M. AXWORTHY DEMANDE À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE D'APPUYER LE PLAN D'ACTION OUEST-AFRICAIN SUR LES ENFANTS TOUCHÉS PAR LA GUERRE
Le 28 avril 2000 (15 h HAE) No 88
M. AXWORTHY DEMANDE À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE D'APPUYER LE
PLAN D'ACTION OUEST-AFRICAIN SUR LES ENFANTS TOUCHÉS PAR LA GUERRE
Le ministre des Affaires étrangères, M. Lloyd Axworthy, a accueilli aujourd'hui avec satisfaction l'adoption, par
les ministres ouest-africains, de la Déclaration d'Accra et du Plan d'action sur les enfants touchés par la guerre,
à l'issue de deux jours de discussions à Accra, au Ghana, en vue de trouver une solution à ce problème. Le
Ghana, de concert avec le Canada, a élaboré les deux documents qui reposent sur la prévention et la
protection des enfants dans la sous-région.
Le Plan d'action élabore plus en détails la Déclaration et énumère une gamme d'initiatives particulièrement
adaptées à la prévention et à la protection des enfants en Afrique de l'Ouest. Le Plan propose de tenir chaque
année dans chacun des États membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO) une « semaine de trêve pour les enfants touchés par la guerre en Afrique de l'Ouest », qui
correspond à la Journée de l'enfant africain (16 juin) pour sensibiliser la population aux souffrances des
enfants touchés par la guerre. Le Plan d'action propose également la ratification du Statut de la Cour criminelle
internationale et la poursuite en justice de personnes qui recrutent de force ou utilisent les enfants dans les
conflits armés.
« La Déclaration d'Accra demande la libération immédiate de tous les enfants victimes d'enlèvement qui sont
toujours détenus dans la région par des groupes armés, a déclaré M. Axworthy. La communauté internationale
devrait appuyer entièrement cette demande des ministres ouest-africains et devrait par ailleurs accueillir la
proposition d'une trêve annuelle pour les enfants touchés par la guerre. Nous ferons la promotion de ce
programme auprès des tribunes internationales, comme le Conseil de sécurité des Nations Unies, le G-8 et le
Réseau de sécurité humaine et nous demanderons un soutien politique et financier pour sa mise en oeuvre.»
Au cours de ces deux journées, de jeunes Africains de l'Ouest, la société civile, les médias et les
gouvernements de la sous-région ont examiné en profondeur les brutalités et les souffrances endurées par les
enfants piégés au milieu des conflits armés comme enfants-soldats, enfants déplacés à l'intérieur de leurs
pays, garçons ou filles victimes d'abus sexuels et enfants privés d'éducation pendant des années en raison de
la guerre.
La Conférence a grandement contribué au renforcement de la capacité des institutions régionales de l'Afrique
de l'Ouest de prévenir les conflits et de protéger les enfants. Le Canada est déterminé à agir de concert avec
les gouvernements ouest-africains et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)
afin d'assurer un suivi immédiat et à plus long terme du Plan d'action.
À court terme, le Canada fournira 300 000 $ pour la création d'une unité de protection des enfants au sein de
la CEDEAO. Le Canada travaillera également de concert avec la CEDEAO pour convaincre la communauté
internationale à s'engager plus à fond.
Le Canada fournira également 52 000 $ à Save the Children-Suède pour appuyer une initiative infrarégionale
pour la formation militaire sur les droits et la protection des enfants. Save the Children-Suède formera des
instructeurs qui seront affectés dans des forces armées nationales en Afrique de l'Ouest, selon les besoins de
chaque pays.
Devant l'appel des enfants touchés par la guerre qui ont participé à la Conférence, le Canada fournira 100 000
$ à Talking Drum Studios, une organisation non gouvernementale qui possède une vaste expérience au Liberia
pour lancer un projet de formation en radio et de renforcement des capacités des médias en collaboration avec
des jeunes et des adultes en Sierra Leone.
Les recommandations approuvées au cours de la Conférence sur les enfants touchés par la guerre en Afrique
de l'Ouest constituent une étape importante menant à la Conférence mondiale sur les enfants touchés par la
guerre qui se tiendra à Winnipeg en septembre 2000 et à la Session extraordinaire des Nations Unies sur les
enfants en 2001.
Demain, le ministre Axworthy et M. David Pratt, député de la circonscription de Nepean-Carleton et envoyé
spécial en Sierra Leone, se rendront à Freetown, en compagnie du ministre des Affaires étrangères de la
Sierra Leone, M. Sama Banya, et du représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la
protection des enfants dans les conflits armés, M. Olara Otunnu, pour visiter des camps d'ex-enfants-soldats et
d'enfants touchés par la guerre. Ils rencontreront également les dirigeants politiques et les organisations non
gouvernementales de ce pays.
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Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de communiquer avec :
Debora Brown
Cabinet du ministre des Affaires étrangères
(613) 995-1851
Le Service des relations avec les médias
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
(613) 995-1874
Un document d'information est en annexe.
Document d'information
PLAN D'ACTION DE LA
CONFÉRENCE SUR LES ENFANTS TOUCHÉS
PAR LA GUERRE EN AFRIQUE DE L'OUEST
À l'invitation du Gouvernement de la République du Ghana, en collaboration avec le Gouvernement du Canada
et avec la participation active du Représentant Spécial des Nations Unies pour les enfants en situation de
conflits armés et du Secrétaire Exécutif de la CEDEAO, NOUS, les États membres de la CEDEAO réunis à
Accra du 27 au 28 avril 2000 avons adopté une Déclaration sur les enfants touchés par la guerre en Afrique de
l'Ouest les 27 et 28 avril 2000 ont signé une Déclaration sur les enfants touchés par la guerre. Conformément à
cette Déclaration, nous convenons de collaborer avec les représentants des organisations de la société civile,
des organisations internationales et des agences donatrices en vue de mettre en oeuvre les actions suivantes :
A. PROTECTION
(i) Application des normes et standards
OP1 EXIGENT de la part des groupes armés de la sous-région, la mise en liberté immédiate de tous les
enfants enlevés contre leur volonté
OP2 DECIDENT de ratifier et de mettre en œuvre toutes les dispositions des instruments internationaux
relatifs aux droits de l'enfant.
OP3 APPELLENT les états membres à prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre en oeuvre et
respecter dans leur totalité les Résolutions 1261 (1999) et 1265 (1999) du Conseil de Sécurité des Nations
Unies, les quatre Conventions de Genève et leurs protocoles relatifs, ainsi que la Charte Africaine des Droits et
du Bien-être de l 'enfant, la Convention relative aux droits de l'enfant, la Convention 182 de l'Organisation
Internationale du Travail concernant l'interdiction des pires formes de travail des enfants et le projet de
Protocole facultatif concernant l'implication des enfants dans des conflits armés ; et invitent en outre les parties
à signer et à ratifier le Protocole une fois qu'il sera ouvert à la signature.
a. Organiser des séances de formation sur l'application et la création des instruments internationaux
concernant les droits de l'enfant, notamment la Convention relative aux droits de l'enfant et le projet de
Protocole concernant l'implication des enfants dans des conflits armés.
b. Après la signature du Plan d'action, désigner un organe national chargé de coordonner et de surveiller
l'application des instruments internationaux concernant les droits de l'enfant, et fournir le nom et l'adresse de
cet organe à la division juridique du secrétariat de la CEDEAO.
c. Après la signature du Plan d'action, promulguer des mesures législatives et réglementaires afin de fixer
l'âge minimum du recrutement militaire à 18 ans.
d. Après la signature du Plan d'action, promulguer un ensemble complet de mesures législatives,
réglementaires et administratives en faveur de la protection des enfants et intégrant les dispositions de fond
des instruments internationaux susmentionnés concernant les droits de l'enfant.
e. Disséminer l'information sur les principales dispositions des instruments internationaux concernant les droits
de l'enfant. Cette information devrait être facilement accessible aux populations de l'Afrique de l'Ouest, rédigé
dans un style simple et traduite dans les langues et les dialectes locaux. Elle devrait être communiqué de vive
voix et par écrit.
OP4 S'ENGAGENT à ratifier le Statut de la Cour pénale internationale et à traduire en justice les auteurs de
crimes contre des enfants.
(ii) Démobilisation, désarmement, réhabilitation et réintégration
OP5 S'ENGAGENT à collaborer étroitement avec des groupes de la société civile afin d'assurer la protection,
le désarmement et la démobilisation des enfants touchés par la guerre, ainsi que leur réintégration et leur
réhabilitation au sein de leur famille et de leur collectivité.
a. Choisir des groupes locaux ou nationaux qui ont la formation nécessaire pour aider, au côté des unités de
réserves de l'ECOMOG, au désarmement, à la démobilisation, à la réintégration et à la réhabilitation des
enfants touchés par la guerre, selon le mandat d‚fini dans le Protocole concernant le mécanisme de prévention,
de gestion et de règlement des conflits, le maintien de la paix et la sécurité, en tenant compte notamment des
difficultés particulières liées à la réintégration des filles.
b. Assurer une collaboration et une coordination étroites entre tous les gouvernements et les groupes de la
société civile qui fournissent, dans la région, des services aux enfants touchés par la guerre, en portant
notamment attention à l'égalité entre les sexes.
OP6 DÉCIDENT de créer et de renforcer des programmes en faveur de la réhabilitation de tous les enfants
touchés par la guerre, ainsi que des programmes visant la bonne réintégration de ces enfants au sein de leur
collectivité.
a. Sensibiliser les médias aux problèmes des enfants touchés par la guerre.
b. Veiller à ce que les besoins particuliers et différents des enfants touchés par la guerre soient pris en compte
dans la prestation des services aux populations victimes de la guerre, et à ce que ces considérations fassent
partie de la conception, du développement et de la prestation ordinaires des services, conformément aux
initiatives prises pour établir le Projet Sphère : Charte Humanitaire et Normes Minimales à respecter lors des
interventions en cas d'urgence, et aux autres instruments pertinents.
c. Dans les régions prédisposées aux conflits, il faudrait organiser et élargir l'infrastructure des services
sociaux de façon à ce qu'ils puissent répondre aux besoins particuliers des enfants-soldats, garçons et filles, et
des enfants touchés par la guerre, et qu'une évaluation suivie de chaque enfant puisse avoir lieu.
d. (bis) Assurer la protection totale de la fille comme prévu dans la Convention relative aux droits de l'enfant et
dans la Plateforme d'Action de Bejing. Accorder une attention particulière à l'exploitation sexuelle et à l'abus
des enfants ainsi qu'aux traumatismes y compris ceux qui sont liés à la grossesse.
e. Tenir des consultations poussées à l'échelle locale et nationale afin de veiller à ce que les programmes de
réhabilitation et de réintégration soient organisés en collaboration avec la société civile y compris des
organisations féminines et infantiles, les dirigeants des collectivités et les pouvoirs traditionnels et religieux.
f. Affecter un pourcentage du budget national aux programmes de démobilisation, de réintégration et de
réhabilitation là où des enfants sont affectés par des conflits armés.
(iii) Éducation
OP7 CONVIENNENT, en collaboration avec les organismes donateurs, d'agir pour que tous les enfants aient
accès à une éducation élémentaire de qualité, et dans cette optique, élaborer des programmes scolaires
favorisant la sensibilisation aux droits de la personne et aux principes d'une saine gestion publique, aux
méthodes non-traditionnelles de règlement des différends, à la tolérance et aux techniques de gestion des
conflits.
a. Fournir les ressources nécessaires au maintien des services d'éducation aux enfants, y compris aux
réfugiés et aux enfants déplacés à l'intérieur d'un pays durant ou après un conflit.
b. Sensibiliser les autres élèves, les parents et les autorités scolaires pour qu'ils acceptent comme élèves les
enfants touchés par la guerre, y compris les enfants-soldats, et reconnaissent leurs besoins particuliers, en
concevant des méthodes pédagogiques souples pour enseigner à ces enfants.
c. Évaluer et modifier des programmes scolaires et du matériel pédagogique en vue d'intégrer la formation à
la paix et de mettre fin à la discrimination découlant des stéréotypes entretenus à l'égard de l'égalité‚ des
sexes, des pratiques ethniques et des croyances religieuses.
d. Appuyer et encourager les efforts des dirigeants communautaires, des parents, des aînés, des enseignants
et des autorités réligieuses en vue de restituer les valeurs traditionnelles positives.
e. Fournir des compétences ou une formation professionnelle économiquement viables et vendables (ou
axées sur l'artisanat) afin de garantir aux jeunes hommes et aux jeunes filles des moyens de subsistance
durables.
B. PRÉVENTION
(i) Les facteurs politiques, sociaux et économiques fondamentaux
a) Décident d'adopter des mesures politiques, sociales et économiques préventives vis à vis des facteurs qui
tentent à contribuer à l'émergence ou la reémergence des conflits et appellent à cet effet les États membres de
la CEDEAO à assurer la bonne gouvernance à adopter des pratiques démocratiques, assurer une distribution
plus équitable des ressources sur le plan national, la cohésion nationale et l'élimination des situations de
pauvreté et de désespoir extrêmes.
(ii) Formation militaire et sensibilisation
OP8 DÉCIDENT d'intégrer aux programmes de formation militaire les droits de l'enfant et la protection des
enfants dans les conflits armés.
a. Concevoir, échanger et inclure des manuels et des programmes de formation militaire sur les droits de la
personne définis dans les instruments internationaux et sur le droit international humanitaire qui insistent
particulièrement sur les droits de l'enfant.
b. Renforcer les programmes de formation destinés aux militaires et aux autres agents de sécurité actuels afin
qu'ils tiennent davantage compte des questions liées aux droits de l'enfant et à l'égalité entre les sexes.
c. Créer un réseau d'institutions militaires sensibles aux droits de l'enfant et à l'égalité entre les sexes, et
spécialisées dans la formation sur les questions du Droit Humanitaire International. Ce réseau effectuera une
évaluation périodique de ces programmes de formation au droit international humanitaire.
d. Adopter des mesures visant à améliorer l'égalité entre les sexes parmi les gardiens de la paix au sein des
forces armées nationales.
e. Chercher les voies et moyens susceptibles de garantir le respect des instruments internationaux relatifs à
l'égalité des sexes et aux droits de l'enfant.
f. Inclure les organisations de femmes et d'enfants dans la formation des forces militaires, des forces policières
et autres agences de sécurité.
(iii) Sensibilisation des médias
OP9 DÉCIDENT d'élaborer des programmes spécifiques en vue de fournir du matériel d'information,
d'éducation et de communication sur les droits de l'enfant pour que les médias soient bien informés et puissent
contribuer à la défence des droits, au bien-être et à la protection des enfants et concevoir des activités
médiatiques, en particulier des programmes radio-diffusés au profit des enfants victimes de la guerre, sensibles
et conformes aux intérêts de l'enfant.
a. Organiser des séances de formation à l'intention des médias locaux sur les dispositions des instruments
internationaux relatifs aux droits de l'enfant, y compris les Résolutions 1261 (1999) et 1265 (1999) du Conseil
de Sécurité des Nations Unies, les quatre Conventions de Genève et leurs protocoles connexes de même que
la Charte Africaine sur les Droits et le Bien-être de l'enfant, la Convention relative aux droits de l'enfant et le
projet de Protocole facultatif concernant l'implication d'enfants dans les conflits armés et encourager et aider
les médias locaux à surveiller l'application de ces instruments.
b. Organiser des séances d'information pour les médias au sujet des dispositions du Statut de la Cour Pénale
Internationale, y compris les définitions du génocide, des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre.
c. Mettre au point des programmes d'information surtout à la radio consacrés aux besoins et aux intérêts des
enfants et des jeunes touchés par la guerre. Ceci permettra d'une part, de connaître les préoccupations des
enfants, de les éduquer, les former, les amuser, les divertir et d'autre part, de promouvoir la tolérance, le
réconciliation et la sensibilisation vis à vis des droits et de la protection des enfants.
(iv) Systèmes d'Alerte Rapide
OP10 DÉCIDENT de mettre en oeuvre des systèmes d'alerte et d'intervention rapides dans la région pour
prévenir les conflits armés, la victimisation et l'abus des enfants ainsi que leur participation dans ces conflits.
a. Dans les deux années qui suivent la signature du Plan d'Action, désigner des points focaux (membres des
collectivités, pouvoirs traditionnels ou organisations de la société civile) qui sont représentés dans tout le pays
pour assurer la fonction de centres de coordination du système d'alerte rapide. Désigner également, dans les
capitales nationales, un organisme gouvernemental, une organisation internationale ou un représentant de la
société civile qui seront chargés de recueillir, compiler et signaler immédiatement tous les éléments qui
annoncent un conflit éventuel.
b. Renforcer les capacités d'alerte rapide de la CEDEAO pour que les quatre zones d'observation et de
surveillance puissent travailler en réseau avec d'autres centres d'alerte rapide identifiés dans les capitales
nationales et superviser un réseau d'alerte rapide dans le but d'éviter que les enfants ne soient entraînés dans
les conflits.
c. Faire en sorte que les représentants des médias aient la liberté voulue pour reconnaître les conflits réels et
possibles et en rendre compte de manière responsable et exacte.
d. Choisir des groupes ou des personnes qui veulent et peuvent servir de médiateurs impartiaux, et fournir le
soutien nécessaire à leur mobilisation rapide en vue de désamorcer les conflits.
e. Dans les régions prédisposées aux conflits, encourager le dialogue entre factions opposées en organisant
des rencontres périodiques avec les dirigeants des collectivités et d'autres responsables locaux, y compris des
femmes et des jeunes.
C. INITIATIVES RÉGIONALES
(i) Mécanismes de prévention de la CEDEAO
Intégration de la protection de l'enfant dans les initiatives de paix de la CEDEAO.
Assurer que la protection et le bien-être des enfants figurent systématiquement dans toutes négociations destinées à mettre
fin à la guerre et dans les accord de paix.
b. Intégration de la protection des enfants dans les opérations de maintien de la paix de la CEDEAO.
Veiller à ce que les mesures suivantes soient incorporées dans les opérations de maintien de la paix de la CEDEAO.
- Que les mandats des missions de maintien de la paix de la CEDEAO contiennent des dispositions spécifiques sur la
protection et les droits des enfants.
- Que des conseillers en matière de protection des droits de l'enfant fassent partie des missions de la CEDEAO sur le
terrain.
- Que tout le personnel du maintien de la paix reçoive la formation adéquate en matière des droits et de la protection des
enfants.
OP11 S'ENGAGENT à promouvoir des initiatives transfrontalières sous régionales en vue de réduire le mouvement des
petits calibres et des armes légères, le recrutement et l'enlèvement des enfants, les populations déplacées et la séparation
des familles, de même que le commerce illicite des ressources naturelles.
OP12 APPELLENT la communauté internationale à fournir de l'aide supplémentaire aux pays hôtes et la UNHCR afin de
les aider à réduire l'impact social, économique, environnemental et sécuritaire dû au refoulement des réfugiés à l'intérieur
de la sous-région.
OP13 APPELLENT les pays de la CEDEAO à fournir, en collaboration avec les agences des Nations Unies et les pays
donateurs, la protection totale, l'accès et l'assistance au personnes déplacées, dont la vaste majorité sont des femmes et des
enfants, conformément au droit international des réfugiés et aux Lignes directrices sur les déplacements à l'intérieur d'un
pays.
OP14 S'ENGAGENT à soutenir le Protocole concernant le mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des
conflits, le maintien de la paix et la sécurité signé par tous les pays membres de la CEDEAO au Sommet de Lomé le 10
décembre 1999.
a. Ratifier, le plus rapidement possible, le Protocole concernant le mécanisme de prévention, de gestion et de règlement
des conflits, le maintien de la paix et la sécurité.
b. Appuyer pleinement, moralement et financièrement, une fonction du Protocole concernant le mécanisme de prévention,
de gestion et de règlement des conflits, le maintien de la paix et la sécurité en ce qui a trait à la protection des enfants des
régions menacées par les conflits et des enfants touchés par la guerre.
c. Veiller, par le bais du travail effectué avec les organismes donateurs, à ce que les quatre zones d'observation et de
surveillance mandatées aux termes de l'article 24 du Protocole (à Banjul, Ouagadougou, Monrovia, et Cotonou) soient
totalement fonctionnelles dans un délai raisonnable et que leurs fonctions de surveillance et d'établissement de rapports
couvrent l'alerte rapide et la surveillance des droits des enfants et leur sécurité. La surveillance doit inclure des indicateurs
sociaux, politiques économiques et militaires concernant la sécurité des enfants.
(ii) Moratoire de la CEDEAO
OP15 RECOMMANDENT VIVEMENT aux pays membres de la CEDEAO d'appuyer le moratoire de la CEDEAO afin
d'enrayer la prolifération des armes légères dans la sous-région.
a. Donner un plein appui au Programme de coordination et d'assistance pour la sécurité et le développement (PCASED), et
en particulier à l'établissement d'un registre et d'une base de données régionaux sur les armes et les armes légères.
b. Réunir des experts de haut niveau de la CEDEAO pour évaluer la mise en oeuvre et le non-respect du moratoire de la
CEDEAO à l'échelle nationale et recommander les mesures à prendre contre les particuliers ou les états qui ont commis des
infractions démontrées au moratoire de la CEDEAO sur les armes légères, ainsi que les mesures à prendre pour favoriser sa
pleine application.
c. Veiller à ce que les programmes de formation des forces armées, de la police et de l'administration des douanes de
chaque pays contiennent des séances sur le moratoire de la CEDEAO relatif aux armes légères ainsi que sur les instructions
permettant de relever les infractions au moratoire.
(iii) Opération de maintien de la paix
OP16 DÉCIDENT, avec l'aide de la communauté internationale, de limiter à une durée raisonnable les affectations des
gardiens de la paix de la CEDEAO, conformément aux normes des Nations Unies.
(iv) Institutionnalisation de la protection de l'enfant au sein de la CEDEAO
OP17 DÉCIDENT de créer au sein de la CEDEAO un bureau pour la protection des enfants touchés par la guerre dans la
région et conviennent de demeurer saisis de la question.
a. Elargir le secrétariat de la CEDEAO afin d'établir un bureau ou un organe de coordination chargé de la protection des
enfants touchés par la guerre qui s'occupe des secours d'urgence, de l'aide humanitaire et des questions de droit humanitaire
et de droits de la personne ainsi que de la capacité d'alerte rapide et de formation professionnelle adéquate. Ce bureau ou
centre de coordination devrait tirer parti du savoir-faire et de la base de connaissances de plus en plus importants du
Programme de coordination et d'assistance pour la sécurité et le développement (PCASED) afin de s'assurer que toutes les
conséquences de la prolifération des armes pour les enfants touchés par la guerre soient traitées.
b. Ce faisant, développer la capacité de la CEDEAO à surveiller la mise en oeuvre et le respect des instruments
internationaux relatifs aux droits de l'enfant, et de surveiller les infractions aux dispositions de ces instruments.
c. Instaurer des mesures de la CEDEAO contre les Etats, les groupes ou les particuliers qui utilisent des enfants-soldats ou
qui aident à leur utilisation.
d. Obtenir l'appui et la collaboration de la communauté internationale en vue de la prise de telles mesures.
(v) La Semaine de trêve pour les enfants touchés par la guerre en Afrique de l'Ouest
OP18 CONVIENNENT d'instituer, en solidarité avec tous les pays en situation de conflit, une « Semaine de trève pour les
enfants touchés par la guerre en Afrique de l'Ouest » annuelle dans tous les pays membres de la CEDEAO. L'événement
coïncide avec la Journée de l'Enfant Africain (16 juillet) afin de sensibiliser l'opinion publique au sort terrible des enfants
touchés par a guerre dans la région.
a. Choisir des groupes nationaux chargés de coordonner des activités éducatives durant cette journée de trève.
b. Assurer la coordination des services de secours et des services humanitaires durant la semaine de trève.
c. Soutenir les efforts déployés en faveur du désarmement et de la démobilisation de tous les enfants qui ont participé aux
conflits armés et veiller à ce que le principe du meilleur intérêt de l'enfant soit pris en compte dans ce cadre.
d. Réhabiliter et réintégrer les enfants touchés par la guerre durant la semaine de trève et la période qui la précède, et
prendre en outre toutes les mesures nécessaires à la réunification des familles et à la guérison des traumatismes physiques
et sociopsychologiques de tous les enfants touchés par la guerre.
e. Prendre des mesures lors de la semaine de trève afin de mobiliser les familles et de les encourager à inscrire tout enfant
qui ne l'a pas été à sa naissance.
f. Engager des groupes internationaux comme surveillants officiels du cessez-le feu dans les zones de conflit durant la
semaine du trève.
OP19 S'ENGAGENT à collaborer avec les leaders communautaires dans les efforts destinés à renforcer et à appliquer les
valeurs traditionnelles et les normes pour garantir la protection des enfants en cas de conflit, en reconnaissance de
l'importance du rôle de ces valeurs et de ces normes dans les sociétés africaines.
OP20 S'ENGAGENT à prendre des mesures pour impliquer les jeunes en tant que participants et avocats dans le
mouvement pour la protection des enfants touchés par la guerre y compris la création des réseaux entre les enfants de
l'Afrique de l'Ouest.
OP21 RECONNAISSENT qu'il est important de renforcer les capacités locales pour la protection et le plaidoyer pour les
enfants touchés par la guerre et appellent la communauté des bailleurs, les agences des Nations Unies et les ONG
internationales à tout faire pour appuyer et renforcer les institutions nationales, les ONG locales et les organisations locales
de la société civile.
OP22 DÉCIDENT de consacrer dans les douze mois à venir une rénion des Ministres des Affaires Etrangères de la
CEDEAO à l'examen du rôle joué par les gouvernements nationaux et la CEDEAO dans la protection des enfants touchés
par la guerre.
OP23 Les pays membres de la CEDEAO engagent la communauté internationale à contribuer à la mise en oeuvre de ces
initiatives en fournissant l'expertise ainsi que l'appui moral et financier.