M. GRAHAM - ALLOCUTION À L'OCCASION DE LA PLÉNIÈRE DE LA 32e SESSION DE LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE DE L'UNESCO - PARIS, FRANCE
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE BILL GRAHAM,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
À L'OCCASION DE LA PLÉNIÈRE
DE LA 32e SESSION DE LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE
DE L'UNESCO
PARIS, France
Le 2 octobre 2003
C'est un grand plaisir pour moi d'être parmi vous pour cette conférence importante. J'étais à New York, la semaine dernière,
pour participer aux débats de l'Assemblée générale. Il était perceptible que la coopération multilatérale devait s'exercer de
façon plus consensuelle, plus rapidement et plus efficacement si l'on veut vraiment réussir à endiguer les sérieux problèmes
internationaux.
C'est dans cet esprit que je m'adresse à vous aujourd'hui, pour renforcer le rôle de l'UNESCO [Organisation des Nations
Unies pour l'éducation, la science et la culture] dans ses domaines de compétence. À cet effet, je félicite le directeur général
pour son leadership dans la réforme de l'Organisation. Le Canada se réjouit également du retour des États-Unis dans la
grande famille de l'UNESCO. Nous y voyons un signe de confiance dans le multilatéralisme.
C'est le thème de la diversité culturelle qui retient d'abord l'attention du Canada. D'entrée de jeu, je voudrais rendre
hommage à Javier Pérez de Cuéllar pour sa contribution au rapport de la Commission mondiale de la culture et du
développement.
Ce rapport intitulé « Notre diversité créatrice » est à l'origine de plusieurs initiatives pour donner à la culture sa juste place
dans la notion du développement durable. Une de ces initiatives fut l'adoption ici, il y a deux ans, de la Déclaration
universelle de l'UNESCO sur la diversité culturelle.
C'est signe que l'on reconnaît de plus en plus que culture -- l'expression libre d'une nation -- et démocratie sont
inextricablement liées.
Les échanges culturels ont le pouvoir de changer les attitudes, de favoriser le respect mutuel, ce qui contribue à instaurer un
monde plus pacifique et encourage le développement durable, dont dépend l'avenir de notre société mondiale. En un mot,
nous croyons que l'ouverture à d'autres cultures engendre le respect des autres cultures.
À l'ère de la mondialisation, la compréhension interculturelle est plus importante que jamais. L'UNESCO l'a compris et a
multiplié les initiatives visant à promouvoir le dialogue entre les cultures et les civilisations.
Le Canada est heureux que le directeur général et le conseil exécutif aient recommandé que la Conférence générale
convienne d'élaborer une convention internationale pour réglementer la question de la diversité culturelle sous les aspects
de la protection des contenus culturels et des expressions artistiques.
L'expression culturelle est essentielle à la fois pour promouvoir la cohésion sociale d'une nation et permettre à ses citoyens
de définir leurs propres valeurs. Un pays se fait connaître sur le plan international grâce à ses artistes : il gagne en influence
par le biais de sa culture et de l'expression de ses idées, et par son exemple.
Cela est central à la définition de l'expérience canadienne et c'est pour cela que nous attachons une si grande importance à
cette proposition de convention.
Cette mobilisation en faveur de la défense de la diversité culturelle fait d'ailleurs l'objet d'un large consensus au sein de la
société canadienne comme en fait foi le rôle joué par le gouvernement du Québec dans ce dossier.
Il est important de souligner que, pour nous, la diversité culturelle constitue une ouverture aux influences et aux produits
culturels divers, tout en permettant l'expression culturelle propre à chaque pays.
En clair, cela suppose le nécessaire équilibre entre l'accès aux contenus culturels locaux et l'ouverture aux autres cultures.
Il s'agit là d'un principe fondamental de la diversité culturelle.
L'objet de la convention sur la diversité culturelle serait d'énoncer des règles claires qui permettent aux pays de conserver
des politiques assurant la promotion de leur culture, tout en respectant les règles qui gouvernent le système commercial
mondial. La convention reconnaîtrait également l'importance de la diversité culturelle dans le développement social et
économique mondial.
Le Canada estime que l'UNESCO est en mesure d'élaborer une convention qui pourrait être adoptée à la prochaine session
de la Conférence générale en 2005.
C'est à juste titre que la Déclaration du Millénaire des Nations Unies attribue une place déterminante à l'éducation dans la
lutte contre la pauvreté. À cet égard, le Canada s'est engagé à doubler ses investissements dans l'éducation de base en
Afrique, pour atteindre 100 millions de dollars par année, dès 2005. Cet effort bénéficiera aux pays africains déterminés à
appliquer les normes du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique.
Le Canada soutient pleinement les efforts du mouvement Éducation pour tous dont l'UNESCO assure depuis le sommet de
Dakar la coordination. L'Institut de statistique de l'UNESCO, établi à Montréal depuis deux ans, a déjà contribué de façon
importante à ces travaux.
Le Canada constate avec grand plaisir que la Conférence générale étudiera une recommandation visant à mettre en œuvre
une convention internationale pour contrer le dopage dans le sport. Nous croyons que la création d'un milieu juste,
conforme à l'éthique, est essentielle pour l'avancement du sport, en tenant compte du Code mondial antidopage. Le Canada
se réjouit du travail entrepris dans des domaines comme le patrimoine culturel immatériel et les données génétiques.
La participation canadienne à l'UNESCO rassemble de nombreux partenaires qui sont tous attachés au mandat et au travail
de l'Organisation. Nos gouvernements provinciaux et territoriaux ont des responsabilités à l'égard de nombreuses activités,
notamment l'éducation et la culture.
J'aimerais donc signaler la présence dans notre délégation de la ministre de l'Enseignement postsecondaire et de la
Formation professionnelle du Manitoba, Diane McGifford, et de la ministre de la Culture et des Communications du
Québec, Line Beauchamp, qui participeront respectivement aux travaux des commissions de l'éducation et de la culture.
Nous avons aussi avec nous aujourd'hui un certain nombre de parlementaires canadiens. Nous avons le plaisir de compter,
parmi nos autres partenaires importants, notre très dynamique Commission nationale pour l'UNESCO et les représentants
actifs de la société civile et de la jeunesse.
Je vous remercie.