Affaires étrangères et du Commerce internationalGouvernement du Canada
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international

L'APPROCHE DU CANADA

Le Canada et le Pacte de l'Afghanistan
L'équipe provinciale de reconstruction de Kandahar
Relations entre le Canada et l'Afghanistan

PROGRÈS AFGHAN

Sécurité
Gouvernance
Développement

CENTRE DES MÉDIAS

Communiqués
Discours

CENTRE DE RESSOURCES

Galerie de photos
Vidéothèque
Liens
Les canadiens contribuent a un monde meilleur : Afghanistan
Afghanistan : Chroniques d'une guerre


Entrevue vidéo
Jasteena Dhillon
Abonnement aux bulletins d'information et/ou avis par courrier électronique et baladodiffusion




Jasteena Dhillon discute de ses expériences de gestion de programmes d'aide juridique pour les rapatriés et les victimes de violations des droits de la personne en Afghanistan.

 L'Afghanistan et la politique internationale du Canada

Informations sur les discussions en ligne sur la politique internationale du Canada du MAECI:

 Voir l'actuelle discussion en ligne

 Voir la bibliothèque d'entrevues vidéo




Entrevues vidéo  (en anglais avec transcription en français )

Note: Les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles du gouvernementdu Canada.

 Introduction 

 

2 min 50 sec     

Windows Media | QuickTime

 Description du projet

 

1 min 28 sec

Windows Media | QuickTime 

 Règlement extrajudiciare des differénts        

3 min 45 sec 

Windows Media | QuickTime 


(Les vidéolecteurs sont disponibles ici :
QuickTimeWindows Media)


Transcription

Introduction

Je m'appelle Jasteena Dhillon et je suis une avocate travaillant en Afghanistan. Je suis ici depuis plus de six mois, ce qui est beaucoup quand on ouvre dans le domaine de l'aide humanitaire. Je prévois rester ici quelques années. Je gère les programmes locaux d'aide juridique pour les personnes rapatriées et celles qui ont fait l'objet de violations des droits de la personne.

J'ai travaillé dans différents environnements postérieurs à un conflit. Avant de venir en Afghanistan, j'étais en Bosnie, dans les Balkans, en Serbie et en Croatie. J'ai travaillé en Palestine, à Gaza et en Cisjordanie. J'ai également travaillé en Afrique du Sud, après l'adoption de la constitution, de même qu'en Asie du Sud-Est, en Indonésie et en Thaïlande. Dans tous ces endroits, j'ai collaboré à des projets relatifs aux femmes, à la problématique homme-femme, aux droits de la personne, aux droits conférés par la loi et à la gestion de projets. J'ai toujours travaillé dans des environnements postérieurs à un conflit et en développement

Règlement extrajudiciare des differénds  En Afghanistan, j'ai l'impression d'être plus près du conflit que dans tout autre endroit. Quand j'étais ailleurs, le pays était déjà en phase de développement. En Afghanistan, la communauté internationale veut implanter la primauté du droit et le respect des droits de la personne dès le début. Ce n'est pas aussi simple que de reconstruire les maisons des gens puis leur enseigner comment respecter les droits de la personne ou la primauté du droit. Je crois que c'est une bonne chose. C'est difficile, à cause des différentes conditions de vie. Je ne travaille pas à Kaboul - je suis chargée de chaque province au nord de Salang, jusqu'aux frontières du Turkménistan, du Tadjikistan et de l'Ouzbékistan. En général, les gens diraient que c'est un environnement de travail plus sécuritaire maintenant. Il n'y a plus de conflit ouvert en cours et il n'est plus nécessaire de vivre à l'intérieur d'une enceinte, dans des conditions de sécurité très strictes. Cela signifie que nous pouvons changer concrètement la vie des gens.


Description du projet

Nous avons huit cliniques d'aide juridique partout au pays. Nous en avons deux à Kaboul, une à Jalalabad, une à Bamiyan, une à Herat et trois dans le Nord : à Pol-e Khomri, Mazar et Meymaneh. Notre équipe comprend quatre avocats et deux avocats-conseils, qui eux, se chargent d'autres aspects que nos clients, vulnérables, doivent régler. Par exemple, comme dans une clinique d'aide juridique au Canada, il y a des gens qui font une réclamation à l'aide sociale, et qui ont des difficultés parce qu'ils n'ont pas d'emploi ou qu'ils ont des problèmes de santé, alors vous devez les diriger vers d'autres organismes. Il s'agit donc vraiment de droit clinique.

Nous voyons également à l'éducation. Maintenant que les familles reviennent pour de bon et qu'elles reprennent possession de leur propriété, qu'en est-il de l'éducation de leurs enfants? Ces cliniques d'aide juridique sont composées d'avocats afghans. Il n'y a pas beaucoup d'étrangers et nous sommes tous des conseillers juridiques.


Règlement extrajudiciaire des différends


Le taux de réussite du système judiciaire conventionnel n'est pas aussi élevé que celui du système parallèle. C'est surtout parce que les structures judiciaires conventionnelles, tout comme les immeubles, sont délabrées. Les documents sont perdus, les gens sont corrompus et mal payés, et on ne leur fait pas confiance. Les systèmes parallèles fonctionnent mieux parce qu'ils permettent de trouver des solutions plus créatives aux problèmes. Je crois que nous avons aussi appris cette leçon, au Canada. Depuis 10 ans, de plus en plus de juges renvoient les affaires en arbitrage ou à une autre forme de règlement extrajudiciaire des différends. S'il est impossible de les régler ainsi, elles sont alors renvoyées en cour. Ne perdez pas de temps et d'argent.

Je suis allée à un endroit où une jirga (un mécanisme traditionnel de règlement des différends en Afghanistan) était sur le point de se tenir. Je ne me suis pas assise à l'intérieur du cercle, mais un des aînés m'y a invitée. Les étrangers ont un statut spécial, peu importe leur sexe. À titre d'étranger générique, vous êtes autorisé à vous asseoir au sein du cercle. Si j'étais une femme afghane travaillant avec une ONG internationale, je ne sais pas s'ils me traiteraient de la même manière.

Je ne dirige pas la jirga. Ce sont les avocats locaux qui la dirigent, parce qu'une partie de notre travail est de leur donner les moyens de le faire, de les aider à la diriger. Si je continue de le faire à leur place, ils ne seront pas en mesure de le faire quand nous serons partis. J'y assiste donc, mais je ne parle presque pas, sauf à une ou deux occasions.

Par exemple, un des membres de la jirga a proposé une solution. Il s'agissait d'un des aînés, et non d'un de nos avocats, et sa suggestion ressemblait à ceci : « Réglons cette affaire et ma fille ira vivre chez vous » -- un échange de personnes. J'ai répondu en expliquant que dans certains cas, nous devons penser aux normes internationales : « Les personnes ne sont pas des biens et ce n'est pas une façon de dédommager quelqu'un que de lui donner votre fille. » J'interviens donc dans ce type de situation. Mes avocats étudient le droit international des droits de la personne afin que ce type de solutions ne soit plus accepté. Dans un contexte tribal, il arrive qu'on donne sa sour ou sa femme parce qu'on n'a pas d'argent.

Je me considère chanceuse d'avoir pu observer les jirgas.