M. PETTIGREW - ALLOCUTION À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DES SÉMINAIRES CONCOMITANTS SUR LE COMMERCE CANADIEN
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE
DES SÉMINAIRES CONCOMITANTS SUR LE COMMERCE CANADIEN
« LE MIRACLE DE LA FEUILLE D'ÉRABLE »
SÉOUL, Corée du Sud
Le 20 octobre 2003
Introduction
C'est pour moi un grand plaisir de me trouver ici à Séoul aujourd'hui pour développer des relations commerciales déjà très
positives entre nos deux pays.
Je tiens à remercier l'ambassade du Canada de ces splendides arrangements. En collaboration avec ses partenaires, à savoir
la Fédération des industries coréennes, la Chambre de commerce du Canada en Corée et la Chambre du commerce et de
l'industrie de la Corée, elle a organisé ces rencontres et réuni des personnes comme vous, déterminées à renforcer nos
relations commerciales.
Cet après-midi, je veux m'entretenir avec vous de la transformation du Canada en une destination plus attrayante que
jamais pour les investissements et vous expliquer pourquoi notre pays est l'endroit par excellence où les entreprises
coréennes devraient s'implanter.
J'aurai ce soir le plaisir de remettre les Prix d'excellence en commerce Canada-Corée. Ces distinctions soulignent le rôle
clé que continuent de jouer certaines entreprises coréennes de par leur contribution au développement et au maintien de
relations commerciales toujours plus solides entre le Canada et la Corée.
Le Canada, l'économie la plus ouverte de la planète
Le Canada connaît à l'heure actuelle une excellente performance économique. En effet, il en est présentement à sa onzième
année consécutive de croissance économique. Le nombre de nouveaux emplois a même plus que doublé en 2002 par
rapport à 2001, et notre taux de croissance de l'emploi a été supérieur à celui de tous les autres pays du G7. Nous avons en
outre enregistré un excédent aussi bien au compte des marchandises qu'au compte courant, de sorte que le Canada est
aujourd'hui, avec la Corée, un des rares pays au sein de l'économie mondiale à avoir obtenu de tels résultats.
À l'approche de l'année 2004, la confiance économique et la vigueur des échanges témoignent d'un dynamisme renouvelé
alors que l'économie canadienne poursuit sa tendance ascendante.
Le Canada, grande nation commerçante
Le Canada est sans conteste un pays où le commerce joue un rôle primordial. Il est même le pays le plus commerçant de la
planète. Aujourd'hui, nos exportations représentent 41 p. 100 du produit intérieur brut [PIB], alors qu'il y a 12 ans, la
proportion était de 25 p. 100. Certains diront peut-être que, la mondialisation aidant, tout le monde en a fait autant au cours
de cette période, mais il n'en est rien. Les États-Unis n'exportent qu'environ 10 p. 100 de leur PIB. Le Japon, grande
économie mondiale des années 1980, exporte tout juste 11 p. 100 de son PIB. Cela signifie que, toutes proportions gardées,
le Canada exporte quatre fois plus que les États-Unis et le Japon.
De plus, les Canadiens achètent deux fois plus d'importations que les Américains. Autrement dit, de toutes les économies
développées de la terre, le Canada est la plus ouverte, tant du côté des exportations que des importations. C'est pourquoi
nous avons besoin d'une institution comme l'OMC [Organisation mondiale du commerce], c'est-à-dire d'une institution
musclée et fondée sur des règles acceptées de tous. Comme la Corée, nous n'avons pas le poids de l'Union européenne ou
des États-Unis. Il est donc important pour nous de définir des règles qui s'appliquent à l'ensemble des membres.
Les rapports commerciaux que le Canada entretient avec la Corée restent pour nous parmi les plus importants qui soient. Il
y a de cela plus d'une décennie, la Corée a pris place au nombre des dix premiers partenaires commerciaux du Canada. Vu
le dynamisme de son économie, je suis persuadé qu'elle restera pour nous un partenaire privilégié pendant longtemps
encore.
Nous avons certes beaucoup accompli dans le passé, mais nous n'en devons pas moins penser à l'avenir. C'est ensemble
que nous devons renforcer les liens qui nous unissent et travailler ensemble non seulement sur les questions multilatérales
mais aussi dans les dossiers bilatéraux. Le Canada et la Corée ont tous deux distingué des secteurs économiques
stratégiques où leurs atouts respectifs sont souvent complémentaires, que ce soit dans les domaines de la biotechnologie, de
l'information et des communications, de la coopération en sciences et en technologie, de l'espace et de l'aérospatiale, de la
formation du personnel des entreprises ou des coproductions cinématographiques. Je suis heureux de voir que des
entreprises canadiennes et coréennes sont présentes ici pour trouver des ouvertures qui renforceront encore davantage nos
rapports commerciaux.
Investir au Canada
J'aimerais tout particulièrement profiter de cette occasion pour vous donner un aperçu de ce que le Canada a à vous offrir et
pour vous expliquer pourquoi il est la destination par excellence des investissements. Laissez-moi tout d'abord vous
présenter le contexte. Grâce à l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain], le Canada a directement accès au
marché de toute l'Amérique du Nord, y compris le Mexique, c'est-à-dire un marché qui, au total, compte plus de
400 millions d'habitants et dont le PIB global s'établit à plus de 11,4 billions de dollars américains.
Quand on dit Canada aujourd'hui, on pense innovation, leadership et technologie. On pense à une économie basée sur le
savoir, à une économie où le climat des affaires est extrêmement favorable et le niveau d'instruction de la main-d'œuvre est
à l'avenant, à un pays sans cesse à la recherche de nouveaux investissements, de nouveaux débouchés et de nouveaux
partenaires. Le fait est que depuis 15 ans, le Canada a fondamentalement repensé sa politique publique, ce qui est nettement
visible dans trois domaines primordiaux :
• Premièrement, le Canada est aujourd'hui financièrement responsable. On est bien loin de l'époque où les gouvernements
dépensaient plus d'argent qu'il n'y en avait dans les coffres ou faisaient des promesses qu'ils ne pouvaient tenir. En
pourcentage du PIB, les dépenses du gouvernement fédéral canadien viennent tout juste d'atteindre leur point le plus bas en
50 ans.
• Deuxièmement, le Canada d'aujourd'hui est un fervent adepte du libre-échange. Il est même le premier partenaire
commercial des États-Unis. En effet, les échanges des États-Unis avec le Canada sont supérieurs à ceux qu'ils ont avec tous
les pays de l'Union européenne réunis, et ils sont égaux à l'ensemble de leurs échanges avec la Chine, le Japon et la Corée
du Sud.
• Troisièmement, le Canada d'aujourd'hui a compris que dans l'économie du savoir, où les personnes, les biens et l'argent
circulent librement, le rôle de l'État consiste à donner aux gens les outils dont ils ont besoin pour affronter la concurrence,
et à leur donner la liberté d'aller aussi loin que leurs talents le leur permettent. Voilà pourquoi nous investissons autant dans
nos capacités de recherche, dans les universités et dans des domaines qui représentent les nouvelles frontières du savoir,
comme la génomique.
Mais comment le Canada, que le Wall Street Journal qualifiait naguère de « membre honoraire du tiers monde », en est-il
venu au point où Business Week affirmait récemment qu'il avait accompli le « miracle de la feuille d'érable »? Croyez-moi,
ça n'a pas été facile, mais nous y sommes parvenus.
Transformer notre économie
La transformation économique a commencé au milieu des années 1990, alors que le Canada est devenu le premier pays du
G7 à faire disparaître les déficits pour se mettre à enregistrer des bilans positifs. À tel point qu'au début de l'exercice
2001-2002, l'excédent fédéral s'élevait à 8,9 milliards de dollars. De plus, le Canada est le seul pays du G7 dont on prévoit
qu'il devrait équilibrer son budget cette année. En fait, l'Organisation de coopération et de développement économiques
[OCDE] s'attend à ce que le Canada soit le seul pays du G7 à afficher un excédent en 2002-2003. Il n'est donc guère
étonnant que, selon l'Institute for Management Development, le Canada est le pays du G7 le mieux géré financièrement.
En outre, le Canada figure parmi les rares pays qui ont commencé à rembourser leur dette - à hauteur de plus de
45 milliards de dollars au cours des toutes dernières années. Aussi le rapport dette-PIB a-t-il baissé plus rapidement que
celui de tout autre grand pays industrialisé; il est maintenant inférieur à 50 p. 100 et continue de diminuer. De plus, la dette
publique contractée sur les marchés est aujourd'hui inférieure à 40 p. 100 du PIB.
Tous ces progrès dans le redressement de nos comptes ne sont pas passés inaperçus. Moody's Investors Service et Standard
& Poor ont tous deux redonné au Canada la cote de crédit AAA, qui est la plus élevée. Par ailleurs, nos efforts ont préparé
le terrain pour une croissance économique vigoureuse et durable. Le Fonds monétaire international et l'OCDE prédisent
d'ailleurs que le Canada se classera en tête des pays du G7 sur ce plan en 2002 et 2003.
Peut-être vous direz-vous que ce revirement est impressionnant et que c'est tant mieux pour nous, tout en vous demandant
ce que cela peut bien signifier pour vous. Pourquoi une entreprise ou une société de capital-risque coréenne à la recherche
de débouchés d'investissement envisagerait-elle de s'implanter au Canada?
D'abord, parce que nos indicateurs économiques de base sont solides. Ensuite, parce que notre infrastructure de recherche-développement [R-D] est très développée. Et enfin, parce que nous avons une économie où les coûts sont peu élevés et où
la main-d'œuvre est hautement qualifiée, deux éléments capables de transformer des idées innovatrices en produits et en
services qui se vendent.
Le redressement spectaculaire des indicateurs économiques de base a permis au Canada de réduire ses impôts, et même de
les réduire considérablement. En fait, le Canada a célébré l'arrivée du nouveau millénaire en adoptant un plan de réduction
d'impôts de 100 milliards de dollars, niveau sans précédent dans l'histoire du pays. Cela a ouvert d'immenses possibilités à
nos entreprises. En 2005, elles auront un avantage fiscal de près de 4,5 points de pourcentage par rapport à leurs
homologues américaines. Par ailleurs, nous avons considérablement abaissé l'impôt sur les gains en capital. Le taux le plus
élevé à cet égard est maintenant inférieur au taux le plus élevé généralement appliqué aux États-Unis.
Ajoutez à cela les crédits d'impôt en R-D les plus généreux du G7, et vous avez un régime fiscal qui non seulement se
compare à celui des États-Unis, mais qui à plusieurs égards s'y compare même très avantageusement.
Le Plan d'action pour l'innovation
Nous avons également fait des investissements importants pour appuyer l'objectif économique primordial du
gouvernement, qui est de faire du Canada un des pays les plus innovateurs au monde, c'est-à-dire un pays capable d'attirer
les cerveaux les plus brillants et les idées les plus avancées, et capable d'attirer de nouveaux capitaux d'investissement et
de nouvelles entreprises. Le gouvernement s'est engagé à doubler l'investissement en R-D afin de hisser le Canada parmi
les cinq premiers pays au monde d'ici 2010 pour ce qui est de l'activité de R-D. En outre, il a dévoilé une nouvelle stratégie
axée sur l'innovation et les compétences, à laquelle il a consacré un engagement de plus d'un milliard de dollars dans le
dernier budget.
Depuis quelques années, nous avons investi plus de 3,15 milliards de dollars dans la Fondation canadienne pour
l'innovation afin de faire en sorte que nos universités, nos hôpitaux et nos autres centres de recherche puissent se doter des
infrastructures nécessaires pour mener des recherches de pointe et former les meilleurs diplômés. J'aimerais saluer la
présence parmi nous de M. David Strangway, président-directeur général de la Fondation canadienne pour l'innovation, qui
toute sa vie s'est fait le promoteur des sciences et de l'innovation. M. Strangway participera activement aux diverses
activités relatives aux sciences, à la technologie et à l'innovation qui se dérouleront dans les jours qui viennent. Je vous
encourage à assister à ces rencontres afin d'en savoir plus sur cette initiative passionnante.
En plus de la Fondation pour l'innovation, nous avons créé Génome Canada, que nous finançons à raison de 300 millions
de dollars sur cinq ans. En outre, nous avons investi 99,5 millions sur les trois prochaines années dans neuf Réseaux de
centres d'excellence.
Bref, le Canada reconnaît l'importance des sciences et de la technologie. Il reconnaît aussi le rôle sans cesse grandissant
que la Corée joue dans ce domaine. J'ai d'ailleurs le plaisir de souligner que le forum sur la coopération scientifique et
technologique entre le Canada et la Corée aura lieu plus tard cet après-midi dans le cadre de cette rencontre, et que demain
aura lieu la première réunion scientifique et technologique bilatérale canado-coréenne, au cours de laquelle les
représentants de nos deux pays espèrent cerner des domaines où une collaboration plus étroite pourrait engendrer des
bienfaits réciproques.
Comme il ne fait aucun doute que, dans l'économie du savoir, c'est le cerveau humain qui est le véritable moteur de la
croissance, nous avons affecté 900 millions de dollars sur cinq ans à la création de 2 000 chaires de recherche canadiennes
dans nos universités, afin d'attirer et de retenir les meilleurs professeurs et les meilleurs chercheurs.
L'acquisition de tous ces atouts doit coûter très cher, me direz-vous, mais en fait les coûts des entreprises au Canada sont
inférieurs à ceux de tous les autres pays du G7. Il ne s'agit pas là de propagande gouvernementale ou d'une fantaisie
quelconque, mais bien plutôt des conclusions de l'étude la plus détaillée qui soit sur les prix de revient des entreprises dans
les pays du G7 ainsi qu'en Autriche et aux Pays-Bas.
Le Canada, premier de la classe
Comme vous le savez peut-être déjà, tous les deux ans, la société d'experts-conseils internationale KPMG analyse les prix
de revient des entreprises dans le monde. Or, dans son rapport pour l'année 2002, elle classe le Canada au premier rang à
cet égard. Autrement dit, pour la troisième année consécutive notre pays est celui où il est le plus économique de faire des
affaires. KPMG a examiné 86 villes nord-américaines et européennes et étudié les prix de revient dans chacune d'elles, en
tenant compte notamment du prix des terrains et de la main-d'œuvre ainsi que des transports et des services publics. Huit
des dix premières villes sont canadiennes. Comparativement aux villes américaines, les coûts au Canada sont inférieurs de
10 à 20 p. 100. Même si le dollar canadien s'appréciait demain de 20 p. 100 par rapport au dollar américain, le Canada
continuerait de bénéficier d'un net avantage sur les villes américaines en ce qui concerne les coûts.
Par ailleurs, d'après les toutes dernières prévisions de l'organisme britannique Economist Intelligence Unit au sujet du
climat des affaires, le Canada sera le meilleur endroit au monde où réaliser des affaires au cours des cinq prochaines
années. Les conditions supérieures faites aux entreprises, le niveau de vie élevé et la belle performance en matière de
croissance y ouvrent des perspectives lucratives aux investisseurs étrangers. L'investissement direct étranger au Canada en
pourcentage du PIB est un des plus élevés parmi les pays développés, et le potentiel d'entrées importantes de capitaux à
moyen terme est considérable. Notre gouvernement a pris diverses mesures pour attirer l'investissement, tels les
financements à faible taux d'intérêt, le renforcement de la formation des travailleurs et la baisse des impôts sur les
bénéfices des sociétés. Si l'on en croit ces deux études objectives, ces efforts ont porté fruit.
Cela m'amène au dernier point de mon exposé : la quantité de travailleurs qualifiés que l'on trouve au Canada et l'accent
qui y est mis sur l'excellence dans l'éducation. Comme vous le savez certainement, les travailleurs instruits sont le
principal ingrédient de la réussite des entreprises. C'est pourquoi nous investissons massivement dans la recherche et
l'éducation, et faisons de l'excellence notre devise et du leadership, notre but. En proportion de sa population, le Canada
compte plus de diplômés universitaires ou collégiaux que tout autre pays de la planète.
En fait, cette priorité accordée à l'excellence dans l'éducation a valu au Canada d'être classé au premier rang mondial pour
ce qui est de la formation de travailleurs du savoir dans le Rapport sur la compétitivité mondiale pour l'an 2000.
Conclusion
Vous savez maintenant ce que d'autres ont déjà compris : le Canada est sérieux en affaires. En investissant au Canada, vous
pourrez profiter de l'esprit d'entreprise et d'innovation qui a permis de faire connaître à travers le monde la technologie
révolutionnaire du Blackberry mise au point par RIM et qui a amené le Canadarm dans l'espace.
Dans les ateliers de cet après-midi et au cours des prochains jours, vous aurez l'occasion d'en apprendre davantage sur ce
que le Canada a à vous offrir et de découvrir comment, en travaillant ensemble, nous pouvons renforcer les relations
commerciales déjà solides qui unissent nos deux pays.
J'ai couvert bien des points, mais je pense que si vous les rassemblez tous - une économie compétitive et dynamique, des
indicateurs économiques solides, un régime fiscal concurrentiel, des prix de revient peu élevés, une main-d'œuvre
hautement qualifiée et l'accès à tout le marché nord-américain -, vous obtenez une recette imbattable pour réussir dans la
nouvelle économie. Je vous invite donc à vous intéresser de plus près au Canada. Regardez d'un nouvel œil notre nouvelle
économie du savoir. Examinez d'un regard critique les avantages que procure la présence dans un marché où les prix de
revient sont moins élevés. Enfin, mesurez objectivement ce que tout cela peut signifier pour votre propre bilan.
Vous découvrirez alors, j'en suis convaincu, que c'est au Canada que se trouvent les débouchés qui serviront de tremplin à
votre croissance future.
Je vous remercie.