Le 12 octobre 2005
MOSCOU, Russie
2005/35
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE JIM PETERSON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
À L'OCCASION DE L'INAUGURATION DU
CONSEIL COMMERCIAL CANADA-RUSSIE
Je suis très heureux de me trouver ici parmi vous aujourd'hui. Je suis frappé de voir tout ce que la Russie et le
Canada ont en commun. Nos deux grands pays qui, ensemble, couvrent dix-huit des vingt-quatre fuseaux
horaires du monde, englobent la région la plus septentrionale de notre planète, nous faisant partager la même
expérience des hivers glacials et du meilleur hockey au monde.
Nous, les Canadiens, sommes sans cesse réchauffés par la magie exquise du Bolchoï et du Kirov, vos troupes
de ballet, l'intemporalité de vos auteurs et la majesté saisissante de vos grands compositeurs. Je peux vous
dire que la culture russe est profondément ancrée au Canada, non seulement dans la communauté des
Canadiens d'origine russe qui compte plus de cent mille personnes, mais également dans tous nos cœurs.
L'exposition sur Catherine la Grande, que présente actuellement le Musée des Beaux-Arts de Ontario, se
compose de collections prêtées par le musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg, et attire un nombre record de
visiteurs. Les Canadiens, quant à eux, sont vraiment fiers que les tableaux de Tom Thomson, l'un de nos plus
grands artistes, aient été mis en vedette à l'Ermitage. De plus, les films de Robert Lepage et Denys Arcand
plaisent à de nombreux cinéphiles ici, en Russie.
Nos deux pays ont la chance d'avoir d'un énorme potentiel en matière de ressources naturelles. Chacun est
une fédération multiethnique confrontée au défi de rassembler des populations que séparent d'immenses
espaces, c'est-à-dire de les réunir par les voies aérienne, routière et ferroviaire et grâce au téléphone, à la
télévision, à la radio et à l'Internet, ainsi qu'à l'application de politiques englobantes offrant des possibilités à
tous. Chacun croit que le gouvernement doit jouer un rôle important afin d'améliorer la vie de ses citoyens et
d'œuvrer pour un monde meilleur dans le cadre du G8, du Programme de partenariat mondial, du Protocole de
Kyoto et d'une Organisation des Nations Unies réformée.
Depuis son accession au pouvoir en 2000, le président [Vladimir] Poutine et ses ministres, notamment MM.
[Alexei] Gordeyev et [German] Gref, ont stabilisé l'économie russe. Selon l'étude réalisée en 2003 par
Goldman Sachs, la Russie est l'un des moteurs de l'économie mondiale de demain, et en quatre ans à peine,
la valeur de l'économie russe, estimée en dollars américains constants, a doublé.
Les échanges commerciaux entre le Canada et la Russie, quoique modestes, prennent de l'ampleur, et 2004 a
été une année record. Notre commerce bilatéral a atteint 1,7 milliard de dollars américains, et la Russie a
bénéficié d'un excédent énorme. Sur le plan bilatéral, la valeur totale des investissements s'est établie à
environ un milliard de dollars américains, les investissements canadiens dans le secteur minier russe figurant
pour les trois-quarts de cette somme.
Nous voulons doubler nos exportations vers la Russie d'ici trois ans. Les perspectives semblent encore plus
encourageantes cette année. Nos exportations, en hausse de 50 %, sont en voie de dépasser la barre des 600
millions de dollars canadiens. En outre, Exportation et développement Canada, notre agence officielle de crédit
à l'exportation, étend ses activités ici.
De plus, les entreprises canadiennes voient se profiler de nouveaux débouchés vraiment extraordinaires en
Russie, et ce, dans différents secteurs : le développement industriel, les transports, l'énergie, les minéraux et
les métaux, l'agriculture et l'agroalimentaire, le logement, les technologies de l'information et des
communications, et l'éducation. La principale nouvelle concernant notre partenariat commercial découle de
l'annonce que le premier ministre Paul Martin a faite lors de sa visite l'année dernière, soit le lancement du
projet de liquéfaction du gaz, réalisé par Gazprom/Petro-Canada, près de Saint-Pétersbourg. Le gaz naturel
liquéfié sera acheminé vers le Québec, puis transporté par gazoduc à travers l'ensemble du territoire du
Canada et des États-Unis. L'investissement total dans ce projet pourrait s'élever à 1,3 milliard de dollars
américains.
À titre de ministre du Commerce international, je veux également voir s'accroître encore davantage les
investissements en Russie, et c'est la raison pour laquelle nous attendons avec impatience la nouvelle
législation russe sur les ressources souterraines. Nous désirons obtenir des éclaircissements sur l'accès aux
dossiers miniers et présenter des faits certains aux investisseurs. Nous nous réjouissons vivement des projets
de la Russie qui visent à accroître l'efficacité de la gestion publique et à améliorer la prévisibilité et la
transparence au sein de l'appareil judiciaire.
Malheureusement, l'expérience inquiétante de certains investisseurs, en particulier des chaînes d'hôtels
canadiennes Aerostar et Vlad Motor Inn, fait mauvaise impression lorsque les Canadiens ont vent d'ingérences
de nature juridique, d'inspections inutiles, de harcèlement et d'expulsions. J'espère sincèrement que les
problèmes auxquels sont confrontés les investisseurs canadiens peuvent être réglés rapidement et à l'amiable,
et que l'exemple de nouveaux investissements canadiens en Russie servira à dissiper les doutes et à accroître
encore davantage les engagements commerciaux entre nos deux pays.
Nous devons veiller à mettre au premier plan les succès des entreprises canadiennes qui ont investi en Russie
ou y ont fait des affaires, et je peux vous assurer que nous le ferons.
Je suis ici pour promouvoir le commerce et l'investissement. Le Canada est une petite nation qui ne compte
que trente-deux millions d'habitants. Sa prospérité dépend donc des partenariats commerciaux qu'il établit
avec le reste du monde. Nous cherchons à instaurer un régime commercial international fondé sur des règles -
et nous en avons déjà un dans le cadre de l'Accord de libre-échange nord-américain [ALENA], où nous tirons
parti d'échanges commerciaux d'une portée sans précédent dans le monde, leur valeur dépassant 1,8 milliard
de dollars chaque jour. En dépit des questions qui défraient la chronique, comme le différend sur le bois
d'œuvre résineux, 96 % de ce commerce ne fait l'objet d'aucune controverse.
Grâce à l'expérience que nous avons acquise dans le cadre de l'ALENA, nous croyons que l'Organisation
mondiale du commerce [OMC] peut jouer un rôle essentiel dans la libéralisation du commerce mondial. Il s'agit
de la seule tribune qui puisse s'imposer face aux très hauts niveaux des subventions agricoles établis dans
l'Union européenne et aux États-Unis, uniformiser les règles du jeu pour les producteurs agricoles du Canada,
de la Russie et des autres pays, et ouvrir la porte du commerce mondial aux pays en développement et en
transition.
Le Canada souhaite ardemment que la Russie devienne membre de l'OMC, et il a appuyé solidement les
efforts déployés par ce pays en ce sens. Depuis dix ans, nous avons investi environ 10 millions de dollars en
aide technique liée aux échanges pour la formation de fonctionnaires russes. Au cours des sept dernières
années, nous avons rencontré 25 fois nos collègues russes pour régler des questions. Cette semaine, des
rencontres ont eu lieu à Moscou lundi et mardi. D'autres réunions sont prévues jeudi. Et je rencontrerai par la
suite les ministre Gordeyev et Gref pour examiner les enjeux liés à l'OMC. Nous allons poursuivre nos travaux
consacrés à l'accord bilatéral sur l'accès au marché. Bien entendu, c'est l'accès au marché et la libéralisation
des échanges que recherche le Canada. Nous voulons appliquer à la Russie des conditions identiques à celles
qui s'appliquent à d'autres puissances économiques de premier plan, et je ferai tout mon possible, je vous
assure, pour aider la Russie à accéder le plus rapidement possible à l'Organisation.
Lorsque le premier ministre Martin et le président Poutine se sont rencontrés il y a un an, à Moscou, ils ont
convenu de créer le Conseil commercial Canada-Russie. Nos deux gouvernements collaboreront très
étroitement au développement de nos relations commerciales par l'intermédiaire de la Commission
économique intergouvernementale [CEI] Canada-Russie, et je m'attends à ce que la CEI se réunisse de
nouveau au cours du premier semestre de l'an prochain. Ce n'est que par l'intermédiaire de contacts directs du
secteur privé que nous pouvons recenser et exploiter les débouchés commerciaux. Aujourd'hui, et j'ai plaisir à
le souligner, marque l'inauguration du Conseil commercial Canada-Russie. Nous saluons le Conseil
commercial et nous appuyons ses efforts. Nous le devons, et nous lui rendons hommage, au syndicat des
industriels et entrepreneurs de Russie [RSPP], dont le président, M. Alexander Shokhin, a connu une carrière
remarquable dans la vie publique en tant que ministre et vice-premier ministre. Il nous aidera beaucoup à
établir des contacts sur place avec les membres du RSPP. Et je suis très heureux que M. Don Whalen,
président de l'Association d'affaires Canada-Eurasie-Russie travaille sur ce dossier au nom des Canadiens.
À titre de mesure concrète, comme vous le savez, quatre groupes de travail ont été formés : un sur les
technologies de l'information et des communications, un sur l'énergie, un sur les transports et l'aérospatiale, et
le dernier sur les mines et les métaux. Les entreprises canadiennes qui président ces groupes de travail, soit
Nortel, Petro-Canada, Bombardier et Barrick, sont des entreprises canadiennes remarquables, des
multinationales de premier plan, réputées dans le monde entier. Elles sont des chefs de file du secteur privé du
Canada. Elles ont la confiance et l'appui du gouvernement canadien, tout comme toutes les autres entreprises
canadiennes présentes aujourd'hui et qui participent aux travaux du Conseil. Et c'est également le cas du
grand nombre d'entrepreneurs et de gens d'affaires canadiens que nous espérons faire venir dans ce
magnifique pays.
En conclusion, je tiens à vous dire que pour moi, ministre du Commerce international, et pour le gouvernement
du Canada, la Russie est incontestablement une priorité. Nous voulons être partie prenante de votre avenir,
nous voulons être votre partenaire sur la voie que vous emprunterez, nous voulons être votre partenaire de
choix. Et donc, je vous dis, travaillons ensemble. Et ensemble, élargissons et intensifions nos liens en matière
de commerce, d'investissement et de culture ainsi que nos liens d'amitié. Engageons-nous à construire un
avenir meilleur - un avenir meilleur pour le peuple russe et un avenir meilleur pour le peuple canadien.
Ensemble, nous pouvons accomplir tant de choses.
Je vous remercie.