M. MARCHI - ALLOCUTION À L'ASSEMBLÉE ANNUELLE DE LA CANADIAN/AMERICAN CHAMBER OF COMMERCE - SAN FRANCISCO (CALIFORNIE)

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SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE SERGIO MARCHI,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

À L'ASSEMBLÉE ANNUELLE DE

LA CANADIAN/AMERICAN CHAMBER OF COMMERCE

SAN FRANCISCO, Californie

Le 7 avril 1999

(22 h 30 HAE)

Je remercie la Canadian/American Chamber of Commerce de sa généreuse invitation à me joindre à vous ce soir.

Je tiens à vous dire combien je suis heureux qu'un si grand nombre de membres du Canadian Women's Club soient présentes ici aujourd'hui. En cette époque où la concurrence est si vive, aucun pays ne peut se passer de la moitié de sa matière grise. C'est pourquoi notre gouvernement déploie tant d'efforts pour encourager un plus grand nombre de femmes entrepreneures à se lancer dans l'exportation.

Nous venons de publier une vaste étude des difficultés et des réalisations des femmes d'affaires canadiennes dans le domaine du commerce international, et je crois savoir qu'une étude semblable est en cours au sein du gouvernement américain sous l'égide de la Small Business Administration. Ces documents vont nous donner une base de discussion valable au tout premier Sommet commercial des femmes Canada-États-Unis, qui doit avoir lieu à Toronto en mai.

Ce soir, je voudrais vous parler très brièvement des échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis, ainsi que des possibilités qui nous attendent encore à cet égard. Je veux aussi parler d'un Canada que vous ne connaissez peut-être pas, qui se classe aux premiers rangs dans le monde, dans des domaines que vous ne soupçonnez sans doute pas.

Je n'ai pas besoin de vous rappeler que les liens entre nos deux pays sont très spéciaux. Le président Kennedy avait tout à fait raison lorsqu'il disait que « la géographie a fait de nous des voisins, l'histoire a fait de nous des amis, et l'économie a fait de nous des partenaires ».

Ces liens étroits ne se manifestent pas uniquement par les amitiés que nous avons formées mais aussi par les produits et services que nous échangeons. Chacun de nous est, et de loin, le premier partenaire commercial de l'autre, et nos échanges bilatéraux se chiffrent à plus de 1 milliard de dollars américains par jour.

La Californie à elle seule représente un marché énorme pour nous : nos échanges avec elle atteignent plus de 16 milliards de dollars par année. C'est plus que la somme totale des échanges des États-Unis avec la Russie et le Chili réunis.

Nous avons tout à fait raison d'être fiers de ces succès, mais il ne faudrait pas que nous nous reposions sur nos lauriers. Car il reste en effet un immense potentiel à exploiter dans le domaine commercial entre nos deux pays. Il reste un vaste champ non défriché que nous pouvons faire fructifier ensemble, en particulier au niveau des petites et moyennes entreprises.

En cette période où l'économie mondiale subit des perturbations, il importe plus que jamais de miser sur nos atouts. Or, les relations entre nos deux pays sont précisément un atout pour nous tous.

Pour réaliser pleinement le potentiel que recèlent les rapports entre le Canada et les États-Unis, il importe aussi de surmonter certaines notions désuètes qui ont encore cours au sujet du Canada.

Trop d'Américains ont une vue dépassée de l'économie canadienne. Nous avons fait beaucoup de chemin depuis le temps où le Wall Street Journal annonçait lugubrement que le Canada était candidat à l'adhésion au tiers monde!

Tout ça, c'est du passé. Depuis quelques années, le Canada a subi une transformation économique profonde. Il a été le premier pays du G-7 à équilibrer son budget; les taux d'intérêt sont bas, l'inflation est presque inexistante et le chômage, bien qu'encore trop élevé, diminue continuellement.

Nous avons même meilleure presse qu'avant. Businessweek nous appelle le « miracle de la feuille d'érable », Time nous qualifie de « superhéros de l'exportation », et The Economist traite le Canada de « virtuose budgétaire ».

Nous cherchons toujours à convaincre le Wall Street Journal.

Les nombreuses entreprises américaines et étrangères qui ont investi au Canada ne contrediront pas ces jugements. Leurs bénéfices se sont accrus de 50 p. 100 en moyenne depuis deux ans.

Non seulement les grands indicateurs économiques se portent-ils bien, mais nous avons aussi assisté à une profonde transformation de la structure même de notre économie.

Si vous voyez encore le Canada comme une économie basée sur les richesses naturelles, détrompez-vous. Il y a 20 ans, c'est-à-dire en 1980, les matières premières représentaient certes environ 60 p. 100 de nos exportations, mais cette proportion n'était plus que de 33 p. 100 en 1997. En d'autres mots, elles ne représentaient que 12 p. 100 du produit intérieur brut

Le Canada d'aujourd'hui est une économie de technologie de pointe, bien placée pour faire face à ses concurrents et tirer profit des nouveaux débouchés qu'engendre l'ère de l'information.

Trois secteurs de pointe sont visés par notre mission en Californie : les technologies environnementales, l'animation et Internet.

Le Canada s'est donné pour but de devenir le pays le plus « branché » au monde et nous sommes en voie d'y arriver. Toutes nos écoles et toutes nos bibliothèques sont désormais en ligne, et le Canada est au premier rang du G-7 pour ce qui est de la pénétration des ordinateurs domestiques, de la câblodistribution et du téléphone.

Nous sommes aussi à la pointe de la technologie dans des domaines comme l'aérospatiale, les technologies de l'information et les télécommunications.

En fait, j'ai le plaisir d'annoncer aujourd'hui que Solidum Systems, une entreprise d'Ottawa, a élargi son alliance stratégique avec Lara Technology de San Jose. Grâce à cette collaboration plus poussée, les deux partenaires pourront présenter aux fournisseurs d'équipement de réseau des solutions complètes et économiques pour la mise au point des cartes d'interface réseau utilisées dans le matériel de réseau et de télécommunication avancé.

J'ai mentionné les technologies de l'environnement tout à l'heure. Récemment, nous avons annoncé une initiative importante visant à offrir aux entreprises canadiennes dans ce domaine des ressources financières qui nous permettront de faire la promotion des connaissances et de l'expérience du Canada en matière environnementale sur le marché mondial.

J'ai visité aujourd'hui le chantier de décontamination de la station navale d'Alameda, où des entreprises canadiennes -- EnviroMetal, de Waterloo, en Ontario, et Conor Pacific / Einarson, Fowler and Watson, de Vancouver -- font l'essai de leurs technologies environnementales pour voir si elles pourraient être appliquées partout aux États-Unis.

Il y a plus de 4 000 entreprises de technologie environnementale au Canada. Nous entrevoyons tout un éventail de domaines dans lesquels des compagnies canadiennes et américaines pourraient collaborer pour chercher des solutions à des problèmes communs.

Bien entendu, l'environnement n'est qu'un des domaines où le Canada exporte sa technologie. Récemment, on a pu en voir d'autres exemples remarquables dans le domaine des télécommunications.

Lorsque Uniphase est partie à la recherche d'un partenaire capable de lui fournir la technologie nécessaire pour augmenter la largeur de bande, elle est entrée en contact avec JDS Fitel, une firme d'Ottawa.

Et quand Microsoft, Intel et Hewlett-Packard ont voulu mettre au point des produits qui aident intégrer les transmissions vocales aux réseaux de données, elles se sont adressées à une compagnie canadienne, Nortel Networks.

Ce leadership technologique n'est pas accidentel; il vient d'une main-d'oeuvre hautement qualifiée et perfectionnée, grâce à un des systèmes d'éducation les plus admirés au monde.

Nous avons fait d'énormes investissements dans l'éducation parce que nous savons quel rôle essentiel elle joue dans la révolution informatique. Nous savons que demain, le succès d'un pays ne se mesurera pas à ses richesses naturelles mais bien aux richesses intellectuelles de sa population.

Nous avons aussi voulu créer un environnement propice aux activités de recherche et développement en offrant les incitatifs fiscaux les plus généreux du G-7.

Et bien sûr, plus d'une entreprise américaine a déjà découvert la qualité des diplômés des établissements d'enseignement canadiens.

Ici même en Californie, certaines des entreprises de haute technologie les plus dynamiques au monde sont dirigées par des Canadiens ou ont été fondées par des Canadiens. Permettez-moi d'en nommer quelques-uns :