Notes pour une allocution de l’honorable Josée Verner, ministre de la coopération internationale, lors du petit-déjeuner à la Chambre de commerce de Montréal
2007-02-06
Semaine du développement international 2007
Montréal (Québec)
Mesdames et messieurs bonjour!
Avant de commencer, j’aimerais saluer tout particulièrement deux importants partenaires de l’ACDI…la première vient de loin…et le second, de très très loin…
Il me fait donc plaisir de vous présenter Madame Mary Coyle, directrice du Coady International Institute, en Nouvelle-Écosse, récemment nommée au Conseil d’administration du Mécanisme de microfinancement et de soutien en Afghanistan, le MISFA….
Monsieur Amjad Arbab, directeur général du MISFA, arrivé tout droit d’Afghanistan il y a à peine deux jours.
Je vous remercie d’être parmi nous aujourd’hui. C’est un grand honneur de vous accueillir.
Hier, j’étais à Québec pour lancer la Semaine du développement international. J’ai justement évoqué l’importance du MISFA pour les femmes en Afghanistan. J’en reparlerai avec plaisir tout à l’heure.
Pour l’instant, j’aimerais souligner que la Semaine du développement international est un moment important. C’est le moment de célébrer nos réalisations, de mesurer les défis qui nous attendent et d’informer la population canadienne sur les efforts déployés par le Canada et ses partenaires pour appuyer le développement durable dans le monde.
Aujourd’hui, je tenais à être ici pour vous dire à quel point les efforts soutenus du Canada à l’étranger, et particulièrement en Afghanistan, sont nécessaires et méritent notre engagement tout entier.
Cette année, la Semaine du développement international est placée sous le signe de l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans les pays en développement, plus de la moitié des êtres humains démunie sont des femmes.
La pauvreté, c’est l’impossibilité – pour une personne – de subvenir à ses besoins essentiels comme l’alimentation et le logement. Mais c’est aussi l’impossibilité de s’instruire et de se faire soigner…. de faire entendre sa voix et de prendre part aux décisions – que ce soit à la maison, dans la collectivité, dans la sphère politique ou dans celle des affaires.
Améliorer la condition féminine est une étape indispensable dans notre lutte contre la pauvreté.
En octobre dernier j’ai annoncé un projet de 5 millions de dollars qui vise l’intégration des femmes au marché du travail en Afghanistan. Environ 1 500 femmes peuvent maintenant se livrer à l’horticulture et faire pousser des fruits et des légumes dans leurs jardins, à domicile. Ceci leur permet d’améliorer le régime alimentaire de leur famille et de gagner un revenu.
Vous, gens d’affaires et surtout vous, femmes d’affaires ici présentes, vous savez combien l’accès au financement est essentiel pour se lancer en affaires. Lorsque nous facilitons l’entrepreneuriat chez les femmes, nous les aidons à se créer des emplois pour elles-mêmes, mais également pour les membres de leur collectivité, hommes, femmes et jeunes. Et les emplois, vous le savez tout autant que moi, sont au cœur de la croissance économique et du développement durable.
Cela veut dire que nous allons multiplier les résultats tangibles pour les femmes, pour les enfants, et pour l’ensemble de la société dans laquelle ils évoluent. Nous travaillons principalement pour faire en sorte que les femmes :
- jouissent pleinement de leurs droits;
- participent aux décisions prises dans le domaine public et privé,
- aient accès aux ressources et aux bénéfices du développement.
Ce travail se fait en étroite collaboration avec de nombreux partenaires canadiens : les ONG, le secteur privé, les collèges et les universités. En cette semaine du développement international, je veux tous les remercier. Grâce à vous, nous posons des gestes concrets qui améliorent le sort de milliers de femmes, d’enfants et d’hommes dans le monde.
J’aimerais vous parler de notre travail en Afghanistan car c’est le plus important bénéficiaire de l’aide canadienne. D’ici à 2011, le Canada versera 100 millions de dollars par année pour contribuer à la reconstruction de l’Afghanistan. Nous y sommes engagés aux côtés de 36 autres nations au sein de la Force internationale d’assistance à la sécurité de l’OTAN.
En novembre dernier, j’ai assisté à une présentation de deux journalistes afghanes à Montréal intitulée « L’Afghanistan dévoilée ». Ces deux femmes courageuses ont filmé un documentaire qui a pour objectif d’exposer la condition féminine en Afghanistan. Ce fut extrêmement marquant. Bien qu’il nous reste du chemin à faire, il est évident que nous avons fait de grands progrès. Je vous invite à voir ce film, « Afghanistan Unveiled » en anglais, parce que je ne pourrais rendre justice aux images et aux paroles d’Afghanes.
Notre but est que les Afghanes atteignent un niveau de vie acceptable et que l’on puisse assurer un meilleur avenir à leurs enfants.
Avec l’appui du Canada, l’Afghanistan s’est doté d’une nouvelle Constitution qui reconnaît l’égalité entre les femmes et les hommes. De sorte que lors des dernières élections, plus de 25 % des sièges de députés ont été comblés par des femmes!
Nous travaillons sur plusieurs fronts avec le gouvernement afghan, nos partenaires canadiens et la société civile afghane pour que les femmes et les filles d’Afghanistan participent activement à la reconstruction du pays.
De nombreux projets visent à protéger leurs droits, à les faire participer à la vie publique et à promouvoir leur autonomie financière.
À cet égard, le microcrédit est un extraordinaire outil de développement et d’émancipation. Il permet aux femmes parmi les plus vulnérables d’emprunter de légères sommes pour rompre le cycle de la pauvreté.
Le gouvernement afghan a créé, avec l’appui du gouvernement canadien, le Mécanisme de microfinancement et de soutien en Afghanistan – le MISFA – qui donne des résultats probants.
Grâce à ce programme, plus de 300 000 Afghans, dont 72 % de femmes, réussissent aujourd’hui à combler leurs besoins fondamentaux sans devoir vendre leurs biens ou réduire leur niveau de consommation déjà très frugal.
Avec l’octroi de petites sommes d’argent – l’équivalent de 100 ou 150 dollars parfois! – ces personnes réussissent ce qui était impossible auparavant : démarrer de petites entreprises, acheter des terres, des outils, des animaux d’élevage ou faire d’autres investissements.
Et je veux souligner ici que le taux de remboursement de ces prêts est de 98 %!
Grâce à la microfinance, ces milliers d’Afghanes et d’Afghans améliorent leur sort ainsi que celui de toute leur famille.
Mais ils reçoivent également ce qu’il leur faut pour se construire le plus beau et le plus digne des espoirs : découvrir enfin une liberté nouvelle!
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Ainsi, témoin du succès éclatant et déterminant de cette approche auprès de la population afghane, j’annonce aujourd’hui que le Canada affectera une contribution supplémentaire de 16 millions de dollars au Programme national de microcrédit en Afghanistan, le MISFA.
Les changements profonds prennent du temps. Atteindre une juste égalité entre les femmes et les hommes est non seulement possible mais nécessaire. Le développement de nations entières en dépend. L’approche du gouvernement du Canada et de ses partenaires permet d’enregistrer des progrès concrets et durables. J’y crois fermement.
J’y crois d’autant plus lorsque je pense à ma visite en Afghanistan l’automne dernier, je revois cette jeune mère afghane qui a reçu une modeste somme pour lancer sa petite entreprise de couture. Elle en tire des profits qui lui permettent de nourrir et d’habiller ses enfants. Alors, je me dis que oui, l’aide fonctionne et que petit à petit, nous faisons des progrès.
Nous faisons des progrès aussi parce que les populations qui bénéficient de notre aide démontrent qu’elles veulent améliorer leur sort. Parce que les gouvernements élus démocratiquement tentent de faire ce qu’il y a de mieux pour leur peuple. Et finalement, parce que la démocratie est porteuse d’espoir, l’espoir est porteur de courage, et le courage est à la base de toute entreprise.
Je suis certaine que vous, hommes et femmes d’affaires, êtes particulièrement sensibles à cela.
Je vous remercie de votre accueil chaleureux et de votre écoute.
Je serai maintenant disponible pour répondre à vos questions.
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