M. PETTIGREW - ALLOCUTION À L'OCCASION DU SIAL MONTRÉAL - MONTRÉAL (QUÉBEC)
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION DU SIAL MONTRÉAL
MONTRÉAL (Québec)
Le 4 avril 2003
Introduction
En ce dernier jour du SIAL [Salon international de l'alimentation] Montréal, je tiens à féliciter les
organisateurs de leur travail acharné et des résultats obtenus au cours de la semaine. Il y a deux ans, j'ai
assisté au premier SIAL Montréal. Après ce succès, les organisateurs ont prédit que le salon de cette
année serait plus imposant et plus réussi que le premier, qu'il y aurait jusqu'à 800 exposants de 50 pays
et plus de 15 000 visiteurs venant de 80 pays. Je ne crois pas qu'ils soient déçus aujourd'hui.
Les salons d'une telle ampleur -- comme celui auquel vous assistez aujourd'hui -- regroupent une
multitude d'activités. Je vous remercie de me donner l'occasion, avant que vous ne passiez au prochain
point au programme, de prononcer quelques mots au cours de cette conférence.
Importance du commerce pour le Canada
Les exportations canadiennes sont aujourd'hui la source de plus de 43 p. 100 de notre PIB [produit
intérieur brut], alors que la proportion n'était que de 25 p. 100 en 1990. Cela veut dire que, comme
pourcentage de notre PIB, nous exportons environ quatre fois plus que les États-Unis et trois fois plus
que le Japon. Nous sommes même le pays du G7 qui est, et de loin, le plus tourné vers l'exportation.
Notre industrie de l'alimentation contribue pour beaucoup à notre excellent rendement en matière
d'exportation et à la vigueur de notre économie. Un Canadien sur sept s'occupe directement ou
indirectement de la production, de la transformation, de la distribution ou de la vente de produits
agricoles. Le Canada compte presque un quart de million d'exploitations agricoles, et l'agriculture
représentait, en 2001, environ 8 p. 100 de notre PIB.
La transformation des aliments est le plus important secteur de l'industrie manufacturière dans sept
provinces et est à l'origine de 10 p. 100 de l'ensemble des livraisons de produits manufacturés au
Canada.
Position actuelle du Canada dans le monde
Comme le Canada est un grand producteur de denrées agricoles et de poisson et fruits de mer, et que sa
population est relativement peu nombreuse, il exporte près de la moitié de ses produits agricoles et plus
des trois quarts de ses produits à base de poisson et de fruits de mer vers plus de 177 pays. Nous nous
classons au troisième rang des exportateurs de produits agroalimentaires dans le monde, derrière les
États-Unis et l'Union européenne, avec 4,2 p. 100 des exportations mondiales de produits
agroalimentaires, et nous sommes le cinquième exportateur de poisson et de fruits de mer.
Ces 10 dernières années, nous avons presque doublé le total de nos exportations agroalimentaires. Il est
passé de 13 milliards de dollars il y a 10 ans à 25,7 milliards en 2002, et les exportations de poisson et de
fruits de mer se sont élevées à 4,7 milliards. C'est ainsi que nous avons dans ce secteur un excédent
commercial d'environ 5 milliards de dollars.
À mon sens, le gouvernement a deux façons très importantes et constructives de jouer un rôle pour
soutenir cette croissance et vous aider à capitaliser avec confiance sur la stabilisation des marchés. La
première est la politique commerciale. Autrement dit, il s'agit de travailler avec d'autres pays en vue de
bâtir et de préserver un système d'accès au marché international qui soit fondé sur des règles. La
deuxième, c'est la promotion du commerce.
Politique commerciale
Politique et promotion vont de pair. Comme notre réussite économique est très étroitement liée au
commerce, le maintien de la prospérité du Canada dépend de l'ouverture de l'économie mondiale.
C'est pourquoi nous abordons la libéralisation du commerce sur plusieurs fronts : l'OMC [Organisation
mondiale du commerce], la ZLEA [Zone de libre-échange des Amériques] et nos initiatives bilatérales.
Nos objectifs sont les mêmes dans toutes ces négociations : un meilleur accès aux marchés étrangers,
surtout pour les biens et services à valeur ajoutée; des règles qui soient au diapason des besoins de notre
économie moderne; un soutien pour nos objectifs politiques plus généraux, notamment une amélioration
des normes en matière de main-d'œuvre et d'environnement.
L'OMC est la pierre angulaire du commerce mondial, et nous sommes à mi-parcours dans un nouveau
cycle de négociation du Programme de Doha pour le développement. Ce programme regroupe plusieurs
dossiers, comme la réforme agricole, l'accès au marché pour les biens et services et des règles plus
solides et claires, qui coïncident avec les principaux intérêts du Canada en matière d'exportation. Il est
devenu clair que de nombreux pays attendent de mesurer l'ampleur des négociations en agriculture avant
de décider jusqu'où ils iront dans d'autres domaines.
Des accords régionaux comme celui de la ZLEA sont complémentaires des objectifs en commerce
mondial que nous poursuivons à l'OMC. Ils peuvent stimuler l'économie, explorer des idées neuves dans
de nouveaux domaines et renforcer les réformes économiques. Un important travail de négociation nous
attend.
Le potentiel des exportateurs canadiens est énorme. Lorsque les barrières tombent et que l'accès aux
marchés est assuré, les entreprises canadiennes peuvent accroître leurs exportations et forger des
partenariats sur beaucoup de nouveaux marchés, ce qui se traduit par des emplois et des débouchés plus
nombreux pour les Canadiens au Canada.
Promotion du commerce
La promotion du commerce, c'est la promotion au jour le jour des biens et services du Canada. Elle peut
prendre de multiples formes. Il peut s'agir d'initiatives prestigieuses comme les missions d'Équipe
Canada dirigées par le premier ministre ou les missions que je dirige, ou du travail plus discret, mais tout
aussi important qu'accomplissent les centaines de délégués commerciaux que nous avons affectés aux
quatre coins de la planète et qui collaborent quotidiennement avec des milliers d'entreprises, surtout des
PME [petites et moyennes entreprises].
Les missions d'Équipe Canada sont assurément l'initiative de collaboration la plus prestigieuse que nous
puissions prendre pour présenter un front uni, fédéral-provincial, aux clients étrangers et aux éventuels
investisseurs. Depuis 1994, Équipe Canada s'est rendue dans 21 villes du monde entier et a permis de
concrétiser plus de 30,6 milliards de dollars en chiffre d'affaires pour le Canada. L'an dernier, j'ai dirigé
des missions en Inde, au Mexique et en Afrique. J'ai eu le plaisir d'accompagner un grand nombre
d'entreprises canadiennes pour ouvrir de nouveaux marchés.
Les partenariats sont aussi importants à l'étranger qu'au Canada. Il est absolument fondamental pour
notre réussite internationale que tous les ordres de gouvernement soient perçus par les clients éventuels
comme des partenaires qui coopèrent, se renforcent mutuellement et travaillent dans le même sens dans
votre intérêt à vous, le milieu des affaires.
Aide du gouvernement du Canada
Nos efforts en vue d'instaurer des règles du jeu équitables dans le commerce mondial ou de diriger des
missions d'Équipe Canada sont certes importants pour la prospérité du Canada, mais cela peut sembler
assez éloigné des préoccupations quotidiennes des gens d'affaires.
Il ne suffit pas de dire que des possibilités d'exportation s'offrent aux entreprises canadiennes. Nous
devons vous aider à saisir ces occasions. Nous voulons que vous réussissiez, que vous y parveniez en
exploitant à fond un réseau de soutien essentiel qui est à votre disposition, soit le Service canadien des
délégués commerciaux.
Quand je dis que votre succès est aussi le nôtre, je pèse mes mots. Le Service des délégués commerciaux
est prêt à vous aider à réussir. C'est l'argent de vos impôts qui est mis à votre service. En ce moment,
nous avons plus de 500 spécialistes du commerce qui sont à votre service dans 140 villes du monde
entier. Ils travaillent sur le terrain, dans vos secteurs, sur les marchés que vous ciblez. Ce sont des
spécialistes compétents qui ont fait leurs preuves. Le Service des délégués commerciaux a aidé des
milliers d'entreprises canadiennes à réussir à l'étranger, et il peut vous aider, vous aussi!
Plus d'une cinquantaine de nos agents commerciaux venus de pays qui comptent parmi les plus
importants partenaires commerciaux du Canada assistent cette année au SIAL Montréal. Ils sont venus
des quatre coins du globe pour rencontrer des entreprises canadiennes et leur parler des possibilités
d'exportation qui existent sur leurs marchés.
Il s'agit d'un groupe exceptionnel et dévoué de spécialistes qui ne ménagent rien pour aider les
entreprises canadiennes à réussir à l'étranger, souvent dans des situations fort difficiles. Ils peuvent vous
offrir des renseignements sur le marché, des réseaux de contacts clés, des indications sur des occasions
d'affaires et des conseils. Les clients sont très satisfaits de ce service. Ils nous ont même dit que le
Service des délégués commerciaux leur avait fait économiser temps et argent, et les avait aidés à prendre
de meilleures décisions commerciales, leur donnant ainsi un avantage concurrentiel plus marqué. Je crois
savoir que certains d'entre vous ne sont pas canadiens, mais représentent plutôt les intérêts de pays
étrangers. Notre Service de délégués commerciaux occupe une position idéale pour guider les acheteurs
étrangers vers ce que le Canada a de mieux à offrir. Les agents commerciaux peuvent non seulement
indiquer aux entreprises étrangères les fournisseurs canadiens de produits et de services, mais aussi les
aider à faire des affaires avec le Canada. Leurs services comprennent la présentation d'éventuels
partenaires, de l'information sur l'investissement, l'indication de bons contacts et des conseils.
Les agents commerciaux, qui travaillent dans les ambassades et consulats du Canada dans le monde
entier, maintiennent un solide réseau avec à peu près tous les secteurs de l'industrie canadienne. Les
acheteurs et importateurs de l'étranger sont invités à communiquer avec les agents commerciaux qui les
aideront à trouver les produits et services canadiens dont ils ont besoin.
Au fond, vous n'avez pas à sortir de votre pays pour faire des affaires avec le Canada. Il vous suffit de
communiquer avec l'ambassade ou le consulat canadien le plus proche ou de consulter le site Web du
Service canadien des délégués commerciaux.
Délégué commercial virtuel
Le Service de délégués commerciaux ne se repose pas sur ses lauriers. Il s'est imposé un profond
renouvellement ces dernières années pour adapter ses services aux besoins que les exportateurs
considèrent comme prioritaires : de solides indications sur les occasions d'affaires, une information
pointue sur le marché, des conseils personnalisés et des conseils sur l'état du commerce international.
Essentiellement, les délégués commerciaux sont des courtiers du savoir et des bâtisseurs de relations.
Il y a quelques mois, j'ai lancé, comme complément de ce service, l'un des outils les plus innovateurs
que nous ayons mis au point : le Délégué commercial virtuel [DCV]. Il s'agit d'une page Web
personnalisée qui contient les noms des délégués commerciaux chargés de secteurs particuliers et de
marchés précis à l'étranger, et des liens directs avec eux. Le Délégué commercial virtuel recherche
ensuite tous les renseignements qui présentent de l'intérêt pour la page du client : rapports sur le marché,
manifestations commerciales et occasions d'affaires, en somme tous les renseignements pertinents qui
correspondent aux intérêts du client en commerce international.
Une fois que le client a passé en revue l'information fournie par le Délégué commercial virtuel et
s'estime prêt à explorer un marché, il communique avec l'un de nos bureaux à l'étranger par le portail du
DCV pour demander n'importe lequel des six services essentiels en ligne. Au SIAL, nous offrons des
démonstrations du programme DCV. Si vous ne l'avez pas encore vu à l'œuvre, je vous invite à aller le
voir au Pavillon canadien et à demander votre page Web personnalisée.
Le gouvernement du Canada offre de nombreux autres services aux exportateurs, notamment des
renseignements sur le marché, de l'information sur les mécanismes de financement, les foires
commerciales et expositions, et la réglementation des exportations. Certains d'entre vous connaissent
bien Équipe Canada inc, réseau virtuel qui repose sur la coopération de 23 ministères et organismes
fédéraux et aide les entreprises canadiennes à réussir sur les marchés mondiaux. Ce guichet unique
simplifie énormément, pour les entreprises canadiennes, l'accès à tout, depuis la formation et les
programmes de financement pour les nouveaux exportateurs jusqu'au soutien sur le terrain, à l'étranger,
pour les entreprises canadiennes plus expérimentées. Équipe Canada inc est votre première escale dans la
recherche d'information, de conseils, de renseignements sur le marché, d'aide financière et de soutien sur
le terrain afin de faire de votre initiative d'exportation une réussite. Pourquoi ne pas consulter le moteur
de recherche sur le Web, sur le site du gouvernement du Canada? Cherchez simplement
« ExportSource »!
En vue de promouvoir les intérêts du Canada auprès de notre plus important partenaire commercial, le
dernier budget a engagé un financement accru pour renforcer la capacité du Canada d'agir aux niveaux
local et régional dans tous les États-Unis en ouvrant de nouveaux bureaux régionaux et en accentuant la
présence consulaire à des endroits stratégiques, comme le sud-ouest des États-Unis. Cela comprend
l'ouverture de nouveaux bureaux satellites qui se chargeront de secteurs ou de dossiers particuliers, et
des initiatives plus énergiques et ciblées de promotion commerciale et économique. Le ministère des
Affaires étrangères et du Commerce international, de concert avec Agriculture et Agroalimentaire
Canada et Industrie Canada, travaille en partenariat à cette initiative et fournit des ressources
supplémentaires.
Je suis heureux qu'Exportation et développement Canada [EDC] et la Corporation commerciale
canadienne [CCC] soient là pour prêter main-forte aux exportateurs. EDC offre des services de
financement et d'assurance, alors que la CCC peut offrir des garanties de l'État aux exportateurs.
Investissement
Je voudrais aussi prendre quelques minutes pour parler de l'investissement, sans vouloir couper l'herbe
sous le pied de Mme Angela Rey, de KPMG, qui vous parlera des avantages concurrentiels du Canada.
L'investissement fait partie du continuum commercial et constitue un élément important de notre succès
remarquable en commerce international. Les entreprises internationales produisent non seulement pour
leur marché intérieur, mais aussi pour leurs affiliés internationaux. Elles devancent donc souvent les
entreprises canadiennes dans la course à l'exportation. Ce fait est d'autant plus important que de
nombreux secteurs passent d'une production axée sur le marché intérieur à une production destinée au
marché des exportations. Investissement et liens commerciaux vont de pair.
L'investissement étranger direct [IED], se traduit par des emplois pour les Canadiens. Il faut mettre au
compte de l'investissement étranger direct plus de 1 emploi sur 10, 50 p. 100 de toutes nos exportations
et 75 p. 100 des exportations de produits manufacturés. L'IED peut stimuler la concurrence, l'innovation
et la croissance économique. Il assure à la main-d'œuvre locale une rémunération plus élevée et aux
consommateurs de meilleurs prix et des produits de meilleure qualité.
L'investissement étranger est aussi une source importante de technologie. Comme la recherche et le
développement coûtent cher, l'investissement international, souvent dans le cadre d'alliances
internationales, est pour les entreprises canadiennes un moyen crucial de se procurer les technologies de
pointe.
Les délégués commerciaux sont également à l'affût des organisations étrangères qui prévoient une
expansion de taille. Ils font valoir auprès d'elles les avantages du Canada, soulignant que les grandes
villes canadiennes demeurent les lieux d'implantation les plus concurrentiels du monde, car elles allient
une infrastructure et une main-d'œuvre de qualité à des frais d'exploitation modestes.
Conclusion
Pour conclure, je tiens à réaffirmer que des programmes et politiques progressistes et d'avant-garde en
matière de développement commercial sont indispensables au maintien et au renforcement de la
prospérité que le Canada connaît actuellement. Nous avons tous avantage à avoir des règles claires et
applicables en matière de commerce international, car elles nous aident à faciliter l'expansion de vos
entreprises sur le plan mondial.
Je vais continuer de faire de mon mieux pour que, lorsque vous voulez exploiter des marchés étrangers,
vous trouviez des portes grandes ouvertes, des politiques justes et des règles du jeu équitables. Je vais
continuer aussi à résister à ceux qui voudraient restreindre nos horizons en limitant la libéralisation des
échanges.
Je vais également continuer à faire connaître le Canada comme une destination accueillante pour les
investisseurs.
Il nous incombe de préserver la compétitivité du Canada sur un marché international en constante
évolution. Lorsque nous réussissons, les avantages sont nombreux : plus d'emplois bien rémunérés,
stabilité financière, productivité accrue, vigueur économique, économie diversifiée et progrès
technologique.
Je vous remercie.