Le 20 janvier 2005
No 12
DÉCLARATION DU CANADA À LA CONFÉRENCE DE KOBE
Le Canada a livré une déclaration aujourd'hui dans le cadre de la Deuxième
Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes qui se tient à Kobe, au Japon,
du 18 au 22 janvier.
- 30 -
Le texte de la déclaration figure en annexe.
Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de
communiquer avec :
Le Service des relations avec les médias
Affaires étrangères Canada
(613) 995-1874
http://www.international.gc.ca
DÉCLARATION DU CANADA
CONFÉRENCE MONDIALE SUR LA PRÉVENTION DES
CATASTROPHES
Au nom du gouvernement du Canada, j'aimerais remercier le gouvernement du Japon
d'accueillir la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes, et remercier
également le secrétariat à la mise en œuvre de la Stratégie internationale de prévention
des catastrophes naturelles pour son appui indéfectible au bon déroulement de la
Conférence.
Cette conférence nous offre une occasion privilégiée de mettre en commun les
enseignements tirés par divers pays ces dernières années – voire ces dernières
semaines – ainsi que les pratiques exemplaires en cas de catastrophe naturelle ou
d'autres événements tragiques. Le bilan accablant des morts et des moyens
d'existence ruinés par suite de la récente catastrophe qui a frappé l'Asie et l'Afrique
orientale a monopolisé comme jamais auparavant l'attention du monde entier.
Conjugués à l'épouvantable série d'ouragans qu'ont connus les Caraïbes l'automne
dernier, ces fléaux sont venus renforcer la leçon qu'ont pu tirer les gens de Kobe il y a
une décennie – à savoir que l'élaboration et la mise en œuvre d'une stratégie globale
de préparation à d'éventuelles calamités de tout genre et d'atténuation de leurs effets
constituent pour nous le meilleur moyen de nous prémunir contre ces redoutables
forces de la nature.
Le premier ministre du Canada, le très honorable Paul Martin, effectue actuellement
une tournée en Asie comprenant un séjour au Japon. Au cours des derniers jours, il
s'est rendu dans quelques-unes des régions les plus frappées par le tsunami du
26 décembre. Sa visite souligne la longue tradition canadienne consistant à aider
généreusement les populations touchées par des catastrophes naturelles, peu importe
où elles surviennent. Elle souligne également l'engagement à long terme du Canada à
collaborer avec tous les partenaires concernés à la prévention des désastres, y compris
à la préparation aux catastrophes et à l'atténuation de leurs effets.
En ce sens, le Canada appuie les appels à l'établissement de systèmes d'alerte rapide
concernant différents dangers, et le Premier ministre a confirmé l'engagement du
Canada à collaborer avec les pays de l'Asie, dans un cadre multilatéral, afin d'établir un
de ces systèmes pour atténuer les risques liés aux tsunamis dans la région de l'océan
Indien.
En outre, les gouvernements nationaux et la communauté internationale se doivent
d'axer le gros de leurs efforts sur l'élaboration de programmes de développement et de
sensibilisation des populations, de manière à renforcer la capacité des collectivités, des
pays et des régions particulièrement vulnérables de se préparer aux catastrophes
naturelles et d'en atténuer les conséquences. Par exemple, l'amélioration des pratiques
de gestion des ressources naturelles peut entraîner un accroissement de la protection
contre les dangers auxquels nous nous intéressons.
À ce propos, je suis heureux d'annoncer que le Canada, par l'entremise de l'Agence
canadienne de développement international (ACDI), consacrera un million de dollars à
la réalisation d'un projet mondial de coordination des efforts de réduction des risques
de catastrophe, dans le cadre des volets réduction de la pauvreté, saine gouvernance
et environnement de l'édition 2005 du Programme des Nations Unies pour le
développement.
Pour renforcer la capacité des populations de se prémunir contre les catastrophes
naturelles et d'en atténuer les ravages, particulièrement dans les pays les plus à risque,
l'intensification des efforts de sensibilisation et de formation en ce sens font partie des
mesures essentielles qu'il faut prendre. Or, le Canada met l'accent sur le renforcement
des capacités locales et régionales, par l'entremise des Nations Unies, du Mouvement
international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, d'organisations non
gouvernementales (ONG) et d'organismes communautaires. Dans cet esprit, nous
avons consacré des sommes importantes, au cours de la dernière décennie, au
déploiement d'efforts de réduction des risques liés aux catastrophes en Amérique latine
et dans les Antilles.
Par ailleurs, je suis heureux de signaler qu'en raison du rayonnement mondial de la
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et du
fait que cette organisation est en mesure d'intervenir invariablement et rapidement
auprès des collectivités sinistrées, l'ACDI lui versera un million de dollars
supplémentaires pour ses activités de préparation aux catastrophes et de renforcement
des capacités des sociétés nationales.
D'autre part, le Canada est heureux de collaborer avec les pays les plus exposés aux
catastrophes naturelles, par le biais de différents ministères et d’ONG, et de les faire
profiter de ses compétences techniques dans les domaines du développement durable,
des télécommunications d'urgence et de la géomatique. Dans la région du Pacifique,
par exemple, nous participons des projets internationaux de recherche axés sur
l'évaluation des risques et sur les systèmes d'alerte rapide aux séismes, aux éruptions
volcaniques ainsi qu'aux tsunamis, et nous contribuons à la réalisation d'initiatives
intégrées d'évaluation des risques et d'atténuation des effets liés aux catastrophes.
En ce qui touche les efforts au niveau domestique, le gouvernement du Canada a fait
l'annonce, en 2004, de sa nouvelle politique globale de sécurité nationale, Protéger une
société ouverte. Cette politique met l'accent sur les priorités et les ressources
nécessaires à l'établissement d'un système intégré et homogène de gestion des
urgences nationales qui nous permette de prémunir la société canadienne d'aujourd'hui
contre les conséquences de situations d'urgence de plus en plus complexes. Notre
approche se caractérise par l'étroite collaboration entre tous les ordres de
gouvernement et d'administration publique – fédéral, provincial, territorial et municipal –
qui est cruciale pour répondre aux besoins de nos citoyens.
Je suis aussi très heureux d'annoncer que le Canada se dotera bientôt de sa toute
première stratégie nationale d'atténuation des catastrophes. Cette stratégie mettra à
contribution tous les secteurs de la société canadienne et visera à atténuer les risques
et les effets des catastrophes naturelles. Les modifications qui seront apportées à la Loi
sur la protection civile viendront renforcer les mesures de prévention des désastres
dans le cadre de la gestion intégrée des urgences au Canada, l'objectif étant d'atténuer
les risques et les effets liés aux catastrophes naturelles.
Or, pour que les mesures concernant la prévention des catastrophes et la sécurité
publique soient efficaces, des partenariats étroits entre le gouvernement et la société
civile sont nécessaires. À cet égard, j'ai le plaisir de mentionner que la délégation
officielle du Canada à la présente conférence compte trois représentants
d'organisations non gouvernementales. De plus, le Réseau canadien d'étude des
risques et dangers présente un bon exemple de la manière dont la société civile peut
contribuer à l'atteinte de nos objectifs communs. Conformément à l'approche de
collaboration encouragée par la Stratégie internationale de prévention des catastrophes
naturelles, ce réseau d'universitaires et de praticiens collaborera aux partenariats pour
le développement durable de la Commission du développement durable des Nations
Unies.
La présente conférence permettra à la communauté internationale d'élargir les
engagements qu'elle a pris à l'occasion de la Décennie internationale de la prévention
des catastrophes naturelles, notamment ceux qui s'inscrivent dans la Stratégie, dans le
Plan d'action de Yokohama et dans le Plan d'action de Johannesburg. Tout au long de
la décennie en question, la communauté internationale a en effet développé sa
compréhension globale des conséquences socio-économiques des catastrophes
naturelles. Nous avons donc constaté à maintes reprises à quel point les catastrophes
naturelles peuvent faire souffrir les population touchées et faire échec à des années de
développement. Il ne fait plus aucun doute que l'élaboration et la mise en œuvre de
politiques de prévention des catastrophes représentent de sages investissements.
Le plan d'action que nous adopterons ici à Kobe revêtira un caractère d'urgence, et le
cadre stratégique que nous nous donnerons se devra d'être pragmatique et orienté vers
l'action, de sorte qu'ensemble nous puissions rendre notre monde moins vulnérable aux
catastrophes naturelles et aux ravages qu'elles causent.
Le Canada est heureux de participer à cette conférence mondiale et est déterminé à
faire sa part pour appuyer les efforts internationaux de prévention des catastrophes.
Nous nous ferons un devoir de soutenir l'élan que nous aura donné cette conférence,
et nous nous réjouissons à la perspective de travailler en étroite collaboration avec tous
nos partenaires ici présents.
Je vous remercie.