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<html> <head> <meta name="Generator" content="Corel WordPerfect 8"> <title>M. GRAHAM - ALLOCUTION &Agrave; L'OCCASION DU FORUM SUR LE COMMERCE CANADA-EUROPE - TORONTO (ONTARIO)</title> </head> <body text="#000000" link="#0000ff" vlink="#551a8b" alink="#ff0000" bgcolor="#c0c0c0"> <p><font face="Arial Gras" size="+1"></font><font face="Arial Gras" size="+1"><u>SOUS R&Eacute;SERVE DE MODIFICATIONS</u></font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">NOTES POUR UNE ALLOCUTION</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">DE</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">L'HONORABLE BILL GRAHAM,</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">MINISTRE DES AFFAIRES &Eacute;TRANG&Egrave;RES,</font></p> <p align="CENTER"><font face="Arial Gras" size="+1">&Agrave; L'OCCASION DU FORUM SUR LE COMMERCE CANADA-EUROPE</font></p> <p><font face="Arial Gras" size="+1">TORONTO (Ontario)</font></p> <p><font face="Arial Gras" size="+1">Le 21 novembre 2003</font></p> <p>En tant que r&eacute;sidant de Toronto, je vous souhaite la bienvenue, sp&eacute;cialement &agrave; ceux d'entre vous qui arrivent d'Europe.</p> <p>Je sais qu'il r&egrave;gne une grande confiance dans cette ville, comme partout au Canada, depuis que nous avons pu relever les indicateurs &eacute;conomiques de base au cours de la derni&egrave;re d&eacute;cennie. Du c&ocirc;t&eacute; des finances publiques et de la cr&eacute;ation d'emplois, en particulier, nos r&eacute;sultats sont excellents. Je sais que beaucoup d'Europ&eacute;ens nous envient &agrave; cet &eacute;gard.</p> <p>Nous avons &eacute;t&eacute; &eacute;prouv&eacute;s par plusieurs chocs &eacute;conomiques brutaux cette ann&eacute;e : le SRAS [syndrome respiratoire aigu s&eacute;v&egrave;re] et la panne d'&eacute;lectricit&eacute; ici &agrave; Toronto, l'ESB [enc&eacute;phalopathie spongiforme bovine], les ouragans et les feux de for&ecirc;ts dans d'autres r&eacute;gions du Canada. Malgr&eacute; tout cela, nos comptes sont &eacute;quilibr&eacute;s et notre &eacute;conomie est pr&ecirc;te &agrave; tirer parti de la reprise de l'&eacute;conomie mondiale qui est attendue au cours des mois qui viennent.</p> <p>Nous avons enregistr&eacute; notre sixi&egrave;me exc&eacute;dent budg&eacute;taire cons&eacute;cutif, ce qui ne s'&eacute;tait pas vu depuis un demi-si&egrave;cle. Nous avons r&eacute;duit notre endettement de 52,3 milliards de dollars, ce qui se traduit par une &eacute;conomie en int&eacute;r&ecirc;ts de plus de 3 milliards de dollars par ann&eacute;e, que nous consacrons &agrave; d'autres priorit&eacute;s &eacute;conomiques et sociales. Qui plus est, notre produit int&eacute;rieur brut par habitant, qui est le meilleur indicateur de notre niveau de vie, a augment&eacute; de 20&nbsp;p.&nbsp;100 en six ans.</p> <p>Une des plus grandes et des plus belles r&eacute;ussites observ&eacute;es au Canada au cours des derni&egrave;res ann&eacute;es a &eacute;t&eacute; la diffusion d'une nouvelle culture de l'excellence &agrave; travers le pays, en partie sous l'effet de notre engagement &agrave; appuyer la recherche. Notre gouvernement a investi 13&nbsp;milliards de dollars dans la recherche et l'innovation, faisant des universit&eacute;s et des centres de recherche canadiens des leaders mondiaux dans la poursuite du savoir et des innovations et dans la mise au point de technologies de pointe. On trouve un reflet de cette nouvelle valorisation de l'excellence dans la mise sur pied de la Fondation canadienne pour l'innovation, qui permet &agrave; nos universit&eacute;s, nos coll&egrave;ges et nos h&ocirc;pitaux de recherche de poursuivre des activit&eacute;s de recherche-d&eacute;veloppement de calibre mondial. Nous avons aussi cr&eacute;&eacute; 2&nbsp;000 nouvelles chaires de recherche pour procurer &agrave; nos universit&eacute;s les moyens d'attirer et de retenir les plus grandes comp&eacute;tences. Et par l'entremise des R&eacute;seaux de centres d'excellence, le gouvernement coop&egrave;re avec l'industrie et les universit&eacute;s afin que les capacit&eacute;s canadiennes en recherche et en entrepreneuriat puissent produire des bienfaits &eacute;conomiques et sociaux pour la population du pays.</p> <p>Ces transformations se r&eacute;percutent sur la performance des activit&eacute;s de recherche des universit&eacute;s et des entreprises &agrave; travers le pays. On peut trouver aujourd'hui des grappes de chercheurs scientifiques un peu partout au pays : en biotechnologie &agrave; Montr&eacute;al, en g&eacute;nomique &agrave; Winnipeg, en photonique &agrave; Ottawa, en piles &agrave; combustible &agrave; Vancouver, en &eacute;nergies de pointe &agrave; Calgary. Tout cela signifie, comme le savent bien les entreprises europ&eacute;ennes qui envisagent de poursuivre des activit&eacute;s &agrave; base scientifique en Am&eacute;rique du Nord, que le Canada est un bon choix, non seulement pour la science mais aussi pour les affaires.</p> <p>Cette constatation m'am&egrave;ne aux th&egrave;mes plus g&eacute;n&eacute;raux dont je veux vous entretenir aujourd'hui, soit la diversit&eacute; croissante des liens entre le Canada et l'Europe, la place de ces liens dans une communaut&eacute; transatlantique qui est &agrave; la fois ancr&eacute;e dans l'histoire et tr&egrave;s moderne, et leur contribution aux efforts accomplis par tous nos pays pour r&eacute;soudre les probl&egrave;mes d'un monde interd&eacute;pendant. Ce sont l&agrave; sans conteste des questions tr&egrave;s vastes, mais qui se r&eacute;percutent directement sur vos affaires quotidiennes et, tout compte fait, sur mon propre travail &eacute;galement.</p> <p>Permettez-moi de commencer au Canada m&ecirc;me, c'est-&agrave;-dire par les points de vue de nos citoyens. L'hiver et le printemps derniers, j'ai proc&eacute;d&eacute; &agrave; une consultation nationale au sujet de l'orientation de la politique &eacute;trang&egrave;re canadienne. Lors d'assembl&eacute;es publiques qui ont eu lieu partout au pays, j'ai pris connaissance des r&eacute;flexions de mes concitoyens sur notre identit&eacute; nationale et sur les valeurs que nous devons promouvoir dans le monde.</p> <p>Les Canadiens savent que nous sommes avant tout Nord-Am&eacute;ricains et que, pour de nombreuses raisons, les &Eacute;tats-Unis sont notre alli&eacute; principal et le plus proche. La g&eacute;ographie nous impose cette proximit&eacute;. Nous sommes partenaires au sein du Commandement de la d&eacute;fense a&eacute;rospatiale de l'Am&eacute;rique du Nord. Nos autorit&eacute;s civiles, nos corps policiers et d'autres acteurs coop&egrave;rent &eacute;troitement pour assurer notre s&eacute;curit&eacute;, non seulement contre le terrorisme, mais aussi contre la criminalit&eacute; et les autres menaces qui p&egrave;sent sur nos populations. Nous assurons conjointement la gestion de notre air, de notre eau et de notre faune, qui franchissent la fronti&egrave;re avec la m&ecirc;me facilit&eacute; que des millions de nos concitoyens.</p> <p>Depuis les terribles &eacute;v&eacute;nements du 11 septembre 2001, il va de soi que notre alliance avec les &Eacute;tats-Unis s'est approfondie &agrave; la faveur de notre r&eacute;action commune &agrave; la menace du terrorisme. Sur le front int&eacute;rieur, nos relations en mati&egrave;re de s&eacute;curit&eacute; ont pris de nouvelles dimensions, par exemple avec la mise sur pied d'un groupe de planification binational charg&eacute; de coordonner la r&eacute;ponse des deux pays aux attentats terroristes, aux catastrophes naturelles et aux autres menaces transnationales. Dans le cadre du plan d'action pour une fronti&egrave;re intelligente, nous am&eacute;liorons la circulation s&ucirc;re et efficace des personnes et des marchandises de part et d'autre de la fronti&egrave;re.</p> <p>Quant &agrave; nos relations &eacute;conomiques, chacun de nos deux pays est le premier partenaire commercial de l'autre. En effet, pas moins de 82&nbsp;p.&nbsp;100 des exportations canadiennes se dirigent vers les &Eacute;tats-Unis, qui en retour vendent au Canada pour plus de 280&nbsp;milliards de dollars en biens et en services chaque ann&eacute;e. Cela signifie que nous accueillons le quart des exportations des &Eacute;tats-Unis, plus que tout autre pays. En fait, les &Eacute;tats-Unis vendent plus au Canada qu'&agrave; l'Union europ&eacute;enne tout enti&egrave;re. L'investissement est un autre volet &eacute;norme de nos rapports &eacute;conomiques, tout comme l'est notre interd&eacute;pendance croissante en mati&egrave;re d'&eacute;nergie.</p> <p>Au-del&agrave; du commerce et de l'&eacute;conomie, nos populations entretiennent des liens tr&egrave;s &eacute;troits. Nous nous marions les uns avec les autres, nous fr&eacute;quentons les universit&eacute;s de part et d'autre de la fronti&egrave;re, nous passons nos vacances les uns chez les autres, nos sportifs jouent dans les m&ecirc;mes &eacute;quipes et nos acteurs, nos musiciens et nos &eacute;crivains rejoignent les publics des deux pays. Nous partageons un m&ecirc;me engagement profond envers de nombreuses valeurs. Les Canadiens et les Am&eacute;ricains appr&eacute;cient et ch&eacute;rissent l'extraordinaire diversit&eacute; des soci&eacute;t&eacute;s d'immigr&eacute;s dans lesquelles ils vivent. Nos deux pays sont acquis &agrave; la d&eacute;mocratie, &agrave; la saine gestion publique et au respect des droits humains. C'est donc dire que nous partageons les m&ecirc;mes aspirations pour nos propres soci&eacute;t&eacute;s, et une vision commune d'un monde o&ugrave; nous pouvons aider d'autres peuples &agrave; profiter des bienfaits que procurent les soci&eacute;t&eacute;s ouvertes et d&eacute;mocratiques.</p> <p>Mais, me demandera-t-on, pourquoi mettre en lumi&egrave;re les relations canado-am&eacute;ricaines devant un groupe r&eacute;uni pour parler de l'Europe? &Agrave; cet &eacute;gard, j'aimerais faire deux observations. Je crois fermement -- et je suis convaincu que mes concitoyens seront d'accord avec moi lorsqu'ils s'entretiendront avec nos coll&egrave;gues europ&eacute;ens -- que la s&eacute;curit&eacute; de notre acc&egrave;s au march&eacute; am&eacute;ricain repose, dans une large mesure, sur la profondeur de nos rapports avec les &Eacute;tats-Unis, que ce soit en mati&egrave;re &eacute;nerg&eacute;tique, au niveau des relations entre les deux peuples ou &agrave; tout autre &eacute;gard.</p> <p>Par exemple, le Canada est &agrave; l'heure actuelle le seul pays exempt&eacute; de l'obligation d'obtenir des permis d'entr&eacute;e et de sortie qui doit bient&ocirc;t entrer en vigueur aux &Eacute;tats-Unis. Pourquoi en est-il ainsi? Cette exemption d&eacute;coule de la nature de ces relations profondes dont je viens de parler. Elle d&eacute;coule du fait que l'Association parlementaire Canada-&Eacute;tats-Unis est l'une des plus efficaces au monde. Nous rencontrons r&eacute;guli&egrave;rement nos coll&egrave;gues am&eacute;ricains et pouvons faire valoir notre point de vue directement aupr&egrave;s du Congr&egrave;s et l'expliquer aux gens, qu'ils viennent du Michigan, du nord des &Eacute;tats-Unis, de l'Oregon ou de l'&Eacute;tat de Washington. Ils savent quelles cons&eacute;quences pourrait avoir sur leur &eacute;conomie tout geste qui aurait pour effet de restreindre les mouvements de marchandises et de personnes de part et d'autre de la fronti&egrave;re.</p> <p>J'ai entendu beaucoup d'Europ&eacute;ens se demander : « Pourquoi aller au Canada? Pourquoi ne pas plut&ocirc;t choisir les &Eacute;tats-Unis? » Mais si vous r&eacute;fl&eacute;chissez au sujet qui nous retient aujourd'hui, &agrave; la science et &agrave; la technologie, et aux nombreux autres avantages que le Canada peut offrir, la fronti&egrave;re entre les deux pays est ouverte, et je suis convaincu qu'elle le restera.</p> <p>Bien s&ucirc;r, les valeurs fondamentales que nous partageons avec les &Eacute;tats-Unis sont bien ancr&eacute;es en Europe &eacute;galement, et elles continuent de s'y &eacute;panouir. J'ajouterai m&ecirc;me que si, dans le cadre du dialogue sur la politique &eacute;trang&egrave;re dont j'ai parl&eacute; plus t&ocirc;t, les Canadiens m'ont parl&eacute; de la nature des liens entre le Canada et les &Eacute;tats-Unis, ils ont aussi affirm&eacute; qu'&agrave; de nombreux &eacute;gards, la soci&eacute;t&eacute; canadienne incarne des valeurs europ&eacute;ennes. Si on songe en particulier &agrave; notre syst&egrave;me de soins de sant&eacute; et &agrave; bien d'autres caract&eacute;ristiques de la soci&eacute;t&eacute; canadienne, on peut constater qu'il y a de nombreux points de ressemblance avec divers aspects de la culture et des pr&eacute;occupations europ&eacute;ennes.</p> <p>Le Canada et les &Eacute;tats-Unis forment le volet nord-am&eacute;ricain d'une communaut&eacute; transatlantique plusieurs fois centenaire, une communaut&eacute; qui partage valeurs, int&eacute;r&ecirc;ts et objectifs envers la plan&egrave;te. Nos fa&ccedil;ons de poursuivre ces objectifs diff&egrave;rent parfois, inspir&eacute;es par des diff&eacute;rences du point de vue des attitudes sociales et de la situation relative de nos pays respectifs dans le monde. Les &Eacute;tats-Unis portent la lourde responsabilit&eacute; qui est rattach&eacute;e &agrave; leur situation de superpuissance. Le Canada et les pays d'Europe occidentale sont des puissances d'un ordre diff&eacute;rent, ce qui fait de nous des alli&eacute;s naturels dans de nombreux domaines. Nos actions se compl&egrave;tent et, ensemble, le Canada et l'Europe peuvent jouer un r&ocirc;le compl&eacute;mentaire &agrave; celui des &Eacute;tats-Unis dans les efforts transatlantiques pour b&acirc;tir un monde meilleur.</p> <p>Nous savons que nous sommes plus que jamais solidaires, de part et d'autre de l'Atlantique et de par le monde, dans la lutte contre des probl&egrave;mes v&eacute;ritablement plan&eacute;taires. Aujourd'hui, il y a tr&egrave;s peu de dangers qui s'arr&ecirc;tent aux fronti&egrave;res nationales : ni les maladies infectieuses, ni la d&eacute;gradation de l'environnement, ni le terrorisme, ni l'instabilit&eacute; &eacute;conomique. Voyez l'Afrique, o&ugrave; 30 millions de personnes sont victimes du VIH; &agrave; peine 25&nbsp;000 d'entre elles ont acc&egrave;s actuellement aux m&eacute;dicaments antir&eacute;troviraux. La grande majorit&eacute; de ces gens vont mourir, faisant 40&nbsp;millions d'orphelins, qui seront priv&eacute;s non seulement de parents, mais aussi d'enseignants, d'infirmi&egrave;res et d'agents de police.</p> <p>Ce sont l&agrave; des conditions propices &agrave; l'av&egrave;nement d'un continent compos&eacute; d'&Eacute;tats en chute libre, qui peuvent pr&eacute;senter autant de danger pour la s&eacute;curit&eacute; que les &Eacute;tats hors-la-loi. Songez aux souffrances additionnelles qui ne manqueront pas de se manifester si l'&eacute;pid&eacute;mie atteint des proportions semblables dans des pays comme la Chine, l'Inde et la Russie. Songez &agrave; ce que cela pourrait signifier pour le syst&egrave;me &eacute;conomique mondial et pour la s&eacute;curit&eacute; de la plan&egrave;te.</p> <p>Compte tenu de cette interd&eacute;pendance, nous n'avons pas d'autre choix que de nous attaquer &agrave; ces probl&egrave;mes mondiaux. C'est l&agrave; la r&eacute;alit&eacute; &agrave; laquelle faisait allusion Kofi Annan en &eacute;non&ccedil;ant cette alternative&nbsp;: si nous ne venons pas &agrave; l'aide des marginaux dans notre monde interd&eacute;pendant, par obligation morale et par int&eacute;r&ecirc;t bien compris, nous y serons forc&eacute;s demain, quand leurs probl&egrave;mes seront devenus les n&ocirc;tres, dans un monde sans fronti&egrave;res. Et, comme Bono le faisait remarquer au congr&egrave;s du Parti lib&eacute;ral, dans ce domaine, il en co&ucirc;te beaucoup moins cher de pr&eacute;venir que de gu&eacute;rir.</p> <p>Du fait de leur interd&eacute;pendance, les pays de la terre n'ont d'autre choix que de coop&eacute;rer pour s'attaquer &agrave; des probl&egrave;mes qu'aucun d'entre eux ne peut r&eacute;gler seul. Comme vous le savez, la question de la coop&eacute;ration multilat&eacute;rale pr&eacute;occupe tout le monde depuis un an. Les Nations Unies, l'organisation multilat&eacute;rale la plus grande et la plus importante du point de vue historique, a &eacute;t&eacute; mise &agrave; rude &eacute;preuve. L'ONU reste une tribune sans &eacute;gale et indispensable pour une action mondiale, mais elle a besoin d'une r&eacute;forme en profondeur, et cela pose d'immenses difficult&eacute;s. Pour les surmonter, nous devrons travailler main dans la main avec de nombreux autres &Eacute;tats avec lesquels nous devrons former des partenariats productifs.</p> <p>Au premier rang de ces partenariats sont ceux que nous, les Canadiens, avons cr&eacute;&eacute;s avec les Europ&eacute;ens, du fait de notre histoire, de notre r&ocirc;le dans le monde et, bien s&ucirc;r, de nos valeurs et int&eacute;r&ecirc;ts communs. Ce sont ces &eacute;l&eacute;ments qui nous ont amen&eacute;s &agrave; unir nos efforts pour lutter contre le r&eacute;chauffement plan&eacute;taire par le truchement de l'accord de Kyoto, &agrave; chercher &agrave; interdire les mines antipersonnel partout dans le monde, et &agrave; &eacute;tablir une Cour p&eacute;nale internationale capable de punir et de r&eacute;primer les pires crimes contre l'humanit&eacute;. Nos valeurs et nos buts communs nous ont aussi guid&eacute;s dans le cadre du G8, o&ugrave; nous avons institu&eacute; le NPDA, le Nouveau Partenariat pour le d&eacute;veloppement de l'Afrique. En vertu de cet accord, le Canada, les &Eacute;tats-Unis et l'Europe coop&egrave;rent avec les pays africains pour att&eacute;nuer la pauvret&eacute; et am&eacute;liorer la gestion publique sur leur continent.</p> <p>Dans le cadre de la Francophonie, le Canada collabore avec les Europ&eacute;ens et avec d'autres &agrave; la promotion de la d&eacute;mocratie, des droits de la personne et de la saine gestion publique parmi les pays en d&eacute;veloppement membres de cette alliance. Et dans le cadre du Commonwealth, le Canada et le Royaume-Uni se concertent avec d'autres pays pour trouver une solution aux exactions du r&eacute;gime de Robert Mugabe au Zimbabwe.</p> <p>Dans la recherche de nouvelles formes de multilat&eacute;ralisme, nous voyons appara&icirc;tre un pont prometteur entre le Nord et le Sud sous la forme du R&eacute;seau de la s&eacute;curit&eacute; humaine, un groupe de 13&nbsp;pays qui partagent les m&ecirc;mes vues, soit l'Autriche, le Canada, la Gr&egrave;ce, l'Irlande, la Norv&egrave;ge, les Pays-Bas, la Suisse, ainsi que des pays des autres continents, qui tous ont &agrave; cœur la s&eacute;curit&eacute; des individus. L'innovation promet aussi d'&eacute;merger du G20, qui comprend les pays du G8 et des puissances r&eacute;gionales d'Asie, d'Afrique et d'Am&eacute;rique latine. Notre futur premier ministre, Paul Martin, a jou&eacute; un r&ocirc;le de premier plan dans la cr&eacute;ation de ce groupe alors qu'il &eacute;tait ministre des Finances, il y a quelques ann&eacute;es. Le G20, qui a pour vocation de g&eacute;rer les crises financi&egrave;res mondiales, aide aujourd'hui des &eacute;conomies &eacute;mergentes &agrave; tenir le cap. Il y a tout lieu de croire qu'en &eacute;largissant son action au-del&agrave; du seul domaine financier pour s'attaquer &agrave; d'autres probl&egrave;mes, le G20 pourra produire des r&eacute;sultats encore plus importants.</p> <p>Donc, nous avons tous beaucoup de travail &agrave; faire, sur plusieurs plans, pour b&acirc;tir un monde plus s&ucirc;r et plus prosp&egrave;re pour nous tous. Ensemble, les Canadiens et les Europ&eacute;ens vont voir leur ing&eacute;niosit&eacute; et leur t&eacute;nacit&eacute; mises &agrave; l'&eacute;preuve au cours des d&eacute;cennies &agrave; venir.</p> <p>Par ailleurs, nos objectifs politiques communs, au niveau international, continueront de permettre &agrave; nos entreprises d'&ecirc;tre pr&eacute;sentes sur nos march&eacute;s respectifs, car la politique et le commerce convergent lorsqu'il s'agit d'ouvrir les portes aux &eacute;changes. De plus, lorsque je participe &agrave; une r&eacute;union Canada-Union europ&eacute;enne, je discute de tous ces enjeux dont il vient d'&ecirc;tre question -- qu'il s'agisse du multilat&eacute;ralisme, de l'Afrique ou de toute autre question -- avec Javier Solana, Chris Patten ou le ministre du pays qui assume alors la pr&eacute;sidence europ&eacute;enne; le ministre du Commerce international Pierre Pettigrew en fait autant avec Pascal Lamy et ses homologues; et le premier ministre, avec les autres dirigeants. En raison de la collaboration &eacute;troite qui s'&eacute;tablit dans tous ces autres dossiers, lorsque nous abordons les dossiers commerciaux, il y a d&eacute;j&agrave; un &eacute;tat d'esprit qui nous permet d'engager un dialogue tr&egrave;s fructueux en vue de chercher des solutions &agrave; ces probl&egrave;mes. C'est l&agrave; qu'il y a convergence des pr&eacute;occupations et objectifs politiques et commerciaux.</p> <p>Tout en restant concentr&eacute;s sur les immenses d&eacute;fis &agrave; surmonter, il ne faut pas oublier tout ce que nous avons d&eacute;j&agrave; accompli pour b&acirc;tir une communaut&eacute; transatlantique stable et prosp&egrave;re. Une des grandes r&eacute;alisations du si&egrave;cle dernier aura sans conteste &eacute;t&eacute; l'instauration d'une paix durable en Europe. C'est une r&eacute;ussite commune dont nous pouvons tous &ecirc;tre fiers. Il y a &agrave; Londres, en face du palais de Buckingham, un monument qui rend hommage aux soldats canadiens qui sont pass&eacute;s par la Grande-Bretagne en route vers les champs de bataille du continent. Plus d'un million de nos militaires ont fait ce p&eacute;riple, &agrave; une &eacute;poque o&ugrave; notre population n'&eacute;tait qu'une fraction de ce qu'elle est aujourd'hui, et plus de 100&nbsp;000 d'entre eux gisent pour toujours en terre europ&eacute;enne.</p> <p>Depuis, cependant, l'Europe conna&icirc;t la stabilit&eacute; gr&acirc;ce &agrave; l'av&egrave;nement de l'Union europ&eacute;enne, un projet politique d'une &eacute;norme complexit&eacute; qui, par la fusion des souverainet&eacute;s, unit maintenant 450&nbsp;millions de personnes et inspire des centaines de millions de voisins et d'aspirants &agrave; choisir la d&eacute;mocratie et la paix. Et malgr&eacute; le tumulte des r&eacute;centes d&eacute;cennies, on peut d&eacute;sormais discerner un arc de stabilit&eacute; qui s'&eacute;tend vers l'est et le sud de l'Europe.</p> <p>Je me rappelle qu'au d&eacute;but des ann&eacute;es 1970, Jean Rey [pr&eacute;sident de la Commission europ&eacute;enne de 1967 &agrave; 1970] &eacute;tait venu &agrave; Toronto et, devant un petit groupe d'universitaires, avait pr&eacute;dit, &agrave; notre grand &eacute;tonnement, voire &agrave; notre scepticisme &agrave; tous, que les deux grandes forces de changement en jeu &agrave; la fin du XX<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cle seraient la cr&eacute;ation du March&eacute; commun europ&eacute;en et la mont&eacute;e de l'int&eacute;grisme religieux.</p> <p>Dans le cours de droit de la Communaut&eacute; europ&eacute;enne que je donnais dans les ann&eacute;es 1970 et 1980, je r&eacute;p&eacute;tais souvent la phrase de Jean Monet : « Nous ne coalisons pas les &Eacute;tats, nous unissons les hommes ». &Agrave; l'&eacute;poque, cela semblait davantage un r&ecirc;ve des juges de la Cour europ&eacute;enne qu'une aspiration de la population. Aujourd'hui, c'est devenu une r&eacute;alit&eacute;, malgr&eacute; toutes ses imperfections.</p> <p>Cette r&eacute;alit&eacute; est issue d'un partenariat avec l'Am&eacute;rique du Nord au cours du dernier demi-si&egrave;cle. Notre communaut&eacute; est transatlantique : communaut&eacute; de valeurs, d'int&eacute;r&ecirc;ts, d'objectifs vis-&agrave;-vis les droits de la personne et l'essor de la d&eacute;mocratie dans le monde, mais aussi -- et ce n'est pas l&agrave; le moins important -- vis-&agrave;-vis l'investissement de talents et d'&eacute;nergies dans un espace &eacute;conomique commun.</p> <p>Bien entendu, nous sommes de grands partenaires commerciaux transatlantiques. Dans les ann&eacute;es 1990, cependant, des gens d'affaires comme vous ont chang&eacute; la mani&egrave;re dont les Nord-Am&eacute;ricains et les Europ&eacute;ens faisaient des affaires. Il ne leur suffisait plus de commercer entre eux; ils se sont implant&eacute;s dans leurs march&eacute;s r&eacute;ciproques, au point que l'investissement &eacute;tranger direct entre l'UE [Union europ&eacute;enne] et l'ALENA [Accord de libre-&eacute;change nord-am&eacute;ricain] a tripl&eacute; au cours de la d&eacute;cennie et repr&eacute;sente maintenant 80&nbsp;p.&nbsp;100 du chiffre mondial.</p> <p>Le volet canado-europ&eacute;en de cette r&eacute;ussite est tr&egrave;s important, en particulier pour le Canada. En 2002, nous avons export&eacute; vers l'UE pr&egrave;s de 18 milliards de dollars de marchandises, mais les filiales d'entreprises canadiennes en Europe ont r&eacute;alis&eacute; des ventes de plus de 77&nbsp;milliards de dollars, soit quatre fois plus. C'est l&agrave; le fruit des investissements canadiens au sein de l'UE, qui ont quintupl&eacute; de 1992 &agrave; 2002. C'est plus de deux fois le taux de croissance de l'investissement canadien dans le reste des pays du monde, y compris les &Eacute;tats-Unis. La valeur comptable des avoirs canadiens en Europe d&eacute;passe maintenant les 20&nbsp;milliards de dollars.</p> <p>Il est vrai que du point de vue de nos exportations, le march&eacute; de l'UE ne repr&eacute;sente pour nous que le vingti&egrave;me du march&eacute; am&eacute;ricain; par contre, l'Europe occupe une place beaucoup plus importante du c&ocirc;t&eacute; des investissements, &eacute;quivalente &agrave; environ 60&nbsp;p.&nbsp;100 du march&eacute; am&eacute;ricain. Ce niveau d'investissement se refl&egrave;te dans les rapports trimestriels, les b&eacute;n&eacute;fices et la cote en bourse des entreprises canadiennes, &agrave; commencer par Alcan, dont 50&nbsp;p.&nbsp;100 du chiffre d'affaires est europ&eacute;en, sans parler d'autres grands acteurs canadiens comme Bombardier, Magna, Quebecor World et Nortel. Plus de 50&nbsp;p.&nbsp;100 du trafic Internet europ&eacute;en est transmis par des &eacute;quipements Nortel. En Irlande du Nord, les deux plus gros employeurs, malgr&eacute; les troubles, sont Bombardier et Nortel.</p> <p>L'investissement afflue d'ailleurs en sens inverse &eacute;galement. Il y a au Canada plus de 1&nbsp;800 entreprises de l'UE, dont la valeur comptable totale d&eacute;passe les 100&nbsp;milliards de dollars. Les Canadiens se plaignaient autrefois de ne pas recevoir leur part des capitaux europ&eacute;ens investis dans le march&eacute; de l'ALENA. Dans les ann&eacute;es 1990, nous n'obtenions que 3 ou 4&nbsp;p.&nbsp;100 de ce que les &Eacute;tats-Unis accueillaient. Or, depuis quelques ann&eacute;es, notre part est d'environ 20&nbsp;p.&nbsp;100. Les Europ&eacute;ens voient enfin plus clairement la performance et les possibilit&eacute;s qu'offre le Canada d'aujourd'hui.</p> <p>Vous connaissez tous d'autres exemples qui confirment mon propos, &agrave; savoir que dans le domaine des affaires, le partenariat transatlantique est florissant. Vous savez aussi, sans doute, que le Canada pr&eacute;pare actuellement avec l'UE un accord qui devrait stimuler le commerce et l'investissement par des moyens in&eacute;dits : coop&eacute;ration pour une r&eacute;glementation intelligente, adoption de normes r&eacute;ciproques, harmonisation des titres professionnels. Ce faisant, les gouvernements &eacute;coutent les bonnes id&eacute;es des associations de gens d'affaires, telles que le Forum sur le commerce Canada-Europe. Cet accord repr&eacute;sente une priorit&eacute; de longue date de notre gouvernement, et nous esp&eacute;rons le voir enfin adopt&eacute; au prochain sommet Canada-UE.</p> <p>Nous avons aussi accompli des progr&egrave;s en facilitant et en encourageant entre l'Europe et le Canada les &eacute;changes de jeunes pour des stages d'&eacute;tude ou de travail. De passage &agrave; Paris r&eacute;cemment, j'ai sign&eacute; avec une grande fiert&eacute; au Quai d'Orsay un accord qui va permettre &agrave; quelque 15&nbsp;000&nbsp;jeunes Canadiens et Canadiennes et de jeunes Fran&ccedil;ais et Fran&ccedil;aises d'&eacute;tudier et de travailler en France et au Canada, respectivement. Je n'ai pu m'emp&ecirc;cher &agrave; cette occasion de me rappeler le temps o&ugrave; je pr&eacute;parais mon doctorat &agrave; Paris il y a 35 ans et de songer &agrave; quel point les circonstances et les attitudes ont chang&eacute; depuis.</p> <p>Permettez-moi de souligner pour conclure &agrave; quel point la communaut&eacute; transatlantique que nous continuons de mettre sur pied ensemble est importante pour le Canada. Le commerce et l'investissement sont les piliers de cette communaut&eacute;, dans laquelle nos citoyens, qu'ils soient canadiens, am&eacute;ricains ou europ&eacute;ens, connaissent une destin&eacute;e commune dans la paix et dans la guerre depuis plusieurs g&eacute;n&eacute;rations. Nos valeurs fondamentales, nos int&eacute;r&ecirc;ts et nos visions du monde sont tr&egrave;s proches, et nos fortunes ne pourront que continuer de co&iuml;ncider &agrave; l'avenir, dans le domaine &eacute;conomique comme dans les autres.</p> <p>&Agrave; cet &eacute;gard, les rapports personnels sont tout aussi importants que le droit ou les institutions. Dans ma propre famille, ma femme et mon fils ont la nationalit&eacute; irlandaise en plus de la citoyennet&eacute; canadienne. Ma fille est &agrave; la fois fran&ccedil;aise et canadienne et son mari, qui est fran&ccedil;ais, a aussi les nationalit&eacute;s am&eacute;ricaine et canadienne; il travaille &agrave; Paris pour un courtier en valeurs immobili&egrave;res canadien prosp&egrave;re, dans une entreprise qui appartient &agrave; une banque suisse. Leurs trois enfants vont &agrave; l'&eacute;cole &agrave; Paris, mais passent leurs vacances au Canada, et se sentent chez eux ici comme l&agrave;-bas.</p> <p>J'ai donc dans ma propre famille des exemples, et je suis s&ucirc;r que vous en connaissez aussi dans vos familles, dans les familles de vos amis et dans vos entreprises, des exemples qui montrent que l'Europe et le Canada investissent beaucoup dans leur avenir r&eacute;ciproque. Au-del&agrave; des chiffres, tout impressionnants qu'ils soient, et de notre vaste coop&eacute;ration politique et &eacute;conomique, ce sont par-dessus tout ces liens personnels et l'affection r&eacute;ciproque sinc&egrave;re que se vouent beaucoup de nos concitoyens, qui nous inspirent confiance dans l'avenir de la communaut&eacute; transatlantique. Je suis certain que nous allons continuer de la b&acirc;tir ensemble, cette communaut&eacute;, dans l'int&eacute;r&ecirc;t de la s&eacute;curit&eacute; et de la prosp&eacute;rit&eacute; de chacun de nos pays, de l'Atlantique Nord et du monde.</p> <p>Je vous remercie.</p> </body> </html>

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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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