M. GRAHAM - ALLOCUTION À L'OCCASION DU SOMMET CANADIEN DES ARTS - BANFF (ALBERTA)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE BILL GRAHAM,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
À L'OCCASION DU SOMMET CANADIEN DES ARTS
BANFF (Alberta)
Le 22 mars 2003
Quel privilège extraordinaire que celui de se trouver ici, à Banff, pour rencontrer les représentants des
principales organisations du monde des arts au Canada, après une semaine d'intense activité politique à
Ottawa. J'espère seulement pouvoir vous convaincre aujourd'hui que le travail que vous effectuez ici est
tout aussi important -- même s'il n'a pas de retombées immédiates -- pour les structures politiques à
long terme de notre monde que les débats et mesures prises en ce qui concerne la crise iraquienne.
La promotion de la culture canadienne à l'étranger est une dimension importante de mes responsabilités
actuelles. À cet égard, je tiens à remercier tous ceux qui sont ici présents du leadership dont ils font
preuve pour favoriser l'exceptionnel épanouissement artistique que nous observons aujourd'hui au
Canada.
Il est particulièrement opportun que je m'adresse à vous cette année, étant donné les consultations
publiques que le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international [MAECI] mène en ce
moment, appelées Un dialogue sur la politique étrangère, dont vous m'avez invité à parler. Je me propose
donc de vous entretenir aujourd'hui de ce dialogue et de discuter avec vous de certaines des grandes
questions qui se posent au sujet de la place de ce que nous appelons le troisième pilier dans les affaires
internationales du Canada. J'ai aussi très hâte de prendre plus ample connaissance des points de vue que
vous ferez valoir à cet égard, dont je sais déjà quelque chose grâce à votre mémoire.
Vous vous direz peut-être, comme je me le suis dit ces derniers mois, que c'est une période plutôt agitée
et compliquée pour lancer des consultations publiques sur les orientations à long terme de la politique
étrangère. Je puis vous assurer que lorsque nous préparions ces consultations, nous ne prévoyions pas
qu'elles se dérouleraient au milieu de la crise iraqienne que nous connaissons actuellement.
Toutefois, cette crise met à l'avant-plan bon nombre des questions auxquelles il faut réfléchir dans la
perspective du long terme, notamment notre engagement à l'égard des institutions et des démarches
multilatérales, nos relations avec les États-Unis, la taille et la raison d'être de nos forces militaires, les
nouveaux défis qui se posent pour ce qui est d'assurer la sécurité mondiale et l'application des valeurs
canadiennes dans un contexte mondial.
Assurément, la crise iraqienne et d'autres problèmes urgents de par le monde nous obligent à réfléchir
aussi bien à ce qui se passe à l'extérieur de nos frontières qu'à la forme que doit prendre notre réaction à
ces événements. Bon nombre de ces problèmes sont nouveaux de par leur nature et exigent des
approches et solutions novatrices. À l'intérieur de nos frontières, nous savons aussi que le visage du
Canada se transforme, et nous devons nous assurer que notre politique étrangère reflète les réalités
nouvelles de notre population, et ses préoccupations.
L'une de mes responsabilités, à titre de ministre des Affaires étrangères, est donc de veiller à ce que la
politique étrangère du Canada réponde aux besoins du temps présent, soit fidèle à nos valeurs et serve
nos intérêts dans un monde en mutation. Dans cette optique, nous devons consulter les Canadiens pour
faire appel aux meilleures ressources que notre société peut offrir. Cette priorité a été définie dans le
discours du Trône, l'automne dernier. Il recommandait explicitement que le gouvernement fasse
participer les Canadiens à un débat sur le rôle que le Canada doit jouer dans le monde.
C'est pourquoi, en janvier, nous avons lancé des consultations publiques que nous avons appelées
Un dialogue sur la politique étrangère. Au moyen de ces consultations, je sollicite le point de vue du plus
grand nombre de Canadiens possible au moyen d'assemblées publiques, que d'autres députés et moi-même animons, et de tables rondes réunissant des experts, ainsi qu'en acceptant des mémoires et en
proposant un dialogue sur notre site Web. Je voudrais avoir reçu tous les commentaires d'ici au 1er mai
et, dès le mois de juin, je ferai rapport aux Canadiens des opinions recueillies.
Pour susciter l'expression des opinions des citoyens, j'ai publié un document de réflexion proposant un
aperçu des changements survenus récemment dans le monde et des défis de l'heure dans les grands
domaines de notre politique étrangère. Je suis enchanté que les organisateurs de votre conférence aient
joint un exemplaire de la brochure du Dialogue à la documentation distribuée pour la conférence.
Comme vous l'aurez peut-être constaté, les lecteurs sont invités à répondre à 12 questions de référence
sur les choix et les priorités des années à venir. Jusqu'à maintenant, nous avons reçu des réponses
mûrement réfléchies et, inutile de le préciser, fort diverses. Je vous invite tous à faire connaître vos
opinions.
Étant donné que je m'adresse à vous à titre de membres de cette organisation, je suis heureux de constater
que le Comité des affaires étrangères de votre groupe a déjà rédigé un rapport qui viendra enrichir Un
dialogue sur la politique étrangère. J'ai parcouru ce document avec un vif intérêt. Je dois dire que je
souscris largement à ce rapport, ainsi qu'aux critiques qui y sont formulées. Il traite de façon fort lucide
de l'importance du troisième pilier de notre politique étrangère. Il décrit les programmes actuels de
promotion des arts qui relèvent du MAECI et traite également du financement, notant qu'il est essentiel,
mais présentement insuffisant.
Comme le rapport expose de façon tellement impeccable les questions fondamentales, je peux me
permettre aujourd'hui d'entrer un peu plus dans les détails au sujet du troisième pilier de la politique
étrangère du Canada et d'expliquer comment votre organisation peut aider à le renforcer.
Je voudrais commencer par signaler que la structure fondamentale de l'actuelle politique étrangère du
Canada a été établie en 1994. Le Parlement s'est alors chargé de réaliser un vaste examen pour le
gouvernement. Cet examen a abouti à l'énoncé gouvernemental de 1995, « Le Canada dans le monde »,
qui regroupait nos objectifs de politique étrangère autour de trois thèmes ou piliers : tout d'abord, la
protection de notre sécurité; deuxièmement, la promotion de notre prospérité; troisièmement, la diffusion
des valeurs et de la culture du Canada. Ces trois piliers demeurent le fondement de notre approche, car ils
nous permettent de ne jamais perdre de vue les valeurs et les intérêts du Canada face à un monde en
évolution.
Devant la plupart des auditoires auxquels je m'adresse, le troisième pilier nécessite beaucoup plus
d'explications et, souvent, de justifications que les deux autres. En effet, il n'est guère difficile de
comprendre pourquoi nous voulons garantir la sécurité du Canada et en promouvoir la prospérité. De
façon générale, les Canadiens estiment que notre sécurité et notre prospérité sont étroitement liées entre
elles et avec la situation qui règne à l'extérieur de nos frontières. Toutefois, lorsqu'il s'agit du troisième
pilier, c'est-à-dire la promotion de notre culture et de nos valeurs à l'étranger, il est plus difficile de faire
ressortir les liens.
La façon la plus directe d'établir ces liens est d'expliquer que la promotion des valeurs canadiennes à
l'étranger favorise l'émergence d'un monde plus juste et sûr tant pour nous que pour les autres. Lorsque
nous défendons à l'étranger des valeurs comme le respect de la diversité, la saine gestion publique,
l'égalité entre les sexes et les droits de la personne, nous faisons plus que mettre en évidence les valeurs
et les modèles sociaux qui nous plaisent. Nous favorisons aussi les conditions propices à la création de
sociétés pacifiques, prospères et stables qui sont des membres solides de la communauté internationale.
De la sorte, nous améliorons les perspectives à long terme de sécurité et de prospérité pour les
Canadiens.
Au niveau le plus élémentaire et le plus pratique, on peut aussi expliquer la place de la culture dans la
politique étrangère du Canada en des termes simples et concrets : en faisant la promotion des arts
canadiens à l'étranger, nous créons un marché pour nos industries culturelles, ce qui contribue
directement à la prospérité économique du Canada et, indirectement, crée une « marque » canadienne
attrayante dont l'intérêt s'étend à d'autres domaines commerciaux également.
Tout cela est vrai mais ne suffit pas à rendre compte complètement de l'importance de ce troisième pilier.
Il vaut la peine de vous proposer une conception plus nuancée.
Depuis la fin de la Guerre froide, on s'est aperçu de plus en plus que les pays exercent leur pouvoir
d'influencer les autres non seulement par leur puissance militaire et économique, mais aussi par l'attrait
de leur culture, leurs idées et l'exemple qu'ils donnent. On parle parfois, à propos de la puissance
militaire et économique, de pouvoir brutal : on recourt à l'incitation ou à la menace pour amener d'autres
pays à changer de position. Toutefois, comme Joseph Nye l'a soutenu dans son excellent livre The
Paradox of American Power, un pays peut également obtenir les résultats recherchés en amenant d'autres
pays à vouloir le suivre grâce au pouvoir de ses idées -- autrement dit, grâce à son influence culturelle.
C'est l'idée de pouvoir discret, et elle fait partie de la justification du troisième pilier de notre politique
étrangère. En montrant ce que notre pays préconise, ce qu'il chérit, nous pouvons espérer attirer les autres
vers ces valeurs -- des qualités comme l'appréciation de la diversité culturelle, de l'ouverture et de la
tolérance, de l'internationalisme.
Ce moyen d'exercer une influence est particulièrement important pour le Canada, qui est une puissance
intermédiaire. Si on le compare aux autres grands pays industrialisés du G8, sa population relativement
faible l'empêche d'imposer sa puissance militaire ou économique. Par contre, nous avons la capacité
d'influencer les autres grâce à d'autres éléments de nos politiques intérieure et étrangère. Cela comprend,
outre les arts de la création, nos systèmes d'enseignement et les programmes d'études canadiennes à
l'étranger ainsi que la communication de notre expérience et de nos compétences dans des domaines
comme les droits de la personne, l'égalité entre les sexes, le constitutionnalisme et le règlement des
différends. Nous cherchons à accroître et à protéger cette influence en participant à des efforts
multilatéraux tels que l'élaboration d'un accord international qui affirmera la préservation et la
promotion de cultures distinctes en tant que valeur reconnue dans le système commercial international.
Tous ces facteurs nous confèrent une importance et une influence dans le monde qui sont sans commune
mesure avec nos moyens militaires et économiques.
Pour votre organisation, la grande question est probablement celle du rôle distinctif de ce que nous
appelons la diplomatie culturelle ou la promotion des arts et de la culture à l'étranger. Nous pourrions
aborder la question de façon provocatrice en citant George Orwell, qui a prétendu que « tout art est
propagande ». Plutôt sinistre, semble-t-il, mais si nous donnons au terme « propagande » une acception
plus large et inoffensive, il est possible de comprendre pourquoi nous considérons la diplomatie
culturelle comme un élément central du troisième pilier de notre politique étrangère. Je ne peux imaginer
que quiconque ici présent puisse prêter des messages simplistes ou programmés aux œuvres de nos
artistes. Néanmoins, dans les questions que posent les artistes canadiens et dans les réflexions qu'ils
provoquent, ils expriment la société avancée et culturellement pluraliste que nous sommes et ils le font
d'une façon convaincante et attrayante pour des auditoires du monde entier. La promotion des œuvres des
créateurs canadiens est un moyen puissant de faire connaître l'expérience d'un pays attaché aux valeurs
que sont la démocratie, la liberté d'expression, le bilinguisme, la tolérance, le respect des droits de la
personne et la diversité.
Le volet diplomatie culturelle de notre troisième pilier va donc bien au-delà des avantages économiques
directs qu'il peut apporter en renforçant nos industries culturelles ou en positionnant notre pays comme
un lieu privilégié pour le commerce et l'investissement. Plus largement, elle prépare un auditoire réceptif
aux objectifs internationaux que nous tentons d'atteindre. Ici, les influences ne sont pas faciles à déceler,
mais elles existent certainement et nous aident considérablement à étendre l'influence de notre politique
étrangère, et notre programme, sur la scène internationale.
Dans ce contexte, je voudrais maintenant passer à des réflexions plus générales sur la place du troisième
pilier dans la politique étrangère du Canada et l'importance croissante qu'il pourrait revêtir à ce stade de
notre histoire.
En réfléchissant à notre politique étrangère, nous pouvons soutenir que le troisième pilier est la raison
d'être des deux autres, car ses éléments définissent à la fois notre identité et ce que nous considérons
comme important sur la scène internationale. Comme je l'ai souligné plus tôt, les valeurs que nous
défendons au niveau international sont celles qui, généralement, caractérisent les Canadiens : une société
attachée à la tolérance, à l'ouverture, au respect de la diversité, aux droits de la personne et à
l'internationalisme. Or, parmi les lieux où ces valeurs se manifestent figure notre expression culturelle.
En exprimant qui nous sommes et ce que nous jugeons important comme individus, nos valeurs et notre
culture constituent un élément fondamental dans le choix que fait notre pays de ce qu'il estime important
de faire et d'être au niveau international. Autrement dit, elles nous font comprendre de façon saisissante
pourquoi il vaut la peine d'avoir une approche proprement canadienne des questions de sécurité et de
prospérité. En ce sens, par conséquent, le troisième pilier occupe une place importante dans la
formulation de notre politique étrangère, car il définit le type de sécurité et le type de prospérité que nous
souhaitons pour nous-mêmes, et les moyens qui nous semblent préférables pour les atteindre.
Mon travail de ministre des Affaires étrangères serait certainement plus facile si cette perspective
proprement canadienne sur les premier et deuxième piliers ne posait pas problème. Après tout, nous
avons au sud un voisin auquel nous sommes liés par la géographie, le commerce et d'autres aspects. Il a
des opinions très arrêtées et n'aurait pas d'objection à ce que nous nous alignions un peu plus sur lui pour
définir nos priorités en matière de sécurité et de prospérité. En réalité, mon travail est rendu très
compliqué, mais également gratifiant, justement par la nécessité de formuler une politique étrangère
fidèle aux valeurs et à la culture propres aux Canadiens. Ces valeurs et cette culture orientent également
notre compréhension des meilleurs moyens de garantir la sécurité et la prospérité du Canada. À la
lumière de facteurs comme la diversité de notre population, qui a des liens avec toutes les régions du
monde, et de la perspective internationaliste qui en découle, nous avons tendance à considérer que notre
sécurité et notre prospérité sont inextricablement liées à celles des autres pays du monde.
À cause de tous ces liens, il est important, si nous voulons élaborer une politique étrangère solide, de
vérifier et de préciser continuellement ce que nous sommes, comme Canadiens, ce que nous préconisons
chez nous. Surtout en cette période extrêmement tendue où nous nous inquiétons de la sécurité nationale
et mondiale, nous devons veiller à ce que les valeurs sociales que nous revendiquons demeurent
profondément ancrées. Voilà pourquoi j'ai invité les communautés ethniques et confessionnelles du
Canada à engager un dialogue sur les valeurs de tolérance et de respect de la diversité qui rendent notre
société digne d'être protégée et d'être proposée en exemple aux autres. Le travail des artistes canadiens
peut également avoir un rôle distinctif à jouer pour amener les citoyens à réfléchir à ces questions dans
les semaines et les mois à venir.
Je voudrais vous livrer une dernière réflexion qui est liée à mon propre sentiment que cette période-ci est
peut-être un moment où le troisième pilier de notre politique étrangère devient particulièrement
important pour les Canadiens. À bien des égards, nous vivons un temps fort, si nous songeons aux
ressources auxquelles nous devons faire appel. Ces dernières années, des écrivains, musiciens et
cinéastes canadiens ont fait l'objet d'une reconnaissance internationale remarquable qui attire l'attention
sur l'ensemble de nos richesses culturelles. Nous avons la chance, en ce moment, d'avoir, au poste de
gouverneur général, une Canadienne profondément engagée à promouvoir la culture canadienne à
l'étranger et dont les périples internationaux sont dignes de mention parce qu'ils font connaître nos
artistes, nos universitaires et les dirigeants de nos communautés ethniques.
En ce qui concerne l'actualité, nous vivons une époque où les questions qui se rattachent au troisième
pilier sont propulsées à l'avant-plan. La crise iraquienne a suscité un débat national sur ce que notre pays
doit défendre dans ses relations avec les États-Unis, l'ONU et d'autres pays. Au cours de mes
déplacements au Canada pour les assemblées publiques sur Un dialogue sur la politique étrangère, j'ai
été frappé par le nombre de personnes qui insistent pour que les valeurs canadiennes aient la priorité
dans la définition de notre approche des questions de sécurité et de prospérité. Malgré tout le poids
économique de notre voisin du Sud, les Canadiens disent qu'il est temps de faire valoir nos convictions,
quand il s'agit de choisir les meilleurs moyens de mener les affaires du monde.
Bien qu'aucune affirmation particulière sur l'identité ou les normes canadiennes ne doit être prise au
pied de la lettre lorsqu'il s'agit de décider de la voie à suivre, j'estime que ce que j'ai entendu dans les
assemblées publiques et ailleurs témoigne d'un réel besoin de réfléchir à ce qu'est notre pays et à la
façon dont nous voulons nous comporter dans le monde. Grâce au concours de groupes comme le vôtre,
ces discussions peuvent maintenant se dérouler au niveau national et vraiment nous aider à définir et à
affiner le rôle particulier que le Canada doit jouer sur la scène internationale dans les mois et les années à
venir.
Avant de conclure, je me dois d'aborder une question plus concrète dont vous êtes peut-être nombreux à
vouloir entendre parler. Je vais aborder la question en lisant un poème -- ce que je n'ai pas souvent
l'occasion de faire à cause des fonctions officielles qui sont actuellement les miennes. Ce poème de
l'auteur américain Langston Hughes s'intitule Plainte et il dit ceci : « L'argent et l'art / Ne font pas bon
ménage. » Que dire? Tout à l'heure, j'ai fait allusion au rapport de votre Comité des affaires étrangères,
qui se termine en exhortant le gouvernement à renouveler son engagement à l'égard de la diplomatie
culturelle comme outil unique en son genre et fort important de la politique étrangère. Toutefois, un
simple engagement en paroles n'est pas ce que les auteurs du rapport avaient en tête. Il est assez clair
qu'ils réclament de l'argent.
Je voudrais pouvoir vous faire sur-le-champ une réponse concrète, mais le MAECI doit jongler en ce
moment avec de nombreuses priorités. Par contre, je tiens à souligner que Un dialogue sur la politique
étrangère vise entre autres choses à informer les décideurs d'Ottawa des opinions des Canadiens et de
groupes tels que le vôtre. Votre rapport apporte une importante contribution à notre planification au
moment d'étudier les orientations et les priorités de notre politique étrangère pour les années à venir.
J'espère que vous y donnerez suite par l'entremise de vos contacts -- qui sont nombreux et puissants --
afin de convaincre d'autres personnes au sein du gouvernement (comme M. Manley par exemple) pour
que nous puissions avoir les ressources dont nous avons besoin pour passer des paroles aux actes.
Dans l'immédiat, un groupe comme celui-ci aura certainement des opinions très intéressantes et
substantielles à faire valoir en réaction aux idées que je viens d'exprimer. Ce fut un honneur de vous
adresser la parole aujourd'hui, et j'ai hâte d'entendre vos observations et de travailler avec vous en vue
de la concrétisation des principes dont je vous ai parlé aujourd'hui.
Je vous remercie.