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Notes pour une allocution de l'honorable Josée Verner, ministre de la Coopération internationale, devant le Conseil de la démocratie

2007-02-15

Ottawa (Ontario)

Je suis très heureuse d'être parmi vous ce soir pour parler de la promotion de la gouvernance démocratique dans le monde. Les échanges qui ont eu lieu aujourd'hui viennent enrichir et approfondir notre réflexion sur une question prioritaire pour notre gouvernement.

Nous travaillons activement, au sein de notre gouvernement, à promouvoir la gouvernance démocratique à l'étranger. De mon point de vue – qui est celui du développement – pour être durables, nos efforts doivent porter sur le renforcement de la gouvernance démocratique.

De nombreuses instances internationales en sont arrivées à cette conclusion. Par exemple, à l'issue de la Conférence de White Oak sur la démocratie et le développement, l'OCDE soulignait qu'il est « désormais de plus en plus manifeste que l'existence de systèmes politiques ouverts, démocratiques et responsables, et le respect des droits de la personne déterminent de manière vitale les possibilités de parvenir à un développement économique et social durable. »

Parler de gouvernance démocratique, c'est parler d'élections justes et libres, bien sûr. Mais c'est aussi bien plus que cela.

Pour l'ACDI, renforcer la gouvernance démocratique veut dire travailler sur plusieurs fronts. Cela veut dire promouvoir les droits de la personne; promouvoir la liberté d'expression; appuyer la gestion transparente des affaires de l'État; favoriser la mise en place d'institutions législatives fortes et l'adoption de mécanismes de surveillance et de responsabilisation…

Depuis un an, nous multiplions les efforts de développement dans ce sens. Et cet engagement à promouvoir la gouvernance démocratique partout dans le monde va recevoir de notre part une attention encore plus soutenue au cours des prochaines années. Nous croyons que les États dotés d'institutions démocratiques valorisent la liberté, la primauté du droit et les droits de la personne. Ces valeurs sont celles des Canadiens.

C'est pour cette raison que nous avons créé le Bureau sur la gouvernance démocratique en octobre dernier. Nous sommes soucieux d'accroître notre efficacité en matière de gouvernance démocratique. L'objectif de ce bureau est, entre autres, d'établir des partenariats avec des spécialistes, des organisations, des institutions et d'autres ministères clés du Canada dont les travaux portent principalement sur la gouvernance démocratique.

L'ACDI contribue de façon importante à la gouvernance démocratique. C'est d'ailleurs un secteur qui traverse tous nos programmes. Et nous appuyons de nombreuses initiatives en partenariat avec la plupart des organisations représentées ici aujourd'hui.

Au chapitre des droits de la personne, nous avons par exemple conclu un partenariat avec Save the Children, pour qu'au Burkina Faso, en Bolivie, en Haïti, au Kenya, au Mali et au Nicaragua, les enfants marginalisés puissent profiter de leurs droits, notamment celui d'aller à l'école. Ce projet a permis d'aider plus de 400 000 garçons et filles vivant en marge de la société.

Je suis particulièrement fière de l'appui que nous donnons à des pays fragiles comme l'Afghanistan et Haïti. Nous devons relever des défis encore plus grands dans des États fragiles comme ceux-là. Pour durer, les efforts de reconstruction de la communauté internationale doivent être appuyés par des institutions démocratiques qui veillent à la sécurité et aux valeurs que nous chérissons.

Comme j'ai pu le constater lors de ma visite en Afghanistan, l'aide canadienne permet d'enregistrer des progrès bien concrets. Elle contribue à changer le quotidien d'hommes, de femmes et d'enfants. En fin de compte, c'est sur le terrain que l'on peut évaluer l'état d'une démocratie et l'efficacité de la gouvernance démocratique. Comme le disait Francis Fukuyama dans une de ses publications, « une institution étatique solide répond aux besoins de ses clients – les citoyens de l'État – de façon transparente et efficace. »

C'est ce que le gouvernement Afghan tente de faire depuis son arrivée au pouvoir. Et je peux vous dire que les choses s'améliorent en Afghanistan. Notre approche pangouvernementale est efficace. L'ACDI, le ministère des Affaires internationales, le ministère de la Défense, la Gendarmerie – tous, nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement de M. Karzaï, élu démocratiquement. Nous travaillons aussi aux côtés de 36 autres donateurs sous l'égide de l'OTAN.

Les progrès, on les voit sur le terrain.

Il y a peu de temps, les femmes étaient cloîtrées. Il leur était interdit de travailler ou de s'instruire. Maintenant, avec l'aide du Canada et de la communauté internationale, 87 femmes sont députés – elles représentent près de 25 p. 100 des membres élus de l'Assemblée nationale…ce qui est un pas de géant en quelques années !

D'autres femmes afghanes siègent à des conseils de développement communautaire partout au pays, qui bénéficient à leur tour de l'aide canadienne. D'autres encore obtiennent des prêts et administrent de petites entreprises. De plus en plus de filles vont à l'école. Et finalement, la constitution afghane reconnaît maintenant aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes. Avec notre appui, l'organisme Droits et Démocratie a déjà formé des milliers d'Afghanes pour qu'elles sensibilisent leurs compatriotes au fait que les femmes ont le droit de s'instruire, de s'exprimer et de vivre en liberté et en sécurité.

Le Canada aide également le gouvernement afghan à mettre en place les systèmes de surveillance nécessaires pour rendre compte des progrès réalisés dans le respect de ses obligations en vertu des traités sur les droits de la personne auxquels l'Afghanistan est partie.

Haïti est le second plus important bénéficiaire de l'aide bilatérale canadienne. Depuis un an, l'ACDI y déploie beaucoup d'efforts pour renforcer la gouvernance démocratique. Par exemple, le Canada a largement contribué au succès des récentes élections présidentielles et législatives. Plus de trois millions et demi d'électeurs ont obtenu une carte d'identité nationale et 63 p. 100 des électeurs se sont pour la première fois prévalus de leur droit de vote. Ce qui est un taux de participation sans précédent.

De plus, des dizaines de journalistes haïtiens ont été formés par des spécialistes canadiens afin d'améliorer la qualité et l'objectivité de la couverture de presse. Quatre cents moniteurs et monitrices ont été formés sur les principales méthodes d'enquête de violation des droits de la personne et des dizaines d'organisations haïtiennes ont reçu de la formation en matière de droits de la personne.

Enfin, grâce à l'appui du Canada, chaque commune des régions de Nippes, de Marmelade et du Nord-Est a élaboré un plan d'action stratégique. Les élus locaux ont été formés sur leurs responsabilités en tant que représentant de la population.

Notre appui au Centre parlementaire canadien nous a permis d'observer de près des processus électoraux et de contribuer à ériger des parlements plus forts ailleurs dans le monde, notamment en Afrique et en Asie. Et les parlementaires, tout comme les fonctionnaires, doivent être assujettis à un processus de vérification.

Lorsque je suis allée au Mali l'été dernier, j'ai été particulièrement impressionnée par le fait que le Mali est le seul pays d'Afrique francophone à avoir mis sur pied un Bureau du vérificateur général. Il est complètement indépendant. L'année dernière, il a soumis son premier rapport. Évidemment, le prochain défi consiste à veiller à ce que les recommandations formulées dans ce rapport soient mises en oeuvre. Mais cette mesure – mise en place avec l'aide du Canada – montre bien l'engagement du gouvernement malien à lutter contre la corruption et à assurer la responsabilité des institutions publiques.

Je signale également l'appui du Canada à la Fondation canadienne pour la vérification intégrée, qui aide des pays en développement à perfectionner les activités reliées à la vérification dans le secteur public. Grâce à ce programme, des boursiers venus de pays en développement acquièrent des connaissances précieuses et une expérience sur le tas en travaillant, par exemple, au Bureau du vérificateur général du Canada ou dans les services provinciaux de vérification.

Le renforcement de la gouvernance démocratique comprend la lutte contre la corruption. Notre action dans ce domaine vise à nous assurer, d'une part, que l'aide canadienne est utilisée à bon escient, d'autre part à appuyer les réformes entreprises dans les pays en développement.

Nous appuyons par exemple le Réseau des parlementaires africains contre la corruption, qui compte maintenant 14 États membres. Ce réseau rédige à l'intention de ses membres des lois et des lignes directrices contre la corruption. Devant son succès, d'autres donateurs ont décidé de donner leur appui.

Une autre initiative digne d'être signalée pour lutter contre la corruption est celle relative à la transparence des industries extractives, qui incite les gouvernements à divulguer les revenus provenant de l'exploitation des ressources naturelles. Il s'agit là d'un partenariat novateur entre des compagnies étrangères, des États du Sud et des intervenants locaux, dans le cadre duquel on s'assure que les revenus provenant de ressources naturelles soient investis dans la lutte contre la pauvreté.

Je suis convaincue que nos investissements portent fruits. Au fil des années, nous avons tiré bon nombre de leçons. Un forum comme celui d'aujourd’hui est particulièrement important, car il permet d'échanger sur de nouvelles avenues possibles, par exemple sur le rôle des partis politiques dans nos efforts en vue de promouvoir la gouvernance démocratique. La santé d'une démocratie est tributaire d'une culture apte à gérer le changement et les différences dans un climat de paix.

Merci de votre attention.

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  Dernière mise à jour : 2007-11-16 Haut de la page Avis importants