Le 30 octobre 2006
OTTAWA (Ontario)
2006/19
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DU
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
ET MINISTRE DE L’AGENCE DE PROMOTION ÉCONOMIQUE
DU CANADA ATLANTIQUE,
L’HONORABLE PETER MACKAY,
DEVANT LE CANADIAN DEFENCE
AND FOREIGN AFFAIRS INSTITUTE
« POLITIQUE ÉTRANGÈRE CANADIENNE
ET RÔLE DE PREMIER PLAN DU CANADA EN AFGHANISTAN »
Aujourd'hui, j'aimerais parler de notre mission en Afghanistan, plus particulièrement des
principes qui sous-tendent notre travail là-bas, y compris des réalisations et des
progrès concrets dans la poursuite de nos objectifs. Aussi controversée que soit cette
mission au Canada, nous devons examiner certains faits et circonstances pour vous
donner notre point de vue et toute la vérité.
Mais tout d'abord, un mot au sujet du contexte de politique étrangère dans lequel se
situe la mission en Afghanistan.
En politique étrangère, les circonstances changent et des événements imprévus posent
des défis nouveaux qui exigent de la souplesse, mais jamais au détriment de nos
valeurs fondamentales.
Notre nouveau gouvernement veut être jugé en fonction de ses actes et non pas
uniquement de ses paroles. Nous voulons que nos activités et les résultats soient plus
ciblées, et que nos politiques et nos priorités servent à la fois les intérêts et les valeurs
des Canadiens.
Les Canadiens souhaitent que leur pays ait la capacité de façonner le contexte
international en fonction de ses intérêts. Pour y parvenir, il faut obéir à certains
principes de base.
Premièrement, nous devons énoncer clairement nos intérêts. Si l'enjeu n'engage pas
les valeurs et les principes canadiens, pourquoi s'en occuper au moment où tant
d'autres dossiers urgents sollicitent notre temps et nos ressources?
C'est pourquoi il importe tant d'expliquer clairement en quoi consistent nos intérêts et
de proposer des mesures à prendre; sinon, nous nous limitons au rôle de simple
spectateur.
Si vous participez au débat, soyez prêts à engager des moyens. On peut parler tant
qu'on le voudra, mais ce qui compte vraiment, c'est l'action. Dans le domaine des
affaires internationales, vous devez faire votre part. Comme un de mes prédécesseurs
l’a si bien dit, et je paraphrase, si vous voulez être de la tablée, vous ne pouvez pas
vous défiler lorsque l’addition arrive.
Enfin, si vous donnez votre parole, tenez-la. Nous voulons que nos amis et nos alliés
puissent compter sur le Canada; quand nous disons que nous y allons, nous y allons.
Ce sont des exigences élevées, mais il vaut la peine de s'y tenir, car notre pays mérite
le respect international que lui confèrent son honnêteté, son intégrité et son travail dans
le monde. Notre sécurité et notre démocratie en dépendent.
Ces critères étant établis, permettez-moi maintenant d'aborder notre mission en
Afghanistan, et les principes qui déterminent et orientent nos efforts dans ce pays.
Nous ne saurions garantir la sécurité du Canada et des Canadiens sans intervenir dans
des pays lointains, dans le cadre de missions difficiles. C'est pourquoi non seulement
les Forces canadiennes mais aussi des diplomates, des spécialistes du développement
ainsi que des experts des droits de la personne, de la bonne gouvernance, de la
primauté du droit et de l'instauration de la démocratie travaillent ensemble à une œuvre
commune à l’étranger pour assurer la sécurité du Canada. Nous devons adopter une
toute nouvelle approche gouvernementale, et c’est ce que nous faisons.
Aucun pays n'est isolé et aucun pays ne peut prétendre améliorer la situation en
Afghanistan sans l'aide des autres États membres des Nations Unies, qui partagent
notre volonté d’aller de l’avant et de combattre le terrorisme international à sa source.
La responsabilité internationale envers l'Afghanistan ne se limite pas à la seule
intervention militaire. Il incombe aux Nations Unies et à la communauté internationale
dans son ensemble de sécuriser et de reconstruire l'Afghanistan, et de fournir des
services de base à sa population. Ils sont plus de 60 pays à relever le défi.
Il ne s'agit pas d'une « mission d'une durée indéterminée ». Des objectifs et des
repères permettent au Canada, et à d'autres pays œuvrant pour la sécurité et la
reconstruction de l'Afghanistan, de mesurer les progrès réalisés et de réévaluer le
travail qu'il reste à faire.
Le nouveau gouvernement est convaincu que l'instauration de la démocratie et d'un
régime de bonne gouvernance fait partie des valeurs qui distinguent la politique
étrangère canadienne et qui confèrent au Canada son rôle de chef de file dans ce
pays. La liberté, la démocratie, la primauté du droit et le respect des droits de la
personne sont les valeurs qui définissent notre politique étrangère.
En tant que gouvernement, nous avons l'incontournable responsabilité de protéger les
Canadiens contre des attentats terroristes comme celui du 11 septembre 2001. Ce
jour-là, notre continent a été attaqué — 24 Canadiens figurent parmi les quelque
3 000 personnes qui ont perdu la vie dans les tours jumelles de New York.
Les pirates de l'air qui ont détourné ces avions avaient planifié leurs actes et s'étaient
entraînés en Afghanistan. Actuellement, leurs adeptes souhaitent reprendre le pouvoir
en Afghanistan, afin d'y préparer d'autres actes terroristes et haineux contre les pays
occidentaux, y compris le Canada. Nul besoin de vous rappeler que le Canada figurait
sur la tristement célèbre liste de Ben Laden, et que nous sommes le seul pays qui n’a
pas encore été attaqué sur son territoire.
C'est pourquoi le Canada et ses alliés de l'OTAN [Organisation du Traité de l’Atlantique
Nord] veillent à ce que l'Afghanistan ne redevienne pas un refuge pour les terroristes
du monde entier. C'est une question de sécurité nationale. À cette fin, le Canada, de
concert avec les Nations Unies, l'OTAN et ses autres partenaires, a pris l'engagement
d'aider l'Afghanistan — engagement que notre Parlement a démocratiquement
réaffirmé le printemps dernier.
Ensemble, nous nous sommes collectivement engagés à soutenir le gouvernement
afghan élu démocratiquement, jusqu'à ce qu'il renforce ses assises. Ensemble, nous
avons fait la promesse de fournir les forces militaires nécessaires pour participer à la
stabilisation du pays, et ce, jusqu'au moment où les forces de sécurité afghanes
seraient en mesure de s'en charger elles-mêmes. Et nous avons promis d'apporter
notre appui au développement afin d'aider à la reconstruction de l'Afghanistan, y
compris une récente annonce de soutien à la police afghane, par le biais d’équipement
et de formation.
En assumant le commandement du quartier général de la brigade multinationale à
Kandahar en début d’année, le Canada a préparé le terrain pour le transfert des
opérations au commandement de l'OTAN dans le Sud, cet été. À compter de cette
semaine, les Pays-Bas assumeront le commandement dans le Sud de l’Afghanistan.
Plus de 37 pays contribuent à la Force internationale d'assistance à la sécurité [FIAS]
dirigée par l'OTAN : 15 sont basés dans le Sud, dont les alliés historiques du Canada
comme le Royaume-Uni, l'Australie et les Pays-Bas, ainsi que des partenaires plus
récents avec lesquels nous sommes en train de forger des liens étroits, comme la
Roumanie et l'Estonie.
Néanmoins, Kandahar et le Sud de l'Afghanistan demeurent les régions les plus
dangereuses du pays. Nous avons recours aux mécanismes de consultation de l'OTAN
pour veiller à ce que nos alliés soient informés des besoins militaires de la FIAS, autres
que la présence canadienne, dans cette région.
Je peux vous assurer que nous continuerons de nous exprimer haut et fort sur cette
question, ce que nous avons d'ailleurs fait la semaine dernière avec le secrétaire
général de l'OTAN, M. Jaap de Hoop Scheffer, et avec certains de nos alliés
directement.
Le secrétaire général a convenu avec le Canada qu'il était nécessaire que d'autres
alliés de l'OTAN assument le fardeau militaire dans le Sud de l'Afghanistan.
Nous avons également abordé la question des activités importantes d'aide au
développement qui sont menées là-bas et qui ont été rendues possibles grâce à
l'exemple donné par le Canada. Nous reconnaissons certes les contributions
essentielles des partenaires qui ne sont pas présents dans le Sud, mais nous avons
convenu qu'il est important de concentrer les efforts militaires là où les besoins sont les
plus criants, c'est-à-dire dans le Sud.
Aucun pays ne peut prendre toutes les mesures requises pour assurer la sécurité
nécessaire à la réalisation des autres éléments de notre mission : soit la reconstruction,
le développement et la bonne gouvernance, qui dépendent de la sécurité collective.
Comme le premier ministre l'a indiqué le mois dernier à l'assemblée générale de l'ONU
[Organisation des Nations Unies], la mission du Canada en Afghanistan s'inscrit dans
un effort international approuvé par le Conseil de sécurité de l'ONU.
Seize organismes de l'ONU sont sur le terrain. Plus récemment, l'ONU a décidé
d'élargir son réseau de bureaux régionaux, notamment dans le Sud, dans la
perspective de veiller à ce que les Afghans qui en ont le plus besoin reçoivent le
soutien qu'ils méritent.
Comme le premier ministre l'a souligné à l'ONU, le Canada fera sa part en Afghanistan
et s'attend à ce que les autres fassent de même.
Pour réaliser des progrès durables en matière de sécurité, de gouvernance et de
développement, il faut agir simultanément.
Les 23 équipes provinciales de reconstruction en sont un bon exemple.
Ces équipes composées de diplomates, d'experts en développement, de policiers et de
militaires s'attaquent aux causes de l'instabilité : pauvreté, mauvaise gouvernance,
faiblesse des institutions, soulèvement et seigneurs de guerre régionaux, et
prolifération de la drogue.
L'équipe provinciale de reconstruction dirigée par le Canada à Kandahar comprend du
personnel de la Défense nationale, des Affaires étrangères, de l'ACDI [Agence
canadienne de développement international], de la GRC [Gendarmerie royale du
Canada] et d’autres forces policières canadiennes.
Telle est la nouvelle réalité des opérations de soutien de la paix. Le maintien de la paix
a donné lieu au rétablissement de la paix — le Canada s’est modernisé et adapté à
cette nouvelle réalité. Nous aidons à construire un pays, à favoriser la croissance
économique et à renforcer la gouvernance locale, tout en assurant la sécurité et en
faisant face à l'insurrection.
Ces efforts se traduisent par des avancées concrètes et mesurables.
L'Accord de Bonn de 2001 énonçait une série de jalons en vue de l'instauration
d'institutions essentielles à la gouvernance et à la société afghanes. Ces jalons
permettent de voir plus clairement les progrès réalisés.
Une constitution a été rédigée. Des élections nationales — présidentielles, législatives
et provinciales — ont eu lieu.
Ces élections ont été remarquables par le nombre d'Afghans — et de femmes — qui y
ont participé et par l'appui extraordinaire qu'elles ont reçu de la communauté
internationale.
Plus de 26 000 bureaux de scrutin ont été construits dans plus de 8 000 villes et
villages en Afghanistan. Cent soixante mille Afghans y ont travaillé pour permettre aux
12 millions de citoyens inscrits sur les listes d'exercer leur droit fondamental de choisir
leurs dirigeants. Les femmes ont voté pour la première fois dans l’histoire de
l’Afghanistan.
Plus de 6 000 Afghans, dont 582 femmes, ont été candidats aux élections de 2005. En
outre, plus de 25 p. 100 des sièges au Parlement ont été remportés par des femmes,
ce qui est plus élevé qu’au Canada. Et ce, dans un pays où, il y a quelques années à
peine, les talibans exécutaient les femmes qui osaient se plaindre de leur sort ou qui
avaient l’audace d’exposer leurs vues politiques.
L'Accord de Bonn et la récente Conférence de Londres sur le Pacte de l’Afghanistan
prévoient aussi la création d'autres institutions nationales de gouvernance qui revêtent
une importance cruciale.
L'Afghanistan s'est doté d'une banque centrale et d'une monnaie unique. Le
gouvernement a commencé à bâtir et à renforcer ses propres ministères. Il a établi un
budget national. La Commission indépendante afghane des droits de la personne a vu
le jour, fait impensable sous les talibans.
Le Canada et les Canadiens œuvrant sur le terrain ont apporté une contribution directe
à ces avancées sur la voie de la liberté, de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Grâce à ces élections, la population afghane a choisi, par une majorité écrasante,
d'ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire de son pays.
En garantissant aux Afghans un climat de sécurité, la présence de nos soldats leur a
permis d'exercer leur droit de vote.
Le Canada a versé plus de 33 millions de dollars à l'élection présidentielle de 2004 et
aux élections législatives et provinciales de 2005. En fait, des Canadiens ont siégé à la
Commission mixte de surveillance des élections pour l'ensemble du processus
électoral.
Chaque jour, nos diplomates participent à des groupes de travail mixtes
afghans-internationaux en vue d'établir les opérations du gouvernement à Kaboul.
Les forces de sécurité, la police et l'armée nationales afghanes ont toutes été
constituées avec l'aide du Canada. J’ai déjà souligné les contributions directes à la
police nationale.
Nous ouvrons des écoles, nous bâtissons des routes, nous creusons des puits et nous
créons des cliniques. Voilà ce que nous faisons actuellement, et nous continuerons de
le faire.
Ma collègue, la ministre de l'ACDI, Mme Josée Verner, s'est rendue en Afghanistan la
semaine dernière pour constater sur place les progrès réalisés à ce jour. Elle a
annoncé le versement de plus de 50 millions de dollars pour aider l'Afghanistan à
rebâtir son infrastructure et à offrir à ses citoyens l'accès à des services de base
essentiels — soins de santé, eau salubre, réseau d'assainissement, irrigation,
éducation.
Ces ressources financent le Programme national de solidarité, en vue de la réalisation
de projets conformes aux besoins exprimés par les collectivités. Les sommes sont
allouées par l'entremise du Fonds d'affectation spéciale pour la reconstruction,
administré par la Banque mondiale. On veut ainsi s'assurer que l'argent va là où il doit
aller.
Nous avons aussi investi 5 millions de dollars dans l'Initiative mondiale pour
l'éradication de la poliomyélite à Kandahar, qui vise à vacciner plus de 7 millions
d'enfants afghans.
De plus, nous avons injecté 12 millions de dollars dans le Mécanisme de
microfinancement et de soutien en Afghanistan qui connaît énormément de succès. Il
permet notamment de consentir des prêts aux micro-entreprises et aux consommateurs
à faible revenu, particulièrement aux femmes. Près de 200 000 personnes ont tiré parti
de ce mécanisme de microfinancement, pour lequel le Canada fait figure de principal
donateur.
Voilà des progrès. Ces réalisations n'existaient pas il y a cinq ans et ces efforts ne
pourraient se poursuivre sans la présence d'un gouvernement démocratique autonome
en Afghanistan.
Cela illustre également ce que nous entendons par une stratégie canadienne intégrée
au bénéfice de l'Afghanistan. C'est aussi ce que nous entendons par « progrès
concrets », qui permettront à l’Afghanistan d’ouvrir la voie à la liberté et à la démocratie.
Enfin, je souhaite parler plus avant de la démocratie et des valeurs défendues dans la
politique étrangère du Canada. Si nous œuvrons avec détermination en faveur de la
démocratie, c'est parce que nos valeurs nous le dictent. Il ne s’agit pas de la seule
bonne raison.
Cette détermination tient également à ce que la promotion de la démocratie occupe
une place centrale dans nos efforts visant à bâtir un monde pacifique, sûr et prospère.
Toutefois, pour l'essentiel, le rayonnement de la démocratie contribue directement à la
sécurité des Canadiens.
Il y a une leçon à tirer du fait que les terroristes ont peur et détestent la démocratie et
sont prêts à tout pour la détruire. C'est que la démocratie est la clé.
La clé pour libérer les populations, pour leur conférer le pouvoir de changer de
gouvernement.
Les démocraties donnent des moyens d'agir aux personnes les plus directement
touchées par la pauvreté, l'instabilité et les conflits. Elles fournissent aux citoyens les
moyens d'attirer l'attention sur les problèmes à l'intérieur de leur propre système
politique, de proposer des solutions et de prendre leur destin en mains. En offrant des
voies de changement pacifique, elles réduisent l'attrait de solutions plus violentes. Elles
commencent à apaiser la rancune face à la disparité et à la distribution de la richesse.
D'où l'importance du travail qu'accomplit le Canada en Afghanistan.
Il est important pour les Canadiens, dans le cadre de notre lutte contre le terrorisme
international. Il est important pour l'ONU, pour l'OTAN et pour nos autres partenaires en
Afghanistan.
Surtout, il est très important pour les Afghans eux-mêmes, car il appuie leurs efforts en
vue d'instaurer la démocratie en dépit des apôtres et des auteurs de la violence, de la
dégradation et de l'oppression.
L'effort militaire du Canada et de nos alliés là-bas est incontestablement ardu et
dangereux.
En ce moment, seule la FIAS est assez forte pour assurer le respect des droits —
désormais inscrits dans la Constitution afghane — des femmes et des jeunes filles à
l'instruction, au travail et à la sécurité. La présence militaire fait la différence entre avoir
une qualité de vie, et vivre dans la terreur et la mort — nous nous situons entre le
progrès et le retour à un terrain propice à la terreur et à la haine.
Certains au Canada pensent que le temps est venu de prendre place à une table de
négociation avec les talibans, tout en poursuivant parallèlement l'effort de
reconstruction.
Ceux qui avancent une telle proposition croient-ils vraiment que les insurgés sont
disposés à faire des compromis et à se conduire avec loyauté, de même qu’à respecter
un accord négocié? Afin de souligner à quel point cette affirmation est stupide et
téméraire, encore la fin de semaine dernière, les chefs talibans ont une fois de plus
écarté le gouvernement Karzaï des négociations.
Un processus de réconciliation a effectivement été mis en place à l'intention de ceux
qui sont prêts à accepter les principes de la démocratie et de la primauté du droit. Ils
ont d'ailleurs été nombreux à y recourir. Cependant, les chefs talibans ne manifestent
aucun intérêt à participer à une société paisible et démocratique.
D'autres pensent que les Forces canadiennes devraient se retirer du Sud de
l'Afghanistan.
Voici la réponse que je leur ferais : le Canada s'est rendu à Kandahar pour affronter les
insurgés, pas pour les éviter. Nous rendrions un meilleur service à nos soldats en
première ligne si nous envisagions la réalité en face, au lieu de nous bercer d'illusions.
N’oublions jamais que ce sont les Afghans qui ont invité le Canada et les autres alliés
de l’OTAN à se rendre en Afghanistan.
Le président Karzaï en a fait mention lors de son allocution devant notre Parlement en
septembre : le rôle du Canada est indispensable.
Il a dit : « Le Canada a déjà fait toute une différence dans la vie de millions d’Afghans
— votre pays nous aide quotidiennement.
Notre engagement en Afghanistan exige souplesse et courage de la part des
Canadiens en mission là-bas. Il exige aussi patience, fermeté et encouragement de la
part des Canadiens ici au pays.
Nous sommes extrêmement fiers de chacun de nos concitoyens qui participent à ces
opérations au nom de tous les Canadiens.
Notre parole est d'or parce que nous tenons nos engagements. Nous perpétuons cette
tradition en Afghanistan.
Mais une chose est tout aussi claire.
Si nous sommes présents en Afghanistan c'est parce que la sécurité du Canada est en
jeu. Nous assumons nos responsabilités là-bas parce que nous avons le devoir de
protéger et de défendre le Canada et les Canadiens.
Les Canadiens ne s’attendent à rien de moins.
Je vous remercie.