M. MARCHI - ALLOCUTION À L'OCCASION D'UN DÉJEUNER DE RELATIONS DAFFAIRES ORGANISÉ PAR L'IRELAND-CANADA BUSINESS ASSOCIATIONET L'AMBASSADE DU CANADA - DUBLIN (IRLANDE)

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NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE SERGIO MARCHI,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

À L'OCCASION

D'UN DÉJEUNER DE RELATIONS D'AFFAIRES ORGANISÉ

PAR L'IRELAND-CANADA BUSINESS ASSOCIATION

ET L'AMBASSADE DU CANADA

DUBLIN, Irlande

Le 14 juin 1999

(10 h 15 HAE)

Nos deux pays sont unis par des liens solides, ancrés dans des expériences communes du passé et inspirés par les mêmes espoirs pour l'avenir.

Le Canada doit beaucoup à l'Irlande. Elle nous a fourni la main-d'oeuvre qui a contribué à la construction d'un grand nombre de nos villes, la littérature, les chansons et les danses qui ont aidé à créer une culture proprement canadienne et les fils de l'Irlande qui ont quitté leur terre natale pour devenir les pères de notre confédération.

La présence irlandaise était si forte au Canada qu'on a déjà présenté à notre Sénat un projet de loi d'initiative parlementaire visant à faire de la langue irlandaise traditionnelle une de nos langues officielles.

Je vous signale aussi, en passant, que le Canada a eu deux premiers ministres de descendance irlandaise, Lester Pearson et Brian Mulroney.

Ces derniers temps, le Canada s'est efforcé de vous remercier pour le riche patrimoine culturel que vous nous avez légué. Nous sommes enchantés de l'accueil que l'Irlande a réservé à des interprètes canadiennes comme Céline Dion, Shania Twain, Alanis Morissette et Loreena McKennit.

Si nos relations sont ancrées dans l'histoire, notre avenir est lié au commerce. C'est donc un grand plaisir pour moi, aujourd'hui, de prendre part à une mission commerciale dans votre beau pays, mission qui coïncide avec la visite officielle du premier ministre Chrétien en Irlande.

L'objet de cette mission est clair : nous voulons faire plus d'affaires avec l'Irlande. Nous partons bien sûr d'une base solide : l'an dernier, notre commerce bilatéral a atteint la valeur de 1,5 milliard de dollars, soit 100 % de plus qu'en 1995.

Le Canada est un investisseur important en Irlande. Le montant total des investissements canadiens dans votre pays dépasse en effet les 8 milliards de dollars. Trente-neuf entreprises canadiennes ont ouvert des établissements en Irlande, y compris certaines de nos plus importantes, comme Corel, Nortel Networks, JetForm, Saturn Solutions, ATI, la Banque Scotia et la Banque de Montréal.

Et tout récemment, Worldwide Fiber Inc., de Vancouver, a annoncé un projet d'installation du premier réseau mondial de câbles transatlantique ayant un point d'encrage à Dublin. Plus de 120 emplois dans les secteurs des services et de l'exploitation seront ainsi créés en Irlande.

Notre mission est axée sur les secteurs qui offrent le meilleur potentiel pour les sociétés canadiennes, comme ceux des télécommunications, de la technologie de l'information, du développement de logiciels, de l'agroalimentaire, du bâtiment, des matériaux de construction, des services environnementaux, des produits médicaux et de santé ainsi que de la culture.

Nous mettons aussi en valeur notre secteur culturel; vous en aurez d'ailleurs quelques exemples un peu plus tard aujourd'hui lorsque Nathalie McMaster et Ron Hynes présenteront leur spectacle à Whelans.

Nous savons que nos relations offrent un potentiel inexploité énorme. Nous voulons tout spécialement nous attacher au déséquilibre dans les investissements. L'investissement irlandais au Canada est à la hausse, s'élevant à 400 millions de dollars, et nous croyons que ce montant augmentera sensiblement d'ici quelques années.

Permettez-moi de vous expliquer pourquoi.

Tout comme l'Irlande constitue une porte d'accès à l'Union européenne, le Canada est une voie d'accès au vaste marché nord-américain. Grâce à notre adhésion à l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain], les sociétés qui s'établissent au Canada jouissent d'un accès préférentiel au marché le plus riche du monde -- un marché d'une valeur de 500 milliards de dollars américains par année.

Ce marché est aussi en plein essor. L'an dernier, par exemple, l'accroissement de nos ventes au Mexique et aux États-Unis, et je ne parle que de leur accroissement, représentait plus du triple de nos ventes totales au Japon, notre deuxième marché d'exportation.

Absolument rien n'empêche les sociétés irlandaises de participer à ce marché lucratif et en plein essor.

Nous considérons le Canada comme votre tremplin naturel pour pénétrer en Amérique du Nord, et comme nous avons aussi un littoral sur le Pacifique, il est aussi une porte d'entrée en Asie. Le Canada offre également un pont solide vers l'Amérique latine. D'ici 2005, les Amériques formeront la plus vaste zone de libre-échange du monde, avec 800 millions d'habitants et un PIB [produit intérieur brut] collectif de 9 billions de dollars.

Bien sûr, vous vous attendiez à ce que je fasse l'éloge du Canada.

Examinons les faits :

Une nouvelle étude du cabinet international d'experts-conseils KPMG révèle que, de tous les pays membres du G-7, c'est au Canada que les frais d'exploitation d'une entreprise sont es plus faibles. J'espère que vous avez vu l'article qui a paru dans le Sunday Business Post il y a deux semaines; on y traitait de l'étude de KPMG et des avantages sur le plan des coûts offerts par le Canada.

Fait important pour l'Irlande, qui est le deuxième exportateur de logiciels au monde, les avantages offerts par le Canada sur le plan des coûts étaient à leur plus fort dans le secteur des logiciels de pointe à forte intensité de connaissances. Dans ce secteur, les coûts étaient de plus de 14 % inférieurs à ceux des États-Unis.

Pour une entreprise de logiciels de 100 employés, cela correspond à des économies de 1,6 million de dollars américains par année!

Le Canada est aussi l'endroit idéal pour mener des travaux de recherche-développement à faible coût, son régime de crédits d'impôt à la R-D étant le plus généreux de tous les pays du G-7. On croit que le Canada est un pays où l'on paie beaucoup d'impôts, mais c'est un mythe; en effet, l'étude de KPMG a révélé que nos taux d'impôt sur les sociétés venaient en deuxième place parmi les pays du G-7 ayant les taux les plus faibles.

Bien sûr, les facteurs économiques généraux sont aussi importants que de faibles coûts d'exploitation d'entreprises, et sous ce rapport également, le Canada offre un environnement attrayant. Notre économie est en pleine croissance et notre taux de création d'emplois est le plus élevé du G-7. Les taux d'intérêt sont faibles et l'inflation est essentiellement inexistante.

Nous avons mis de l'ordre dans notre situation financière et éliminé en six ans à peine le déficit fédéral qui était de plus de 40 milliards de dollars. Une importante revue américaine a même parlé du « miracle canadien », tandis que The Economist nous qualifie de « virtuose financier ».

Le Canada est aussi un endroit privilégié où vivre. Depuis cinq années consécutives, il est considéré comme le meilleur endroit où vivre d'après l'Indice du développement humain des Nations Unies.

Si vous voulez participer au vaste marché nord-américain, à meilleur prix qu'aux États-Unis, songez au Canada.

Selon nous, les nombreuses similarités qui existent entre le Canada et l'Irlande font de nous des partenaires naturels, et nous entrevoyons d'énormes possibilités de forger des alliances stratégiques. Cela vaut tout spécialement pour nos petites et moyennes entreprises.

Nous encourageons vigoureusement nos petites entreprises à exporter et, en les incitant à s'associer à de petites sociétés irlandaises, nous pourrons procurer des avantages aux deux parties.

Les sociétés irlandaises découvriront des sociétés canadiennes qui s'imposent comme chefs de file dans des domaines auxquels elles n'ont peut-être pas songé. Beaucoup de personnes croient encore que le Canada a une économie primaire, mais en réalité, le pourcentage des exportations canadiennes correspondant aux ressources naturelles est passé d'environ 60 % en 1980 à 35 % à peine en 1997. Celles-ci ne représentent que 12 % de notre PIB!

De nos jours, l'économie canadienne est axée sur les technologies de pointe; elle est bien placée pour soutenir la concurrence face aux occasions nouvelles qu'offre l'ère de l'information et apte à s'associer à l'Irlande.

En guise de conclusion, permettez-moi de dire que le monde entier a été un témoin admiratif de la transformation qui s'est opérée en Irlande depuis 20 ans et qui a permis à votre pays d'atteindre un des taux de croissance économique les plus élevés d'Europe. En même temps, l'Irlande a réussi à s'imposer comme un pôle d'attraction de l'investissement international.

Le moment est peut-être venu pour l'Irlande de voir au-delà de l'Europe, de repousser ses frontières et de multiplier ses chances en se tournant vers l'ouest, vers le marché le plus riche de la planète. Elle trouvera alors de l'autre côté de l'Atlantique un vieil ami et un solide allié.

Selon un proverbe irlandais « un bon départ, c'est déjà la moitié du travail de fait ». Les liens solides de notre passé nous permettent de faire un bon départ. À nous maintenant d'achever la tâche.

Continuons à accroître le commerce et l'investissement entre nos pays. Formons les partenariats qui permettront à nos deux nations de prospérer sur de nouveaux marchés stimulants. Unissons plus que jamais le « tigre celtique » et le « miracle canadien ».

Merci.