Notes pour une allocution de l’honorable Josée Verner, ministre de la coopération internationale, lors du lancement de la Semaine du développement international – Brunch annuel de Socodevi
2007-02-04
Québec (Québec)
Merci Monsieur Leclerc.
C’est un immense plaisir d’être parmi vous aujourd’hui à l’occasion du lancement de la Semaine du développement international. C’est le moment choisi pour faire valoir tous ceux et celles qui oeuvrent à améliorer les conditions de vie des plus défavorisés de ce monde.
La Société de coopération pour le développement international, SOCODEVI, fait partie de ceux-là – comme plusieurs d’entre vous ici aujourd’hui.
Depuis plus de vingt ans, grâce au dynamisme de ses membres, SOCODEVI partage son savoir-faire avec des organisations du Sud. Comme le prouvent les présentations que nous venons d’écouter, l’action de SOCODEVI permet à des collectivités entières de se prendre en charge.
L’excellent travail de SOCODEVI s’est vu récompensé tout récemment. Un de ses projets d’appui à des entreprises coopératives en Bolivie a gagné le Prix canadien d’excellence en coopération internationale, décerné par l’ACDI et l’Association canadienne des manufacturiers et exportateurs.
L’esprit des mouvements coopératifs correspond à notre vision du développement international. En effet, les coopératives aident leurs membres à devenir autonomes; elles s’appuient sur des principes démocratiques; elles sont enracinées dans leur collectivité, donc à l’écoute de celles-ci.
Cette année, la Semaine du développement international est sous le signe de l’égalité entre les femmes et les hommes.
C’est une question qui me tient particulièrement à cœur. Il est essentiel de consolider et d’étendre le pouvoir décisionnel des femmes. Le développement est accéléré lorsque les femmes y participent. Il faut leur donner les moyens de le faire. Ce sont elles qui s’occupent en grande partie de la santé et de l’éducation des enfants. Ce qui m’amène à dire que nos investissements dans ces secteurs sont importants. Tout ce que j’ai vu lorsque je suis allée au Mali l’été dernier est venu me le confirmer.
Cela veut dire que nous allons faire en sorte d’obtenir encore davantage de résultats tangibles pour les femmes. Nous travaillons principalement pour faire en sorte que les femmes :
- Jouissent pleinement de leurs droits;
- Participent aux décisions prises dans le domaine public et privé;
- Aient accès aux ressources et aux avantages du développement.
Une façon importante d’accroître la participation des femmes au développement, c’est de promouvoir leur accès au crédit.
Lorsque je suis allée au Mali, j’ai participé à la rencontre publique de la caisse populaire de Nyèsigiso, une banlieue pauvre de Bamako. Cette caisse d’épargne a été créée avec l’appui de Développement international Desjardins. J’ai entendu de nombreux témoignages de femmes qui, grâce à de petits prêts, ont pu se sortir de la pauvreté. Par exemple, l’une d’entre elles avait utilisé le prêt pour ouvrir une pharmacie. Une autre avait ouvert un salon de coiffure. Maintenant, ces deux femmes sont complètement autonomes financièrement. Elles emploient des femmes et des hommes qui contribuent à l’économie locale et deviennent à leur tour des travailleurs autonomes.
[Au coordonnateur de SOCODEVI au Mali]
Toujours au Mali, j’ai aussi visité une coopérative de femmes qui produit du beurre de karité. Cette coopérative existe justement grâce au projet d’Appui au secteur agricole.
Partout dans le monde, le Canada est perçu comme un modèle en ce qui concerne ses modèles de coopératives. De même pour son expertise en matière de droits des femmes et d'égalité entre les femmes et les hommes.
En novembre dernier, j’ai assisté à une présentation de deux journalistes afghanes à Montréal intitulée « l’Afghanistan dévoilé ». Ces deux femmes courageuses ont filmé un documentaire qui a pour objectif d’exposer la condition féminine en Afghanistan. Ce fut extrêmement émouvant et marquant, et bien qu’il nous reste du chemin à faire, il est évident que nous avons fait de grands progrès. Je vous invite à voir ce film (« Afghanistan Unveiled » en anglais) parce que je ne pourrais rendre justice aux images et aux paroles d’afghanes elles-mêmes.
Notre but est que les Afghanes atteignent une qualité de vie acceptable et que l’on puisse assurer un meilleur avenir pour leurs enfants. De nombreux projets canadiens aident les femmes à retrouver leur autonomie financière; à protéger leurs droits; à leur donner les moyens de participer à la vie publique.
Aujourd’hui, en Afghanistan, je suis heureuse de dire que six millions d’enfants vont à l’école, dont deux millions de filles. C’est pour moi un aspect primordial de notre plan d’action dans ce pays.
Nos initiatives aident aussi les femmes afghanes à devenir autonomes financièrement. Cela se traduit par le soutien du Canada au microcrédit. En collaboration avec le gouvernement afghan, un programme de microcrédit – le MISFA – a permis à plus de 300 000 personnes de subvenir à leurs besoins, dont environ 72 % de femmes.
Le mouvement coopératif est un outil indispensable pour favoriser le développement et l’égalité entre les femmes et les hommes… Et le modèle de développement utilisé par la SOCODEVI livre des résultats concrets. En montrant aux gens la meilleure façon de mettre en commun leurs ressources, ils peuvent mener à bien ensemble ce qu'ils ne pourraient pas accomplir individuellement. Il permet aux femmes de devenir entrepreneures et de se sortir de la pauvreté. C’est d’ailleurs pour cette raison que le gouvernement du Canada l’appuie entièrement.
Annonce
Je suis d’ailleurs heureuse d’annoncer que, par l’entremise de l’ACDI, mon gouvernement va verser la somme de 14 556 277 $ au Programme de partenariat coopératif de SOCODEVI. Cette contribution sera répartie sur cinq ans. Grâce à ce programme, qui vise à consolider les mouvements coopératifs en Asie, en Afrique et Amérique du Sud, on estime que cinq millions de personnes profiteront de l’expertise de SOCODEVI. L’égalité entre les femmes et les hommes est aussi un élément important des activités qui seront menées en vertu du Programme de partenariat coopératif.
Conclusion
Avant de terminer, je veux vous remercier tous – partenaires de l’ACDI – pour votre ferveur à concrétiser des objectifs communs. Grâce à votre expertise, à votre expérience du terrain, à votre écoute de collectivités entières, le Canada contribue à changer concrètement le sort de millions de gens dans le monde. Grâce à nos efforts communs, le Canada a gagné le respect de la communauté internationale en matière de développement.
Enfin, j’aimerais souligner que beaucoup d’activités auront lieu dans tout le Canada pour célébrer cette Semaine du développement international. La région de Québec en comptera aussi plusieurs :
- L’Université Laval a prévu une série de rencontres comme,
- une table-ronde sur les femmes et la pauvreté,
- un souper à saveur internationale pour « goûter la différence » et
- des conférences sur les possibilités de carrières internationales.
- À l’École d'architecture de l'Université Laval, on procédera au lancement du livre Comprendre l'habitat de Hanoi.
- Le Restaurant la Faim de Loup, sur le chemin Ste-Foy, organise un souper-causerie sur le sida.
Ce ne sont là que quelques exemples. Parmi les nombreuses activités organisées, il y en a pour tous les goûts!
Je vous souhaite beaucoup d’échanges fructueux en cette Semaine du développement international 2007. C’est l’occasion de partager nos expériences et de renseigner le public canadien sur les enjeux du développement international – l’important est de pouvoir lui démontrer que, oui, l’aide au développement fournie par le Canada donne des résultats bien concrets.
Je vous remercie.
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