M. MARCHI - ALLOCUTION AU SOMMET COMMERCIAL DES FEMMES D'AFFAIRES CANADA / ÉTATS-UNIS - TORONTO, ONTARIO

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NOTES POUR UNE ALLOCUTION

PRONONCÉE PAR

L'HONORABLE SERGIO MARCHI,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

AU SOMMET COMMERCIAL

DES FEMMES D'AFFAIRES CANADA / ÉTATS-UNIS

TORONTO, Ontario

Le 18 mai 1999

(8 h 00 HAE)

Je voudrais tout d'abord vous souhaiter la bienvenue au premier Sommet commercial des femmes d'affaires Canada / États-Unis.

Bienvenue tout spécialement au secrétaire Daley et à Mme Alvarez, chef de l'agence américaine de la petite entreprise. Même si mes collègues américains ont sur moi l'avantage du nombre, je sais que je me retrouve entre amis et que nous recherchons tous des moyens de faire grandir et prospérer encore plus cette amitié.

J'aimerais, en votre nom, remercier nos hôtes de Toronto pour l'accueil exceptionnel qu'ils nous ont réservé, et en particulier la Banque Royale du Canada pour avoir offert cette merveilleuse réception hier soir.

À vous qui êtes ici pour partager vos connaissances, pour coopérer, pour conclure des ententes, bref pour créer un modèle inédit de collaboration bilatérale, je veux dire avec quel plaisir et quel enthousiasme nous anticipons les possibilités qui se présenteront au cours des quelques prochains jours.

Notre Sommet a déjà connu un excellent départ, et je suis très honoré de participer à cette importante initiative lancée par nos deux pays.

Il est certes approprié que cette initiative ait lieu entre le Canada et les États-Unis : dans quelle autre région du monde deux pays voisins peuvent-ils prétendre à une amitié et à une alliance aussi solides? Et quelle autre relation commerciale recèle un potentiel aussi extraordinaire pour les petites entreprises, notamment celles qui appartiennent à des femmes et sont dirigées par des femmes?

Au Canada, des femmes possèdent ou exploitent 30 % des entreprises, avec 1,7 million d'emplois à la clé. C'est plus que ce que génèrent nos 100 plus grandes compagnies. En fait, les femmes créent des emplois à un rythme quatre fois plus rapide que ne le fait l'économie dans son ensemble.

Presque autant de femmes que d'hommes lancent des entreprises, et d'ici l'an prochain nous nous attendons à ce qu'environ la moitié des nouvelles entreprises soient créées par des femmes.

En deux mots, les femmes alimentent la croissance des petites et moyennes entreprises (PME) dans ce pays, et elles contribuent à la fois à notre balance commerciale et à notre prospérité nationale. Dans le contexte actuel de la mondialisation et de l'interdépendance, cette prospérité est de plus en plus tributaire des succès que connaît le Canada sur les marchés internationaux.

Alors qu'elles prennent leur place et prospèrent en cette fin de siècle, les dirigeantes d'entreprise canadiennes aspirent elles aussi à devenir compétitives non pas seulement dans leur pays mais aussi sur les marchés mondiaux. Or, justement, on trouve de l'autre côté du 49e parallèle des débouchés exceptionnels à cet égard.

C'est pourquoi, dans nos efforts en vue d'aider les femmes d'affaires canadiennes, nous mettons nos atouts en lumière et nous centrons notre attention sur les États-Unis.

Après avoir été nommé ministre du Commerce international en 1997, j'ai été heureux de diriger un important programme de promotion destiné à aider les dirigeantes d'entreprise canadiennes à se tailler une place sur le marché américain. Ce programme, mis au point par nos délégués commerciaux à Washington, en est venu à être désigné sous le nom d'Initiative des femmes canadiennes en commerce international.

L'initiative a débuté avec la première mission commerciale des femmes d'affaires canadiennes à Washington en novembre 1997, que j'ai eu le plaisir de diriger. Près de 120 Canadiennes y ont pris part et, dans le cadre du programme, j'ai eu l'occasion d'en rencontrer un bon nombre dans des groupes de discussion plus restreints.

Ces chefs d'entreprise m'en ont beaucoup appris sur le service à la clientèle et sur ce que nous devons faire comme gouvernement si nous voulons avoir une pertinence quelconque auprès de cette communauté de PME.

Elles nous ont dit que nous devions faire davantage pour les exportatrices, et notamment que nous devions améliorer nos recherches et recueillir de meilleures données, que nous devions mieux communiquer, de sorte que les femmes soient au fait des services que nous offrons, et que nous devions multiplier les occasions de réseautage pour les femmes d'affaires.

Dans chacun de ces cas, je suis heureux de dire que nous avons écouté. Mais, surtout, nous avons commencé à agir.

Nous avons ajouté aux activités de promotion, particulièrement au niveau des missions commerciales, pour mettre un plus grand nombre de femmes d'affaires canadiennes en contact avec nos services et avec des débouchés possibles aux États-Unis.

Je pense entre autres à la première mission de Canadiennes à la Banque mondiale et à la Banque interaméricaine de développement à Washington en mars 1998, à la mission de femmes d'affaires à Chicago en janvier dernier, à la mission de femmes d'affaires à Los Angeles en mars, ainsi qu'à la mission sur la technologie de l'information à la Federal Office Systems Exhibition à Washington le mois dernier.

Nous avons aussi recensé près de 1 600 entreprises appartenant à des femmes en vue de leur inscription dans notre base de données WIN Exports; cette base apparie les débouchés à l'étranger et les produits et services offerts par des entreprises canadiennes.

Pour qu'il soit plus facile d'obtenir des renseignements au sujet des services disponibles, nous avons créé un site web sur les femmes d'affaires et le commerce; cette initiative s'inscrit d'ailleurs dans l'effort global d'Équipe Canada pour rendre les services gouvernementaux plus accessibles d'un océan à l'autre.

Nous avons créé et présidé la Coalition pour la recherche commerciale, un partenariat entre le secteur public et le secteur privé qui, durant l'année écoulée, a sondé des centaines de femmes d'affaires canadiennes et lancé des consultations publiques à la grandeur du pays.

Cette année, lors de la Journée internationale de la femme, la Coalition a publié une étude tout à fait innovatrice, intitulée Par-delà les frontières : Les femmes d'affaires canadiennes et le commerce international.

Il en ressort un profil dynamique des femmes d'affaires canadiennes. Trente pour cent des entreprises qui ont participé au sondage avaient commencé à exporter tout de suite après avoir été mises sur pied, et la plupart l'avaient fait dans les deux ans de leur fondation.

Ces femmes considèrent l'ensemble de la planète comme leur marché : 74 % exportent aux États-Unis, 60 % en Asie, 80 % en Europe et 30 % en Amérique centrale et du Sud.

Il faut aussi signaler que les femmes qui exportent se fixent d'ambitieux objectifs de croissance : selon l'enquête, elles envisagent d'augmenter leurs exportations de plus de 50 % et leur personnel, de 33 % au cours des deux prochaines années.

L'étude nous révèle que les femmes d'affaires canadiennes voient l'exportation comme une priorité et qu'elles veulent se mesurer à la concurrence aussi bien sur les marchés mondiaux qu'aux États-Unis.

Cette recherche précieuse découle directement de la mission effectuée à Washington il y a 18 mois.

Au même moment, nos amis américains produisaient leur propre rapport, A Snapshot of Selected US Women Owned Exporting Firms, un sujet dont je ne doute pas que mes collègues voudront parler dans un moment.

Lors de ma rencontre avec le secrétaire Daley et Mme Alvarez durant la mission des femmes d'affaires canadiennes à Washington en 1997, nous avons discuté de l'importance de réunir ce genre d'information et de la façon dont elle pourrait nous aider à mieux vous servir. Nous avons convenu que nous devrions partager cette information et en discuter avec vous ici à Toronto.

Nous avons réussi assez bien à encourager plus de femmes à commencer à exporter ou à accroître leurs exportations. Il nous reste cependant beaucoup à faire.

Le présent Sommet nous offre une occasion idéale de partager nos idées, nos ressources et notre expérience - de passer à la prochaine étape et de commencer à faire les changements qui vous permettront d'ajouter à vos succès.

Le thème choisi pour nos discussions aujourd'hui, la multiplication des débouchés de part et d'autre de la frontière pour les femmes d'affaires, devrait être aussi notre objectif. Cet objectif, j'en suis sûr, nous pouvons l'atteindre ensemble.

Je vous encourage donc toutes à participer pleinement aux discussions ce matin. À partager vos frustrations aussi bien que vos espoirs. Faites-nous savoir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas. Dites-nous quand les gouvernements et les organismes de réglementation devraient ouvrir la voie et quand ils devraient tout simplement s'enlever du chemin.

Je tiens à assurer les participantes canadiennes ici aujourd'hui de la volonté du gouvernement d'appuyer leurs efforts.

Certes, le changement prend du temps. Souvent, trop de temps. J'espère toutefois qu'en établissant un cadre qui vous permettra d'apporter votre contribution et d'ouvrir la voie au changement, nous pourrons hâter les choses.

Dans quelques moments, mes collègues et moi signerons une déclaration conjointe qui précise notre intention d'améliorer la coopération dans divers domaines importants.

Nous voulons vous permettre de participer davantage à l'élaboration de politiques et de programmes qui vous servent mieux. Mais nous voulons aussi vous appuyer au-delà de nos propres frontières. Et en engageant un dialogue semblable avec des femmes d'affaires de partout dans le monde, nous espérons contribuer à l'instauration d'un climat plus favorable pour les femmes d'affaires nord-américaines à la grandeur de la planète.

À mes yeux, et je crois que mes collègues partagent ce point de vue, cette Déclaration conjointe n'est pas simplement un énoncé d'intentions : c'est aussi une promesse d'action. Elle affirme non pas ce que nous devrions faire mais ce que nous devons faire.

Le Sommet et la Déclaration marquent un grand jour pour les femmes d'affaires canadiennes et américaines. Ils envoient aussi un message encourageant et rassurant aux jeunes femmes de nos pays qui font des études commerciales ou qui sont dans le monde du travail. Je veux vous féliciter toutes du chemin que vous avez parcouru et d'avoir bien voulu entraîner vos politiciens dans votre sillage!

Il nous reste un long chemin à parcourir, mais nous sommes sur la bonne voie et dans la bonne direction. Et je suis très heureux, et très honoré, de cheminer avec vous.

Attachons maintenant nos ceintures et passons à la vitesse supérieure!

Merci.