Le 5 juin 2005
FORT LAUDERDALE (Floride)
2005/23
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
À L’OCCASION DE LA 35e SESSION ORDINAIRE DE L'ASSEMBLÉE
GÉNÉRALE DE L'ORGANISATION DES ÉTATS AMÉRICAINS :
DIALOGUE DES CHEFS DE DÉLÉGATION AVEC LES
REPRÉSENTANTS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
Je suis heureux d'être parmi vous aujourd'hui à l'occasion de cet échange de vues sur
un enjeu crucial qui nous concerne tous : les façons de concrétiser les promesses de la
démocratie. Pour le Canada, le dialogue entre les chefs de délégation et les
représentants de la société civile s'avère particulièrement utile en ce qu'il permet de
d’échanger sur des idées, des perspectives et des préoccupations nouvelles.
Mais il est un point sur lequel je veux être clair : pour que tous profitent des avantages
de la démocratie, l'une des voies les plus efficaces consiste à élaborer et à mettre en
œuvre des politiques qui tiennent compte du point de vue des citoyens et qui émanent
de nos collectivités. En conséquence, il est d'une importance fondamentale de faire
participer la société civile, aussi bien à l'échelon national qu'international. À cet égard,
le Canada continue, et continuera, à promouvoir énergiquement la participation de la
société civile aux travaux de nos institutions nationales, ainsi qu'à ceux de
l'Organisation des États américains [OEA], des autres instances interaméricaines et du
Sommet des Amériques. Le Canada appuie avec force des manifestations comme le
Forum hémisphérique de la société civile tenu [à Washington] en avril dernier. Nous
avons constaté, avec intérêt, que les recommandations issues du Forum sont, en fait,
intimement liées à la nécessité de concrétiser les promesses de la démocratie.
Ces dernières années, le renforcement de la démocratie dans l'hémisphère a
beaucoup progressé. Les engagements que nous avons pris, dans cette enceinte et à
l'occasion des Sommets des Amériques, et qui s'expriment, notamment, par l'adoption
de la Charte démocratique interaméricaine, constituent en cela un pas important dans
la bonne direction. Parallèlement, nous devons convenir qu'il reste encore beaucoup à
faire pour que nos engagements se traduisent par des résultats tangibles, tout
particulièrement là où la démocratie demeure fragile. Mais comment s'assurer de
respecter ces engagements et faire en sorte que la démocratie remplisse ses
promesses?
Nous pourrions commencer par utiliser tout le potentiel de la Charte démocratique
interaméricaine. Il s'agit d'un instrument unique en son genre, qui définit clairement
notre conception de la démocratie dans les Amériques. Ce document insiste également
sur l'importance de tous les éléments constitutifs de la démocratie, y compris le respect
des droits de la personne et des libertés fondamentales, la tenue d'élections
périodiques, libres et honnêtes, et la séparation des pouvoirs. La Charte établit en outre
comme condition essentielle à la démocratie la transparence des activités
gouvernementales, la responsabilisation des administrations publiques, la probité et la
liberté d'expression. Il y est également dit que la démocratie et le développement social
et économique sont interdépendants et se renforcent mutuellement. Pour mettre à
profit cette richesse, nous devons veiller à assurer la sécurité publique, et à protéger
les libertés civiles de nos populations. Ces deux objectifs, conjugués à des systèmes
judiciaires justes et transparents, sont parmi les pierres angulaires de la stabilité. Nous
devons veiller à ce que la démocratie procure les avantages escomptés, et cela, pour la
renforcer et rétablir sa crédibilité.
Dans le même élan, nous devons accentuer les efforts visant à améliorer la démocratie
par des partenariats entre les gouvernements et la société civile, ainsi qu'avec d'autres
acteurs clés, comme le secteur privé. Bien entendu, il incombe, d'abord et avant tout, à
chaque État membre de veiller au plein respect de la démocratie et des droits de la
personne. Dans notre région, cependant, nous avons la chance de pouvoir compter sur
une société civile forte, engagée et bien informée, capable de jouer un rôle de premier
plan dans les efforts visant à renforcer la démocratie, à la faveur d'un partenariat entre
les gouvernements. De même, des partenariats constructifs avec le secteur privé,
notamment avec les petites et moyennes entreprises, sont aussi porteurs de
promesses. Tous ces partenariats recèlent un énorme potentiel, qu'il faut s'attacher à
mieux exploiter. La rencontre d'aujourd'hui, comme les autres consultations
hémisphériques et celles tenues auprès de la société civile, montrent que nous
avançons dans la bonne direction, mais que nous devons examiner plus avant toutes
les possibilités de ces partenariats.
En définitive, il ne faut pas oublier le rôle important que peut jouer notre réseau
d'institutions interaméricaines dans les efforts pour renforcer la démocratie. Lors de
l'Assemblée générale de l'année dernière, à Quito, [Équateur] des mesures judicieuses
ont été prises pour renforcer la lutte contre la corruption, l'une des principales menaces
pour la démocratie. Or, nous devons persévérer dans la poursuite de ces efforts et
veiller à ce que les mécanismes de répression de la corruption produisent des effets.
Le Canada espère que l'Assemblée générale en cours se traduira aussi par des
engagements énergiques, non seulement en faveur du renforcement des outils
interaméricains, mais aussi de leur utilisation pleine et entière, dans la poursuite de nos
objectifs communs.
J'attends avec impatience de connaître vos points de vue et vos idées sur ces enjeux et
d'autres questions.
Je vous remercie.