Le 27 janvier 2005
DAVOS, Suisse
2005/5
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE JIM PETERSON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL
À L’OCCASION DU FORUM ÉCONOMIQUE MONDIAL
« LE CHEMIN VERS HONG KONG :
L'ÉCHEC N'EST PAS UNE OPTION »
Je demeure optimiste quant aux résultats que la communauté internationale peut
atteindre à Hong Kong en décembre 2005. Il existe une réelle volonté politique à cet
égard. Nous avons convenu d'un Programme de travail à Genève en juillet dernier. Ce
fut un grand pas en avant.
Le Canada est un des pays les plus ouverts au monde. Nous ne disposons pas
seulement d'un immense réservoir de ressources, nous avons aussi une économie du
savoir. Le Canada est une nation commerçante, et nous voulons d'un monde qui soit
ouvert au commerce et à l'investissement. Cela veut dire que nous avons besoin de
résultats ambitieux, incluant des règles révisées et un accès élargi aux marchés pour
les biens et les services.
Nous croyons que Hong Kong doit être un « cycle de développement », et ce, pour
deux raisons.
Premièrement, c'est un impératif mondial que de répondre aux besoins des pays en
développement, et le commerce est un élément essentiel pour le développement.
Commerce et développement vont de pair.
Deuxièmement, comme l'ont montré les réunions de Cancun et de Genève, sans
l'adhésion des pays en développement, il n'y aura pas d'accord. Les pays en
développement ont besoin de la libéralisation, mais il existe des préoccupations au
sujet de l'érosion des préférences commerciales et de la perte de revenus.
Il ne s'agit pas d'une confrontation entre le Nord et le Sud ou entre pays en
développement et pays développés; pensez seulement à ce que le Cycle de Doha peut
faire pour le commerce entre les pays en développement.
Un récent rapport de la CNUCED [Conférence des Nations Unies sur le commerce et le
développement] met en relief l'importance de la libéralisation du commerce pour les
pays en développement. Je vous invite à y jeter un coup d'oeil. La perte de revenus est
un enjeu crucial : 70 p. 100 des recettes douanières des pays en développement
proviennent des exportations d'autres pays en développement.
Comme on l'a souligné à juste titre, l'assistance technique liée au commerce et le
renforcement des capacités sont essentiels, mais l'OMC [Organisation mondiale du
commerce] ne peut s'en charger à elle seule. Les efforts que nous déployons ici doivent
être complétés par les actions de la Banque mondiale et du FMI [Fonds monétaire
international].
En ce qui a trait à la libéralisation, certains estiment que les pays devraient être répartis
en catégories, par exemple : pays développés, pays en développement et pays les
moins avancés. D'autres proposent qu'il y ait encore plus de catégories, en faisant
valoir que tous les pays en développement ne sont pas au même niveau de
développement économique. Ce débat théologique ne prendra jamais fin. Voici
pourquoi.
Nous croyons que plus le niveau de libéralisation du commerce est élevé, plus le
niveau de développement sera élevé. C'est-à-dire que chaque pays doit contribuer à la
libéralisation en fonction de ses capacités et de son rôle dans le système commercial
international.
La réunion de Genève a été un succès grâce au leadership dont on a fait preuve. La
lettre adressée par le représentant au Commerce des États-Unis, M. Robert Zoellick,
l'année dernière et l'offre faite par le commissaire au Commerce de l’Union
européenne, M. Pascal Lamy, au sujet des subventions à l'exportation illustrent le rôle
majeur qu'ils ont joué afin de remettre les négociations sur les rails.
De l'aveu général, c'est vrai qu'on devra gérer la peur. Peur de l'échec. Peur d'être
blâmés pour un éventuel échec. C'est vrai aussi que l'échec n'est pas une option.
Nous avons devant nous l'occasion d'aborder la question des énormes subventions
internes des États-Unis et des gigantesques subventions de l'Union européenne.
Sans Doha, nous perdrons cette possibilité et les pays en développement seront les
plus grands perdants.
Pour le Canada, l'échec n’est pas une option.
Je vous remercie.