M. KILGOUR - ALLOCUTION DEVANT L'ASSOCIATION HIROSHIMA-CANADA - HIROSHIMA, JAPON
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE DAVID KILGOUR,
SECRÉTAIRE D'ÉTAT (ASIE-PACIFIQUE),
DEVANT L'ASSOCIATION HIROSHIMA-CANADA
HIROSHIMA, Japon
Le 8 juillet 2003
C'est un grand honneur pour ma collègue, la députée de Kitchener-Centre, Karen Redman, et moi-même d'être
avec vous. Karen participe activement à notre Groupe d'amitié parlementaire Japon-Canada depuis cinq ans,
et siège actuellement à notre Comité des affaires étrangères. Je remercie le président Tada de nous permettre
de partager cette occasion spéciale.
Cette ville et ses citoyens sont vraiment remarquables. Juste avant de quitter Ottawa, j'ai rencontré
l'ambassadeur du Japon au Canada, Kensaku Hogen. Lorsqu'il a appris que nous nous rendions dans votre
merveilleuse ville, il était fort heureux. Il m'a dit, avec raison, que nous serions frappés par la capacité
d'Hiroshima de mettre en équilibre un passé incroyablement tragique et une orientation remarquablement
positive et constructive vers l'avenir.
Cette vision positive est partagée par presque tous les observateurs des relations entre nos pays. De plus, il y
a 74 ans (une date faisant l'objet d'un certain débat, j'y reviendrai dans une minute), le Japon et le Canada se
considéraient comme de proches alliés et des amis chers. Le Japon a honoré le Canada en envoyant le prince
Iemasa Tokugawa, petit-fils du dernier shogun, à titre de premier ambassadeur en 1928. Réciproquement, la
quatrième ambassade du Canada dans le monde a été établie à Tokyo en 1929.
Cet écart technique d'un an dans l'établissement des ambassades par nos deux pays s'avère un problème, car
nous avons débattu de la date exacte pour célébrer nos 75 merveilleuses années de relations diplomatiques.
L'ambassadeur Hogen, faisant preuve d'une créativité japonaise typique, a découvert que même si le Japon a
établi son ambassade à Ottawa en 1928, l'ambassadeur n'a pas présenté ses lettres de créance à notre
gouverneur général avant le début de 1929, nous permettant ainsi de célébrer nos 75 ans ensemble au même
moment l'an prochain!
Ces 75 années, le partenariat entre le Canada et le Japon a englobé les sphères économiques, politiques et
sociales. Les échanges commerciaux entre nos pays totalisent plus de 23 milliards de dollars par année; nous
avons adopté des mesures semblables aux menaces à la sécurité internationale, et nous nous sommes unis
comme pays multilatéralistes engagés pour soutenir les missions de maintien de la paix et apporter de l'aide
aux sociétés qui sont en développement et qui émergent de conflits.
Ces relations n'ont pas été établies exclusivement entre les gouvernements. Des organisations comme la vôtre
constituent la base de l'amitié entre nos pays. Il y a presque trois ans, par exemple, vous avez appuyé la
création de la première section commerciale à l'extérieur des bureaux diplomatiques de Tokyo. Les citoyens et
les entreprises d'Hiroshima ont maintenant accès plus facilement à l'information sur le Canada. Et la section
commerciale a reçu un flot continu de demandes d'aide provenant d'entreprises japonaises dans les secteurs
de la production, des aliments, du vin, du tourisme, de l'éducation et de la biotechnologie.
Le jumelage de Montréal et d'Hiroshima, il y a cinq ans, a stimulé le commerce et favorisé l'éducation culturelle.
Le programme d'échanges universitaires entre les étudiants et les professeurs de l'Université Shodo
d'Hiroshima et l'Université York de Toronto a permis à ceux qui y ont participé d'acquérir des connaissances et
de l'expérience. Le programme Expérience Jeunesse Canada permet à de jeunes hommes et femmes du
Japon d'être en contact direct avec le Canada et ses citoyens. Ces liens personnels font en sorte que les
relations entre le Canada et le Japon s'épanouissent d'une façon unique.
L'intégration économique
Sur le plan économique, la santé de nos pays dépend fortement de notre partenariat. Après tout, l'économie du
Japon est la deuxième en importance dans le monde et elle est plus grande que toutes les économies de l'Asie
réunies. Vous êtes le principal partenaire commercial national du Canada après les États-Unis, et de loin le
plus considérable en Asie. Le Japon reçoit près de 7 milliards de dollars en exportations canadiennes chaque
année. Les industries japonaises représentent la troisième source d'investissement du Canada. Le Japon est le
plus important créancier du monde, le plus grand donateur d'aide au développement et un des grands
producteurs et utilisateurs d'innovations technologiques; son influence s'étend donc dans le monde entier.
Parallèlement, le Canada constitue un marché prospère pour l'industrie et les entreprises japonaises. En tant
que partenaire commercial, nous importons presque 13 milliards de dollars chaque année du Japon, et les
produits agricoles, forestiers et énergétiques que nous exportons sont particulièrement essentiels. Notre
économie est complexe et axée sur le savoir, ce qui fait du Canada un partenaire stratégique naturel pour le
Japon. Le Canada jouit d'une abondance de ressources naturelles, tout en étant un chef de file mondial dans
les industries de la nouvelle économie, notamment la technologie de l'information, la biotechnologie et les
technologies environnementales. Nos accords commerciaux régionaux et bilatéraux ont rendu les producteurs
canadiens très concurrentiels dans une arène économique élargie, plus intégrée et efficace. Le Canada est
aussi une destination privilégiée pour les investisseurs, spécialement dans la nouvelle économie, et l'ALENA
[Accord de libre-échange nord-américain] a fait du Canada un emplacement de choix d'où servir le marché
nord-américain.
EBS
Les liens entre nos communautés et notre perspective internationale commune permettent un dialogue
constructif et ouvert sur des questions cruciales comme l'EBS [encéphalopathie bovine spongiforme]. Comme
député de l'Alberta, je peux vous affirmer qu'il s'agit d'une question très grave qui préoccupe au plus haut point
des centaines de milliers de Canadiens. Depuis le début des années 1990, nous administrons l'un des
programmes de prévention et de détection les plus rigoureux du monde, dépassant toujours de loin les
exigences internationales. La détection de notre seul et unique cas d'EBS ainsi que la quarantaine et la
destruction des animaux témoignent de la solidité de notre stratégie anti-EBS. Nous travaillons très fort pour
calmer les peurs de nos partenaires commerciaux; nous ne ménageons aucun effort pour effectuer une étude
approfondie et transparente. Les résultats de cette étude sont clairs : il n'y a aucune raison scientifique de
garder la frontière fermée. Les questions de santé et de sécurité alimentaire sont évidemment primordiales
pour le Japon et le Canada, et devraient être la préoccupation première dans cette situation. Comme nous
comprenons les préoccupations japonaises, nous nous efforçons avec diligence de prouver que le bœuf
canadien est parmi le plus salubre du monde, et de démontrer que toute la recherche scientifique appuie
clairement la reprise du commerce.
Un partenariat mondial
Notre amitié est beaucoup plus profonde que l'interdépendance commerciale et économique. Nos peuples
partagent la même vision du monde. Nous faisons tous deux face à la montée des menaces transfrontières
que font peser les stupéfiants et la criminalité et aux mêmes problèmes environnementaux, et nous sommes
vivement préoccupés par les conflits et les tensions au niveau international. D'une même voix, nos deux
peuples déclarent qu'il faut adopter une mondialisation coordonnée, tout en respectant les droits de la
personne et l'environnement. Nous plaidons en faveur du multilatéralisme et de la diplomatie pratiqués au sein
du système de l'ONU. Nos casques bleus ont servi côte à côte dans le plateau du Golan et au Timor-Oriental
[Timor-Leste], et nous avons contribué à la reconstruction et au développement des États qui sortent de
conflits. Nous n'avons pas seulement de solides relations transfrontalières; les peuples du Japon et du Canada
se considèrent également des citoyens mondiaux unis.
Conclusion
L'avenir de nos deux peuples est donc intimement lié. Les rapports entre le Canada et le Japon sont
dynamiques, et la ville d'Hiroshima est un lien intégral. Les 400 membres de l'Association Hiroshima-Canada
ont une énorme incidence dans nos deux pays, en faisant la promotion du commerce et de l'échange de
jeunes, d'universitaires et d'idées. Le troisième Jour de Montréal met en évidence la force de nos relations de
ville jumelle.
Une jeune femme, Mlle Yano, qui a participé au cinquième programme Expérience Jeunesse Canada à
l'été 2002, a déclaré que son expérience lui a laissé l'image d'un « Canada dynamique ». Je ne pouvais pas
songer à une meilleure description du Canada d'aujourd'hui -- économiquement fort, culturellement diversifié
et soucieux du mieux-être social -- ni à une description plus appropriée du Japon.
Je vous remercie.