Le 10 novembre 2005
MONTRÉAL (Québec)
2005/42
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
« L’ÉNONCÉ DE POLITIQUE INTERNATIONALE DU CANADA ET LA
RÉFORME DE L’ONU »
Je remercie l'Association canadienne des Nations Unies de son invitation. Je lui sais
gré de me fournir l'occasion de prendre la parole dans ma ville sur un sujet qui me tient
à cœur, comme à la plupart des Canadiens et des Canadiennes : notre action dans le
système des Nations Unies.
Lors de sa visite à Ottawa, en mars 2004, M. Kofi Annan a dit ceci aux parlementaires :
« En effet, il serait difficile d'imaginer l'ONU [Organisation des Nations Unies] sans le
Canada, et j'irais même jusqu'à dire qu'il serait difficile d'imaginer le Canada sans
l'ONU. Multiculturel et bilingue, votre pays fait figure de modèle parmi les membres de
l'Organisation. »
Tout au long des 60 années d'existence de l'ONU, les Canadiens ont cru en celle-ci et
lui ont apporté leur soutien. Toutefois, croire en quelque chose et lui apporter son
soutien sont deux réalités bien différentes.
Nous, qui croyons à l'ONU, ne devons jamais tenir ce soutien pour acquis, ni laisser
s'installer une inertie qui réduirait l'action du Canada dans le système multilatéral dont
l'ONU est le noyau, car ce serait ignorer nos propres intérêts et ceux du monde.
En cette année où nous célébrons le 60e anniversaire de la Conférence de San
Francisco et de la ratification de la Charte des Nations Unies, il est aussi important de
commémorer la fin de la guerre et la naissance de l'ONU.
Dans la foulée, il est également temps de nous tourner vers l'avenir et de voir comment
il est possible d'améliorer les Nations Unies. C'est d'ailleurs une des raisons pour
lesquelles nous sommes réunis ici.
Les Nations Unies ont connu une année riche en événements, mais les résultats ont
été décevants. Il y a eu le rapport du Groupe de personnalités de haut niveau sur les
menaces, les défis et le changement, et la réponse du secrétaire général, Dans une
liberté plus grande.
Puis, en septembre, au Sommet mondial, les dirigeants de 154 pays se sont
rassemblés pour produire une déclaration sur la voie à suivre pour l'ONU. C’est
malheureux à dire mais le résultat n'a pas été la réussite spectaculaire que nous
aurions pu souhaiter. Mais il ne faut pas considérer ce revers comme un jugement
définitif sur la valeur de l'ONU. Même si le Sommet mondial de New York a été
décevant, l'ONU ne s'est pas arrêtée; le système onusien continue de fonctionner dans
le monde entier.
L'ONU veille à l'immunisation des populations, règle des conflits et fournit un abri aux
réfugiés et aux personnes déplacées à l'intérieur d'un pays. À cela s'ajoutent des
centaines d'autres projets importants réalisés dans des milliers d'endroits à l'échelle de
la planète.
Cela étant dit, l'heure n'est plus aux faux-fuyants. Toutefois, s'il faut reprocher quelque
chose aux Nations Unies au cours des deux dernières décennies, c'est, selon moi, de
ne pas avoir su répondre à nos attentes eu égard à ses capacités.
Avec la chute du mur de Berlin, et l'apparition des chaînes d'information en continu, à la
fin des années 1980, nous croyions alors que le monde changerait du jour au
lendemain. Nous croyions, dans le même élan, que les « dividendes de la paix »,
comme il est convenu des les appeler, découlant de la fin du conflit entre les
superpuissances se traduiraient par un monde plus sûr et que la facilitation des
communications favoriserait une meilleure compréhension mutuelle.
À la place, les pronostics les plus pessimistes se sont concrétisés. Les guerres à petite
échelle et les conflits internes se sont multipliés, au lieu de diminuer. Certains
dictateurs ont gagné en puissance, au lieu de faiblir.
Toutefois, il est maintenant temps de prendre conscience que le cours de l'histoire ne
s'exprime ni en minutes ni en jours ni en semaines. Certes, des changements rapides
sont parfois possibles, mais de véritables changements sociétaux, économiques et,
tout particulièrement, politiques ne sauraient intervenir le temps d'un reportage diffusé
sur CNN [Cable News Network] ou RDI [Réseau de l’information].
Il faut du temps et des efforts, voire un travail considérable, pour relever les défis d'un
monde en mutation. Or, il se peut que le monde et les Nations Unies soient désormais
prêts à changer. D'autant que l'ordre naît souvent du chaos.
L'ONU n'est autre chose que la somme des États membres. Comme l'a dit notre ancien
ambassadeur aux Nations Unies, M. Paul Heinbecker : « La structure des Nations
Unies ressemble davantage à celle d'un club qu'à celle d'un gouvernement ou d'une
entreprise et leur destin est, dans une très large mesure, entre les mains des États
membres. »
De même, ce sont nous, les Canadiens, si attachés à l'ONU et à la réalisation de ses
objectifs, qui sommes les plus déçus lorsque celle-ci ne s'acquitte pas de sa tâche.
Bien que notre gouvernement reproche parfois au système onusien son inefficacité,
ses recoupements et son inaction, personne ne recommande de réduire notre
engagement en sa faveur, ou de chercher des solutions de remplacement. Nous
recherchons au contraire un plus grand engagement de tous les États en faveur des
Nations Unies. C'est la seule manière dont cette grande institution peut fonctionner.
Pour les Canadiens et les Canadiennes, force est de reconnaître que sans le système
multilatéral, il leur serait très difficile d'exercer une influence. Ou bien nous menons une
action bilatérale, dans l'orbite des États-Unis, ou bien nous œuvrons par les voies
multilatérales, de concert avec les États-Unis et nos autres partenaires.
Le Canada est un pays de taille moyenne, doté d'un vaste territoire, tributaire de ses
relations avec les autres pays. Nous sommes actifs au sein de maintes organisations
multilatérales, parce qu'il est dans notre intérêt de travailler dans le cadre d'un système
international basé sur des règles. Et l'ONU est le noyau de ce système.
Le système multilatéral est pour nous une nécessité. Face au terrorisme, à la pauvreté
ou aux maladies infectieuses, la collaboration finit toujours par s'imposer. Pour
paraphraser [le poète anglais] John Donne, aucun État n'est une île.
Dans l'Énoncé de politique internationale du Canada, nous avons défini nos priorités
pour la coopération multilatérale, notamment collaborer avec le système de l'ONU pour
aider le monde en développement. Comme vous le savez peut-être, les organisations
multilatérales exécutent plus de 40 p. 100 du programme d'aide du Canada, y compris
ses réponses aux crises et urgences humanitaires.
Les organisations multilatérales jouent aussi un rôle central dans la réalisation des
Objectifs du Millénaire pour le développement. Elles nous permettent d'étendre notre
action au-delà des limites des programmes bilatéraux dans des domaines comme le
VIH/sida et l'éducation. Ces organisations assurent également la coordination de
grandes initiatives mondiales, comme l'Alliance mondiale pour les vaccins et la
vaccination et le Fonds pour l'environnement mondial, qui visent à régler des problèmes
mondiaux fondamentaux touchant les biens publics.
L'Énoncé de politique internationale du Canada reconnaît également la nécessité d'une
nouvelle approche de la diplomatie. Cette approche permettra de revitaliser le système
multilatéral, de façon à lui donner la capacité de gérer les problèmes planétaires
comme le changement climatique, la surpêche, la pauvreté et la maladie.
À cette fin, Affaires étrangères Canada pratiquera une diplomatie adaptée à un monde
élargi. Il faut lutter contre le principal problème de la sécurité mondiale : les États en
déroute ou fragiles. Le Groupe de travail sur la stabilisation et la reconstruction [GTSR]
vise à donner au Canada de nouvelles capacités d'intervention rapide en cas de crises.
Il fera en sorte que les interventions soient mieux coordonnées et plus rapides.
Nous allons aussi investir 500 millions de dollars dans un nouveau Fonds pour la paix
et la sécurité mondiales, qui financera le GTSR et qui renforcera la sécurité humaine et
aidera au maintien de la paix en Afrique. Toutes ces initiatives découlent de l’Énoncé
de politique internationale, un document qui fait date et qui définit pour la première fois
des priorités gouvernementales coordonnées dans les domaines du commerce, de la
défense, du développement et de la diplomatie.
La réforme des Nations Unies
Permettez-moi maintenant de parler de réforme et de faire certaines prévisions sur les
changements susceptibles de se produire dans les mois à venir. Il s'est accompli
depuis un an beaucoup de travail de pionnier à propos de la réforme. Le Canada y a
d'ailleurs contribué de manière appréciable.
En novembre 2003, M. Kofi Annan a confié un mandat à un groupe de 16 personnes
choisies pour leur expérience antérieure des gouvernements et du système de l'ONU.
Ce Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le
changement a passé un an à examiner le système onusien et à accueillir des mémoires
avant de déposer un rapport d'une vaste envergure.
Il y a eu aussi d'autres commissions : la commission Cardoso sur le rôle de l'ONU et de
la société civile, le rapport Sachs sur les Objectifs du Millénaire pour le développement.
Notamment, M. Annan a demandé au premier ministre Paul Martin et à l'ex-président
mexicain, M. Ernesto Zedillo, de coprésider une commission d'étude sur le secteur
privé et le développement. Ils ont publié leur rapport en mai 2004.
À l'été 2004, le Canada a présenté des mémoires au Groupe de haut niveau sur la
responsabilité de protéger, le terrorisme, les menaces à la santé, l'environnement, la
consolidation de la paix et la cohérence.
Donc, en ce qui concerne la réforme, il est indubitable que le Canada a joué un rôle de
premier plan.
Le Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le
changement avait un vaste mandat et il a produit, en décembre 2004,
un rapport fouillé et approfondi assorti de 101 recommandations, sous un titre bien
approprié : Un monde plus sûr : notre affaire à tous.
Puis, en mars de cette année, le secrétaire général Annan a exposé sa propre vision
dans son rapport Dans une liberté plus grande. Il répond aux défis énoncés par les
commissions au sujet de l'ONU et de la société civile, soit le rôle du secteur privé et du
développement, la nécessité d'atteindre les Objectifs du Millénaire pour le
développement et, bien entendu, de répondre au rapport du Groupe de haut niveau.
Surtout, il a établi un lien direct entre sécurité, développement et droits de la personne.
Comme on pouvait s'y attendre, Dans une liberté plus grande a provoqué une
conversation simultanée au sein des gouvernements et entre les ministères des
Affaires étrangères à l'approche du Sommet mondial. Durant les négociations sur le
document final du Sommet, nous avons constaté que les positions canadienne,
mexicaine et européenne étaient semblables sur la réforme de l'ONU. Nous avons
coopéré pour que les bonnes idées comme la Commission de la consolidation de la
paix et le Conseil des droits de l'homme fassent partie du document final, et nous
voulons poursuivre ce travail jusqu'à ce que ces recommandations se concrétisent aux
Nations Unies.
Nous avons deux points de vue sur le résultat du Sommet. La déclaration finale, bien
qu'elle marque des progrès réels dans certains domaines, n'a pas souscrit aux efforts
accomplis à propos de la non-prolifération nucléaire, du désarmement ou de la
définition du terrorisme.
Nous avons été déçus de la faiblesse des passages sur la Cour pénale internationale
et les droits de la femme. Nous aurions voulu également qu'il se prenne des mesures
concrètes pour la création du Conseil des droits de l'homme.
Comme le signale le document final du Sommet, le développement, la sécurité et le
respect des droits de la personne sont interreliés. Les droits de la personne ne sont pas
un luxe que l'on pourra s'offrir seulement lorsque la guerre contre le terrorisme aura été
livrée, lorsque le développement économique aura été atteint, la prospérité réalisée et
la stabilité politique maintenue. Ils sont essentiels pour le développement durable, les
démocraties légitimes et efficaces, et l'amélioration de la sécurité et de la stabilité.
Nous sommes déterminés à assurer la création de la Commission de la consolidation
de la paix. En ce moment même, des représentants canadiens, sous la direction de
notre ambassadeur à l'ONU, M. Allan Rock, travaillent avec des collègues du monde
entier à poser les fondations de la Commission.
Comme a dit le premier ministre Martin : « La consolidation de la paix constitue une
entreprise colossale, et pour bien la faire, nous devons mettre de l'ordre dans le
chaos. »
Le bon côté des choses, c'est que la déclaration du Sommet a répondu à nos attentes
à propos de la gestion et de la supervision de l'ONU, de la santé et du développement.
Pour le Canada, la réalisation la plus marquante a été l'acceptation du concept d'une
« responsabilité de protéger » dans le système international.
Ce principe, défini en 2001 par la Commission internationale de l'intervention et de la
souveraineté des États, parrainée par le Canada, a marqué un virage substantiel du
débat sur l'intervention pour la protection humaine, plaçant au-dessus de tout les
besoins des personnes en danger et reconnaissant pour la première fois la
responsabilité collective d'agir pour les protéger.
La responsabilité de protéger a fait son chemin, en grande partie grâce au soutien du
Mexique, de l'Union européenne et d'autres intéressés. Le premier ministre a fait
campagne très activement auprès des chefs de gouvernement pour les inciter à
souscrire à ce concept dans le document final du Sommet. Et j'ai collaboré avec mes
homologues des ministères des Affaires étrangères pour faire intégrer nos grandes
priorités dans la déclaration finale.
Le fait que le document final ne mentionne pas l'accroissement du nombre des sièges
permanents au Conseil de sécurité concorde avec la position du Canada selon laquelle
il est plus important que la réforme rende le Conseil plus efficace, plus transparent et
plus responsable. Nous estimons qu'il serait préférable de laisser dormir la question
fractionnelle de l'expansion du Conseil et de travailler à d'autres priorités.
Nous ne voulons pas que la réforme du Conseil de sécurité domine les discussions en
cours sur la réforme, qu'elle soit une pierre d'achoppement. Sur les
101 recommandations du Groupe de haut niveau, 8 portent sur le Conseil de sécurité.
Cette proportion est de 2 sur 41 dans le rapport du secrétaire général. Lorsque les
États membres ont cessé de discuter de la réforme du Conseil de sécurité, de réels
progrès ont été accomplis sur ce que nous considérons être les questions de fond.
Mais tout ne s'arrête pas là. Tel un discours du Trône, la déclaration du Sommet pose
les jalons d'un débat. Ce n'est pas un résultat final, mais plutôt un projet que
concrétiseront les délégués qui participent aux travaux de l'Assemblée générale, par
l'adoption de résolutions qui constituent, d'une certaine manière, le pendant onusien
des textes législatifs.
En termes de hockey, on dirait que la saison régulière ne fait que commencer. Nous
n'en connaîtrons pas l'issue avant le printemps, après les finales. En ce moment, des
Canadiens et des Canadiennes travaillent d'arrache-pied pour que les textes du
document final du Sommet aient une vraie signification. Et nous allons continuer de
travailler et de faire campagne pour que les innovations que nous appuyons soient
intégrées dans les règles opérationnelles et la doctrine des Nations Unies.
La réforme de l'ONU est vivement désirée dans notre gouvernement, au cabinet du
secrétaire général et dans la communauté internationale. Mais parce que l'ONU est la
création de ses membres, rien ne peut se faire à moins que la majorité des États
membres ne se donnent la volonté collective de soutenir la réforme.
Conclusion
Le chemin parcouru jusqu'ici aura été long, mais il est temps d'agir. Comme l'a dit le
premier ministre Martin la semaine dernière, ce n'est pas une question de choix :
« Nous ne pouvons nous permettre d'échouer dans la réforme des Nations Unies. »
L'ONU n'est certes pas parfaite. Nous pourrions déplorer encore longtemps toutes les
fois où elle n'a pas répondu à nos attentes.
Cependant, comme l'a écrit M. Lester B. Pearson « […] Que les Nations Unies
deviennent une organisation mondiale vraiment efficace, c'est notre plus grand, voire
notre dernier espoir […] de voir l'humanité mettre fin à la tradition sauvage selon
laquelle les forts font ce qu'ils peuvent et les faibles endurent leur sort, autant que faire
se peut. »
Les Canadiens et les Canadiennes ne sont pas prêts à renoncer à l'ONU. Nous
croyons qu'elle pourrait mieux fonctionner. Nous croyons que la coopération
multilatérale peut avoir un effet tangible pour remédier aux causes profondes de la
pauvreté, de l'ignorance, de la terreur et du désespoir.
J'ai affirmé au début de mon propos que les Nations Unies avaient échoué parce
qu'elles n'avaient pas su répondre à nos attentes. Projetons-nous dans dix ans et
représentons-nous une Organisation des Nations Unies qui relèvera les défis du monde
avec un engagement multilatéral militant et efficace.
Si le Conseil de sécurité était plus efficace et appliquait la doctrine de la responsabilité
de protéger, nous aurions la capacité de prévenir les conflits en enjoignant les États de
remplir leurs obligations envers leurs populations et, en cas de manquement, en
intervenant au besoin par les moyens appropriés.
Si l'Assemblée générale se penchait sur les enjeux émergents et si elle était moins
lourde, elle pourrait être une véritable tribune mondiale.
Il y aurait un Conseil économique et social qui réduirait le gaspillage et qui collaborerait
avec la Commission de la consolidation de la paix pour aider les États fragiles à
négocier la transition de l’aide vers le développement.
Un Conseil des droits de l'homme composé de représentants des démocraties, qui
coopérerait avec le commissaire aux droits de l'homme, serait un véritable gardien qui
définirait des normes pour nos concitoyens du monde, car le développement, la
sécurité et le respect des droits de la personne sont interreliés, et les droits de la
personne sont essentiels au développement durable, aux démocraties légitimes et
efficaces, et à l'amélioration de la sécurité et de la stabilité.
Si les institutions spécialisées et les organes du système de l'ONU étaient plus
efficaces, moins en concurrence, et collaboraient davantage avec la communauté des
ONG [organisations non gouvernementales], il serait possible de faire plus pour guérir
les maladies, dépolluer notre environnement, aider les affamés à se nourrir et même
aider les pays pauvres à se relever en développant leur économie.
Voilà les défis dont nous entendrons parler dans les mois et les années à venir. Voilà le
potentiel du Sommet mondial dont nous émergions récemment.
Comme ministre des Affaires étrangères, j'en prends l'engagement solennel : le
Canada usera de toute son influence morale et politique pour que cette promesse se
réalise, que nos attentes pour l'avenir ne se brisent pas sur les récifs de la déception.
Mais il y a aussi des défis qui se posent à vous et à votre génération. C'est une charge
pas très différente de celle qui aurait pu être confiée à vos collègues d'il y a une
génération, à une conférence semblable. Mais au cours de cette période, le monde a
tellement changé que l'urgence est extrême.
Et cela, parce que dans ce soixantième anniversaire de la fin de la dernière guerre
mondiale et de la création de l'ONU, la sensibilisation et le soutien au rôle et au travail
des Nations Unies est le meilleur moyen d'en renforcer les fondements.
Ce sont les défis que vous et moi devons relever.
Je vous remercie.