membres du Conseil. En d&eacute;pit d'une r&eacute;sistance parfois forte du P5 (les cinq membres permanents, &agrave; savoir la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les &Eacute;tats-Unis), notre proposition d'ouvrir les consultations informelles aux pays non-membres du Conseil lorsque cela pourrait avoir une incidence positive sur la pr&eacute;vention et la r&eacute;solution des conflits avance &agrave; grands pas. Ainsi, en d&eacute;cembre, le Conseil a accept&eacute; plusieurs propositions canadiennes en faveur de la transparence, notamment l'utilisation plus fr&eacute;quente de formats de r&eacute;unions accueillant davantage d'acteurs. Nous avons r&eacute;solument soutenu le recours plus syst&eacute;matique &agrave; des discussions th&eacute;matiques et au «&nbsp;d&eacute;bat d'orientation&nbsp;», une r&eacute;union du Conseil ouverte aux non-membres qui permet l'expression des diff&eacute;rents avis sur une question avant que le Conseil ne prenne une d&eacute;cision. Lorsque le Canada est arriv&eacute; au Conseil, les d&eacute;bats ouverts &eacute;taient rares, et aujourd'hui nous oeuvrons avec des membres partageant la m&ecirc;me vision &agrave; promouvoir une nouvelle ouverture. </font></p> <p><font face="Arial">Nous avons attir&eacute; l'attention du Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral et du P5 sur notre opposition &agrave; la pratique de r&eacute;unions priv&eacute;es limit&eacute;es au P5 sur des questions qui n&eacute;cessitent des d&eacute;cisions du Conseil tout entier ou qui le concernent. Pour contrer davantage la culture du secret, le Canada organise r&eacute;guli&egrave;rement des r&eacute;unions d'information pour les pays non-membres du Conseil, auxquelles participent des partenaires traditionnels et nouveaux. Nous continuons en outre de publier une foule d'informations sur les activit&eacute;s du Conseil dans notre site Web, &agrave; <a href="https://bac-lac.wayback.archive-it.org/web/20070221030547/http://www.dfait-maeci.gc.ca/ONU2000UN">http://www.dfait-maeci.gc.ca/ONU2000UN/</a>.</font></p> <p><font face="Arial">Sur un plan plus g&eacute;n&eacute;ral, le Canada milite en faveur de la transparence dans le syst&egrave;me onusien dans son ensemble par le biais de la diplomatie ouverte. La diplomatie ouverte a eu des incidences tr&egrave;s positives sur les th&egrave;mes et les &eacute;v&eacute;nements relatifs au programme sur la s&eacute;curit&eacute; humaine. La participation d'organisations non gouvernementales et d'acteurs publics et &eacute;tatiques a constitu&eacute; un instrument puissant au service des efforts pour rem&eacute;dier aux menaces sur la s&eacute;curit&eacute; des civils. Par exemple, la r&eacute;union de gouvernements, d'ONG et de repr&eacute;sentants de la soci&eacute;t&eacute; civile a contribu&eacute; au succ&egrave;s de la Convention d'Ottawa qui interdit les mines antipersonnel.</font></p> <p><font face="Arial"><strong>II. R&eacute;ponses du conseil aux principales questions</strong></font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>Kosovo</em></strong></font><font face="Arial"></font></p> <p><font face="Arial">L'un des &eacute;v&eacute;nements cl&eacute;s de l'ann&eacute;e derni&egrave;re et de la premi&egrave;re d&eacute;cennie du Conseil apr&egrave;s la Guerre froide fut la crise du Kosovo, se soldant par l'action militaire de l'OTAN.</font></p> <p><font face="Arial">Les Nations Unies &eacute;taient activement engag&eacute;es dans la situation du Kosovo au cours des mois qui ont pr&eacute;c&eacute;d&eacute; le d&eacute;but des hostilit&eacute;s. Le Conseil de s&eacute;curit&eacute;, agissant en vertu du Chapitre VII, a pr&eacute;sent&eacute; plusieurs r&eacute;solutions relatives &agrave; la crise du Kosovo, lesquelles consid&eacute;raient le conflit comme une menace &agrave; la paix et &agrave; la s&eacute;curit&eacute; dans la r&eacute;gion. Ces r&eacute;solutions imposaient &agrave; la R&eacute;publique f&eacute;d&eacute;rale de Yougoslavie (RFY) l'obligation civile claire de respecter le cessez-le-feu, de prot&eacute;ger la population civile et de limiter le d&eacute;ploiement de ses forces de s&eacute;curit&eacute; au Kosovo, obligation que la RFY n'a pas respect&eacute;e.</font></p> <p><font face="Arial">Devant la crise humanitaire au Kosovo, les alli&eacute;s de l'OTAN ont agi. Une r&eacute;solution russe visant &agrave; interrompre l'action de l'OTAN a &eacute;t&eacute; rejet&eacute;e par 12 voix contre 3 (pas d'abstention), traduisant un fort soutien de l'intervention.</font></p> <p><font face="Arial">Toutefois, durant la campagne a&eacute;rienne de l'OTAN, le Canada a continu&eacute; d'agir pour que la crise du Kosovo soit g&eacute;r&eacute;e par le Conseil de s&eacute;curit&eacute;. Ce qui fut fait, et le Conseil adopta une r&eacute;solution mettant fin au conflit, r&eacute;solution qui, il faut le souligner, fut n&eacute;goci&eacute;e lors de la r&eacute;union des ministres des Affaires &eacute;trang&egrave;res du G-8 &agrave; Cologne.</font></p> <p><font face="Arial">L'action au Kosovo a marqu&eacute; la victoire des droits de la personne et de l'humanitarisme sur la tyrannie. Comme l'a d&eacute;clar&eacute; le ministre Axworthy lors de la r&eacute;union du G-8 &agrave; Cologne, « le Kosovo est la reconnaissance que le programme sur la s&eacute;curit&eacute; humaine est un effort pour b&acirc;tir une soci&eacute;t&eacute; mondiale o&ugrave; la s&eacute;curit&eacute; des personnes est une priorit&eacute; universelle et un d&eacute;clencheur de l'intervention internationale; o&ugrave; les principes humanitaires internationaux et la primaut&eacute; du droit sont promus et int&eacute;gr&eacute;s dans un tissu coh&eacute;rent qui prot&egrave;ge l'individu; o&ugrave; ceux qui violent ces principes sont tenus enti&egrave;rement responsables; et o&ugrave; nos institutions internationales, r&eacute;gionales et bilat&eacute;rales sont con&ccedil;ues et dot&eacute;es des moyens pour renforcer et faire appliquer ces principes. »</font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>Iraq</em></strong></font></p> <p><font face="Arial">Lorsque le Canada est arriv&eacute; au Conseil en janvier apr&egrave;s les bombardements de l'Iraq par les &Eacute;tats-Unis et le Royaume-Uni un mois plus t&ocirc;t, le Conseil se trouvait dans une impasse. En janvier, nous avons pris l'initiative de convaincre le P5 d'assouplir sa position et de faire avancer le dossier. Le plan canadien pr&eacute;voyait de constituer des groupes d'experts pour examiner les questions humanitaires, de d&eacute;sarmement, des prisonniers de guerre koweitiens et des r&eacute;parations. Les rapports des groupes d'experts ont inspir&eacute; un changement de politique du Conseil sur l'Iraq. Un projet de r&eacute;solution g&eacute;n&eacute;ral, s'appuyant largement sur les rapports des trois groupes d'experts, devint le centre des n&eacute;gociations ind&eacute;finiment prolong&eacute;es du P5. Finalement adopt&eacute;e en d&eacute;cembre, cette r&eacute;solution n'a pas obtenu le consensus du P5, puisque la Russie, la France et la Chine se sont abstenues. </font></p> <p><font face="Arial">La r&eacute;solution pr&eacute;voit la reprise des inspections des armes par les Nations Unies, le renforcement des actions humanitaires et, sous r&eacute;serve du respect par l'Iraq des obligations de d&eacute;sarmement, un assouplissement des sanctions &agrave; terme. Elle s'efforce de concilier d'une part l'obligation de l'Iraq de respecter toutes les r&eacute;solutions pr&eacute;c&eacute;dentes du Conseil et d'accepter le retour des inspecteurs d'armes, et d'autre part l'aide humanitaire. Le Canada a demand&eacute; un assouplissement des sanctions ciblant les populations civiles, gr&acirc;ce &agrave; l'intensification de l'aide humanitaire et &agrave; la r&eacute;ponse aux besoins essentiels tels que les vaccins et les &eacute;quipements pour les infrastructures hydrauliques. Lors d'une mission sp&eacute;ciale en Iraq en novembre 1999, une d&eacute;l&eacute;gation canadienne a rencontr&eacute; des responsables iraquiens pour d&eacute;battre de toutes ces questions et les a incit&eacute;s &agrave; respecter leurs obligations internationales. Cette ann&eacute;e encore, le Canada poursuivra ses efforts pour amorcer un dialogue constructif avec l'Iraq pour qu'il tienne ses engagements.</font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>Afrique</em></strong></font><font face="Arial"><em> </em></font></p> <p><font face="Arial">La r&eacute;ponse du Conseil aux conflits et aux crises en Afrique n'a pas toujours &eacute;t&eacute; aussi rapide et aussi &eacute;nergique que la situation l'exigeait. Pour toutes sortes de raisons, le Conseil a souvent pr&eacute;f&eacute;r&eacute; d&eacute;l&eacute;guer la responsabilit&eacute; en mati&egrave;re de pr&eacute;vention, de m&eacute;diation et de r&eacute;solution des conflits aux organisations et aux dirigeants r&eacute;gionaux et infra-r&eacute;gionaux. Les r&eacute;gimes de sanctions n'ont pas eu d'impact d&eacute;cisif. Le bilan des actions de maintien de la paix des Nations Unies est &eacute;galement mitig&eacute;. </font></p> <p><font face="Arial">En Angola, o&ugrave; la reprise des hostilit&eacute;s a mis fin &agrave; la mission des Nations Unies (MONUA), le Conseil a mandat&eacute; une pr&eacute;sence r&eacute;duite qui se cantonne &agrave; un r&ocirc;le de repr&eacute;sentation, de supervision des droits de la personne et de promotion du dialogue entre deux adversaires plus enclins &agrave; se faire la guerre qu'&agrave; n&eacute;gocier (Luanda continue de s'opposer &agrave; ce que l'office des Nations Unies joue un r&ocirc;le politique).</font></p> <p><font face="Arial">C&ocirc;t&eacute; positif, un succ&egrave;s important a &eacute;t&eacute; remport&eacute; en octobre, avec l'autorisation d'une nouvelle mission des Nations Unies forte de 6 000 hommes (UNAMSIL) charg&eacute;e de mettre en oeuvre l'accord de paix en Sierra Leone. Cette mission « hybride » se d&eacute;ploie parall&egrave;lement au Groupe de contr&ocirc;le de la Communaut&eacute; &eacute;conomique des &Eacute;tats de l'Afrique de l'Ouest (ECOMOG) qui avait jusqu'alors support&eacute; le fardeau de prot&eacute;ger le gouvernement et la population de la Sierra Leone, avec dans son sillage des co&ucirc;ts humains et financiers &eacute;normes, et qui continuera de jouer un r&ocirc;le essentiel de s&eacute;curit&eacute;. Le Canada a imprim&eacute; sa marque sur l'UNAMSIL en insistant pour que la mission soit investie d'un mandat explicite de protection des civils, comme le pr&eacute;voit le chapitre VII de la Charte des Nations Unies. Anticipant le retrait de l'ECOMOG, le Canada a &eacute;galement demand&eacute; de pr&eacute;voir un renforcement des troupes et du mandat de l'UNAMSIL pour lui permettre d'assumer les fonctions de s&eacute;curit&eacute; de l'ECOMOG. Le Canada a &eacute;galement vers&eacute; 9 millions de dollars &agrave; l'ECOMOG et mis en place un programme de d&eacute;sarmement, de d&eacute;mobilisation et de r&eacute;int&eacute;gration des enfants-soldats de la Sierra Leone. </font></p> <p><font face="Arial">La mission des Nations Unies en R&eacute;publique centrafricaine (le Canada est le seul pays non africain &agrave; avoir envoy&eacute; des troupes et contribu&eacute; &agrave; des &eacute;lections pr&eacute;sidentielles pacifiques dans le pays) sera progressivement interrompue et remplac&eacute;e par une pr&eacute;sence plus petite d'&eacute;dification de la paix.</font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>Timor-Oriental</em></strong></font><font face="Arial"></font></p> <p><font face="Arial">Apr&egrave;s l'explosion de violence qui suivit le r&eacute;f&eacute;rendum sur l'ind&eacute;pendance, le Canada fut l'un des premiers pays &agrave; demander une intervention de maintien de la paix. Il s'est &eacute;galement efforc&eacute;, en liaison avec le forum de l'ANASE, de r&eacute;unir un soutien r&eacute;gional de l'action des Nations Unies au Timor-Oriental. Pendant les n&eacute;gociations sur la r&eacute;solution du Conseil de s&eacute;curit&eacute; sur le Timor-Oriental, le Canada a soutenu l'int&eacute;gration d'une mention relative &agrave; la protection des civils. La mention suivante est extraite de la r&eacute;solution 1272 du Conseil de s&eacute;curit&eacute; : «&nbsp;Gravement pr&eacute;occup&eacute; par la situation humanitaire dramatique qui r&eacute;sulte de la violence au Timor-Oriental et des d&eacute;placements massifs de civils, notamment d'un grand nombre de femmes et d'enfants. R&eacute;affirmant la n&eacute;cessit&eacute; pour toutes les parties d'assurer la sauvegarde des droits des r&eacute;fugi&eacute;s et des personnes d&eacute;plac&eacute;es et de veiller &agrave; ce qu'ils puissent retourner chez eux de leur plein gr&eacute; et en toute s&eacute;curit&eacute;, [...] Le Conseil de s&eacute;curit&eacute; [...] autorise l'UNTAET &agrave; prendre toutes les mesures n&eacute;cessaires pour remplir son mandat.&nbsp;» </font></p> <p><font face="Arial">Le Canada a &eacute;galement demand&eacute; le remplacement rapide de la Force internationale au Timor-Oriental (INTERFET), financ&eacute;e par un nombre limit&eacute; de participants, par son successeur onusien, l'Administration de transition des Nations Unies au Timor-Oriental (UNTAET), qui sera financ&eacute;e par le syst&egrave;me de contributions obligatoires. Cela permettra une plus large participation et une prise en charge universelle des co&ucirc;ts de l'effort de paix au Timor-Oriental, comme le pr&eacute;voit la Charte.</font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>Afghanistan</em></strong></font></p> <p><font face="Arial">Concernant l'Afghanistan, bien que le Canada ait soutenu les sanctions &agrave; l'encontre des taliban pour manifester ouvertement l'opposition au terrorisme, nous affirmons que d'autres pratiques odieuses des taliban, notamment des violations des droits de la personne perp&eacute;tr&eacute;es contre des femmes et des fillettes, ne doivent pas rester impunies. Nous &eacute;voquerons de nouveau cette question durant l'ann&eacute;e qui vient.</font></p> <p><font face="Arial"><strong>III. Principaux d&eacute;fis et obstacles &agrave; l'action</strong></font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>L'ing&eacute;rence humanitaire</em></strong></font></p> <p><font face="Arial">L'un des principaux d&eacute;fis que rencontre la communaut&eacute; internationale est la r&eacute;ponse &agrave; apporter aux violations caract&eacute;ris&eacute;es des droits de la personne et aux crises humanitaires permanentes. Le Kosovo et le Timor-Oriental l'ont, chacun &agrave; leur mani&egrave;re, contraint &agrave; relever ce d&eacute;fi. Le Kosovo, en particulier, a remis en cause la supr&eacute;matie jusqu'alors incontest&eacute;e de la souverainet&eacute; nationale. L'intervention militaire de l'OTAN a traduit la reconnaissance de l'importance du droit des peuples. L'&eacute;volution sur ce dossier accr&eacute;dite la th&egrave;se selon laquelle la l&eacute;gitimit&eacute; d'un r&eacute;gime est sanctionn&eacute;e par le peuple et que la souverainet&eacute; est assortie de certaines responsabilit&eacute;s incontournables.<strong></strong></font></p> <p><font face="Arial">Le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral des Nations Unies Kofi Annan, dans son discours lors de la session d'ouverture de la 54<sup>e</sup> Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale, a inscrit sans d&eacute;tour cette question &agrave; l'ordre du jour international en d&eacute;clarant : « La souverainet&eacute; d'un &Eacute;tat, dans son acception la plus fondamentale, est red&eacute;finie [...] Aujourd'hui, l'&Eacute;tat est consid&eacute;r&eacute; comme le serviteur de son peuple, et pas l'inverse. »</font></p> <p><font face="Arial">Le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral a ajout&eacute; que les violations patentes et syst&eacute;matiques des droits de la personne ne doivent pas &ecirc;tre tol&eacute;r&eacute;es, soulignant que rien dans la Charte des Nations Unies n'emp&ecirc;che d'affirmer que les droits ne s'arr&ecirc;tent pas aux fronti&egrave;res. Il a incit&eacute; les membres du Conseil de s&eacute;curit&eacute; et les Nations Unies dans leur ensemble &agrave; soutenir unanimement les interventions l&eacute;gitimes destin&eacute;es &agrave; prot&eacute;ger les civils. M.&nbsp;Annan a ainsi inscrit en premi&egrave;re ligne de l'ordre du jour international ce d&eacute;fi &agrave; la paix et &agrave; la s&eacute;curit&eacute; internationales. </font></p> <p><font face="Arial">Lors de la r&eacute;cente r&eacute;union des ministres des Affaires &eacute;trang&egrave;res du G-8 &agrave; Berlin, le Canada a soumis un document pr&eacute;sentant son analyse de l'ing&eacute;rence humanitaire et ses propositions pour faire avancer les discussions et les actions sur ce th&egrave;me.</font></p> <p><font face="Arial">Durant l'ann&eacute;e &agrave; venir, au sein des Nations Unies et aupr&egrave;s d'autres forums, le Canada s'emploiera &agrave; approfondir plus encore le concept d'ing&eacute;rence humanitaire.</font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>La s&eacute;curit&eacute; internationale et la s&eacute;curit&eacute; humaine</em></strong></font></p> <p><font face="Arial">Une contrainte fondamentale qui p&egrave;se sur l'efficacit&eacute; du Conseil tient &agrave; deux facteurs : le mandat qui lui est assign&eacute; dans la Charte des Nations Unies et la r&eacute;ticence de nombreux &Eacute;tats membres, y compris certains membres permanents, &agrave; &eacute;largir la d&eacute;finition de la s&eacute;curit&eacute; pour englober de nouveaux imp&eacute;ratifs li&eacute;s &agrave; la s&eacute;curit&eacute; humaine. La Charte interdit explicitement les agressions contre les &Eacute;tats consid&eacute;r&eacute;es comme une menace pour la paix et la s&eacute;curit&eacute; internationales, et accorde des pouvoirs l&eacute;gitimes au Conseil de s&eacute;curit&eacute; pour prendre des mesures propres &agrave; restaurer l'ordre, y compris le recours &agrave; la force. Toutefois, la Charte n'envisage pas explicitement de r&eacute;ponse aux menaces intra-&eacute;tatiques &agrave; la paix, notamment les actes des gouvernements &agrave; l'encontre de leurs propres sujets, m&ecirc;me s'ils ont des cons&eacute;quences d&eacute;stabilisantes sur les pays voisins et des r&eacute;gions tout enti&egrave;res. M&ecirc;me si les Nations Unies ont souvent trouv&eacute; les moyens de r&eacute;agir &agrave; des crises humanitaires dans le cadre existant, on s'interroge de plus en plus sur ses capacit&eacute;s &agrave; faire face aux conflits internes de plus en plus nombreux.</font></p> <p><font face="Arial">Certains continuent de voir dans les dispositions de la Charte relatives &agrave; l'&eacute;galit&eacute; souveraine de tous ses &Eacute;tats-membres et &agrave; la non-ing&eacute;rence dans les affaires qui sont essentiellement de la comp&eacute;tence nationale d'un &Eacute;tat un parti pris en faveur de la s&eacute;curit&eacute; de l'&Eacute;tat par rapport &agrave; celle des individus, ce qui justifie leur opposition &agrave; l'action du Conseil pour des motifs de s&eacute;curit&eacute; humaine. Parall&egrave;lement, les droits de la personne et les principes humanitaires gagnent du terrain gr&acirc;ce &agrave; l'accumulation de trait&eacute;s, de conventions, d'autres actes et d'initiatives, notamment la cr&eacute;ation r&eacute;cente de tribunaux criminels internationaux et l'adoption du statut de la Cour criminelle internationale &eacute;labor&eacute; &agrave; Rome. Ces &eacute;volutions ont favoris&eacute; l'&eacute;rosion de la souverainet&eacute; de l'&Eacute;tat lorsqu'elle est en porte-&agrave;-faux avec les droits de la personne et les valeurs humanitaires.</font></p> <p><font face="Arial">Tous les textes qui d&eacute;finissent le r&ocirc;le et le mandat des Nations Unies, notamment la Charte, la D&eacute;claration universelle des droits de l'homme et d'autres conventions, trait&eacute;s et protocoles, plaident en faveur d'une base d'action pour des motifs humanitaires et li&eacute;s aux droits de la personne afin de prot&eacute;ger les peuples, leurs droits et leurs libert&eacute;s. Par exemple, les conventions sur les droits de la personne adopt&eacute;es en 1966 et entr&eacute;es en vigueur 10&nbsp;ans plus tard sont l&eacute;galement contraignantes pour les &Eacute;tats qui les ont ratifi&eacute;es. En vertu de leur droit souverain, des &Eacute;tats se sont associ&eacute;s &agrave; des conventions, &agrave; des trait&eacute;s et &agrave; des protocoles et se sont engag&eacute;s &agrave; remplir certaines obligations d&eacute;coulant de ces instruments juridiques internationaux. Ces textes limitent la souverainet&eacute; de l'&Eacute;tat d&egrave;s lors qu'elle entre en conflit avec les droits de la personne ou avec des principes d&eacute;j&agrave; ent&eacute;rin&eacute;s relatifs aux droits humanitaires internationaux. L'application de ces instruments juridiques internationaux d&eacute;pend notamment de la volont&eacute; politique des &Eacute;tats membres des Nations Unies, en particulier des membres du Conseil de s&eacute;curit&eacute;, d'engager les actions n&eacute;cessaires pour prot&eacute;ger les peuples. </font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>R&ocirc;le de maintien de la paix des Nations Unies</em></strong></font><font face="Arial"><em></em></font></p> <p><font face="Arial">On constate un contraste flagrant entre la disponibilit&eacute; pour engager des op&eacute;rations de grande envergure au d&eacute;but de la d&eacute;cennie (ex. Cambodge, Angola, Mozambique, Croatie, Bosnie) et la r&eacute;ticence qui se manifeste aujourd'hui. Bien que les nouvelles missions en Sierra Leone et au Timor-Oriental soient des signes encourageants d'une r&eacute;surgence de cette volont&eacute;, les n&eacute;gociations qui y ont abouti furent tr&egrave;s difficiles, notamment sur les questions de mandat et de financement. Il y a tout lieu de croire que la m&ecirc;me r&eacute;ticence caract&eacute;risera les d&eacute;cisions sur les missions de maintien de la paix des Nations Unies dans un proche avenir. Le Canada plaide en faveur d'une nouvelle approche favorable &agrave; l'autorisation des missions des Nations Unies et au d&eacute;ploiement de forces de maintien de la paix, afin que ne se r&eacute;p&egrave;tent pas les catastrophes humanitaires qui ont entach&eacute; la derni&egrave;re d&eacute;cennie.</font></p> <p><font face="Arial">De nombreux d&eacute;ploiements militaires r&eacute;cents et en cours des Nations Unies, quoiqu'autoris&eacute;s par le Conseil, sont la r&eacute;sultante d'une coalition de volont&eacute; qui &eacute;chappe au contr&ocirc;le de l'Organisation. &Agrave; l'exception de l'UNAMSIL, la plupart des missions des Nations Unies en Afrique se r&eacute;sument &agrave; des d&eacute;ploiements limit&eacute;s et largement symboliques de civils et d'observateurs policiers ou militaires qui supervisent le travail accompli par d'autres organisations. Dans les Balkans, c'est l'OTAN qui est la principale force de maintien de la paix, pas les Nations Unies. Le r&ocirc;le assign&eacute; aux Nations Unies au Kosovo, bien qu'important, est de nature civile et pourvu de maigres ressources. Cette attribution de r&ocirc;les militaires &agrave; d'autres organismes traduit l'abandon par les Nations Unies de leur mandat de s&eacute;curit&eacute; collective multilat&eacute;rale qui est le fondement de l'Organisation. Le Canada s'oppose au recours croissant &agrave; des groupes r&eacute;gionaux ou infra-r&eacute;gionaux pour des actions de maintien de la paix et de s&eacute;curit&eacute; du fait des r&eacute;sultats in&eacute;gaux qu'il g&eacute;n&egrave;re, compte tenu de la capacit&eacute; plus ou moins grande dont disposent ces groupes pour assumer ces fonctions d'une r&eacute;gion du monde &agrave; l'autre. </font></p> <p><font face="Arial">La mise sur pied de plusieurs grandes missions de soutien de la paix cette ann&eacute;e a mis en &eacute;vidence le manque de capacit&eacute;s et de financement (comme en t&eacute;moigne le recours croissant aux Fonds d'affectation sp&eacute;ciale) au sein des Nations Unies pour g&eacute;rer ce nouveau type d'op&eacute;ration. Compte tenu du r&ocirc;le de plus en plus important jou&eacute; par les civils dans les op&eacute;rations de protectorat du type de celles men&eacute;es au Kosovo et au Timor-Oriental, l'incapacit&eacute; des Nations Unies d'assurer un d&eacute;ploiement rapide et efficace d'experts civils est particuli&egrave;rement pr&eacute;occupante. La r&eacute;ticence &agrave; confier les r&ocirc;les d'imposition de la paix pr&eacute;vus au chapitre VII &agrave; des forces command&eacute;es par les Nations Unies incite &agrave; faire appel &agrave; des coalitions de groupes de bonne volont&eacute; pour engager des actions militaires d'envergure. Nous devons r&eacute;fl&eacute;chir davantage &agrave; l'efficacit&eacute; des op&eacute;rations men&eacute;es par les coalitions et de celles command&eacute;es par les Nations Unies dans les missions ayant un fort impact potentiel.</font></p> <p><font face="Arial">Le Canada reste un partisan convaincu des missions de maintien ou de consolidation de la paix correctement financ&eacute;es et soutenues car elle peuvent sauver des vies humaines. Le Canada a jou&eacute; un r&ocirc;le actif en Ha&iuml;ti, pays qui continue de poser probl&egrave;me dans la r&eacute;gion. Lorsque le Conseil de s&eacute;curit&eacute; a fait conna&icirc;tre sa d&eacute;cision de ne pas reconduire sa mission en Ha&iuml;ti, le Canada a contribu&eacute; &agrave; placer son mandat et celui de la mission de l'Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale sous la responsabilit&eacute; de la nouvelle Mission civile internationale de soutien en Ha&iuml;ti (MICAH) sous l'autorit&eacute; exclusive de l'Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale. Cette nouvelle mission continuera d'exercer des fonctions de maintien de l'ordre et de sauvegarde des droits de la personne et assumera de nouvelles responsabilit&eacute;s en mati&egrave;re de justice. Le Canada restera engag&eacute; en Ha&iuml;ti. </font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>D&eacute;saccord et veto au sein du P5</em></strong></font><font face="Arial"></font></p> <p><font face="Arial">L'unanimit&eacute; du Conseil reste hors de port&eacute;e sur de nombreux probl&egrave;mes. Le Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral, M. Annan, a r&eacute;cemment d&eacute;plor&eacute; ce qu'il a qualifi&eacute; « d'&eacute;rosion progressive de l'atmosph&egrave;re coll&eacute;giale et du sens de la responsabilit&eacute; collective » qui caract&eacute;risait le Conseil juste apr&egrave;s la fin de la Guerre froide. La marge d'action du Conseil s'en trouve r&eacute;duite. Les d&eacute;saccords politiques entre les membres du P5, associ&eacute;s au droit de veto et &agrave; l'obligation de consensus, &eacute;rigent des barri&egrave;res &agrave; l'action. Ces contraintes peuvent encourager le recours &agrave; d'autres organisations disposant de proc&eacute;dures plus souples et plus efficaces et o&ugrave; r&egrave;gne un climat de n&eacute;gociation plus propice au compromis et au consensus. Par exemple, la mission au Kosovo a &eacute;t&eacute; men&eacute;e hors du cadre des Nations Unies, justement parce qu'il &eacute;tait &eacute;vident que deux membres permanents se seraient oppos&eacute;s &agrave; toute r&eacute;solution sur une intervention. </font></p> <p><font face="Arial"><strong><em>Int&eacute;r&ecirc;t national et int&eacute;r&ecirc;t collectif</em></strong></font><font face="Arial"><em></em></font></p> <p><font face="Arial">La tendance continue de certains membres permanents d'utiliser le Conseil pour promouvoir des int&eacute;r&ecirc;ts nationaux plut&ocirc;t que collectifs est un autre facteur qui entrave l'efficacit&eacute; du Conseil. Le Canada juge particuli&egrave;rement improductif le veto oppos&eacute; en f&eacute;vrier dernier &agrave; l'UNPREDEP, la mission de d&eacute;ploiement pr&eacute;ventif des Nations Unies en Mac&eacute;doine, &agrave; la veille de la guerre au Kosovo. </font></p> <p><font face="Arial"><strong>Conclusion</strong></font></p> <p><font face="Arial">En 1999, le Conseil a poursuivi son travail &agrave; un rythme tr&egrave;s soutenu, ce qui a conduit le <em>New York Times</em> &agrave; remarquer qu'il se livrait certes &agrave; une d&eacute;bauche d'activit&eacute;s, mais que ces activit&eacute;s semblaient avoir de moins en moins d'importance. Bien que ce jugement soit juste concernant la paralysie du Conseil sur des dossiers cl&eacute;s en d&eacute;but d'ann&eacute;e, il est pour le reste excessif. Il est encourageant de constater qu'en 1999 le Conseil a su se r&eacute;engager dans un climat d'&eacute;chec des actions collectives. En outre, des d&eacute;saccords tranch&eacute;s entre les membres du Conseil sur des dossiers, dont certains fondamentaux comme des actions coercitives au Kosovo, n'emp&ecirc;chent pas forc&eacute;ment un consensus ou un engagement significatif sur d'autres tels que le Timor-Oriental et la Sierra Leone.</font></p> <p><font face="Arial">Pour &ecirc;tre un outil indispensable de s&eacute;curit&eacute; multilat&eacute;rale, le Conseil doit s'adapter &agrave; la transformation du contexte de la s&eacute;curit&eacute;. Cette ann&eacute;e, il a perdu de son autorit&eacute; en n&eacute;gligeant de le faire. Comme l'a d&eacute;clar&eacute; le ministre Axworthy, « le Conseil de s&eacute;curit&eacute; a un r&ocirc;le vital &agrave; jouer lorsqu'il s'agit de contrer ces menaces. Il ne devrait pas y avoir d'erreur. La protection des civils en situation de conflit arm&eacute; n'est pas un ajout secondaire au grand mandat du Conseil qui est de garantir la paix et la s&eacute;curit&eacute; internationales. C'est au contraire un &eacute;l&eacute;ment central. » </font></p> <p><font face="Arial">Lorsque le Canada entreprit son programme sur la s&eacute;curit&eacute; humaine, bien peu pr&eacute;voyaient qu'il aurait la l&eacute;gitimit&eacute; dont il jouit aujourd'hui. L'importance de la s&eacute;curit&eacute; humaine dans les &eacute;v&eacute;nements de l'ann&eacute;e derni&egrave;re t&eacute;moigne de la transformation progressive de la logique de la Guerre froide en faveur d'une nouvelle approche plus propice &agrave; la lutte contre les nouvelles menaces &agrave; la s&eacute;curit&eacute; humaine mondiale.</font></p> <p><font face="Arial">Durant l'ann&eacute;e &agrave; venir, le Canada, qui a pos&eacute; des fondements solides la premi&egrave;re ann&eacute;e de sa pr&eacute;sence au Conseil de s&eacute;curit&eacute;, poursuivra un programme ambitieux. Nous nous efforcerons de faire avancer les principales recommandations contenues dans le rapport du Secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral sur les civils dans les conflits arm&eacute;s, notamment sur le plan de la protection physique.</font></p> <p><font face="Arial">Le Canada consid&eacute;rera &eacute;galement comme prioritaires les questions des sanctions cibl&eacute;es, de l'ing&eacute;rence humanitaire, de la transparence et des enfants victimes de la guerre dans son action au sein des Nations Unies et d'autres forums. </font></p> </body> </html>

2007  - 2006  - 2005  - 2004  - 2003  - 2002  - 2001  - 2000  - 1999  - 1998  - 1997  - 1996

Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
Haut de la page
Avis importants