Le 1er mars 2005
LONDRES, Angleterre
2005/12
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
À L’OCCASION DE LA RENCONTRE DE LONDRES
À L’APPUI DE L’AUTORITÉ PALESTINIENNE
Après quatre années de violence et de stagnation, nous amorçons maintenant un virage
prudent mais optimiste sur la voie du retour à l’engagement et à la Feuille de route.
L’attentat insensé perpétré vendredi nous rappelle les difficultés à surmonter. Ceux qui
souhaitent empêcher cette relance du processus de paix sont bien organisés et
déterminés à recourir à la terreur. C’est pourquoi nous devons détruire les
infrastructures du terrorisme. Nous avons tous un rôle à jouer à cet égard — l’Autorité
palestinienne, la communauté internationale et les gouvernements de la région. Il est
important de montrer que le terrorisme ne parviendra pas à faire dérailler ce processus.
Et, malgré les défis qu’il reste à relever, nous constatons l’existence de signes prometteurs,
comme l’engagement des Palestiniens en faveur de la démocratie et de la sécurité.
Les élections, tenues dans des conditions extraordinaires et dans l’enthousiasme, à la
fois honnêtes et bien organisées, sont l’expression véritable de la volonté du peuple
palestinien de se tourner vers l’avenir, pour bâtir une société et un État démocratiques,
et d’employer des moyens pacifiques pour y arriver.
Le président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, a montré une réelle
clairvoyance. À cela s’ajoutent sa volonté de changement ainsi que sa détermination à
agir contre la terreur, à renforcer la sécurité, à suivre un programme complet de
réformes et de développement économique, et à mettre fin à l’incitation à la haine dans
les médias palestiniens officiels.
Nous sommes ici pour exprimer notre soutien à M. Abbas et à son programme d’action,
au bénéfice du peuple palestinien.
Israël aussi a posé des gestes encourageants.
Il convient de rappeler ici la louable décision de se retirer de la bande de Gaza et d’une
partie du Nord de la Cisjordanie. Si cette mesure est mise en oeuvre à la satisfaction
d’Israël et des Palestiniens, elle pourrait marquer un tournant politique qui relancerait la
Feuille de route et les pourparlers de paix.
Nous félicitons le premier ministre, M. Ariel Sharon, dont les actions reflètent le rôle
crucial qu’Israël doit jouer pour aider les Palestiniens à bâtir un avenir pacifique et
prospère.
Le retrait de la bande de Gaza, la libération des prisonniers, la levée de restrictions à la
circulation des personnes, le retrait de villes palestiniennes et la décision de
coordonner avec l’Autorité palestinienne les mesures de sécurité et le retrait de Gaza
contribuent tous à renforcer ce nouveau contexte favorable.
Ce sont là, de la part des deux dirigeants, des premiers pas importants dans la bonne
direction. Toutefois, d’autres mesures seront nécessaires pour assurer la sécurité et la
prospérité de leurs populations.
Dans la région, les États voisins ont un rôle important à jouer pour aider l’Autorité
palestinienne à réaliser les réformes prévues, à rebâtir la société, à promouvoir la
sécurité et à favoriser la prospérité. Ils doivent se faire entendre, publiquement aussi
bien qu’en privé.
Le rôle de premier plan ainsi que le soutien de l’Égypte et de la Jordanie, pour aider les
parties à progresser sur la voie de la paix, constituent une source de motivation et
d’espoir pour tous.
En ce qui concerne les États Unis, nous accueillons avec beaucoup de satisfaction leur
décision de s’engager de nouveau à la recherche de la paix, et la nomination du
lieutenant général [William] Ward. Le Canada se réjouit à l’idée de travailler avec celui-ci, et avec son équipe, dans le cadre de sa mission d’une importance cruciale, qui
donnera aux parties le soutien et la confiance nécessaires pour les amener à respecter
leurs engagements et à prendre leurs responsabilités.
Le Canada s’est fixé un objectif clair : un retour aux engagements contenus dans la
Feuille de route en vue d’un règlement permanent du conflit et de la concrétisation de
la vision qu’elle renferme, à savoir la création de deux États.
Nous voulons collaborer étroitement avec les parties — et la communauté
internationale — à la réalisation de cet objectif.
Nous voulons apporter notre soutien aux plans et priorités dégagés par l’Autorité
palestinienne dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance et de l’économie.
Nous voulons mettre à profit le Plan de développement à moyen terme [du ministère de
la Planification de l’Autorité nationale palestinienne], les travaux de la Banque
mondiale, du Comité spécial de liaison et du Groupe de travail sur la réforme
palestinienne, ainsi que les résultats de notre rencontre, ici à Londres.
Le premier ministre, M. Paul Martin, s’est engagé à ce que le gouvernement du Canada
apporte une contribution utile aux efforts visant à saisir l’occasion qui se présente à
nous. Nous sommes en train d’élaborer un plan d’action axé sur les trois domaines
prioritaires définis dans les documents d’information de la présente réunion :
• la gouvernance, en aidant au renforcement des capacités du secteur public dans
les domaines dégagés par l’Autorité palestinienne, comme les réformes de
l’administration judiciaire et municipale;
• le développement économique, par la croissance du secteur privé;
• la sécurité, par exemple, en apportant une contribution à la réforme de la police
civile et en utilisant notre savoir-faire dans la gestion de la frontière, pour faciliter
les échanges commerciaux depuis la Cisjordanie et Gaza.
Nous nous engageons également à apporter notre soutien aux élections législatives
palestiniennes.
À l’occasion de ma visite dans la région, il y a trois semaines, l’Autorité palestinienne
m’a fait part de ses besoins et de ses priorités. C’est ainsi que le Canada s’apprête à
envoyer une mission d’experts pour voir comment il est possible d’y apporter une
réponse rapide et appropriée.
À cet égard, la coordination et, surtout, la cohérence de l’action des donateurs revêtent
une importance cruciale.
Nous serons heureux de concrétiser rapidement ces engagements à l’occasion d’une
conférence pour les annonces de contributions, organisée à l’instigation du Groupe
consultatif.
Nous devrons relever des défis de taille. Nous savons que certains souhaitent l’échec
de nos efforts. C’est pourquoi nous devons renforcer notre partenariat et notre
détermination à faire des progrès.
Le Canada est ici pour aider, en tant qu’ami et partenaire.
Je vous remercie.