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<html> <head> <meta name="Generator" content="Corel WordPerfect 8"> <title>M. GRAHAM - ALLOCUTION &Agrave; L'OCCASION DU 16e CONGR&Egrave;S ANNUEL DE L'ACADEMIC COUNCIL ON THE UNITED NATIONS SYSTEM - NEW YORK (NEW YORK)</title> </head> <body text="#000000" link="#0000ff" vlink="#551a8b" alink="#ff0000" bgcolor="#c0c0c0"> <p><font face="Arial Gras" size="+1"></font><font face="Arial Gras"></font><font face="Arial Gras" size="+1"></font><font face="Arial Gras" size="+1"> <u> SOUS R&Eacute;SERVE DE MODIFICATIONS</u></font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">NOTES POUR UNE ALLOCUTION</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">DE</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">L'HONORABLE BILL GRAHAM,</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">MINISTRE DES AFFAIRES &Eacute;TRANG&Egrave;RES,</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">&Agrave; L'OCCASION DU 16<sup>e</sup> CONGR&Egrave;S ANNUEL</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">DE</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">L'ACADEMIC COUNCIL ON THE UNITED NATIONS SYSTEM</font></p> <p><font face="Arial Gras" size="+1">NEW YORK (New York)</font></p> <p><font face="Arial Gras" size="+1">Le 13 juin 2003</font></p> <p><font size="+1">Je suis heureux d'avoir l'occasion de prononcer cette allocution devant l'Academic Council on the United Nations System [ACUNS] et de vous rencontrer pour la troisi&egrave;me fois. En d&eacute;cembre dernier, je me trouvais &agrave; Waterloo, en Ontario, o&ugrave; j'ai annonc&eacute; que le si&egrave;ge de l'ACUNS serait bient&ocirc;t transf&eacute;r&eacute; dans cette ville. J'ai &eacute;t&eacute; impressionn&eacute; d'apprendre l'int&eacute;r&ecirc;t pour la r&eacute;forme de l'ONU que l'action de votre organisation stimule, tant dans les milieux universitaires que dans le grand public. Par la suite, en f&eacute;vrier, au milieu de la crise iraquienne, j'ai rencontr&eacute; &agrave; Ottawa des membres de l'ACUNS &agrave; l'occasion d'une conf&eacute;rence sur le Conseil de s&eacute;curit&eacute; de l'ONU.</font></p> <p><font size="+1">En cette occasion, je suis particuli&egrave;rement heureux de parler du th&egrave;me «&nbsp;Un monde lib&eacute;r&eacute; de la peur&nbsp;» ici dans la ville h&ocirc;te des Nations Unies. L'&eacute;limination de la peur, plus pr&eacute;cis&eacute;ment de la peur des conflits, de la violence et de la pers&eacute;cution, r&eacute;unit deux grands th&egrave;mes de la politique &eacute;trang&egrave;re canadienne&nbsp;: l'attachement &agrave; la coop&eacute;ration multilat&eacute;rale et la volont&eacute; de placer la s&eacute;curit&eacute; des personnes en t&ecirc;te de l'ordre du jour international.</font></p> <p><font size="+1">L'&eacute;difice o&ugrave; je travaille, au minist&egrave;re des Affaires &eacute;trang&egrave;res et du Commerce international, porte le nom de Lester B. Pearson, ce qui me rappelle chaque jour l'adh&eacute;sion de longue date du Canada &agrave; ces id&eacute;aux. Le prix Nobel de Pearson, expos&eacute; dans le hall de cet &eacute;difice, &eacute;voque le souvenir de tout ce qu'il a fait pour promouvoir les id&eacute;aux et l'institution dont il est question ici &agrave; votre conf&eacute;rence.</font></p> <p><font size="+1">Il est important en ce moment de faire le point sur cette institution, car, comme vous le savez, le terrorisme et la guerre en Iraq ont boulevers&eacute; aussi bien les conceptions de la s&eacute;curit&eacute; que les organisations multilat&eacute;rales. Apr&egrave;s les terribles attentats perp&eacute;tr&eacute;s le 11 septembre dans la ville m&ecirc;me o&ugrave; nous nous trouvons, nous avons assist&eacute; &agrave; une r&eacute;surgence ph&eacute;nom&eacute;nale du mod&egrave;le classique de la s&eacute;curit&eacute;, qui date du trait&eacute; de Westphalie et s'est maintenu jusqu'&agrave; la guerre froide, centr&eacute; sur la protection des &Eacute;tats contre l'agression. Et cet imp&eacute;ratif de s&eacute;curit&eacute; a encourag&eacute; la tendance, sans doute justifi&eacute;e dans certains cas, &agrave; &eacute;carter les moyens d'action multilat&eacute;raux lorsqu'ils ne semblent pas pouvoir produire des r&eacute;sultats rapidement.</font></p> <p><font size="+1">Vus dans une optique plus large, ces &eacute;v&eacute;nements surviennent &agrave; une &eacute;poque o&ugrave; deux choses sont manifestes. Tout d'abord, il faut voir dans la s&eacute;curit&eacute; plus que le fait de prot&eacute;ger les &Eacute;tats des agressions, et ensuite, il est &eacute;vident que la s&eacute;curit&eacute;, qu'elle soit nationale ou mondiale, ne peut se r&eacute;aliser que gr&acirc;ce &agrave; des formes efficaces de coop&eacute;ration multilat&eacute;rale.</font></p> <p><font size="+1">Pour commencer par le premier point, toute r&eacute;flexion tant soit peu nuanc&eacute;e sur les r&eacute;alit&eacute;s actuelles r&eacute;v&egrave;le que la s&eacute;curit&eacute; de chaque &Eacute;tat est &eacute;troitement solidaire de la s&eacute;curit&eacute; des peuples du monde entier. Les conditions d'oppression, d'ali&eacute;nation des droits et de privation qui r&egrave;gnent dans les &Eacute;tats entra&icirc;nent des conflits prolong&eacute;s et des actes extr&eacute;mistes et terroristes dont les effets se r&eacute;percutent sur des &Eacute;tats et des populations situ&eacute;s aux antipodes. &Agrave; l'&egrave;re de la mondialisation, la s&eacute;curit&eacute; est vraiment indivisible&nbsp;: elle ne peut pas s'obtenir aux d&eacute;pens des autres, et m&ecirc;me nous ignorons la s&eacute;curit&eacute; des autres &agrave; nos risques et p&eacute;rils. Les liens de plus en plus &eacute;troits entre les r&eacute;gions du monde r&eacute;v&egrave;lent &agrave; l'&eacute;vidence qu'outre le terrorisme, la pauvret&eacute;, les maladies infectieuses et la d&eacute;gradation de l'environnement sont tous des probl&egrave;mes mondiaux, qui menacent la s&eacute;curit&eacute; des &Eacute;tats et des individus dans le monde entier. On ne peut y rem&eacute;dier que par une coop&eacute;ration elle aussi d'envergure mondiale. Dans ma propre ville de Toronto, nous sommes certainement t&eacute;moins de cette r&eacute;alit&eacute;, notre syst&egrave;me de sant&eacute; &eacute;tant aux prises avec une maladie qui nous a &eacute;t&eacute; apport&eacute;e par quelques passagers d'un avion en provenance de Chine.</font></p> <p><font size="+1">Ces &eacute;v&eacute;nements attestent qu'il n'est possible de b&acirc;tir un monde meilleur qu'en am&eacute;liorant la s&eacute;curit&eacute; des individus et des collectivit&eacute;s tout en renfor&ccedil;ant les pouvoirs protecteurs des &Eacute;tats. &Agrave; certains &eacute;gards, nous devons b&acirc;tir la s&eacute;curit&eacute; de bas en haut aussi bien que de haut en bas. Ce sont des processus compl&eacute;mentaires, la s&eacute;curit&eacute; humaine et la s&eacute;curit&eacute; des &Eacute;tats se confortant mutuellement. Le Canada met cette notion en pratique en appuyant constamment un programme de s&eacute;curit&eacute; comportant des mesures visant &agrave; pr&eacute;venir et &agrave; r&eacute;soudre les conflits violents &agrave; l'int&eacute;rieur des &Eacute;tats, &agrave; prot&eacute;ger les civils dans les situations de conflit violent, et &agrave; augmenter la capacit&eacute; des &Eacute;tats &agrave; assurer la s&eacute;curit&eacute; des populations. Notre approche actuelle de la s&eacute;curit&eacute; humaine privil&eacute;gie cinq priorit&eacute;s centrales&nbsp;: la s&eacute;curit&eacute; publique, la protection des civils, la pr&eacute;vention des conflits, la saine gestion publique et l'obligation de rendre compte, et les op&eacute;rations de soutien de la paix.</font></p> <p><font size="+1">Bien entendu, nous, Canadiens, savons aussi bien que vous tous ici pr&eacute;sents qu'aucun pays ne peut en agissant seul avoir un impact dans ces grandes sph&egrave;res de la s&eacute;curit&eacute;. Plus que jamais, la s&eacute;curit&eacute; globale des &Eacute;tats et des personnes ne peut se r&eacute;aliser que par des formes efficaces de coop&eacute;ration multilat&eacute;rale. &Agrave; certains endroits, cette coop&eacute;ration produit des r&eacute;sultats encourageants. En Autriche, r&eacute;cemment, j'ai assist&eacute; &agrave; la cinqui&egrave;me conf&eacute;rence minist&eacute;rielle annuelle du R&eacute;seau de la s&eacute;curit&eacute; humaine, un groupe de 13&nbsp;pays de m&ecirc;me mentalit&eacute; d'Asie, d'Afrique, d'Europe et des Am&eacute;riques qui sont d&eacute;termin&eacute;s &agrave; s'attaquer aux probl&egrave;mes m&ecirc;mes dont vous discutez &agrave; cette conf&eacute;rence&nbsp;: la r&eacute;solution des conflits, les mines antipersonnel, les droits de la personne et les armes l&eacute;g&egrave;res. Ce groupe, qui promet de devenir un pont entre le Nord et le Sud, s'efforce de faire profiter un plus large public des fruits de la coop&eacute;ration interr&eacute;gionale en organisant des activit&eacute;s en marge de manifestations et de conf&eacute;rences internationales.</font></p> <p><font size="+1">Les appuis se multiplient &eacute;galement en faveur d'une conception plus large de la s&eacute;curit&eacute; dans d'autres tribunes multilat&eacute;rales. Au Sommet du mill&eacute;naire, le secr&eacute;taire g&eacute;n&eacute;ral de l'ONU a invit&eacute; la communaut&eacute; mondiale &agrave; promouvoir les deux objectifs jumeaux que sont l'&eacute;limination de la peur et celle du besoin. Le Conseil de s&eacute;curit&eacute; de l'ONU traite aussi de plus en plus souvent dans ses r&eacute;solutions de la protection des civils dans les zones de guerre. Enfin, avec son Plan d'action pour l'Afrique, le G8 fait de solides progr&egrave;s dans la promotion d'aspects cl&eacute;s de la s&eacute;curit&eacute; des civils.</font></p> <p><font size="+1">Mais beaucoup reste &agrave; faire. Pour obtenir une coop&eacute;ration multilat&eacute;rale plus efficace, il s'agit autant de maintenir l'engagement des pays dans le processus que de r&eacute;soudre les probl&egrave;mes de proc&eacute;dure. Pour plus d'un pays, dont le Canada, l'adh&eacute;sion au multilat&eacute;ralisme est presque devenue un article de foi, indissociable des principes d'inclusion, d'&eacute;quit&eacute; et d'harmonie universelle. L'intensit&eacute; de l'attachement des Canadiens au syst&egrave;me onusien m'est apparue avec encore plus de force r&eacute;cemment lorsque, durant mon Dialogue sur la politique &eacute;trang&egrave;re avec les citoyens, ce printemps, ce th&egrave;me a &eacute;t&eacute; abord&eacute; dans toutes les r&eacute;gions du pays. Cet engagement de principe, cependant, est mis &agrave; rude &eacute;preuve face aux institutions multilat&eacute;rales qui manifestement n'arrivent pas &agrave; bien fonctionner ni &agrave; produire des r&eacute;sultats significatifs; en cons&eacute;quence, des &Eacute;tats se retirent de ces institutions par cynisme et par d&eacute;ception.</font></p> <p><font size="+1">Pourtant, nous savons tous qu'&agrave; long terme, les &Eacute;tats n'ont d'autre choix que de coop&eacute;rer pour relever les d&eacute;fis modernes qui sont trop &eacute;normes et trop complexes pour qu'il soit possible d'en venir &agrave; bout par une action qui ne soit pas d'envergure mondiale. Il faut donc faire deux choses&nbsp;: d'une part, convaincre tous les &Eacute;tats qu'ils ont int&eacute;r&ecirc;t &agrave; long terme &agrave; coop&eacute;rer avec les autres et, de l'autre, r&eacute;former les institutions existantes pour qu'elles soient en mesure de produire des r&eacute;sultats dans notre int&eacute;r&ecirc;t individuel et collectif &agrave; long terme.</font></p> <p><font size="+1">C'est pourquoi le sujet de la r&eacute;forme de l'ONU est, in&eacute;luctablement, au centre de toute discussion sur les moyens de faire progresser la s&eacute;curit&eacute; mondiale. L'objectif fondamental des Nations Unies -- &eacute;pargner aux g&eacute;n&eacute;rations &agrave; venir le fl&eacute;au de la guerre -- est un appel &agrave; l'instauration d'un monde lib&eacute;r&eacute; de la peur, d'un monde o&ugrave; les gens de tous les pays seront lib&eacute;r&eacute;s des menaces faites &agrave; leurs droits, &agrave; leur s&eacute;curit&eacute; et &agrave; leur vie. C'est une ambition louable, n&eacute;e de la d&eacute;termination d'une g&eacute;n&eacute;ration profond&eacute;ment marqu&eacute;e par une guerre terrible. Avec le recul, il y a donc beaucoup de vrai dans ce que faisait remarquer r&eacute;cemment le juriste Thomas&nbsp;Franck&nbsp;: «&nbsp;S'il fallait r&eacute;inventer la charte des Nations Unies aujourd'hui, nous produirions certainement quelque chose de pire.&nbsp;» Pourtant, malgr&eacute; ses hautes ambitions, l'ONU ne r&eacute;ussit pas &agrave; susciter des initiatives d'envergure mondiale pour r&eacute;aliser ses objectifs.</font></p> <p><font size="+1">Cet &eacute;chec tient en partie aux rouages internes de l'Organisation, mais peut-&ecirc;tre plus encore aux objectifs des &Eacute;tats membres. L'ONU est une tribune o&ugrave; les &Eacute;tats du monde se rassemblent pour &eacute;laborer des solutions &agrave; des probl&egrave;mes communs, et c'est dans les d&eacute;lib&eacute;rations et les actions des &Eacute;tats que les promesses de la coop&eacute;ration multilat&eacute;rale ne sont pas suffisamment tenues. La r&eacute;forme fondamentale de l'ONU exige une mutation « culturelle » de la plupart de ses membres, qui doivent reconna&icirc;tre que nous sommes tous dans la m&ecirc;me gal&egrave;re et que leurs int&eacute;r&ecirc;ts nationaux sont bien servis par la r&eacute;alisation des engagements de la Charte et des autres instruments de l'ONU. Les &Eacute;tats membres d'organes importants de l'ONU, comme la Commission des droits de l'homme (pour ne nommer qu'un exemple parmi les plus notoires) doivent montrer leur volont&eacute; d'appliquer dans la pratique les normes qu'ils pr&eacute;conisent. Et tous doivent renouveler leur engagement &agrave; voir dans leur participation aux travaux de l'ONU, non pas un moyen de se contraindre les uns les autres ou de r&eacute;gler leurs comptes, mais un moyen d'unir leurs efforts pour r&eacute;aliser ce qu'aucun &Eacute;tat ni m&ecirc;me aucun bloc r&eacute;gional d'&Eacute;tats ne pourrait accomplir seul.</font></p> <p><font size="+1">Pour favoriser ces changements, il va falloir combler les foss&eacute;s r&eacute;gionaux qui divisent les &Eacute;tats membres, particuli&egrave;rement ceux entre les pays d&eacute;velopp&eacute;s et les pays en d&eacute;veloppement. Pour progresser davantage dans les efforts communs des pays du Nord et du Sud, les uns et les autres devront se montrer d&eacute;termin&eacute;s &agrave; comprendre leurs priorit&eacute;s r&eacute;ciproques et &agrave; transcender les griefs historiques. &Agrave; ce sujet, malheureusement, on pense &agrave; la r&eacute;flexion de Mark Twain&nbsp;: «&nbsp;Rien n'a davantage besoin d'&ecirc;tre r&eacute;form&eacute; que les habitudes d'autrui.&nbsp;» Mais peut-&ecirc;tre les mesures graduelles, concr&eacute;tis&eacute;es par la coop&eacute;ration &agrave; des tribunes comme le R&eacute;seau de la s&eacute;curit&eacute; humaine, renferment-elles le plus grand espoir d'un rapprochement Nord-Sud qui, pour peu qu'on l'y encourage, pourrait s'&eacute;tendre &agrave; l'ensemble du syst&egrave;me onusien.</font></p> <p><font size="+1">C'est sans aucun doute le Conseil de s&eacute;curit&eacute; qui doit &ecirc;tre au centre de nos efforts pour faire avancer les dossiers de la s&eacute;curit&eacute; mondiale. Face &agrave; un but commun, le Conseil de s&eacute;curit&eacute; a montr&eacute; sa valeur comme instrument de s&eacute;curit&eacute; mondiale, par exemple dans sa r&eacute;solution sur le terrorisme, et dans ses r&eacute;solutions autorisant les op&eacute;rations de paix du Timor-Oriental et de l'Afghanistan. Mais face &agrave; un besoin urgent, les &Eacute;tats membres n'arrivent pas toujours rapidement &agrave; des r&eacute;ponses efficaces, comme on l'a observ&eacute; r&eacute;cemment. Encore une fois, dans la recherche de fa&ccedil;ons d'&eacute;viter &agrave; l'avenir les situations semblables, l'espoir r&eacute;side peut-&ecirc;tre dans l'utilisation cr&eacute;atrice de groupes d'&Eacute;tats de m&ecirc;me mentalit&eacute;, comme ceux qui ont favoris&eacute; r&eacute;cemment la conclusion d'accords sur des questions comme l'interdiction des mines antipersonnel et la cr&eacute;ation de la Cour p&eacute;nale internationale.</font></p> <p><font size="+1">Il appara&icirc;t clairement, &agrave; la lecture du chapitre II de la Charte, que l'adh&eacute;sion &agrave; l'ONU n'est pas un droit, mais un engagement &agrave; d&eacute;fendre les principes et les buts de l'Organisation. Or, cette norme n'est pas appliqu&eacute;e &agrave; l'ONU actuellement&nbsp;: la Libye pr&eacute;side la Commission des droits de l'homme, l'Iraq si&egrave;ge &agrave; la Conf&eacute;rence sur le d&eacute;sarmement, et le Rwanda avait un si&egrave;ge au Conseil de s&eacute;curit&eacute; au plus fort du g&eacute;nocide. Le temps est venu de revoir les conditions d'admission des nouveaux membres et, comme il est pr&eacute;vu &agrave; l'article 6, l'ONU doit envisager de suspendre ou d'expulser les &Eacute;tats membres qui manquent &agrave; leurs obligations envers l'Organisation et qui violent les principes fondamentaux de la Charte.</font></p> <p><font size="+1">Entre autres suggestions de r&eacute;formes prometteuses, on a propos&eacute; de mettre les grands dossiers de l'heure au programme du d&eacute;bat g&eacute;n&eacute;ral annuel et de r&eacute;viser chaque ann&eacute;e l'ordre du jour de l'Assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale pour qu'on puisse s'y concentrer sur les questions o&ugrave; les chances de progr&egrave;s sont raisonnables. Il faut &eacute;galement intensifier le dialogue avec les &eacute;l&eacute;ments constructifs de la soci&eacute;t&eacute; civile, dont la participation am&eacute;liorerait l'efficacit&eacute; de l'ONU et sa capacit&eacute; d'innover.</font></p> <p><font size="+1">La question la plus &eacute;pineuse de toutes est la composition et le fonctionnement du Conseil de s&eacute;curit&eacute;. C'est ce qu'on m'a soulign&eacute; encore lundi dernier, alors que j'avais pour voisin, &agrave; une assembl&eacute;e de l'OEA [Organisation des &Eacute;tats am&eacute;ricains] &agrave; Santiago, au Chili, mon ami Celso Amorim, ministre des Affaires &eacute;trang&egrave;res du Br&eacute;sil. Nous connaissons tous fort bien les frustrations que ressentent les repr&eacute;sentants d'&Eacute;tats comme le Br&eacute;sil et l'Inde, gouvern&eacute;s par un syst&egrave;me con&ccedil;u pour satisfaire aux imp&eacute;ratifs des puissances d'une autre &eacute;poque. La r&eacute;sistance au changement est opini&acirc;tre au Conseil de s&eacute;curit&eacute;, mais, comme l'a sugg&eacute;r&eacute; Jorge Castaneda, ancien ministre des Affaires &eacute;trang&egrave;res du Mexique, on pourrait amorcer le changement en amenant les membres permanents &agrave; convenir d'une interpr&eacute;tation plus constructive de la nature du droit de veto et de ses usages l&eacute;gitimes. La Commission internationale de l'intervention et de la souverainet&eacute; des &Eacute;tats a fait la m&ecirc;me recommandation dans son rapport final, <em>La responsabilit&eacute; de prot&eacute;ger.</em></font></p> <p><font size="+1">Permettez-moi, en terminant, de passer de l'examen des questions structurelles &agrave; d'autres plus fondamentales. Vous &ecirc;tes bien plac&eacute;s pour savoir que l'ONU doit trouver des solutions &agrave; deux grands probl&egrave;mes qui sont au cœur des menaces actuelles &agrave; la s&eacute;curit&eacute; des personnes,&nbsp;&agrave; savoir la nature de la souverainet&eacute; des &Eacute;tats et l'intervention d'acteurs non &eacute;tatiques. <em>La responsabilit&eacute; de prot&eacute;ger </em>d&eacute;fend la th&egrave;se selon laquelle la responsabilit&eacute; qui incombe aux gouvernements de prot&eacute;ger leurs citoyens revient &agrave; la communaut&eacute; internationale lorsque les gouvernements ne peuvent pas ou ne veulent pas s'en acquitter.</font></p> <p><font size="+1">De nombreux &Eacute;tats refusent de reconna&icirc;tre que la souverainet&eacute; comporte cette responsabilit&eacute;, ou que son inex&eacute;cution entra&icirc;ne des cons&eacute;quences. Si la responsabilit&eacute; de prot&eacute;ger est instaur&eacute;e en pratique un jour, l'ONU devra persuader les pays qui craignent l'id&eacute;e m&ecirc;me d'une intervention justifi&eacute;e par-del&agrave; les fronti&egrave;res nationales.</font></p> <p><font size="+1">La coop&eacute;ration multilat&eacute;rale doit &eacute;galement faire face aux r&eacute;alit&eacute;s des conflits violents actuels, qui s&eacute;vissent &agrave; l'int&eacute;rieur des &Eacute;tats, mettent en cause des acteurs non &eacute;tatiques comme les milices, les partis d'opposition et les entreprises priv&eacute;es, et trop souvent font fi du sort des innocents. Il faut trouver des moyens -- la Cour p&eacute;nale internationale en est un exemple -- de faire en sorte que ces groupes aient int&eacute;r&ecirc;t &agrave; se conformer aux normes internationales concernant les droits de la personne, les mines antipersonnel, les enfants-soldats, les personnes d&eacute;plac&eacute;es &agrave; l'int&eacute;rieur de leur propre pays et la protection des civils. Face aux conflits occasionn&eacute;s par la concurrence pour le contr&ocirc;le de produits primaires d'exportation, il faut d&eacute;finir des normes de responsabilit&eacute; sociale &agrave; l'intention des entreprises priv&eacute;es qui font le commerce de ces produits. Pour pouvoir r&eacute;soudre et pr&eacute;venir les conflits, l'ONU doit absolument dialoguer avec les acteurs non &eacute;tatiques.</font></p> <p><font size="+1">Permettez-moi de souligner que les Canadiens souhaitent ardemment ces r&eacute;formes, et d'autres &eacute;galement. Comme je le signalais tout &agrave; l'heure, j'ai eu des discussions avec des citoyens depuis janvier dans tout le pays sur les priorit&eacute;s et les orientations de notre politique &eacute;trang&egrave;re. Ce dialogue public indique clairement que si les Canadiens s'inqui&egrave;tent du terrorisme et des armes de destruction massive, ils sont tout aussi pr&eacute;occup&eacute;s par les grandes causes de conflits et d'ins&eacute;curit&eacute; dans le monde. Ils croient dans leur immense majorit&eacute; que la coop&eacute;ration multilat&eacute;rale est le meilleur moyen pour notre pays, et pour tous les pays en fait, de r&eacute;soudre les probl&egrave;mes de s&eacute;curit&eacute; qui nous pr&eacute;occupent tous. Nous voulons ce que veut le monde&nbsp;: des institutions multilat&eacute;rales efficaces et capables de faire avancer la cause de la paix et de la s&eacute;curit&eacute;, de la justice sociale, d'un monde meilleur.</font></p> <p><font size="+1">J'ai assist&eacute;, r&eacute;cemment, &agrave; de nombreuses rencontres avec des ministres des Affaires &eacute;trang&egrave;res europ&eacute;ens, au G8, au sommet Canada-Union europ&eacute;enne, &agrave; l'OTAN et ailleurs, et tous m'ont exprim&eacute; l'adh&eacute;sion de leurs gouvernements et de leurs citoyens &agrave; la coop&eacute;ration multilat&eacute;rale sur les grandes questions mondiales, particuli&egrave;rement dans le cadre de l'ONU. Beaucoup d'entre eux ont affirm&eacute; &eacute;galement la n&eacute;cessit&eacute; de r&eacute;former l'ONU pour qu'elle soit plus efficace. Votre organisme peut certainement &ecirc;tre efficace pour faire avancer cette cause, qui tient &agrave; cœur aux Canadiens &eacute;galement. L'ACUNS peut changer les choses.</font></p> <p><font size="+1">C'est avec une grande fiert&eacute; et le soutien ferme de ses citoyens que le Canada accueillera bient&ocirc;t le si&egrave;ge de l'ACUNS &agrave; l'Universit&eacute; Wilfrid Laurier de Waterloo. Je tiens d'ailleurs &agrave; profiter de l'occasion pour signaler l'appui que l'Universit&eacute; des Nations Unies a apport&eacute; &agrave; l'ACUNS. Au nom de tous les Canadiens, je vous f&eacute;licite du travail que vous accomplissez au service de causes d'une importance capitale et d'une port&eacute;e mondiale. Nous comptons poursuivre notre collaboration avec l'ACUNS pour favoriser une coop&eacute;ration multilat&eacute;rale efficace en vue d'un monde lib&eacute;r&eacute; de la peur.</font></p> <p><font size="+1">Je vous remercie.</font></p> </body> </html>

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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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